Politique(s) européenne(s) de l'énergie.

Discussions traitant des diverses sources d'énergie ainsi que de leur efficacité.

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Message par MadMax » 13 déc. 2005, 20:04

Image

Mehdiclean, quand on trouve une belle carte, on la publie ;-)

Les gazoducs en Europe et aux alentours
Comme la carte déformait énormément la page, je l'ai remplacé par sa miniature. Pour avoir la carte en taille réelle, cliquez sur la miniature.
Sylvain

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Message par MadMax » 13 déc. 2005, 20:08

De l'or en barre :-)
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Les oléoducs en Europe et aux alentours
Comme la carte déformait énormément la page, je l'ai remplacé par sa miniature. Pour avoir la carte en taille réelle, cliquez sur la miniature.
Sylvain

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Message par MadMax » 01 janv. 2006, 18:28

De bien jolies cartes ma foi, d'actualité qui plus est.

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Ca c' est bien vrai

Message par Schlumpf » 01 janv. 2006, 18:35

Qui est-ce qui va mettre les petits drapeaux sur la carte ? Tu sais les petits drappeaux pour indiquer que les tuyaux sont fermés ? Comme dans les films de guerre ? Madmax ? J'ouvrirai bien un compte Waterworld ? Mais qui va jouer le capitaine des smokers ?
L'Homo sapiens se conjugue à la première personne du présent irresponsable...

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Message par energy_isere » 01 janv. 2006, 18:39

MadMax a écrit :De bien jolies cartes ma foi, d'actualité qui plus est.
Manque le terminal méthanier (LNG) de Isle of Grain dans le Kent pour le Royaume Uni. Voir <<le transport du Gaz>> à http://www.oleocene.org/phpBB2/viewtopi ... c&start=45

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Message par MadMax » 01 janv. 2006, 21:14

Gaz russe: l'Europe préoccupée par les effets sur l'approvisionnement

AFP
[ dimanche 01 janvier 2006 - 21h01 ]



PARIS (AFP) - Bruxelles et plusieurs pays se sont déclarés dimanche préoccupés pour l'approvisionnement de l'Europe en gaz naturel après que la fermeture des vannes entre la Russie et l'Ukraine eut commencé à faire sentir ses effets.

Le géant gazier russe Gazprom qui a cessé dimanche ses livraisons à l'Ukraine faute d'un accord sur une forte hausse des tarifs a assuré que les clients européens desservis via ce pays ne seraient pas touchés.

De premières baisses de pression ont cependant été enregistrées, avec des effets limités.

La Pologne a signalé une diminution de 14% du volume et le groupe gazier PGNiG a annoncé qu'il allait commencer à puiser dans ses réserves et à limiter ses livraisons à un de ses clients industriels.

Le ministre de l'Economie Piotr Wozniak a assuré qu'il n'y aurait pas de répercussions pour les clients individuels.

"Nous maîtrisons entièrement la situation", a-t-il dit.

En Slovaquie, le groupe gazier SPP a enregistré une baisse de pression mais "Aucun des clients n'est pour le moment menacé", a déclaré un porte-parole.

En dépit des assurances russes, la compagnie ukrainienne Naftogaz a mis en garde contre une répercussion de la crise sur l'Europe qui importe de Russie, le plus souvent via l'Ukraine, environ 25% du gaz naturel qu'elle consomme.

La situation était suivie de près à Bruxelles et dans différentes capitales.

La Commission européenne "est préoccupée par le fait que les négociations n'ont pas pour l'instant débouché sur un accord (et elle) suit la situation", a déclaré la porte-parole Mireille Thom, à l'AFP.

Une réunion d'experts a été convoquée pour mercredi à Bruxelles afin de discuter des conséquences éventuelles sur les marchés européens.

En Allemagne, le premier importateur de gaz, EON Ruhrgas, a assuré qu'il continuait à recevoir le gaz russe "sans difficulté" et a assuré que "même dans le cas d'une escalade" du conflit, "il n'y aura pas de restrictions d'approvisionnement pour les foyers et petits consommateurs".

En revanche, "si les grands clients ne sont pas touchés pour l'instant", des "restrictions limitées ne peuvent être exclues à terme", a averti son patron Burckhard Bergmann.

L'Autriche a indiqué également que le gaz russe continuait de lui être fourni normalement, mais le ministre des Affaires économiques, Martin Bartenstein, a refusé de se prononcer sur ce qui adviendrait si la situation se prolongeait.

Vienne a été à l'initiative d'une lettre adressée ce week-end avec l'Allemagne, la France et l'Italie aux gouvernements russe et ukrainien pour leur demander de maintenir le niveau de leur approvisionnement.

En France, le ministère de l'Industrie s'est dit "relativement confiant et serein". "Les stocks de gaz n'ont jamais été aussi hauts", indiquait-on. Aucune modification dans l'approvisionnement n'avait été notée.

En Grande-Bretagne, le réseau national de distribution de gaz et l'opérateur du gazoduc qui traverse la mer du Nord depuis la Belgique, Interconnector (UK), ont expliqué qu'ils étaient "trop en aval" pour détecter une éventuelle baisse.

Mais un responsable de l'organisme de contrôle Energywatch, Allan Asher, a exprimé la crainte d'une "pression sur les prix" du gaz en Europe.

Le ministère français de l'Industrie a également reconnu que la crise du gaz pourrait avoir "probablement un petit effet" sur les prix.

En Italie, un haut responsable de la société énergétique ENI, Paolo Scaroni, a déclaré que "la situation était sérieuse, mais pas grave", soulignant l'existence de stocks importants.

Le ministre de l'Activité productive Claudio Scajola a ajouté que le gouvernement "suivait avec attention l'évolution de la situation".

Enfin, en Roumanie, le ministre de l'Economie Codrut Seres a demandé à Moscou de respecter ses engagements.

"M. Seres a indiqué dans une lettre adressée au gouvernement russe que la Roumanie comptait sur une poursuite des livraisons de gaz conformément au contrat signé en novembre" avec Gazprom, a déclaré un porte-parole.

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Message par MadMax » 04 janv. 2006, 16:38

Gaz, atome et dépendance

L'éditorial par Nicolas Barré
[04 janvier 2006]


Plus de 30 ans après le premier choc pétrolier, l'Europe réalise brutalement qu'un gazier russe contrôlé par le Kremlin assure une part vitale de ses besoins en énergie.

La dépendance des 25 vis-à-vis de leur fournisseur russe est préoccupante. La Commission européenne s'en alarmait déjà il y a 5 ans dans un livre vert sur la «stratégie européenne de sécurité d'approvisionnement énergétique».


L'analyse est plus pertinente que jamais. En décidant dimanche de couper ses livraisons de gaz à l'Ukraine, la Russie a confirmé à toute l'Europe qu'elle entendait utiliser l'énergie comme une arme politique. L'Ukraine aujourd'hui, quel autre pays demain ?


L'Europe importe la moitié de son énergie, et notre dépendance atteindra 70% en 2030. Le gaz naturel venu de Russie représente à lui seul près de 20% de notre consommation totale d'énergie, toutes sources confondues. On force à peine le trait en disant qu'en Europe le gaz vient de Russie et le pétrole du Moyen-Orient. Dès lors, une diminution du quart ou de la moitié des livraisons de gaz russe, comme cela a été constaté au début de la semaine dans plusieurs pays, dont la France et l'Allemagne, peut rapidement avoir des conséquences dramatiques.


Jusqu'à présent, seuls les experts percevaient là un risque majeur pour le continent. Sans doute parce que depuis les années 70 l'Europe occidentale n'a eu aucune raison de se plaindre de ses relations avec Moscou en matière de fourniture d'énergie. L'URSS de Brejnev, comme la Russie de Poutine, a toujours honoré ses contrats. Tel était – et est toujours – son intérêt puisque ce pays tire 60% de ses recettes en devises de la vente de gaz et de pétrole.


Mais le coup de force de Moscou vis-à-vis de Kiev change tout. Poutine a beau rassurer l'Europe et garantir que le niveau normal de livraison de gaz sera rétabli, l'insécurité des approvisionnements en énergie de tout un continent a éclaté au grand jour.


En Allemagne, le débat sur le nucléaire s'en trouve relancé. Ce pays avait programmé la fin de l'énergie atomique pour 2021. La décision due au chancelier Schröder – reconverti à la tête du consortium chargé de construire un nouveau gazoduc reliant la Russie à l'Allemagne – a été confirmée dans l'accord de coalition qui a porté Angela Merkel au pouvoir. Mais le ministre de l'Economie, un conservateur bavarois, veut revenir sur cet engagement.


L'abandon du nucléaire en Europe signifierait que le tiers de la production d'électricité devrait provenir de sources conventionnelles comme le gaz ou le pétrole. Est-ce bien réaliste alors que la donne géopolitique a été bouleversée depuis le 11 septembre 2001, que l'Europe et les Etats-Unis ont connu des pénuries d'électricité en 2003 et que la Chine absorbe toute la croissance mondiale de la consommation d'énergie fossile ?


Après les Etats-Unis, qui ont entrepris de relancer leur programme nucléaire civil, l'Europe redécouvre, à la faveur de la crise du gaz russe, les mérites de l'énergie atomique, dont l'essor remonte à une autre crise, celle des chocs pétroliers des années 70.


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Message par Tiennel » 05 janv. 2006, 23:16

Le Monde encore et toujours : L'UE relance l'idée d'une politique commune de l'énergie
Le Monde a écrit :Les répercussions du conflit sur l'approvisionnement de certains pays membres de l'UE ont conduit Bruxelles à relancer l'idée d'une politique énergétique commune. La Commission avait été chargée, au sommet de Hampton Court, le 27 octobre 2005, de présenter des propositions. Dans son discours devant le Parlement européen, la veille de ce sommet, Tony Blair avait appelé à une telle démarche, dénonçant une situation dans laquelle chaque pays définit ses priorités "simplement en fonction de ses besoins, mais sans aucune considération pour le pouvoir collectif que nous pourrions avoir en Europe si nous étions prêts à unir nos ressources".
Quand Tony est en déplétion, Tony cherche la coopération :-D
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Message par MadMax » 23 janv. 2006, 19:18

La France veut une politique européenne de l'énergie légitimant le nucléaire

Le ministre français de l'Economie et des Finances Thierry Breton présentera mardi à Bruxelles à ses collègues européens un mémorandum sur une politique européenne de l'énergie, dont Paris souhaite notamment qu'elle légitime le recours au nucléaire.

Les scenarii énergétiques européens doivent prendre en compte "la contribution de l'énergie nucléaire à la sécurité d'approvisionnement de l'UE et à la lutte contre le changement climatique", précise le résumé des propositions.
La démarche française intervient à un moment où la hausse durable des prix du pétrole, les interrogations sur la sécurité des approvisionnements en gaz naturel et les inquiétudes grandissantes liées au réchauffement planétaire donnent de nouvelle chance à une politique européenne de l'énergie jusqu'ici balbutiante.
"Il est important de faire la preuve que l'on peut reconstruire des politiques communes dans le cadre institutionnel existant", a expliqué un diplomate français de haut rang. Une allusion à cette "Europe des projets" que Paris veut relancer en dépit de l'échec du projet de Constitution aux référendums français et néerlandais du printemps dernier.
Le mémorandum, un catalogue de suggestions qui couvre en 18 pages toutes les sources possibles de production mais aussi d'économie d'énergie, n'est pas "un plaidoyer pro-nucléaire", ajoute toutefois la même source.
Le 19 janvier, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso avait estimé qu'une politique coordonnée au niveau européen ne devait exclure aucune option, pas même le nucléaire.

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Message par epe » 24 janv. 2006, 23:23

L'énergie chère aux Européens

Près d'un Européen sur deux est favorable à la mise en place d'une politique énergétique européenne face au renchérissement des hydrocarbures et au réchauffement climatique, selon un sondage publié par la Commission européenne.

Pour 47% des citoyens interrogés dans le cadre de ce sondage, le niveau européen est le plus approprié pour "prendre des décisions" en matière de politique énergétique. Dans cette enquête, 37% privilégient cependant encore le niveau national, 8% l'échelon local et 7% sont sans opinion. Parmi les pistes que les gouvernements nationaux devraient en priorité développer, 48% des personnes interrogées avancent l'énergie solaire, 41% la recherche pour de nouvelles technologies, par exemple sur l'hydrogène, et 31% l'énergie éolienne.

A un moment où la France préconise une relance de la politique énergétique européenne légitimant le nucléaire, seuls 12% des Européens se disent favorables en revanche au développement de cette énergie pour réduire leur dépendance.
Même en Suède et en Finlande, où la population est la plus favorable au nucléaire, il ne recueille pas l'adhésion de la majorité: 32% seulement des Suédois et 27% seulement des Finlandais sont pour.

En comparaison, le développement de l'énergie éolienne recueille dans ces deux pays 41% de soutien. Pas loin de la moitié des personnes interrogées (43%) estiment que les gouvernements devraient en faire plus pour promouvoir une utilisation efficace de l'énergie, et 40% réclament notamment plus d'incitations fiscales. Si les Européens sont globalement les plus favorables au développement des énergies renouvelables, peu sont disposés à payer plus cher pour elles. Même avec une augmentation limitée à 5%, ils ne seraient que 27% à accepter ce coût supplémentaire.

Enfin, une forte hausse des prix de l'essence n'aurait qu'un impact limité sur la consommation des Européens.
Ceux qui utiliseraient le moins leur voiture seraient les Tchèques, les Slovaques, les Polonais et les Autrichiens, alors que les Irlandais, les Néerlandais ou les Slovènes sont les moins prêts à changer leurs habitudes. Ce qui implique la mise en place ou le renforcement de "politiques actives" pour promouvoir d'autres moyens de transport, conclut l'étude.

Ce sondage a été réalisé entre le 11 octobre et le 15 novembre 2005 auprès de 29.430 personnes, habitants des 25 pays de l'UE, ainsi que des futurs pays adhérents (Roumanie, Bulgarie) et des pays candidats (Turquie, Croatie).

(D'après AFP)
-Il vaut mieux pomper même s'il ne se passe rien que de risquer qu'il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas.
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Message par Tiennel » 04 févr. 2006, 14:09

L'ASPO pourfend la dérégulation libéraliste du gaz en Europe :
L'ASPO a écrit :667. L'Europe fait face à la première phase de sa Crise Energétique

En 2005, l'Europe de l'Ouest a produit environ 10 Tcf (milliards de pieds cubiques) de gaz et en a consommé 15. Elle a produit 350 Tcf en tout et il lui reste environ 320 Tcf à produire (en incluant les nouvelles découvertes estimées). La Norvège, le Royaume-Uni et les Pays-Bas ont été les principaux producteurs. La Norvège prévoit d'augmenter sa production tandis que les autres déclinent du fait de la déplétion.
Autrement dit, les importations européennes, égaux maintenant à environ 5 Tcf par an, dont 3 Tcf viennent de Russie, sont à la hausse, même sans augmentation de la consommation. L'Union Soviétique (URSS) devint lourdement dépendante du gaz comme combustible, qui était fournie à ses habitants plus ou moins au prix de revient. Cette pratique interne a survécu à la chute des Soviets, la plupart des bénéfices étant garantis par des exportations facturées 5 fois le prix pour le marché intérieur.
L'Ukraine était un membre de l'URSS, mais les dernières élections virent une avancée vers l'Ouest au travers de ce qu'on appelle la Révolution Orange, qui fut, pense-t-on, partiellement financée et encouragée par les intérêts occidentaux opérant sous divers accoutrements humanitaires. Les Soviets réagirent raisonnablement, en disant que si l'Ukraine quittait l'orbite russe, elle devrait payer le gaz russe au prix export. Les Ukrainiens, de leur côté, soulignèrent que les gazoducs clés passaient à travers leur territoire, leur donnant ainsi la possibilité de compenser avec des frais de transit accrus. Ce conflit aboutit à une brève interruption d'approvisionnement de l'Europe de l'Ouest. Puis une vague de froid à Moscou, où la température chuta à -40°F, entraîna une autre interruption qui affecta l'Italie. On pourrait dire que Gerhardt Schroeder a pris un poste plus important quand il a quitté celui de Chancelier de l'Allemagne pour devenir un Directeur de Gasprom, la principale compagnie de distribution de gaz de Russie.
Quelques années plus tôt, les compagnies distributrices de gaz européennes ont signé des contrats à long terme avec les compagnies pétrolières, qui assuraient la sécurité de l'approvisionnement jusqu'au gisement. Mais ce système fiable s'est largement effondré, victime du commerce à court terme prôné par la théorie économique classique. Selon ce culte, on pourrait cependant dire que celui qui contrôle la vanne du gazoduc a une place-clé dans le marché, car il a le droit de réclamer des bénéfices exagérés juste pour la laisser ouverte. S'il s'agissait d'un produit sans limite naturelle, l'exploitation excessive de cette position serait contrebalancée par la possibilité pour l'acheteur d'actionner une vanne concurrente. Mais cela n'est pas possible dans le cas du gaz car il y a si peu d'autres artères à gaz vers lesquelles se tourner. La Bourse semble être une façon absurde de gérer cette matière première.
Clairement, la Norvège joue aussi un rôle critique, discuté plus loin à l'article 671. Mais en termes simples, l'Europe de l'Ouest n'a pas d'autre possibilité que de se sevrer de sa dépendance au gaz.
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Message par metamec » 04 févr. 2006, 15:30

rapide Tiennel, ça fait un article de moins pour les traducteurs. Merci
Je vous enseigne le surhumain. L'homme n'existe que pour être dépassé. Qu'avez-vous fait pour le dépasser ?
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Message par MadMax » 04 févr. 2006, 16:22

Madrid dit « oui » à son futur champion de l'énergie

Après 5 mois de tergiversations en tous genres, Gas Natural est finalement autorisé par le gouvernement espagnol à lancer son OPA hostile à 22,5 milliards d'euros sur son compatriote Endesa.


5 mois après l'annonce de son OPA hostile à 22,5 milliards d'euros sur son compatriote Endesa, l'espagnol Gas Natural touche enfin au but. Aujourd'hui vendredi, après moult consultations et avis contradictoires de toutes sortes, Madrid a en effet dit oui – quoique sous certaines conditions – à ce méga-rapprochement 100% ibérique dans l'énergie. Il devrait d'ailleurs avoir lieu d'ici 2 mois.

En cas de succès, la nouvelle entité, qui regroupera donc les numéros 1 du gaz (44% sur le marché libéralisé et 83% sur celui des particuliers) et de l'électricité (38% pour la production, 43% pour la distribution) en-deçà des Pyrénées, se hissera d'emblée parmi les champions européens. Le duo pourra revendiquer 32 millions de clients, dont la moitié sur le Vieux Continent, répartis dans 11 pays. En France, le groupe GasNatural-Endesa contrôlera ainsi les deux tiers du capital de la SNET, la Société nationale d'électricité et de thermique, numéro 2 hexagonal. Et surtout, il sera leader en Amérique latine, grâce à ses bastions au Brésil, en Argentine, en Colombie et au Pérou.

Du côté d'Endesa, c'est évidemment la consternation. Bien que débouté il y a 2 jours par la Cour européenne de justice (CEJ), l'ancien monopole public électrique, privatisé il y a 7 ans, envisage toutefois une ultime manœuvre pour échapper à l'absorption pure et simple : la saisine du Tribunal Suprême, la principale instance judiciaire espagnole.

Seul en ligne dans ce dossier depuis que Bruxelles s'en était dessaisi au motif que les 2 tiers du chiffre d'affaires combiné des impétrants étaient réalisés en Espagne, le gouvernement de José Luis Zapatero a toutefois assorti son feu vert d'une flopée de conditions. Cela afin que le nouveau mastodonte respecte les règles de la concurrence sur son marché domestique. Concrètement, Gas Natural devra ainsi se plier à 20 injonctions, dont la cession d'actifs représentant une capacité de 4.300 mégawatts. Or, initialement, le « prédateur » ne pensait en rétrocéder que 3.100. Parmi les autres concessions incontournables : le groupe catalan devra revendre aux enchères l'an prochain 1,8 milliard de mètres cubes de gaz, soit l'équivalent de son volume importé en 2005. Et puis lâcher sa branche de commercialisation d'électricité ainsi que celle de gaz d'Endesa. Le tout devrait en principe réjouir Iberdrola, le concurrent direct d'Endesa, promis de longue date pour récupérer entre 7 et 9 milliards d'euros d'actifs de l'opération.

Sur le fond, ces grandes manœuvres hispano-espagnoles s'inscrivent dans un mouvement global de concentration du secteur, où l'on assiste à une course de vitesse aux offres mixtes : gaz + électricité. L'idée étant pour chaque opérateur électrique de court-circuiter son homologue gazier, et inversement, lors la libéralisation totale du marché. En France, Suez a ainsi mis la main sur la totalité du belge Electrabel ; EDF a levé des milliards d'euros lors de son introduction en bourse en vue notamment de se renforcer hors de ses frontières. En Allemagne, E.ON lorgne sur le britannique Scottish Power, mais doit désormais compter avec l'appétit du russe Gazprom.

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Message par mahiahi » 04 févr. 2006, 16:28

MadMax a écrit :Sur le fond, ces grandes manœuvres hispano-espagnoles s'inscrivent dans un mouvement global de concentration du secteur, où l'on assiste à une course de vitesse aux offres mixtes : gaz + électricité. L'idée étant pour chaque opérateur électrique de court-circuiter son homologue gazier, et inversement, lors la libéralisation totale du marché.
Ce qui veut dire qu'on retrouvera peut-être un EDF-GDF unifié mais... privé? :lol:
Mais comme la production électrique des pays étrangers est plus thermique que chez nous, EDF risque d'être un cas à part... Dommage que l'Etat Français le laisse filer : celui qui contrôlera EDF aura une belle carte à jouer dans l'Europe post pic
C'est quand tout semble perdu qu'il ne faut douter de rien
Dieu se rit des hommes déplorant les effets dont ils chérissent les causes
Défiez-vous des cosmopolites allant chercher loin dans leurs livres des devoirs qu'ils dédaignent remplir autour d'eux

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Message par MadMax » 09 févr. 2006, 21:13

L’Assemblée se penche sur les enjeux géopolitiques de l'énergie

La commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale a annoncé mercredi la création d'une mission d'information sur les enjeux géopolitiques de l'énergie.
Composée de 17 membres de toutes les tendances politiques, cette mission a tenu sa réunion constitutive mercredi, précise dans un communiqué la commission des Affaires étrangères présidée par Edouard Balladur (UMP).
Présidée par Paul Quilès (PS) et ayant comme rapporteur Jean-Jacques Guillet (UMP), la mission procédera "d'ici au mois de juillet" à l'audition d'experts, chercheurs, industriels, diplomates, responsables gouvernementaux et économistes ( #-o) français et étrangers, est-il indiqué dans le communiqué.
La mission "s'efforcera de répondre" à un certain nombres de questions sur "la crise gazière entre la Russie et ses voisins, les hausses de prix du pétrole, les risques de conflit liés aux problèmes énergétiques et la stratégie énergétique de l'Europe", selon la commission.
Elle formulera également des "propositions sur les solutions permettant d'éviter l'apparition de guerres de l'énergie et de réduire la dépendance énergétique de la France et de l'Europe".


(09/02/2006)
Le Moniteur.

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