tita a écrit : ↑16 oct. 2019, 13:52
Genre, voilà on met les taux d'intérêt négatifs pour accompagner la récession, et le système va tenir en place comme ça?
On verra a l'avenir. Je pensais, peut etre comme toi, que le systeme allait exploser quand on quitterait la zone de croissance. Ca n'a pas ete' le cas, je me suis trompé car je n'avais pas vu arriver les taux negatifs. Il faut bien admettre qu'on est plutot en situation de legere decroissance depuis 10 ans ( voir le salaire des fonctionnaire, mais c'est la meme chose dans le privé) et que le systeme tient bien le coup. Je ne vois pas pourquoi ce serait different a l'avenir. Mais je veux bien revoir ma copie si on m'explique.
Sauf que non... Cette politique crée des distorsions sur les marchés, en particulier l'immobilier.
Je ne vois pas. De quel mecanisme parles-tu qui n'offrirait pas des possiblilités d'arbitrage identique a aujourd'hui ? Oui, l'immobilier monte, c'est logique, puisque leur attractivité augmente quand les taux baissent. C'est un arbitrage standard. Embetant pour ceux qui veulent se loger, mais qui ne compromet pas les equilbres macroeconomiques. Dans une societe sans croissance, il vaut mieux investir dans le dur que parier sur la croissance d'une entreprise. C'est logique. La distorsion serait plutot si l'immobilier ne montait pas alors que les taux baissent....
Et la récession n'est clairement pas le but recherché par les taux négatifs. Dans le cas de la Suisse, c'est pour limiter les fluctuations de sa monnaie. Pour l'Europe ou le Japon, c'est inciter les investissements et la consommation, et rétablir l'inflation à son niveau "normal". C'est une politique monétaire expansionniste.
En depit des discours des dirigeants qui aiment montrer qu'ils controlent la situation, je pense qu'il y a peu de marge de manoeuvre pour les taux. Si les taux sont trop bas, il y a des bulles qui explosent, s'ils sont trop haut, certains investisseurs qui ont des idees ne peuvent pas se financer. Le taux de croissance de la monnaie ne peut finalement que suivre le taux de croissance de la societé, qui est gouverné par des lois non economiques ( education, innovations technologiques, amenagement urbain....). A la fin, on se retrouve avec taux de croissance de la monnaie=taux d'interet=taux de croissance materiel + inflation.
Les taux négatifs sont la suite de la politique monétaire non conventionnelle pratiquée depuis 2008. Je ne suis pas sûr qu'on en mesure bien les conséquences de ces politiques sur l'économie réelle. On est en train de stimuler la valeurs d'actifs bien au-delà de leur apport réel sur l'économie.
Oui, on peut discuter a la marge des fluctuations possibles. Mais la marge est etroite. Dans un contexte de croissance tres faible voir nul, si tu demandes a des entreprises de se financer a cout elevé, ca va etre un gros coup de frein sur l'economie. D'un autre coté, grosse bulle d'endettement sur les petroles bitumineux aux US, ce qui veut dire que les taux sont peut etre trop bas. D'ailleurs, le niveau de bulle de ce coté semble abyssal, les subprime sont de l'enfantillage a coté, et l'eclatement de cette bulle peut faire tres mal. Possible que la prochaine crise similiare a celle de 2008 apparaisse avec une remontee des taux et l'eclatement de la bulle des petrole non conventionnel.