Conséquences économique de la chute des cours du pétrole 2014

Discussions traitant de l'impact du pic pétrolier sur l'économie.

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phyvette
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Re: Conséquences économique de la chute des cours du pétrole

Message par phyvette » 19 déc. 2014, 03:06

Pi-r2 a écrit :globalement, la baisse du prix du pétrole est un formidable plan de relance économique pour tous les secteurs d'activité, si ça dure bien sur.
Normalement, ça devrait faire repartir la croissance mondiale et améliorer les balances commerciales (enfin sauf celles des pays producteurs :mrgreen: )
1. Le pétrole n'est pas cher, c'est le début d'une ère d'abondance ?

La réalité est strictement opposée à cette idée. Le développement des pétroles de schistes américains, des sables bitumineux et du pétrole offshore de grande profondeur n'a été rendu possible que grâce à la forte hausse prolongée du prix du baril depuis 2009. L'effondrement des cours conduit à la baisse des investissements, à la faillite de certains producteurs -qu'il s'agisse d'entreprises privées ou de pays exportateurs- et à l'arrêt du développement des énergies alternatives qui passent sous le seuil de rentabilité. La production pétrolière et le développement des autres énergies vont donc ralentir.

Lorsque la demande va repartir grâce aux prix bas (s'il n'y a pas de problème géopolitique ou autre événement imprévisible), l'offre étant beaucoup plus lente à progresser que la demande, le monde risque de faire face à un nouveau choc de l'offre, comme en 2007-2008. La baisse des prix actuelle augure donc une pénurie future et non une ère d'abondance.

http://www.avenir-sans-petrole.org/2014 ... tions.html
Image Quand on a un javelin dans la main, tous les problèmes ressemblent à un T-72.

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Re: Conséquences économique de la chute des cours du pétrole

Message par mobar » 19 déc. 2014, 03:46

L'histoire et le marché en la matière, progressent par approximations et ajustements successifs

Les faillites, les reprises d'activité, des repositionnements sont le lot des entreprises du secteur
Entre le pétrole extrait avec les moyens d'hier et celui toujours en terre, la progression continue des méthodes d'extraction à permis d'amortir le peak et elle continuera, jusqu'à ce que la transition soit effective

Et ce n'est pas parce qu'il n'y a pas d'alternative économiquement rentable actuellement que la solution va perdurer.
L'économie s'est adaptée à un baril à 100$, elle soufflera quelque temps avec un baril à 50$, qui remontera inéluctablement et rendra plus compétitive les alternatives qui remplaceront certaines de ses applications. Le processus se reproduira jusqu'au remplacement du pétrole et des fossiles de stock qui finira par arriver.

Mais ce n'est pas pour demain, n'oublions pas qu'il est possible de doubler le taux d'extraction d'un gisement conventionnel avec les nouvelles techno d'EOR, et que ce doublement est de moins en moins couteux, en tous cas moins couteux que l'extraction de certains pétroles lourds qui eux seront également concernés dans un avenir proche

Le peak oil est une théorie juste, pour qu'elle soit vraie à date, il faut intégrer l'économie, l'innovation, la progression des techniques et la capacité d'adaptation de l'environnement économique global

Les discussions de comptoir, le catastrophisme éclairé ne sont que des moyens de prendre conscience du problème, mais ils font bouger les consciences et motivent les acteurs à agir pour de multiples raisons qui leurs sont propres

Les conclusions péremptoires des pseudos théoriciens ont depuis King Hubbert toujours été contredites par les faits, ça continue et cela continuera

C'est pas une raison pour arrêter de raisonner O:)
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: Conséquences économique de la chute des cours du pétrole

Message par sherpa421 » 19 déc. 2014, 15:16

mobar a écrit :L'histoire et le marché en la matière, progressent par approximations et ajustements successifs
Mais les évolutions technologiques, sont beaucoup plus difficiles et coûteuses quand on fait du stop and go.
La guerre tue.
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Re: Conséquences économique de la chute des cours du pétrole

Message par kercoz » 19 déc. 2014, 15:49

sherpa421 a écrit :
mobar a écrit :L'histoire et le marché en la matière, progressent par approximations et ajustements successifs
Mais les évolutions technologiques, sont beaucoup plus difficiles et coûteuses quand on fait du stop and go.
Il me semble que toute évolution humaine ( évitons le terme "progres"), surtout technologique , fonctionne par "cliquets" , par sauts non réversibles...pas de marche arriere...ce qui fait que tout recul ne peut être qu'un effondrement......les puits peuvent difficilementrester en attente , en stand by, les délocalisation de certains secteurs ne peuvent etre ré"versible sans surcout énorme ...etc
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Re: Conséquences économique de la chute des cours du pétrole

Message par mobar » 19 déc. 2014, 17:22

kercoz a écrit :
sherpa421 a écrit :
mobar a écrit :L'histoire et le marché en la matière, progressent par approximations et ajustements successifs
Mais les évolutions technologiques, sont beaucoup plus difficiles et coûteuses quand on fait du stop and go.
Il me semble que toute évolution humaine ( évitons le terme "progres"), surtout technologique , fonctionne par "cliquets" , par sauts non réversibles...pas de marche arriere...ce qui fait que tout recul ne peut être qu'un effondrement......les puits peuvent difficilementrester en attente , en stand by, les délocalisation de certains secteurs ne peuvent etre ré"versible sans surcout énorme ...etc
Pour l'humain c'est possible, pour le opérations technico-économiques c'est différent

un gisement peu intéressant à exploiter avec un baril à 10$ il y a 20 ans peut avoir été abandonné et redevenir attractif lorsque le baril arrive à 100$ avec les techniques avancées de récupération

C'est d'ailleurs pour ça qu'a été mise au point la sismique 3D au milieu des années 80
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: Conséquences économique de la chute des cours du pétrole

Message par nemo » 19 déc. 2014, 17:54

Tout dépend de combien de temps le pétrole va rester à ce niveau. S'il reste plusieurs années ça va forcément coincé au niveau investissement, si ça ne dure que moins d'1 an finalement ça ne changera pas grand chose à l'arrivée.
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Re: Conséquences économique de la chute des cours du pétrole

Message par Iguane » 19 déc. 2014, 19:14

nemo a écrit : S'il reste plusieurs années ça va forcément coincé au niveau investissement,
Coincer. Plusieurs années ??

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Re: Conséquences économique de la chute des cours du pétrole

Message par nemo » 19 déc. 2014, 19:50

Iguane a écrit :
nemo a écrit : S'il reste plusieurs années ça va forcément coincé au niveau investissement,
Coincer. Plusieurs années ??
Pourquoi pas? Bon pas 10 ans probablement, mais 2 ou 3 ça me parait possible et ça ferait déjà pas mal de dégâts...
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Re: Conséquences économique de la chute des cours du pétrole

Message par energy_isere » 20 déc. 2014, 13:54

Aux Etats-Unis, la chute du pétrole fait déjà des victimes

Les Echos LUCIE ROBEQUAIN / CORRESPONDANTE À NEW YORK | LE 17/12 À

Image

Les petits producteurs de pétrole de schiste n’arrivent plus à se financer. Ils quittent les zones non rentables.

Au sud du Texas se situe l’une des régions pétrolières les plus riches d’Amérique. Portée par la révolution du pétrole de schiste, la production y a plus que doublé en deux ans. Plus de 10.000 personnes s’installent tous les mois à Houston pour profiter de cet incroyable boom. Les Porsche s’exhibent à chaque carrefour, ou presque. Mais l’euphorie n’est plus vraiment à l’ordre du jour aujourd’hui : la chute du brut américain, sous la barre de 56 dollars le baril, fait planer de lourdes menaces sur l’économie de la région. «  Nous pouvons tenir six mois. Mais deux ans, ce serait une catastrophe », explique un grand responsable pétrolier installé à Houston. La production de pétrole américain n’a pas encore baissé, loin s’en faut : elle a même dépassé les 9 millions de barils par jour le mois dernier, un niveau jamais atteint depuis trente ans !

Mais les investissements sont déjà en recul. En grandes difficultés financières, le groupe Matador s’apprête à quitter le sud du Texas – le fameux bassin d’Eagle Ford – pour se concentrer sur des bassins plus rentables, au Nouveau-Mexique notamment. L’exploitation de nouveaux puits se fait ainsi plus rare. Les demandes de permis déposées auprès du régulateur texan ont baissé de 10 % depuis juillet. Même dans le Dakota – pourtant l’un des bassins les plus prometteurs d’Amérique –, les demandes de permis ont décliné de 40 % en novembre. « Les régions les plus productives ne devraient pas trop souffrir, pense Steve Pruett, PDG d’Elevation Resources. Mais il y a déjà de la casse dans les autres régions. Non seulement les producteurs renoncent à ouvrir de nouveaux puits, mais ils en ferment. » C’est le cas dans l’Oklahoma et l’Arkansas notamment.


Faillites et rachats d’entreprises en vue

Difficile de savoir quel est le seuil réellement critique pour les producteurs américains. Harold Hamm, qui dirige Continental Resources, affirme pouvoir s’accommoder d’un baril à 50 dollars. Stephen Chazen, PDG d’Occidental Petroleum, estime qu’un cours de 70 dollars pose déjà problème. Les divergences ne sont pas totalement irrationnelles : selon que les puits se situent dans le Dakota, le Colorado ou le Texas, les coûts d’extraction varient en effet du simple au double. Ils frôlent les 40 dollars par baril dans l’Oklahoma, ce qui ne laisse donc déjà pratiquement aucune marge aux producteurs.

Ceux-ci profitent encore d’un certain sursis : ils ont déjà vendu une grosse partie de ce qu’ils produisent aujourd’hui, via des contrats de couverture. La chute des prix ne se fait donc pas encore totalement sentir. « Les sociétés de production protègent environ 70 % de leur production par ces mécanismes. C’est en avril qu’elles vont réellement souffrir, quand la plupart de ces contrats arriveront à expiration », explique Alexandre Andlauer, expert chez AlphaValue.
«  On s’attend à des faillites et de nombreux rachats d’entreprises », renchérit Ed Ireland, qui représente les entreprises pétrolières et gazières de la région de Dallas. Les petits producteurs n’arrivent déjà plus à se financer, fait-il remarquer. Les banques et les investisseurs ont d’autant moins envie de leur faire crédit qu’ils affichent une situation financière déplorable : la plupart d’entre eux ont investi bien plus qu’ils ne gagnent, ce qui les a obligés à s’endetter. Leurs obligations sont classées parmi les plus « pourries » de tous les Etats-Unis : elles représentent ainsi 20 % des « junk bonds » du pays. Basé à Houston, Goodrich Petroleum est considéré aujourd’hui comme l’un des plus mal en point. Son cours de Bourse a chuté de 70 % depuis cet été. Son erreur ? Il a creusé la plupart de ses puits dans la région de Tuscaloosa (Alabama), où les coûts d’extraction sont parmi les plus élevés du pays.

http://www.lesechos.fr/industrie-servic ... 075868.php

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Re: Conséquences économique de la chute des cours du pétrole

Message par energy_isere » 20 déc. 2014, 13:56

Pétrole : l’Ecosse a failli plonger seule

19 décembre 2014

C’est dit clairement ce matin dans tous les journaux britanniques. L’industrie pétrolière de l’Ecosse risque très gros avec la chute brutale des cours du pétrole. Avec un baril à moins de 60 dollar, tous les arguments avancés par les indépendantistes durant le référendum de septembre prennent un nouveau jour. Selon une enquête, le secteur risque de perdre 35 000 emplois dans les 5 ans. « Impossible de faire de l’argent avec un baril à moins de 60 dollars », déclare Robin Allan, président de l’association des exploitants indépendants. Le prix du Brent a perdu la moitié de sa valeur depuis juin et touché son plancher depuis cinq ans. Les partisans de l’indépendance avaient avancé des chiffres qui reposaient, en fait, sur un cours du pétrole à 113 dollars. Alex Salmond, l’ancien Premier ministre, avait même durant la campagne été très affirmatif, sur les possibilités d’un boom grâce aux revenus du pétrole. Si le « oui » l’avait emporté, l’Ecosse serait en cette fin d’année en pleine tempête. Et toute seule.
http://international.blogs.ouest-france ... 13142.html

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Re: Conséquences économique de la chute des cours du pétrole

Message par Jeuf » 20 déc. 2014, 17:28

Les Porsche s’exhibent à chaque carrefour, ou presque. Mais l’euphorie n’est plus vraiment à l’ordre du jour aujourd’hui : la chute du brut américain, sous la barre de 56 dollars le baril, fait planer de lourdes menaces sur l’économie de la région. «  Nous pouvons tenir six mois. Mais deux ans, ce serait une catastrophe », explique un grand responsable pétrolier installé à Houston.
La catastrophe, c'est la gestion de l'argent, et au-delà de ça des ressources, que font certains. Il y a un gisement : hop on crame tout au plus vite, on affiche fièrement qu'on est riche, sans se soucier du lendemain.
Ce n'est pas une gestion économique prudente. ça ne peut que conduire à des catastrophes de tout type. Que certains ne puissent plus se montrer riche n'est pas la plus grave.


La vraie info c'est ça !
Les demandes de permis déposées auprès du régulateur texan ont baissé de 10 % depuis juillet.
Il existerait une instance de régulation du forage pétrolier, au Texas !

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Re: Conséquences économique de la chute des cours du pétrole

Message par Alturiak » 20 déc. 2014, 17:41

Théotrace2 a écrit :après 12ans d'effrondrement de la production pétrolière européenne celle-ci repart depuis fin 2012
J'ai comme un doute, tu aurais une source ?

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Re: Conséquences économique de la chute des cours du pétrole

Message par energy_isere » 21 déc. 2014, 20:25

Chute des prix pétroliers : l’Alberta se serre la ceinture

le lundi 15 décembre 2014

L'Alberta resserre ses dépenses vu la chute continue du cours du pétrole.

L'embauche de nouveaux fonctionnaires se limite désormais aux postes les plus cruciaux pour le gouvernement et les citoyens, a indiqué lundi la province. Les dépenses pour les biens et services subissent des restrictions similaires, tout comme certains voyages, formations et subventions.

Le gouvernement albertain demande aussi aux établissements scolaires et aux autorités sanitaires de réduire les dépenses. Un comité composé de sept membres du gouvernement devra par ailleurs faire des recommandations pour le budget 2015. « Ce ne sont pas des prévisions budgétaires habituelles », écrit pour sa part le premier ministre de l'Alberta, Jim Prentice.

« Nous devons être disciplinés avec les dépenses, prudents avec les revenus et les prévisions pour gouverner de façon responsable. »
— Jim Prentice, premier ministre de l'Alberta

Les cours du pétrole ont enregistré une baisse d'environ 3,5 %, lundi, au Nymex de New York. Le brut léger américain (West Texas Intermediate) et le Brent s'y échangeaient respectivement en dessous de 56 $US et au-dessus de 60 $US le baril.
http://ici.radio-canada.ca/regions/albe ... uche.shtml

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Re: Conséquences économique de la chute des cours du pétrole

Message par energy_isere » 22 déc. 2014, 18:26

Les tarifs pétroliers pourraient remonter au second semestre 2015

22 Dec 2014 Usine Nouvelle

Les cours pétroliers rebondiront sans doute au second semestre 2015, la production hors Opep s'adaptant à la baisse des cours tandis que la demande se redresserait, montre une enquête Reuters publiée le 22 décembre.

Le prix du Brent devrait rebondir au second semestre 2015, selon une enquête de Reuters, datée du 22 décembre. L'Opep a décidé le mois dernier de ne pas modifier sa production, impliquant que la charge de réduire les extractions retombe sur les acteurs en dehors du cartel, et en premier lieu les producteurs américains d'hydrocarbures de schistes, expliquent des analystes.

"Avec un prix en baisse, la production d'huile de schiste est moins intéressante, alors qu'il faut investir pour qu'elle continue de croître", explique Carsten Fritsch (Commerzbank). L'enquête menée auprès de 30 économistes et analystes donne un cours moyen du baril de Brent à 74,00 dollars l'an prochain et à 80,30 dollars en 2016.

Le pétrole au plus bas depuis cinq ans

Le consensus pour 2015 est inférieur de 8,50 dollars à celui de la précédente enquête Reuters. Le consensus de novembre était en retrait de 11,20 dollars par rapport à celui d'octobre, plus forte révision en baisse du consensus depuis au retournement de 2008. Le Brent a touché son plus bas niveau en cinq ans ce mois-ci, sous la barre des 60 dollars, en baisse de près de 50% depuis son pic de juin. Le cours moyen du Brent depuis le début de l'année est actuellement à 100,57 dollars.

Le 22 décembre, le Brent perdait 26 cents à 61,12 dollars le baril et le brut léger américain cédait 37 cents à 56,77, alors que les deux catégories de brut avaient prolongé leur rebond pendant toute la matinée en Europe. "Nous pensons que 60 dollars le baril sera le niveau plancher auquel les producteurs de pétrole de schistes en pleine expansion aux Etats-Unis commenceront à sentir le vent du boulet", estime Natalie Rampono, analyste chez ANZ.

"Les baisses de production au-dessus de ce niveau seront limitées à d'autres producteurs de pétrole, plus petits, à des coûts plus élevés, aux Etats-Unis et au Canada. Toutefois, nous pensons que cela prendra six à 12 mois pour que ces réductions commencent à se voir", a-t-elle ajouté. Certains analystes restent sceptiques quant au succès de la stratégie de l'Opep visant à décourager les producteurs de pétrole de schiste en laissant les prix baisser.
http://www.usinenouvelle.com/article/le ... 15.N304845

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Re: Conséquences économique de la chute des cours du pétrole

Message par energy_isere » 31 déc. 2014, 21:33

Canada : la chute des prix du pétrole, point noir pour l'économie

AFP le 31/12/2014

La chute des prix du pétrole va affecter directement la croissance canadienne en 2015, assurent les analystes, tout en peinant à s'accorder sur l'ampleur des conséquences sur une économie assise ces dernières années sur l'exploitation de l'or noir.

"Étant donné l'importance de l'industrie du pétrole dans l'économie canadienne, cette baisse aura probablement un impact négatif sur la croissance", estime la banque d'investissements Nomura. L'exploitation du pétrole des sables bitumineux et ses industries dérivées représentent 8% du produit intérieur brut (PIB) canadien.

Le Canada a produit environ 3,4 millions de barils par jour en 2014, un volume en augmentation de 36% par rapport à 2010, et se situe au 6e rang des producteurs mondiaux.

Avant la baisse de moitié du prix du baril amorcée mi-2014, la Banque du Canada prévoyait encore une croissance comprise entre 2% et 2,5% pour l'année 2015, et le Fonds monétaire international tablait sur une croissance de 2,4% en dépit du risque d'un endettement des ménages toujours élevé.

Mais avec la crainte d'un ralentissement marqué du secteur pétrolier, le gouverneur de la banque centrale, Stephen Poloz, avait ensuite abaissé d'un quart de point de pourcentage les prévisions de croissance - soit entre 1,75% et 2,25% pour 2015.

Et cela n'est peut-être pas fini: Le prix de l'or noir a poursuivi son déclin pour tomber à 54 dollars le baril mardi, son plus bas depuis plus de cinq ans, une spirale encouragée par la décision des pays de l'Opep, qui pompent le tiers du pétrole mondial, de ne pas réduire leur production.

En parallèle, la demande pétrolière mondiale restera tempérée en 2015 par une activité économique moins dynamique en Chine et toujours moribonde pour la plupart des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), a averti l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

Pour le Canada, le recul des prix est un handicap. "Cette baisse des prix depuis juin atteint des niveaux susceptibles de rendre l'exploitation du pétrole canadien moins rentable", prévient l'étude de Nomura en référence à des coûts de revient plus élevés pour ce pétrole extrait des sables bitumineux comparativement au brut saoudien par exemple.

"Certains investissements dans cette industrie pourraient être reportés ou annulés" car, note la banque, une baisse de 10% du prix du pétrole entraîne une baisse de 8% des investissements dans l'industrie pétrolière et gazière.


Les exportations, relais de croissance

Déjà des groupes pétroliers ont soit réduit la voilure, soit ralenti leurs investissements dans l'exploitation des sables pétrolifères, comme le canadien Suncor, le français Total ou le norvégien Statoil.

Les économistes de la Banque Nationale sont moins alarmistes, prévoyant une croissance pour la nouvelle année en très léger recul à 2,2% (2,5% pour la précédente estimation). La résistance de l'activité économique canadienne devrait être aidée par l'augmentation des exportations, grâce à la fois à la dépréciation du dollar canadien et à la bonne santé de l'économie du voisin américain, premier partenaire commercial du Canada.

"L'augmentation des investissements par des sociétés non énergétiques pourrait aussi compenser la baisse prévue du côté des dépenses d'investissement dans l'énergie", selon la Banque Nationale.

Autre facteur de risque pour l'économie canadienne, la consommation des ménages pourrait se tasser, d'autant que la chute des prix de l'or noir a ébranlé les marchés financiers canadiens.

Mardi, la bourse de Toronto affichait une baisse de près de 7% par rapport à son plus haut de la fin de l'été, entraînée par le plongeon au cours des trois derniers mois des valeurs pétrolières (Suncor -21%, Encana -38% ou Crecent Point Energy -43%).
http://www.boursorama.com/actualites/ca ... 789cfbdec7

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