Cuivre,
Publié : 16 nov. 2005, 12:07
Scandale sur le marché du cuivre
La spéculation d'un trader chinois pourrait coûter des centaines de millions d'euros à son pays.
Le prestigieux London Metal Exchange (LME) est-il à la veille d'un retentissant scandale sur fond de flambée du cuivre ? La question agite depuis quelques semaines les professionnels depuis la récente et mystérieuse disparition de Liu Qibing, un citoyen chinois qui aurait spéculé maladroitement sur les cours du métal rouge. Las, selon toute vraisemblance, Qibing est aussi fonctionnaire du Bureau d'Etat des réserves (SBR) de métaux stratégiques de la République populaire de Chine. Ce que le gouvernement de Pékin, interrogé hier par l'AFP, tente de nier avec embarras, affirmant n'avoir aucun lien avec le disparu du LME. Mais des courtiers basés à Shanghai affirment que l'intéressé travaille bien pour le SBR à Londres.
La faute de monsieur Liu pourrait en tout cas coûter des centaines de millions d'euros à son pays. A l'origine, il avait pourtant essayé de bien faire : la Chine, un des trois plus gros consommateurs mondiaux de cuivre, avait tout intérêt à faire baisser les prix, qui sont actuellement en train de battre des records historiques à 4 120 dollars la tonne. Alors Liu Qibing et SBR ont vendu «à découvert», une pratique courante sur les marchés spéculatifs : après s'être engagé à vendre du cuivre qu'il ne détenait pas encore à un prix et à une date donnée, Liu attendait que les cours baissent pour acheter la marchandise moins chère qu'il ne la vendait et empocher un bénéfice. Mais les cours ont flambé, notamment sur des craintes de rupture de livraison des producteurs canadiens et zambiens. Du coup, Liu Qibing et son employeur d'Etat qui se seraient engagés à livrer entre 50 000 et 200 000 tonnes de métal qu'ils ne possèdent pas avant la fin du mois de décembre vont devoir payer le prix fort pour acheter du cuivre sur le marché.
«Il y avait déjà un feu sur le marché et cette histoire a jeté de l'huile dessus. Inévitablement, on commencera bientôt à parler d'un courtier voyou», raconte un analyste de la Société générale qui évoque ainsi l'ombre de Nick Leeson, ce trader de la banque Barings qui avait fait couler sa maison en 1995 après avoir perdu 1,3 milliard de dollars sur les marchés.
S'ils le font avec le cuivre pourquoi pas avec le pétrole?
Car les chinois multiplient les déclarations d'une moindre consommation pour l’avenir. Manipulation, également ?
La spéculation d'un trader chinois pourrait coûter des centaines de millions d'euros à son pays.
Le prestigieux London Metal Exchange (LME) est-il à la veille d'un retentissant scandale sur fond de flambée du cuivre ? La question agite depuis quelques semaines les professionnels depuis la récente et mystérieuse disparition de Liu Qibing, un citoyen chinois qui aurait spéculé maladroitement sur les cours du métal rouge. Las, selon toute vraisemblance, Qibing est aussi fonctionnaire du Bureau d'Etat des réserves (SBR) de métaux stratégiques de la République populaire de Chine. Ce que le gouvernement de Pékin, interrogé hier par l'AFP, tente de nier avec embarras, affirmant n'avoir aucun lien avec le disparu du LME. Mais des courtiers basés à Shanghai affirment que l'intéressé travaille bien pour le SBR à Londres.
La faute de monsieur Liu pourrait en tout cas coûter des centaines de millions d'euros à son pays. A l'origine, il avait pourtant essayé de bien faire : la Chine, un des trois plus gros consommateurs mondiaux de cuivre, avait tout intérêt à faire baisser les prix, qui sont actuellement en train de battre des records historiques à 4 120 dollars la tonne. Alors Liu Qibing et SBR ont vendu «à découvert», une pratique courante sur les marchés spéculatifs : après s'être engagé à vendre du cuivre qu'il ne détenait pas encore à un prix et à une date donnée, Liu attendait que les cours baissent pour acheter la marchandise moins chère qu'il ne la vendait et empocher un bénéfice. Mais les cours ont flambé, notamment sur des craintes de rupture de livraison des producteurs canadiens et zambiens. Du coup, Liu Qibing et son employeur d'Etat qui se seraient engagés à livrer entre 50 000 et 200 000 tonnes de métal qu'ils ne possèdent pas avant la fin du mois de décembre vont devoir payer le prix fort pour acheter du cuivre sur le marché.
«Il y avait déjà un feu sur le marché et cette histoire a jeté de l'huile dessus. Inévitablement, on commencera bientôt à parler d'un courtier voyou», raconte un analyste de la Société générale qui évoque ainsi l'ombre de Nick Leeson, ce trader de la banque Barings qui avait fait couler sa maison en 1995 après avoir perdu 1,3 milliard de dollars sur les marchés.
S'ils le font avec le cuivre pourquoi pas avec le pétrole?
Car les chinois multiplient les déclarations d'une moindre consommation pour l’avenir. Manipulation, également ?