économie russe

Discussions traitant de l'impact du pic pétrolier sur l'économie.

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phyvette
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Re: économie russe

Message par phyvette » 21 févr. 2024, 04:02

La Russie construit des Citroën en toute illégalité

Alors que Stellantis a arrêté la production de ses véhicules en Russie dès avril 2022, des Citroën C5 Aicross seraient construits en ce moment même dans le pays. L'état russe les fabriquerait en totale illégalité !

D’après des sources locales, la société russe Automotive Technologie aurait importé à l’usine Kaluga au moins 42 kits automobiles pour assembler le Citroën C5 Aircross. Ces kits ont été construits en Chine par Dongfeng, un partenaire de Stellantis dans l’Empire du milieu. Ce dernier aurait ainsi fait affaire avec l’administration russe dans le but de l’aider à produire dans le pays des Citroën neuves malgré les sanctions qui ont poussé Stellantis à se retirer de Russie. Du côté de chez Stellantis, on déclare découvrir ces manœuvres et ne plus avoir de contrôler sur l’usine de Kaluga depuis la fin de l’année 2023 !...
https://www.caradisiac.com/la-russie-co ... 207183.htm

Connaissant les Russes, on attendait plutôt des Citroën Dyane.
Image Quand on a un javelin dans la main, tous les problèmes ressemblent à un T-72.

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energy_isere
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Re: économie russe

Message par energy_isere » 23 févr. 2024, 08:38

"Capitalisme de guerre": deux ans après, l'économie russe dopée aux dépenses militaires

BFM 23 fev 2024

Nous allons provoquer l'effondrement de l'économie russe". Au lendemain de l'invasion de l'Ukraine, Bruno Le Maire promettait une réponse occidentale sans précédent contre Moscou, avec des sanctions massives qui mettraient à genoux son économie. Gel des réserves de la banque centrale, restrictions aux exportations et aux importations... Les mesures prises par les alliées de Kiev à l'encontre de la Russie sont allées crescendo au fil des mois, de l'Union européenne aux États-Unis, en passant par le Japon ou l'Australie.

Mais deux ans plus tard, force est de constater que l'économie russe ne s'est pas effondrée. Si les sanctions occidentales n'ont pas été sans effet, le Kremlin a su prendre des mesures drastiques pour en limiter la portée. Dès février 2022, la banque centrale russe (BCR) volait au secours du rouble en augmentant de plus de dix points son taux directeur, tandis que le gouvernement interdisait quelques semaines plus tard aux étrangers de vendre leurs participations dans des projets financiers et énergétiques établis sur territoire. Les exportateurs russes se sont quant à eux vus contraints de convertir 80% de leurs revenus en roubles.

Insuffisant pour éviter la récession. La première année de guerre s'est traduite par une chute du PIB russe de 2,1%. Un recul toutefois limité alors que le FMI prévoyait initialement une dégringolade de 8,5%. Surtout, l'économie russe est parvenue à se redresser en affichant une croissance de de 3% en 2023, selon Rosstat. Le FMI a lui-même revu en forte hausse sa prévision de croissance russe pour 2024, à 2,6%, contre 1,1% auparavant.

"Il est clair que l'économie russe se porte mieux que ce à quoi nous nous attendions", a reconnu auprès du Financial Times Pierre-Olivier Gourinchas, chef économiste de l'organisation de Washington.

Contournement des sanctions

Pour Sylvain Bersinger, chef économiste chez Asterès, "il y a eu une capacité probablement plus grande qu'attendu à contourner les sanctions occidentales". L'économiste rappelle notamment que la Russie a continué malgré les restrictions de commercer avec les pays occidentaux en passant par des pays tiers, en particulier pour importer des biens dont elle avait besoin comme les composants électroniques.

Ses exportations d'hydrocarbures ont également résisté. D'un côté, grâce à la flambée des prix du gaz qui a en partie compensé la baisse des exportations en volume. De l'autre, grâce à l'accroissement des échanges de pétrole avec des pays comme la Chine, l'Inde ou la Turquie pour contrebalancer la chute de la demande européenne. Résultat: "en août 2023, les recettes pétrolières regagnaient presque leurs niveaux de 2022", souligne dans un récent rapport Vladislav Inozemtsev, économiste russe en exil fondateur du Centre de recherches sur la société postindustrielle.

D'après lui, "les sanctions financières elles-mêmes n'ont eu qu'un impact limité sur l'économie russe" alors que "le montant des actifs gelés de la Banque centrale (...) était comparable à l'excédent commercial de la Russie pour 2022 (300 milliards de dollars)"., Si bien qu'au final, l'économie russe "a survécu, dès lors que la tentative visant à la dissocier des marchés internationaux a échoué", car "fondée sur l'hypothèse irréaliste selon laquelle quelques puissances seulement pourraient imposer des sanctions universelles à une grande économie".

Inflation et désindustrialisation

Si elle a évité le scénario du pire, l'économie russe n'est pas pour autant sortie indemne des derniers mois. D'après Asterès, le PIB du pays en 2025 serait 3,8% inférieur à ce qu'il serait si la guerre n'avait pas eu lieu. Surtout, la Russie fait face à une inflation persistante (7,4% en janvier) qui risque de pénaliser durablement les consommateurs et les entreprises.

Affaiblissement du rouble, pénuries de main-d’œuvre provoquées par l'émigration massive après l'annonce de la mobilisation, difficultés d'approvisionnement dans certains magasins en raison des sanctions occidentales... Autant de facteurs qui ont tiré les prix vers le haut. Il y a quelques jours, la banque centrale a annoncé maintenir son taux directeur à 16% pour tenter de faire ralentir l'inflation qu'elle peine pour l'heure à juguler. Vladimir Poutine a lui-même demandé au gouvernement d'accorder "une attention particulière" à "la maîtrise" de l'inflation alors que les ménages russes voient leur pouvoir d'achat s'éroder au fil des mois.

Malgré les efforts déployés, la BCR a prévenu qu'"à moyen terme, les risques d'inflation restent orientés à la hausse", ce qui la contraint à "maintenir des conditions monétaires restrictives (...) pendant une longue période".

Au-delà de l'inflation, l'économie russe montre d'autres signes d'affaiblissement: "Des pans entiers de l'industrie russe se sont contractés", relève Sylvain Bersinger. L'économie russe "montre des signes manifestes de désindustrialisation, alors même que l'effondrement de presque tous les projets de 'substitution aux importations' apparaît évident", abonde Vladislav Inozemtsev, estimant que "la Chine devient la source unique pour approvisionner le pays en éléments de haute technologie ou pour redynamiser ses infrastructures industrielles".

Une économie dopée aux dépenses militaires

La Russie semble en effet avoir basculé vers un nouveau modèle économique que Vladislav Inozemtsev qualifie de "capitalisme de guerre". Il se caractérise par la dédollarisation du commerce extérieur, des subventions à certains secteurs, l'orientation des relations économiques vers la Chine, mais surtout par une hausse considérable des dépenses d'armement -au détriment de la production et des dépenses publiques d'autres secteurs (automobile, recherche scientifique, éducation...).

Cette forte augmentation des dépenses militaires explique en grande partie la robustesse de la croissance russe et entretient l'inflation. D'après Asterès, le budget militaire du pays devrait avoir triplé entre 2021 et 2024, ce qui représente "une stimulation budgétaire de l'économie russe d'environ 4% du PIB" et conduit à une "surchauffe" de l'économie russe, selon Sylvain Bersinger, alors que la Douma a voté une hausse des dépenses militaires de 70% cette année. "La croissance russe, dopée à la dépense publique, chuterait probablement si les dépenses militaires venaient à être réduites", estime-t-il encore.

L'économiste affirme que cette situation "n'est pas très saine". Si la résilience de l'économie russe repose désormais essentiellement sur dépense publique militaire, cela ne peut être tenable qu'à court terme "mais pas sur la durée". Sur la même ligne, Vladislav Inozemtsev assure, lui, que l'économie russe n'a "aucune chance" dans ces conditions "de se développer dans les années à venir". "La question la plus importante est ici de savoir quand et comment cette tendance deviendra assez visible pour l'opinion publique".

Mi-février, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, avait tenu des propos similaires. En dépit de dépenses militaires élevées qui boostent la production industrielle, la cheffe de l'institution de Washington s'attend à voir l'économie russe connaître des temps difficiles en raison de "l'exode" déclenché par la guerre et le "manque d'accès à la technologie" qui mettront l'activité sous pression. Pour elle, l'économie de la Russie ressemble désormais à celle de l'Union soviétique, avec "un niveau élevé de production" portée par les dépenses militaires "et un faible niveau de consommation".
https://www.msn.com/fr-fr/finance/econo ... 980&ei=162

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Re: économie russe

Message par energy_isere » 24 févr. 2024, 10:27

La "flotte fantôme", moyen privilégié de la Russie pour contourner les sanctions sur son pétrole

AFP le 23 févr. 2024

Deux ans après l'invasion de l'Ukraine par la Russie et face à la cascade de sanctions occidentales contre Moscou, notamment sur ses exportations de pétrole brut par bateau, le pays a mis en place une "flotte fantôme", son moyen privilégié pour les contourner.

Vendredi, les Etats-Unis ont inscrit sur liste noire 14 pétroliers utilisés par la Russie afin de faire respecter le plafond imposé par l'Occident du prix du pétrole brut vendu par Moscou, à la veille du deuxième anniversaire de l'invasion de l'Ukraine.

Les sanctions annoncées dans un communiqué du Trésor américain visent la compagnie maritime nationale russe Sovcomflot, lui donnant 45 jours pour décharger le pétrole ou autres cargaisons des 14 navires.

Une "flotte fantôme" désigne des navires commerciaux qui ne sont pas détenus par les pays du G7 ou de l'UE, ou qui n'utilisent pas d'assurance P&I (une assurance spécifique au transport maritime qui indemnise de façon illimitée les dommages au tiers), selon la définition de la Kyiv School of Economics (KSE).

La réelle propriété des navires est souvent difficile à déterminer, en raison d'assemblages de sociétés à l'origine floue et d'intermédiaires compliquant la tâche.

Embargo pétrolier, plafonnement du prix du brut russe, interdiction de fournir les services permettant le transport maritime de pétrole... de nombreuses sanctions contre Moscou s'attaquent à la manne des exportations de pétrole, vitale pour la Russie notamment pour financer sa guerre en Ukraine.

Pour les contourner, Moscou a dû réduire sa dépendance à l'égard des services maritimes occidentaux en rachetant des tankers auxquels elle offre ses propres services d'assurance.

"Le programme russe d'évasion des sanctions à l'échelle industrielle devient de plus en plus compliqué et sophistiqué, grâce à une +flotte obscure+ en constante expansion", alertait le service d'information maritime Lloyd's List Intelligence dans un article de décembre.

Dans son rapport "Russian Oil Tracker" de janvier, l'institut économique ukrainien KSE basé à Kiev indique que "196 pétroliers" chargés d'or noir "ont quitté les ports russes en décembre 2023".

"Les compagnies maritimes basées aux Émirats arabes unis constituent le coeur de la flotte fantôme russe", affirme l'institut KSE, avec cinq nouvelles sociétés de transport "dont l'organisation et la structure de propriété ne sont pas transparentes" qui ont commencé à transporter du brut russe depuis novembre 2023 sans assurance P&I.

Ce type d'assurance en principe indispensable aux navires couvre des risques allant des guerres aux dommages environnementaux pour des montants qui peuvent être colossaux.

"Les trois premiers pavillons des navires de la flotte fantôme russe (...) sont le Panama, le Liberia et le Gabon", note par ailleurs l'institut.

En plus de permettre à la Russie d'échapper aux sanctions occidentales, cette flotte représente un danger environnemental conséquent.

L'institut KSE avance que 73% des pétroliers fantômes qui ont transporté du brut depuis la Russie en décembre ont été construits il y a plus de 15 ans.

Ces navires vieillissants, souvent sans assurance, n'ont pas fait l'objet d'un entretien de qualité ou n'ont pas été inspectés récemment, affirme Lloyd's List Intelligence, présentant ainsi des risques environnementaux importants.

Elisabeth Braw, chercheuse à l'American Enterprise Institute, évoque même "un désastre imminent" dans une tribune pour le site Politico, notant l'augmentation d'accidents impliquant cette flotte noire du fait de la vétusté des navires, mais aussi parce que, pour échapper aux radars, "ils éteignent souvent leur système d'identification automatique (AIS)", un signal GPS que les navires commerciaux sont tenus d'utiliser.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ole-240223

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Re: économie russe

Message par energy_isere » 05 avr. 2024, 23:29

Russie: l'État vole au secours du groupe minier Alrosa en difficulté

RFI le : 04/04/2024

C'est le plus gros producteur de diamants en Russie, et l'un des leaders du marché mondial. Alrosa semble en difficulté. L'entreprise, frappée par des sanctions européennes depuis le début de l'année, a conclu un accord avec l'État : Moscou rachète une partie de sa production pour maintenir le groupe à flots.

Tout est parti d'une fuite révélée la semaine dernière par Interfax, une agence de presse russe. Selon plusieurs sources proches du dossier, un accord a été trouvé entre Alrosa et l'État russe pour un rachat d'une partie de la production du groupe minier. C'est finalement le vice-ministre des Finances, Alexeï Moiseev, qui a confirmé l'information dans un communiqué. « L'État russe achètera régulièrement des diamants à Alrosa », a-t-il déclaré, sans préciser ni les quantités ni le montant de la transaction.

Une annonce qui sonne comme un revirement, puisque le ministre lui-même avait annoncé en janvier dernier qu'il « ne s'attendait pas » à devoir mettre en place une telle opération.

Le signe que les sanctions fonctionnent ?

Alors concrètement, comment cela se déroule-t-il ? Les diamants sont achetés par Gokhran, un dépositaire public de pierres précieuses. Le tout avec les fonds de l'État, qui revendra la marchandise plus tard, lorsque le marché sera plus propice. C'est un processus assez courant en Russie. Déjà, lors de la crise de 2008, Moscou avait acheté pour 1 milliard de dollars de diamants à Alrosa, pour maintenir l'entreprise à flots.

Mais cette fois-ci, l'opération interroge : serait-ce le signe que les sanctions contre les diamants russes commencent à fonctionner ? Les États-Unis en 2022, puis l'Union européenne, en début d'année, ont interdit l'importation des pierres d'Alrosa. « On pourrait l'analyser ainsi », confie un industriel du secteur. « Cela permettrait à Alrosa d'avoir suffisamment de cash pour voir venir », explique-t-il.

Mais ce n'est pas la seule explication : le marché du diamant n'est pas porteur en ce moment. Les consommateurs américains et chinois ne sont pas au rendez-vous. Les ventes de De Beers, l'autre géant du secteur, sont en berne. « Cela pourrait expliquer le rachat de la production d'Alrosa », poursuit notre expert, qui ajoute qu'il est « encore trop tôt pour tirer les conséquences des sanctions contre les diamants russes ».
https://www.rfi.fr/fr/podcasts/chroniqu ... cult%C3%A9

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Re: économie russe

Message par energy_isere » 23 avr. 2024, 20:12

La Russie prévoit une croissance du PIB de 2,8% en 2024
Le ministère russe de l'Economie a revu mardi à la hausse sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour 2024, de 2,3% à 2,8%, tout en envisageant un affaiblissement du rouble et une diminution de l'excédent des comptes courants dans les années à venir.

REUTERS 23 avril 2024

Le rebond économique de la Russie après un effondrement en 2022 repose largement sur la production d'armes et de munitions financée par l'État, alors que Moscou poursuit sa guerre en Ukraine, masquant ainsi des problèmes qui entravent l'amélioration du niveau de vie des Russes.

Le Fonds monétaire international a relevé ce mois-ci sa prévision de croissance du PIB de la Russie pour 2024 à 3,2%, contre 2,6% en janvier, soulignant l'importance des dépenses publiques et des investissements liés à la guerre, ainsi que des recettes d'exportation de pétrole élevées malgré les sanctions occidentales.

Le ministre de l'Economie, Maxim Rechetnikov, qui s'exprimait lors d'une réunion du gouvernement, a déclaré que le principal facteur de la croissance économique était la demande intérieure en matière de consommation et d'investissement.

Le ministère de l'Economie prévoit une croissance du PIB d'environ 2,3% en 2025-2026, tandis que le rouble devrait connaître une baisse régulière pour s'échanger en moyenne à 101,2 roubles pour un dollar en 2026, contre environ 93 actuellement.
https://www.usinenouvelle.com/article/l ... 4.N2211986

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