http://www.liberation.com/page.php?Article=326975
et en Américain : http://www.newsday.com/news/politics/wi ... -headlinesBush écolo de circonstance
Face aux ravages des cyclones et à la hausse du pétrole, il prône des économies d'énergie.
Par Pascal RICHE
mercredi 28 septembre 2005 (Liberation - 06:00)
Washington de notre correspondant
es hommes du pétrole ne sont généralement pas des fanatiques des économies d'énergie. Jusque-là, George W. Bush et Dick Cheney, son vice-président, estimaient absurde de chercher à «rationner» l'American way of life. «L'objectif est l'efficacité, pas l'austérité», trancha ainsi un jour Cheney, interrogé sur le sujet : «Les économies d'énergie peuvent être un signe de vertu personnelle, mais ce n'est pas une base suffisante pour une politique de l'énergie large et saine.»
Avec les ouragans Katrina et Rita et la nouvelle flambée des prix du brut et de l'essence qui s'en est suivie, le ton a subitement changé. Lundi, Bush a endossé le costume du chasseur de gaspi : «Nous pouvons tous contribuer à améliorer la situation en économisant l'énergie», a-t-il déclaré après avoir rendu visite au département de l'Energie. «Nous pouvons réduire les déplacements qui ne sont pas essentiels, encourager les gens à prendre leur voiture à plusieurs ou à utiliser les transports en commun.»
3 dollars le gallon. Bush parlant comme un écolo ? Quelque chose ne tourne pas rond. L'Administration américaine est un peu perdue depuis quelques semaines. Les prix de l'essence ont augmenté de moitié depuis le début de l'année. Après Katrina, ils ont atteint 3 dollars le gallon (1) et les dégâts causés par Rita sur les installations pétrolières risquent maintenant de les propulser vers les 4 dollars (lire ci- contre). Un rude coup porté au portefeuille et au moral des Américains, qui roulent beaucoup plus que les Européens : leur consommation d'essence est cinq fois supérieure. D'autres mauvaises surprises attendent les Américains à l'approche de l'hiver, le prix du gaz ayant augmenté encore plus que celui de l'essence.
Le gouvernement s'alarme donc. La croissance est menacée par ces hausses des prix, sans parler des élections de novembre 2006. Politiquement, cette envolée du coût de l'essence est d'autant plus dévastatrice qu'elle est aussi associée, dans l'opinion, à la politique du gouvernement au Moyen-Orient. Plus des deux tiers des Américains désapprouvent la manière dont cette administration conduit sa politique de l'énergie. Apeurés par cette grogne montante, George W. Bush et son équipe se sont donc décidés à modifier légèrement leur discours sur l'énergie. Ce changement de pied a surpris les homologues étrangers du secrétaire au Trésor John Snow, qui étaient réunis pour un G7 à Washington, vendredi. La discussion portait sur la nécessité d'investir dans les raffineries et les énergies nouvelles, d'aboutir à une meilleure clarté du marché pétrolier... «On a demandé à ce que le communiqué évoque aussi la nécessité d'économiser l'énergie, et John Snow, qui présidait la réunion, a dit d'accord, ça marche», a raconté Thierry Breton : «C'est très important, on a pour la première fois harmonisé nos vues sur le sujet.»
Profits. Dans son discours de lundi, Bush appelle ses concitoyens à moins conduire au moins le temps que les raffineries se remettent en route et lui-même s'engage à ce que l'administration fédérale donne l'exemple. Les fonctionnaires seront «encouragés» à prendre les transports en commun. Il a par ailleurs promis de puiser dans les réserves stratégiques américaines pour amoindrir l'impact de cette crise, et pour faciliter le transport de l'essence, il continuera à assouplir les contraintes réglementaires liées à la protection de l'environnement. Au Congrès, pendant ce temps, des élus entendent relancer des projets de loi pour faciliter la construction de nouvelles raffineries ou le lancement de nouveaux forages, notamment en Alaska. Aujourd'hui, les Etats-Unis ne comptent plus que 148 raffineries, contre 324 en 1981. Les compagnies pétrolières se plaignent depuis longtemps des obstacles écologiques à l'extension de leurs capacités. Mais certaines organisations de consommateurs les accusent de ne rien faire pour accroître leurs capacités, sachant que le maintien de prix élevés est beaucoup plus lucratif. «Moins ils vendent d'essence, plus ils font de profit», juge ainsi la Fondation pour les droits des consommateurs et des contribuables, qui a calculé que, de janvier au 18 avril, les prix de l'essence ont augmenté de 65 cents par gallon, et les profits des compagnies ont augmenté de 61 cents par gallon...
(1) 0,64 euro le litre. Beaucoup moins qu'en Europe, où les taxes comptent pour 80 % du prix.
White House Staff Urged to Conserve Energy
By Associated Press
September 27, 2005, 5:34 PM EDT
BEAUMONT, Texas -- In a move to cut energy use, White House staffers are being reminded to adjust thermostats and shut down computers, faxes and printers at the end of the day. Public transportation and car pools are a good idea, too, they're being told.
Presidential spokesman Scott McClellan said Tuesday that notices were being sent to staff with energy-saving tips. He said the steps would build on actions taken in the summer of 2001 to conserve energy.
President Bush on Monday urged Americans to drive less, to conserve gasoline, and he issued a directive for federal employees to cut their agency fuel use.
The steps include not letting cars waste gas by idling, McClellan said on Air Force One as Bush flew to Texas to inspect hurricane damage.
Bush also directed that his motorcade be scaled back, his spokesman said.