Sables et granulats

Discussions traitant de l'impact du pic pétrolier sur l'économie.

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Sables et granulats

Message par energy_isere » 17 juin 2019, 23:04

Au Maroc, le littoral menacé par les "mafias du sable"

AFP•17/06/2019

En contrebas d'un projet d'appartements "pieds dans l'eau" sur la petite plage branchée de Monica, près de Casablanca, une seule dune a résisté à l'appétit des constructeurs: ici comme ailleurs au Maroc, le sable est pillé pour nourrir une industrie du bâtiment croissante.

Un rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) sur la surexploitation du sable dans le monde, publié début mai, pointe du doigt le rôle des "mafias du sable" dans la disparition des plages marocaines, sur fond de bétonnage du littoral.

La moitié du sable utilisé chaque année dans la construction au Maroc, soit 10 millions de mètres cubes, est extraite illégalement, selon ce rapport.

"Sur tout le littoral de la ville, les dunes ont disparu", déplore Jawad Hadi, en scrutant la côte de Mohammedia, ville proche de Casablanca (ouest), où se trouve la plage de Monica.

Ce militant écologiste de 33 ans dirige l'Association nationale de protection de l'environnement et du littoral (Anpel).

"A ce rythme, il ne restera bientôt que des rochers", soupire Adnane Afouss, membre de la petite association.

Le sable, deuxième ressource naturelle la plus utilisée au monde après l'eau selon le PNUE, est un composant essentiel du béton. Partout sur la planète, plages et rivières sont ponctionnées, légalement ou illégalement.

"Les pilleurs viennent au milieu de la nuit, surtout en basse saison" touristique, indique une habitante, devant sa maison cossue à proximité de la plage de Monica.

"Mais ils se font plus rares car la zone s'est remplie de monde. De toute façon, ils n'ont plus rien à prendre", lâche cette quadragénaire affable, en baskets et djellaba colorée.

- Plages dépouillées -
Au Maroc, le sable est prélevé pour "la construction d'infrastructures liées au tourisme", d'après le PNUE.

Résultat: les côtes s'érodent, les plages rétrécissent. "La poursuite de la construction risque de conduire à la destruction de la principale attraction naturelle des visiteurs: les plages elles-mêmes", alerte l'organisation onusienne.

Le vol de sable sur les plages ou les dunes littorales est passible d'un à cinq ans de prison au Maroc.

Les plages continuent pourtant d'y être dépouillées, le long d'un littoral de 3.500 km qui court entre Méditerranée et Atlantique (Sahara occidental compris). Le sable est lui transporté à dos d'âne, en triporteur ou en camion.

Dans le nord, "sur certaines plages, le sable a quasiment disparu", alerte un militant écologiste. "Il y a eu énormément de pression sur les plages de Tanger avec des projets immobiliers à la chaîne".

Plus au sud, entre les villes d'Essaouira et de Safi, les "mafias du sable" ont transformé une grande plage en un paysage rocailleux, déplore le PNUE.

"Il y a le petit pillage, comme ici à Mohammedia, puis il y a le trafic intensif et structuré par des réseaux organisés, opérant avec la complicité de certains responsables", affirme Jawad Hadi.

Tandis que des "mafias du sable opèrent en contrebande", "des notables, parlementaires ou militaires à la retraite disposent d'autorisations qui leur permettent de surexploiter des gisements", accuse-t-il.

- Paysage lunaire -

Sous le couvert de l'anonymat, le patron d'une entreprise spécialisée dans le dragage évoque "une mafia très organisée qui ne paye pas de taxes" et vend un sable "ni lavé, ni dessalé", non conforme aux critères du BTP.

Les acteurs de cette "mafia" ont des "protections à tous les niveaux, ils ne payent rien du tout car tout se fait en cash et il y a beaucoup de blanchiment d'argent dans ce trafic", assure-t-il.

Un simple smartphone suffit pour visualiser l'étendue du désastre, indique Adnane Afouss, en montrant une forêt littorale rasée ou des dunes ayant disparu pour laisser place à un paysage lunaire, sur les cartes aériennes de l'atlas numérique Google Earth.

Les yeux rivés sur son téléphone, l'écologiste scrute minutieusement la moindre parcelle: "ici, près de Safi (250 km au sud de Casablanca), ils ont prélevé le sable sur sept kilomètres. C'était une carrière exploitée par un ancien général à la retraite, mais il n'y a plus rien à prendre", fulmine-t-il.

La protection de l'environnement a pourtant été érigée en priorité par l'Etat marocain, qui met en avant une communication prolixe sur ce thème depuis qu'il a accueilli la COP22 en 2017.

Interrogée par l'AFP sur les mesures prises pour lutter contre l'extraction illégale de sable, la secrétaire d'Etat chargée du développement durable, Nezha El Ouafi, affirme qu'"un plan national de protection du littoral est en cours de validation".

Elle promet aussi "des mécanismes d'évaluation, avec des programmes de protection et de valorisation", sans donner davantage de détails.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... bc22887217

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Message par energy_isere » 16 sept. 2019, 23:20

Un jour ou l'autre, le monde manquera de sable

Annick Berger — 16 septembre 2019 slate.fr

Deuxième ressource naturelle la plus utilisée après l'eau, le sable est indispensable à notre développement. Mais aujourd'hui, le matériau s'épuise et devient un facteur de déstabilisation.
........
https://news.google.com/articles/CAIiED ... id=FR%3Afr

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PENURIES - Perturbations logistiques

Message par kercoz » 28 avr. 2021, 17:05

Pour le béton, le sable va devenir une part du prix:
70% du sable mondial est importé par la chine pour ses routes et autres...Aux émirats, pour leurs méga gratte ciel, le sable fait 10 000 km ...
https://www.francetvinfo.fr/monde/envir ... 67135.html
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Re: PENURIES

Message par energy_isere » 28 avr. 2021, 19:05

kercoz a écrit :
28 avr. 2021, 17:05
Pour le béton, le sable va devenir une part du prix:
70% du sable mondial est importé par la chine pour ses routes et autres...Aux émirats, pour leurs méga gratte ciel, le sable fait 10 000 km ...
https://www.francetvinfo.fr/monde/envir ... 67135.html
C'est pas tout à fait nouveau,
le 16 dec 2019 je postais : http://www.oleocene.org/phpBB3/viewtopi ... 9#p2287959 un article de slate.fr sur le sujet.

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Re: PENURIES

Message par kercoz » 28 avr. 2021, 20:50

energy_isere a écrit :
28 avr. 2021, 19:05
kercoz a écrit :
28 avr. 2021, 17:05
Pour le béton, le sable va devenir une part du prix:
70% du sable mondial est importé par la chine pour ses routes et autres...Aux émirats, pour leurs méga gratte ciel, le sable fait 10 000 km ...
https://www.francetvinfo.fr/monde/envir ... 67135.html
C'est pas tout à fait nouveau,
le 16 dec 2019 je postais : http://www.oleocene.org/phpBB3/viewtopi ... 9#p2287959 un article de slate.fr sur le sujet.
Dans un marché stabilisé (Production + Finances + transport), il y avait déja problème et risque de pénurie ...actuellement ça va être accentué et s'ajouter à d'autres Pb ds le même domaine.
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Re: PENURIES

Message par marocain » 01 mai 2021, 23:35

kercoz a écrit :
28 avr. 2021, 17:05
Pour le béton, le sable va devenir une part du prix:
70% du sable mondial est importé par la chine pour ses routes et autres...Aux émirats, pour leurs méga gratte ciel, le sable fait 10 000 km ...
https://www.francetvinfo.fr/monde/envir ... 67135.html
la théorie économique voudrait que l'on trouve rapidement un nouveau procédé pour utiliser le sable du désert.
Aujourd'hui ce sable est inutilisable car poli par le vent.
a mon avis, ca ne devrait pas tarder

https://www.researchgate.net/post/Is-it ... g-material

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Re: PENURIES

Message par mobar » 02 mai 2021, 23:58

Le sable poli par le vent, tu peux toujours le fondre en lingots puis de concasser les lingots et de cribler les morceaux; tu refais du sable et des graviers de toute granulométrie, suffit d'avoir assez d'énergie!
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: PENURIES

Message par kercoz » 03 mai 2021, 07:48

nemo a écrit :
03 mai 2021, 02:12
mobar a écrit :
02 mai 2021, 23:58
Le sable poli par le vent, tu peux toujours le fondre en lingots puis de concasser les lingots et de cribler les morceaux; tu refais du sable et des graviers de toute granulométrie, suffit d'avoir assez d'énergie!
Si t'as assez d'énergie tu peux t'amuser à faire presque n'importe quoi. :-" Pas sur que ça soit très applicable par contre. :ghost:
Un retour fractal au paléo.
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Re: PENURIES

Message par mobar » 03 mai 2021, 08:47

nemo a écrit :
03 mai 2021, 02:12
mobar a écrit :
02 mai 2021, 23:58
Le sable poli par le vent, tu peux toujours le fondre en lingots puis de concasser les lingots et de cribler les morceaux; tu refais du sable et des graviers de toute granulométrie, suffit d'avoir assez d'énergie!
Si t'as assez d'énergie tu peux t'amuser à faire presque n'importe quoi. :-" Pas sur que ça soit très applicable par contre. :ghost:
c’est deja applique, avec la vtrification de l’amiante ou sur les installation de centrales a charbon avec vitrifacation des cendres par exemple
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: Sables et granulats

Message par energy_isere » 06 nov. 2021, 14:44

Vent d'opposition contre des projets de carrières de sable dans les campagnes

AFP 6 nov 2021

A Saint-Colomban (Loire-Atlantique) comme ailleurs en France, l'ouverture ou l'extension de carrières de sable et graviers utilisés dans le BTP suscite l'opposition croissante des riverains, qui dénoncent leur impact environnemental et réclament une utilisation plus raisonnée de cette ressource.

A Saint-Colomban, deux carrières appartenant à GSM et Lafarge extraient 700.000 tonnes de sable alluvionnaire par an sur plus de 100 hectares. Les industriels envisagent d'exploiter 70 ha supplémentaires sur des terres classées "espaces agricoles pérennes", suscitant l'opposition locale.

"Les sablières sont éloignées de trois kilomètres, mais elles se rejoindront probablement à terme, ce qui représenterait 300 ha exploités, car il y a une forte demande en béton dans la région", s'inquiète Benjamin Boileau, membre du collectif La tête dans le sable (LTDS).

Consommation de terres agricoles, assèchement des ressources en eau, hausse du prix du foncier, perte de biodiversité, paysages constellés de "gigantesques trous d'eau" entourés de merlons de terre: les griefs ne manquent pas contre les carrières. La France consomme 350 millions de tonnes de granulats par an pour la construction.

Jean-Claude Camus, riverain, redoute notamment une baisse du niveau des nappes phréatiques. "Quand vous creusez un trou à 18 mètres, vous pompez l'eau environnante. GSM est déjà venu chez moi six fois pour remplir mon étang", raconte le retraité.

Interrogé par l'AFP, l'industriel répond que "tout est mis en oeuvre pour maîtriser les éventuelles incidences". Lafarge assure, lui, surveiller "de près l'effet potentiel de [ses] activités sur (...) le niveau des nappes et des plans d'eau".

"Davantage qu'une +consommation+ des terrains, nous considérons notre exploitation comme un +emprunt+", plaide Loïc Leuliette, directeur de la communication de Lafarge France. Une fois exploités, "les terrains sont rapidement remis en état pour leur redonner une vocation agricole à chaque fois que c'est possible", précise-t-il.

Mais pour les opposants, "retrouver une terre agricole avec les qualités d'origine est illusoire".

-"bétonisation"-

Face à cette contestation, le maire de Saint-Colomban Patrick Bertin prévoit de consulter la population le 9 janvier.

"Si le sable vient de plus loin, on multiplie les camions. S'il est extrait en mer, on détruit l'écosystème marin. Or dans le Pays de Retz, on a programmé la construction de 1.600 logements par an, et un logement, c'est 200 à 300 tonnes de sable. Qu'on me dise comment on fait des logements sans sable ?", interroge-t-il.

Des collectifs anti-carrières, "contre la bétonisation", voient le jour partout en France: en Savoie, dans le Var, les Yvelines, la Loire, l'Eure, l'Ardèche... "Il y a de plus en plus d'opposants à l'ouverture de nouvelles carrières, mais c'est souvent par méconnaissance", estime Sébastien Colin, géologue au Bureau de recherches géologiques et minières.

Dans son Livre blanc présenté en 2017, l'Union nationale des producteurs de granulats, qui représente la profession, en appelle à "plus de transparence et de participation du public pour améliorer l'acceptabilité de l'activité".

Deuxième ressource naturelle la plus exploitée en volume après l'eau, avec une demande qui a triplé en vingt ans, selon l'ONU, le sable entre dans la composition du béton, du verre, des microprocesseurs, routes, engrais, pneus, peintures, cosmétiques, etc...

En France, qui compte 2.300 carrières de granulats, il n'y a "pas de pénurie" mais "une problématique d'accès à la ressource", explique Sébastien Colin. "Certaines régions sont sous tension en raison d'un déficit de carrières, d'un épuisement des gisements ou de leur inaccessibilité avec l'urbanisation".

En Loire-Atlantique, le sablage des cultures maraîchères pour favoriser la pousse et le ramassage mécanique, suscite aussi beaucoup de questionnements. Interrogée, la Fédération des maraîchers nantais évoque une consommation "ancestrale indispensable, stable et hyper optimisée" d'environ 500.000 tonnes annuelles.

"On consomme trop de sable dans le monde", avertit Eric Chaumillon, professeur de géologie marine joint par l'AFP. "Ce n'est pas durable pour une ressource non renouvelable qui met au minimum plusieurs millénaires à se former", poursuit-il.

Pour préparer l'avenir, les carriers assurent économiser la ressource et développer le recyclage des bétons de démolition.

Mais pour Jean-Christophe Gavallet, président de la FNE des Pays de la Loire, "le sable est encore trop peu coûteux pour justifier des politiques innovantes de recherche de matériaux alternatifs".
https://www.msn.com/fr-fr/actualite/fra ... d=msedgntp

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Re: Sables et granulats

Message par energy_isere » 06 nov. 2021, 14:54

Le sable, une ressource surexploitée

23 février 2021par Mathieu Vidard France Inter

l'Onu a publié en 2019 un rapport qui met en garde contre la surconsommation de sable. Le rapport "sable et développement durable" alarme sur l’épuisement de cette ressource et les conséquences environnementales de l’extraction du sable.

À l’échelle planétaire, le sable représente environ 1/3 du total des sédiments et semble inépuisable car il est estimé à 120 millions de milliards de tonnes. Présents en très grande quantité, sables et granulats se forment sur des échelles de temps géologiques (plusieurs milliers, voire millions d’années).

Il est une ressource épuisable et en danger car surconsommé. Le sable est la deuxième ressource naturelle la plus consommée (en masse), après l’eau, mais avant le pétrole et le gaz. On estime qu'entre 40 et 50 milliards de tonnes de sable sont extraits chaque année sur la planète. Nous extrayons beaucoup plus rapidement que ce que la Terre produit, car le sable met des milliers d'années à se régénérer. Les granulats siliceux sont essentiellement utilisés pour la construction, le rechargement des plages et la protection des côtes, la poldérisation, les routes et voies ferrées, le drainage. Les usages des granulats siliceux dépendent de leur qualité. Ceux de haute qualité (bien triés et dépourvus de boues) sont utilisés pour les bétons et le revêtement des routes. Ceux de moins bonne qualité sont utilisés pour les fondations, le pavement des routes, des voies ferrées, pour les digues, etc. Les granulats calcaires sont utilisés pour l’amendement des terres agricoles afin de limiter l’acidité des sols, pour le traitement de l’eau et même pour l’alimentation des poules pondeuses. La consommation mondiale de granulats est croissante et atteint des valeurs colossales, environ 15 milliards de tonnes par an....Les ressources exploitables de sables et granulats sont limitées et non renouvelables.

En 2019, Le rapport sable et développement durable de l’ONU alarme sur l’épuisement de cette ressource et les conséquences environnementales de l’extraction du sable. Le rapport Sable et développement durable : Trouver de nouvelles solutions pour la gouvernance environnementale des ressources mondiales en sable montre comment l'évolution des modes de consommation, la croissance démographique, l'urbanisation croissante et le développement des infrastructures ont triplé la demande de sable au cours des deux dernières décennies. De plus, la construction de barrages et l'extraction ont réduit l'apport de sédiments des rivières vers de nombreuses zones côtières, ce qui a entraîné une réduction des dépôts dans les deltas des rivières et accéléré l'érosion des plages. Pour réduire le cout environnemental du sable, le rapport plaide pour une gouvernance mondiale des ressources en sable pour des règlementations, de la surveillance, et de la transparence sur l’extraction du sable.

Dans un contexte de réchauffement climatique et de la montée du niveau de la mer, les plages et barrières sédimentaires sont la meilleure protection contre la hausse du niveau marin, contre le vent, les vagues, les tempêtes et la submersion. En outre, elles constituent une part dominante des économies côtières depuis que le tourisme sur les côtes est considéré comme la plus grande activité avec une importance économique croissante lors des 50 dernières années.
podcast France Inter 50 mn https://www.franceinter.fr/emissions/la ... vrier-2021

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Message par energy_isere » 06 nov. 2021, 20:16

J'ai écouté le podcast,

concernant le sable des désert celui ci est trop ''rond'' et ne convient pas à l'utilisation avec le ciment. D'autre part ce sable est trop loin du lieu d'utilisation.

Il a été question de Singapour qui est un énorme importateur/consommateur de sable en Asie du Sud Est.

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Re: Sables et granulats

Message par energy_isere » 06 nov. 2021, 20:29

et donc au sujet du sable importé par Singapour :
La ruée vers le sable – Projets d’extension de Singapour

Par Laetitia Person | Publié le 02/04/201

Tout comme l’eau, le sable est devenu une denrée rare et stratégique. Principale raison ? Les méga-chantiers de construction opérés par les pays riches qui nécessitent un recours massif aux ressources naturelles et notamment au sable pour faire du béton. Afin de répondre à la demande, de nombreux pays pauvres n’hésitent pas à sacrifier plages et rivières pour alimenter des projets de construction ou d’extension d’États riches, à commencer par la Chine, Dubaï et Singapour.

527 km2 en 1965, 674 km2 en 1998, 721 km2 en 2019… mais quand Singapour va-t-elle stopper son extension ? En l’espace de cinquante ans, pour accompagner sa croissance rapide et répondre à l’arrivée massive de personnes attirées par ses opportunités économiques, la cité-État a trouvé une solution à portée de main : s’étendre sur la mer. Mais ces travaux titanesques ont des répercussions dramatiques sur l’environnement car pour alimenter ses chantiers de construction, Singapour importe massivement du sable en provenance des pays voisins. Selon Bruce Edward, l’un des auteurs du rapport Toujours plus de sable de la revue du FMI Finances & Développement, publié en 2016, Singapour détient le record du monde avec une extension de 20 % en 40 ans, grâce à du sable importé du Cambodge, d’Indonésie, de Malaisie et de Thaïlande. Autre chiffre alarmant : selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), Singapour a importé 517 millions de tonnes de sable ces 20 dernières années.

Aujourd’hui, 1/5 du territoire de la cité-État est artificiel. Et elle prévoit de l’étendre de 100 km2 supplémentaires d’ici 2030. Des pratiques qui ne restent malheureusement pas isolées, puisqu’elle est talonnée de près par la Chine qui, en seulement deux ans, a consommé autant de ciment que les États-Unis en 100 ans, et par Dubaï qui utilise du sable pour construire ses îles artificielles, moins chères que l’achat de terres. À titre d’exemple, la tour Burj Khalifa a nécessité 45.700 tonnes de sable et Palm Islands 150 millions de tonnes de sable.

Vide juridique

L’insuffisance de la réglementation et l’application aléatoire des rares normes existantes en la matière ont ouvert la voie à des abus. L’exploitation du sable est d’autant plus aisée qu’il est encore presque partout considéré comme une ressources infinie et gratuite. L’agrandissement de Singapour s’est ainsi opéré au détriment d’une vingtaine d’îles indonésiennes, qui ont tout simplement disparu de la surface du globe, avant que Jakarta n’interdise, au début des années 2000, l’exportation de son sable.

Pour autant, la quantité de sable extraite dans le monde continue à augmenter de façon exponentielle, et en l’absence de convention internationale pour réglementer son extraction et son commerce, les dommages causés à l’environnement restent irréversibles et ce, dans le monde entier. La raréfaction du sable est telle, qu’elle a généré une augmentation progressive des prix et a favorisé le développement d’un marché noir illégal parallèle. Aujourd’hui, Singapour se fournit principalement au Cambodge, où l’industrie du dragage de sable a un impact dévastateur, selon l’ONG britannique Global Witness. Kalyanee Mam, réalisatrice cambodgienne, a récemment dénoncé cette situation dans un court-métrage intitulé Lost World. Elle y montre le délitement d’une communauté insulaire depuis l’autorisation par le gouvernement de l’extraction du sable des rivières de l’île de Koh Sralau. La réalisatrice évoque un massacre écologique et met en avant l’extinction de la faune et de la flore, notamment de la mangrove. La réalisatrice termine son documentaire à Singapour, où le sable de son pays a servi à construire l’Ecoparc de Gardens by the Bay, qualifié d’attraction verte par les autorités.

Des conséquences dramatiques pour l’environnement

Les prélèvements massifs de sable des fonds marins et des côtes a un impact dévastateur sur l’environnement et la biodiversité. Les extractions sont telles qu’aujourd’hui, des îles disparaissent et des plages sont avalées par les flots. En effet, lorsqu’on extrait du sable marin, le sable des plages vient combler le vide créé. Progressivement, le sable des côtes va donc glisser vers les fonds marins pour finalement disparaître. Le sable des côtes constitue également une barrière naturelle contre les éléments. Il a ainsi été démontré que certains ouragans n’auraient pas été aussi dévastateurs il y a une centaine d’années, avec un littoral préservé. L’extraction massive met enfin de nombreuses espèces marines en danger, sans parler des populations humaines obligées de se délocaliser si leur habitat tend à disparaître.
https://lepetitjournal.com/singapour/la ... our-253568

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Re: Sables et granulats

Message par energy_isere » 05 déc. 2021, 14:51

VALE veut utiliser des sables présents dans les résidus miniers pour le secteur de la construction.
Vale sees spinoff hope in tapping waste for building materials

Bloomberg News | November 29, 2021

One of the world’s biggest mining companies is getting into the construction business.

Vale SA is starting to extract sand from material left over from iron ore processing to supply civil construction projects in Brazil. At the same time, the Rio de Janeiro-based mining giant is developing a type of low-emission geopolymer cement that will use the mining-waste sand, said Rogerio Nogueira, head of ferrous marketing.

Vale’s so-called sustainable sand and green cement initiatives are part of the mining industry’s push to clean up its own operations and supply chains as the world battles to reduce greenhouse gas emissions. The plan is to spin off successful initiatives in a type of corporate venture capital, Nogueira said in an interview.

The cement project is still in development while the sand operation has begun with a modest 250,000 metric tons before ramping up to at least 1 million tons next year. Vale could potentially produce 50 million tons, which is about what is contained in its iron ore tailings. That compares with Brazil’s more than 300 million ton sand market and the global industry of about 40 billion tons, most of which comes from illegal dredging.

“Sand is a critical commodity to the world and one that has a lot of impact on the environment because of river dredging,” Nogueira said.

Beyond cement and road pavement, Vale is looking at other uses for the sand such as ceramics. Universities in Australia and Switzerland are studying possible applications of sand made from mineral ores, using Vale’s as a case study.
https://www.mining.com/web/vale-sees-sp ... materials/

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Re: Sables et granulats

Message par kercoz » 05 déc. 2021, 17:04

Au sud de bordeaux, il y a pas mal de problèmes avec l'extension de gravières .
Entre Bx et arcachon, vers marcheprime, il y a un sable de silice pur, si blanc qu'il faut de bonnes lunettes noires l' été pour circuler dans la carrière.
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