Politique(s) européenne(s) de l'énergie.

Discussions traitant des diverses sources d'énergie ainsi que de leur efficacité.

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Message par energy_isere » 11 juin 2021, 23:24

Accord des 27 pour ne plus financer de gazoducs et d'oléoducs après 2029

AFP parue le 11 juin 2021

Les Vingt-Sept se sont mis d'accord vendredi pour exclure le pétrole et le gaz des futures infrastructures de transport énergétique financées par l'UE, mais ils ont autorisé les gazoducs existants à transporter jusqu'en 2029 un mélange d'hydrogène et de gaz, une tolérance vivement décriée par des ONG.

Les ministres européens de l'Energie, réunis au Luxembourg, ont "décidé de cesser tout soutien accordé aux nouveaux projets relatifs au gaz naturel et au pétrole, et d'introduire des critères de durabilité obligatoires pour tous les projets" d'infrastuctures énergétiques, indique le communiqué.

Néanmoins, "durant une période transitoire, jusqu'au 31 décembre 2029, les infrastructures gazières existantes qui ont été adaptées pour transporter ou stocker un mélange prédéfini d'hydrogène avec du gaz naturel ou du biométhane ("blending") peuvent être utilisées", précise le texte de l'accord.

Mais ces projets doivent "démontrer comment, à la fin de la période de transition, ils cesseront de transporter du gaz naturel et seront entièrement dédiés à l'hydrogène".

La position des Etats fera désormais l'objet de négociations avec le Parlement européen dans le cadre d'une révision du réglement sur les réseaux transeuropéens d'énergie (RTE-E) de l'UE, qui vise à "décarboner et interconnecter" les infrastructures grâce aux fonds européens.

Une exception a été faite pour les chantiers en cours destinés à relier Chypre et Malte au réseau énergétique européen, afin de rompre leur isolement.

"C'est entièrement en ligne" avec l'objectif d'une neutralité carbone européenne d'ici 2050, et "à l'exception (de Chypre et Malte), il n'y aura plus aucun soutien financier de l'UE pour les énergies fossiles", a assuré Joao Pedro Matos Fernandes, ministre portugais de l'Environnement, lors d'une conférence de presse.

Pour autant, des ONG environnementales dénonçaient vivement la tolérance sur le "blending", qui incitera selon elles à financer des projets gaziers au prétexte qu'ils pourront à terme être reconvertis pour l'hydrogène.

"Maintenir les vannes du gaz fossile ouvertes à travers des investissements massifs pour faire transiter de l'hydrogène dans les gazoducs risque de faire dérailler l'Europe de sa trajectoire vers la neutralité climatique", s'alarme Neil Makaroff, de Réseau Action Climat.

Les Amis de la Terre, eux, fustigent le rôle de Paris: "La France aurait pourtant pu s'opposer à cette fausse solution et faire basculer la majorité dans le camp des 11 États membres, dont l'Allemagne, qui appelaient à exclure le gaz fossile des futures infrastructures" sans dérogation.

"Le Conseil a choisi une mise en oeuvre plus graduelle. Sur le blending, il faut un point d'arrivée clair où les gazoducs serviront à transporter 100% d'hydrogène (...) et des garde-fous aussi solides que possible pendant la période de transition", a averti la Commissaire européenne à l'Energie Kadri Simson.
https://www.connaissancedesenergies.org ... 029-210611

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Message par energy_isere » 28 août 2021, 23:50

Le solaire a représenté 10 % de la production électrique de l’UE en juin et juillet
Selon une étude publiée par le think tank Ember le 18 août, certains pays comme les Pays-Bas, l’Allemagne ou l’Espagne ont dépassé les 15 %. La France est dans le peloton de queue avec 4 % de sa production totale d’électricité.

AOÛT 25, 2021 GWÉNAËLLE DEBOUTTE

Image
image : Ember
https://www.pv-magazine.fr/wp-content/u ... /Ember.png

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Message par energy_isere » 13 sept. 2021, 09:21

Choc électrique sur l'Europe

LE CERCLE DES ÉCONOMISTES•13/09/2021

Les foyers français en font les frais : la rentrée est marquée par une hausse significative des tarifs de l'électricité et du gaz. Patrice Geoffron explique pourquoi tous les pays européens sont touchés, sans exception

Dans les années 1970, la crainte de « chocs pétroliers » s'était imposée dans le quotidien des Européens, combinaison de hausses du cours du baril et de menaces de pénuries. Actuellement, l'Europe entre dans une période, par analogie, de «choc électrique». Les prix de gros de l'électricité se situent aux environs de 100 €/MWh (pour une livraison à douze mois), deux fois plus haut qu'en début d'année et au-delà du record atteint en 2008.

L'origine de ce choc procède de facteurs multiples, difficiles à démêler. Une partie de l'explication est à rechercher du côté du gaz : la reprise économique attire les navires méthaniers de GNL (gaz naturel liquéfié) vers l'Asie, tandis que les livraisons russes vers l'Europe ont été entravées par des problèmes techniques. Le gaz alimentant une partie des centrales européennes, le prix de l'électricité s'en est trouvé aspiré vers le haut ; ainsi que par le prix du charbon, boosté par la demande asiatique, à un niveau record depuis plus de dix ans.

Cette flambée intervient au moment de l'achèvement du gazoduc Nord Stream 2, objet de tensions diplomatiques transatlantiques. La perspective étant de doubler la capacité d'importation de gaz russe via cette nouvelle infrastructure, le débat sur la dépendance croissante de l'UE à l'égard de la Russie ne manquera pas de s'enflammer à nouveau. Ce qui est le cas en Allemagne, à l'abord des élections, les Grünen s'opposant à la mise en service de Nord Stream 2.

D'autres facteurs tiennent aux conditions de la transition énergétique en Europe : le prix des quotas de carbone européens a dépassé les 60 €/tonne de CO2 cet été, soit le double du niveau de janvier dernier. Cette évolution est cohérente avec l'engagement de l'UE de réduire de 55% les émissions d'ici à 2030, au lieu de 40% (suite à la présentation de la vision Fit for 55, en juillet, par Ursula von der Leyen). De plus, la tension sur l'offre a été aggravée par une production d'énergie éolienne plus faible qu'anticipée et en deçà des niveaux des années antérieures.

Une menace qui pèse sur les ménages

Ce choc préoccupe en premier lieu les industriels électro-intensifs dont l'approvisionnement est en partie indexé sur les prix de gros; même si, pour la France, une partie est fournie au prix désormais très avantageux de 42 €/MWH, via l'accès au nucléaire historique d'EDF.

Mais la menace pèse plus encore sur les ménages qui subiront à la fois l'augmentation du prix de l'électricité et, pour certains, celle du gaz. Euphémisme : à quelques mois de l'élection présidentielle, une forte montée des tarifs régulés constitue une perspective épineuse. L'Espagne pourrait préfigurer ce qui s'annonce de notre côté des Pyrénées : la faiblesse de l'éolien durant l'été, combinée à un recours accru à la climatisation, a d'ores et déjà fait bondir les prix à un niveau de haute tension pour les ménages ibériques. A tel point que Teresa Ribera, ministre de la Transition écologique, en appelle à Bruxelles pour limiter la hausse,considérant que le « choc électrique » risque de réduire l'adhésion des Européens à la transition énergétique.

Et c'est bien l'enjeu : faire en sorte que les conditions d'accès à l'énergie soient un facteur d'inclusion, en Europe, à mesure de la progression dans la transition bas carbone. En gardant à l'esprit que, le dernier choc de prix énergétiques (le pétrole, en 2018) avait déclenché le mouvement des gilets jaunes. Dans une Europe qui s'engage - résolument et légitimement - dans une décennie de transformations profondes, cette expérience doit être méditée.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... fa1b425d99

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Message par energy_isere » 22 sept. 2021, 19:35

La Commission européenne « examine les outils » pour enrayer la flambée des prix de l'énergie

AFP parue le 22 sept. 2021

La Commission européenne "surveille de près" la flambée des prix de l'énergie et discute avec les États membres des "outils" pour l'enrayer, a indiqué mercredi la commissaire Kadri Simson, avant une réunion des ministres européens de l'Énergie et des Transports. Les prix de l'électricité, déjà en forte hausse depuis des mois dans le sillage des cours mondiaux du gaz, se sont envolés récemment dans plusieurs pays, notamment en Espagne.

"Nous allons discuter avec les ministres de la façon dont nous pouvons nous attaquer à ce défi (...) la Commission surveille de près la situation, et discute des outils que nous avons à notre disposition" pour enrayer l'envolée, a indiqué la commissaire à l'Énergie avant la réunion organisée en Slovénie, pays qui occupe la présidence tournante de l'UE. "Dans la situation actuelle, l'Europe a besoin d'investir dans les énergies renouvelables, car elles offrent véritablement une alternative à notre dépendance aux importations de carburants fossiles", a ajouté Kadri Simson.

"Nous avons besoin d'une coopération (...) au niveau européen pour protéger nos populations, chez nous", a souligné le ministre lituanien de l'Énergie Dainius Kreivys, tandis que son homologue autrichienne Leonore Gewessler dénonçait "une trop forte dépendance (de l'UE) au gaz russe".

Un groupe de quelque 40 eurodéputés avait demandé mi-septembre à la Commission d'enquêter sur le géant énergétique russe Gazprom, accusant le groupe de réduire ses approvisionnements de gaz passant par l'Ukraine pour pousser l'Allemagne à approuver plus rapidement l'entrée en service du gazoduc Nord Stream 2 à travers la mer Baltique - et alimentant la hausse des prix européens. Gazprom avait démenti toute manipulation du marché.

L'Espagne pâtit particulièrement de sa dépendance au gaz pour sa production d'électricité, bien plus forte que celle de voisins européens comme la France. Mais la France n'est pas épargnée : même si elle produit surtout son électricité avec ses centrales nucléaires, les prix sur le marché suivent ceux des matières premières (gaz et charbon), en forte hausse du fait de la reprise économique post-Covid et du renchérissement des quotas d'émission du CO2.

Cette flambée des prix menace d'aggraver la précarité énergétique à travers l'UE : une étude publiée mercredi par la Confédération européenne des syndicats (CES) estime que près de 3 millions de travailleurs pauvres européens "n'auront plus les moyens" de payer cet automne et cet hiver leurs factures de chauffage.
https://www.connaissancedesenergies.org ... gie-210922

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Message par energy_isere » 22 oct. 2021, 08:30

L'industrie européenne chauffée à blanc par la hausse des prix du gaz et de l'électricité

AFP parue le 22 oct. 2021

"Les prix explosent en dehors du rationnel": de la multinationale à l'entreprise familiale, les industries européennes consommatrices d'énergie sont chauffées à blanc par l'envolée des prix du gaz et de l'électricité, et demandent des mesures d'accompagnement aux chefs de gouvernement européens réunis vendredi à Bruxelles.

Leader mondial du raffinage du zinc, Nyrstar, basé aux Pays-Bas, a averti la semaine dernière qu'il allait réduire sa production "jusqu'à 50%" dans trois usines européennes, aux Pays-Bas, en Belgique, et en France, à Auby, en raison des prix élevés de l'énergie et du carbone en Europe.

"Les hausses significatives du coût de l'électricité ces dernières semaines", et le prix élevé du carbone sur le marché européen "font qu'il n'est plus rentable économiquement d'exploiter les usines à pleine capacité", a indiqué Nyrstar dans un communiqué.

A 30 kilomètres de Vannes (France), Jacques Pidoux, patron de BCF Sciences Life, une PME de 200 salariés qui produit des acides aminés à partir de plumes de volaille, se dit face à une crise "inédite".

Le prix auquel il paie le gaz utilisé pour produire de la chaleur qui permet l'hydrolyse de la kératine des plumes, a été "multiplié par 4,5 depuis janvier 2020" et celui de l'électricité "par 2,5".

Les yeux rivés chaque jour sur l'indice Peg Nord 2022, qui montre le pic subi par les prix de gros du gaz, M. Pidoux insiste pourtant: "Nous ne sommes pas en difficulté".

Sa société, seule en Europe sur son secteur, peut en effet se permettre de transférer à ses clients la hausse de 20% en six mois de ses coûts de revient.

"Répercuter la hausse des coûts aux clients, ce n'est possible que si vous êtes leader d'un marché, un faiseur de prix", avertit Nicolas de Warren, président de l'Union des industries utilisatrices d'énergie (Uniden) en France.

- "pris en sandwich" -

Pour ceux qui ne peuvent pas, "il peut y avoir des dégâts", dit-il. "Soit vous vendez à perte, soit vous risquez de perdre des parts de marché" face à des produits importés d'Amérique ou d'Asie.

Un effet de "ciseaux" dangereux, subi par exemple par Aluminium Dunkerque, l'un des plus gros producteurs d'aluminium en Europe.

"L'aluminium a beaucoup monté sur le marché du LME à Londres, mais beaucoup moins que le prix de l'électricité" explique à l'AFP Guillaume de Goÿs, patron de l'usine. "Nous sommes pris en sandwich".

"La part de l'électricité dans nos coûts de revient, qui était de 25% en moyenne ces dernières années, est passée à 40%, c'est un quasi-doublement" ajoute-t-il.

Il craint d'être obligé d'annoncer des réductions de capacité début 2022 "si rien de concret n'est fait côté énergie" pour aider les industriels européens.

En Russie, les industriels bénéficient d'un prix du gaz administré, "aux alentours de 5 euros du megawatt-heure (MWh)" selon M. de Warren. En Chine, il est aussi contrôlé par l'Etat, "et même dans un certain nombre d'Etats américains" dit-il. "Alors que nous l'achetons plus de 100 euros le MWh".

Les associations représentant les industries de base en Europe ont lancé un cri d'alarme jeudi, en estimant que la reprise post-pandémie de l'industrie européenne était "en danger", tout comme sa capacité "à réaliser ses objectifs climatiques".

A quelques semaines de la COP26 à Glasgow en Ecosse, le cri d'alarme résonnera d'autant que les industries lourdes -sidérurgie, chimie notamment- fortement émettrices de gaz à effet de serre, ont fini par engager de lourds investissements pour décarboner leur production, tout en se plaignant du renchérissement de leurs coûts qui affectent leur compétitivité internationale.

Alors que les chefs d'Etat des 27 sont réunis à Bruxelles vendredi, les industriels européens de la chimie, du papier, céramique, aluminium, argile expansée, verre, métallurgie, sidérurgie, ont ainsi demandé à l'UE la mise en place de "règles ad-hoc en matière d'aides d'Etat pour permettre aux Etats membres de réagir plus clairement que ce qui est actuellement autorisé pendant les périodes de tension sur le marché de l'Energie".

Ils ont aussi appelé l'Europe à "utiliser pleinement sa pression commerciale et diplomatique sur les principaux fournisseurs de gaz".
https://www.connaissancedesenergies.org ... ite-211022

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Message par energy_isere » 25 oct. 2021, 23:23

Energie : l'Europe prend position pour le nucléaire et le gaz

BOURSORAMA AVEC MEDIA SERVICES•25/10/2021

La Commission accélère ses travaux préparatoires à la mise en place d'une "finance verte", en listant les énergies considérées comme vertueuses.

L'UE a besoin du nucléaire et du gaz, comme "sources d'énergie stables", a déclaré vendredi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, à l'issue d'un sommet où les Vingt-Sept ont apporté, selon Paris, un soutien "large" à l'atome civil.

Alors que l'UE doit réduire drastiquement ses émissions de CO2 pour lutter contre le changement climatique, "il est évident qu'il faut davantage d'énergies renouvelables propres", comme l'éolien et le solaire, qui offrent "beaucoup d'indépendance" au continent à l'heure où flambent les cours du gaz, a estimé la cheffe de l'exécutif européen, lors d'une conférence de presse. Mais "à côté (des renouvelables), nous avons besoin d'une source d'énergie stable: le nucléaire et, pendant une période de transition, bien entendu, le gaz", a-t-elle ajouté. Les centrales nucléaires ont l'avantage de n'émettre quasiment aucun CO2 dans l'atmosphère.

La Commission européenne doit proposer avant la fin de l'année une liste des énergies considérées comme vertueuses pour le climat, dite "taxonomie verte". Cette classification facilitera pour les filières reconnues l'accès à des capitaux dans le cadre de "la finance verte", leur donnant un avantage compétitif crucial.

La question épineuse du stockage des déchets

"Jamais un soutien aussi clair et aussi large sur la nécessité de recourir à l'énergie nucléaire pour atteindre nos objectifs climatiques n'avait été exprimé" parmi les Etats membres, s'est félicité vendredi le président Emmanuel Macron, alors que la France se prépare à relancer la construction de centrales nucléaires.

Il a affirmé que la Commission avait "rappelé son engagement" à publier sa classification sous la forme juridique d'un acte délégué, qui pourrait inclure le gaz et le nucléaire, "d'ici la fin de l'année". "Une très grande majorité d'Etats membres" ont souhaité inclure à la fois le gaz et le nucléaire dans la taxonomie, avait indiqué jeudi soir un diplomate européen à l'AFP.

Dans le contexte de la crise des prix du gaz, dix Etats de l'UE emmenés par la France avaient publié, mi-octobre, une tribune soutenant le nucléaire. D'autres pays comme l'Allemagne, l'Autriche ou le Luxembourg y sont farouchement opposés, épinglant le problème du stockage à très long terme des déchets radioactifs.

Mais la chancelière Angela Merkel, qui participait à son dernier sommet européen, a semblé vendredi soir préparer le terrain à un compromis de l'Allemagne sur ce dossier. "Les actes délégués (...) constituent une forme très particulière de mise en œuvre juridique qui ne donne pas aux États membres beaucoup de possibilités de s'y opposer. Sauf si, en fin de compte, 20 pays sont contre", a-t-elle expliqué lors d'une conférence de presse. Début octobre, le vice-président de l'exécutif européen Valdis Dombrovskis avait déjà défendu le nucléaire lors d'une réunion des ministres des Finances de l'UE, appelant à reconnaître son rôle "en tant qu'énergie bas carbone dans notre effort" de réduction des émissions de CO2.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 893ef9afe9

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Message par energy_isere » 13 déc. 2021, 23:35

L'UE va proposer des achats groupés de gaz

REUTERS•13/12/2021

La Commission européenne va proposer, en réponse à l'envolée des prix de l'énergie, d'instaurer un mécanisme permettant aux pays membres de l'Union de réaliser des achats groupés de gaz naturel pour constituer des réserves stratégiques, montre un document transmis aux Etats membres avant le Conseil européen de cette semaine.

Tirés par une forte demande et une offre réduite, les prix du gaz sur le marché européen ont atteint en octobre des niveaux sans précédent. Ils ont reflué depuis avant de repartir à la hausse avec l'arrivée des températures hivernales sur le continent et des importations de gaz russes inférieures aux prévisions.

Plusieurs pays de l'UE ont mis en place des mécanismes budgétaires ou fiscaux visant à limiter l'augmentation de la facture des entreprises et des ménages mais certains ont réclamé la mise en place d'un mécanisme européen d'achats groupés.

Le projet d'évolution des règles du marché communautaire du gaz, que la Commission doit dévoiler mercredi, vise à instaurer un tel mécanisme.

"Les propositions incluront la mise en place d'un cadre d'approvisionnement commun en réserves stratégiques de gaz par des entités réglementées sur une base volontaire", explique l'exécutif de l'UE dans un document transmis aux gouvernements des 26.

La Commission n'a fait aucun commentaire sur le document.

Celui-ci ne précise pas les modalités pratiques du nouveau dispositif.

"Les Etats membres, par le biais d'une coopération au niveau régional, devraient être en mesure de s'appuyer sur des stocks d'autres pays en cas de besoin", précise le texte.

Sur octobre-novembre, les importations de gaz russe de l'UE ont été inférieures de 25% à celle de la période correspondante de 2020 et les stocks du géant gazier public russe Gazprom dans l'UE sont "nettement inférieurs" à ceux mesurés l'an dernier, précise le document.

Certains pays de l'Union ont demandé l'ouverture d'une enquête afin de déterminer si Gazprom avait limité ses livraisons de gaz dans le but de faire monter les prix ces derniers mois.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... e21d1af6fa

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Message par energy_isere » 21 déc. 2021, 23:06

Froid et tensions géopolitiques poussent le gaz européen à un nouveau record

AFP•21/12/2021

Le cours du gaz en Europe battait un nouveau record mardi, dopé par la demande hivernale et les tensions géopolitiques entre le principal fournisseur, la Russie, et ses pays clients.

Le cours européen de référence, le TTF néerlandais, a touché vers 10H20 GMT (11H20 à Paris) 162,775 euros le mégawattheure (MWh), soit une hausse d'un peu plus de 10% par rapport à la clôture la veille, battant son record précédent du 6 octobre.

Le gaz britannique pour livraison le mois prochain a également atteint un nouveau sommet historique à à 408,30 pence par thermie (une unité de quantité de chaleur).

Ces niveaux de prix au comptant sont sept fois supérieur à ceux du début d'année. "Le gaz naturel européen poursuit son inexorable ascension", constatent les analystes de Deutsche Bank.

Deux facteurs expliquent cette surchauffe: "des températures qui continuent à baisser en Europe" au premier jour de l'hiver et "l'absence de réservation par Gazprom (le géant gazier russe, NDLR) de capacités supplémentaires en janvier pour le gaz passant par l'Ukraine". Un tiers du gaz européen provient de Russie.

Les stocks de gaz en Europe ont été entamés par un hiver prolongé en 2020 et n'ont pas été suffisamment réapprovisionnés depuis. A cela s'ajoute un apport réduit d'énergies renouvelables, comme l'éolien, pour des raisons météorologiques.

Parallèlement, certains analystes estiment que la Russie contraint son offre vers l'Europe pour faire grimper les prix de l'énergie en plein hiver, et faire ainsi pression pour accélérer la mise en service du gazoduc controversé Nord Stream 2. Moscou dément et met en cause en retour les décisions européennes.

Si le pipeline est désormais construit, la décision de certification du gazoduc Nord Stream 2 par le régulateur allemand n'est pas attendue avant mi-2022.

Dans ce contexte, chaque nouveau coup de menton diplomatique entre Moscou et ses clients entraîne une vague d'achat sur le marché du gaz. Le dernier en date: l'expulsion lundi de deux diplomates allemands en réponse à une mesure similaire prise la semaine passée par Berlin qui accuse Moscou d'avoir commandité l'assassinat d'un opposant tchétchène en Allemagne en 2019.

L'Ukraine reste par ailleurs au centre des tensions entre Moscou et les Occidentaux, ces derniers affirmant que la Russie masse des soldats à la frontière ukrainienne en vue d'une possible opération militaire.

Le Kremlin rejette ces accusations et dit au contraire que la Russie est sous la menace de l'Otan, qui arme l'Ukraine et multiplie les déploiements de moyens aériens et maritimes dans la région de la mer Noire.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... ffcdf91ee6

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Message par energy_isere » 02 janv. 2022, 09:37

L'UE dévoile un projet de label "vert" controversé pour le gaz et le nucléaire

AFPparue le 01 janv. 2022

Bruxelles a dévoilé un projet de labellisation verte très attendu pour les centrales nucléaires et à gaz, qui vise à faciliter le financement d'installations contribuant à lutter contre le changement climatique.

La proposition de texte, débattue depuis des mois et encore provisoire, a été envoyée aux Etats membres le 31 décembre, peu avant minuit, d'après plusieurs sources contactées par l'AFP.

La Commission "a commencé des consultations hier (vendredi) sur un projet de texte" permettant d'inclure "certaines activités de gaz et de nucléaire" dans sa taxonomie verte, a confirmé l'exécutif européen dans un communiqué.

Le document fixe les critères permettant de classer comme "durables" les investissements dans les centrales nucléaires ou à gaz pour la production d'électricité, avec pour objectif d'orienter les investissements privés vers les activités contribuant à la réduction des gaz à effet de serre.

Le projet s'inscrit dans l'objectif de neutralité carbone de l'UE en 2050.

La France, qui veut relancer sa filière nucléaire --source d'électricité stable et décarbonée-- et des pays d'Europe centrale, comme la Pologne ou la République tchèque, qui doivent remplacer leurs centrales à charbon très polluantes, réclamaient un tel texte.

Faire partie de cette classification permet une réduction des coûts de financement, cruciale pour les projets concernés et les Etats voulant les soutenir.

Des écologistes s'opposent à la reconnaissance des centrales à gaz (qui émettent du CO2) et du nucléaire, en raison de la production de déchets radioactifs. Et un petit groupe de pays dont l'Autriche et le Luxembourg, menés par l'Allemagne, a bataillé pour exclure l'atome.

Le projet de la Commission d'inclure le gaz et le nucléaire dans la taxonomie est "une erreur", a réagi la ministre allemande de l'Environnement, Steffi Lemke, auprès du groupe de médias Funke.

- Déchets radioactifs -

La technologie nucléaire "qui peut entraîner des catastrophes environnementales dévastatrices - en cas d'accidents graves - et (...) laisse derrière elle de grandes quantités de déchets hautement radioactifs et dangereux, ne peut pas être durable", a-t-elle déclaré.

La ministre autrichienne de l'Environnement, Leonore Gewessler, a également critiqué le projet, dénonçant le nucléaire comme "une énergie du passé", "trop onéreuse et trop lente" pour lutter contre le changement climatique, dans une déclaration.

Mais les pro-gaz comme les pro-nucléaire font valoir que les énergies renouvelables (éolien, solaire...), déjà labellisées par la Commission, souffrent de production intermittente et ne permettront pas, à elles seules, de répondre aux besoins en électricité.

La proposition de Bruxelles, consultée par l'AFP, fixe des conditions à l'inclusion du nucléaire et du gaz, notamment une limitation dans le temps.

Pour la construction de nouvelles centrales atomiques, les projets devront avoir obtenu un permis de construire avant 2045. Concernant les travaux permettant de prolonger la durée de vie des centrales existantes, ils devront avoir été autorisés avant 2040.

Des garanties en matière de traitement des déchets et de démantèlement des installations nucléaires en fin de vie sont également exigées.

Concernant le gaz, qualifié de "source d'énergie de transition", les investissements seront reconnus "durables" pour des centrales émettant peu de CO2. La Commission a fixé des seuils drastiques: moins de 100 g de CO2 par kWh, un seuil inatteignable avec les technologies actuelles selon des experts.

Cependant, une période de transition est prévue: les centrales obtenant leur permis de construire avant le 31 décembre 2030, verront ce seuil relevé à 270 g de CO2 par kWh à condition de remplacer des infrastructures existantes beaucoup plus polluantes et de répondre à une série de critères.

Les Etats membres et des experts consultés par la Commission ont désormais environ deux semaines pour réclamer des modifications à ce document. La publication du texte final est attendue à la mi-janvier.

Ensuite, durant une période de quatre mois, le Parlement européen aura la possibilité de le rejeter par un vote à la majorité simple. Le Conseil européen pourrait théoriquement aussi s'y opposer, mais il lui faudrait pour cela réunir 20 Etats membres, ce qui paraît hors de portée.
https://www.connaissancedesenergies.org ... e-220101-0

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Message par energy_isere » 05 janv. 2022, 19:21

Très bien, très bien :
Label vert de l'UE pour le nucléaire: une "étape décisive" pour Paris

AFP le 05 janv. 2022

Le gouvernement français a salué mercredi une "étape décisive" après le projet de la Commission européenne d'inclure le nucléaire dans son label pour les investissements verts, une inclusion ardemment défendue par Paris.

"Le texte aujourd'hui proposé par la Commission européenne (...) dit très clairement que le nucléaire est une énergie bas carbone, sûre, et qui nous donne les outils de financer nos projets dans le cadre de la finance durable", a salué la ministre de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, au Sénat.

"C'est une étape décisive pour la filière nucléaire et ses 220.000 professionnels, c'est une étape décisive pour notre mix énergétique" et "c'est une étape décisive pour notre indépendance énergétique", a-t-elle poursuivi, en réponse à une question de Daniel Gremillet (LR).

La ministre a vanté "la protection que nous donne l'énergie nucléaire", "face à la croissance des prix du gaz et de l'électricité". La France tire 69% de son énergie du nucléaire.

La Commission a envoyé sa proposition de texte, débattue depuis des mois et encore provisoire, aux Etats membres le 31 décembre, peu avant minuit.

Son projet de texte doit permettre d'inclure "certaines activités de gaz et de nucléaire" dans sa "taxonomie" verte.

La France, qui entend relancer la construction de réacteurs nucléaires sur son sol, avait défendu bec et ongles l'inclusion de cette énergie dans ce label, qui doit permettre d'obtenir des financements plus avantageux.

La ministre allemande de l'Environnement, Steffi Lemke, a pour sa part qualifié d'"erreur" le projet d'inclusion du nucléaire et du gaz.

La proposition de Bruxelles fixe toutefois des conditions, notamment une limitation dans le temps.

Pour la construction de nouvelles centrales atomiques, les projets devront ainsi avoir obtenu un permis de construire avant 2045.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ris-220105

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Message par energy_isere » 09 janv. 2022, 12:25

Nucléaire nouvelle génération: l'UE devra investir "500 milliards d'ici à 2050" (Breton)

AFPle 09 janv. 2022

Les centrales nucléaires européennes de nouvelle génération nécessiteront un investissement de "500 milliards d'ici à 2050", estime le commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton, qui juge "crucial" d'ouvrir la labellisation verte au nucléaire dans le cadre de la transition énergétique.

"Les centrales nucléaires existantes, à elles seules, nécessiteront 50 milliards d'euros d'investissements d'ici à 2030. Et 500 milliards d'ici à 2050 pour celles de nouvelle génération !", affirme le commissaire français dans un entretien au Journal du dimanche (JDD).

Le 31 décembre, la Commission européenne a dévoilé un projet de labellisation verte pour les centrales nucléaires et à gaz, qui vise à faciliter le financement d'installations contribuant à lutter contre le changement climatique.

Cette classification, ou "taxonomie", définit des domaines d'investissement qui bénéficieront de labels verts. Or l'objectif européen de neutralité carbone en 2050 implique la mobilisation d'investissements colossaux : la taxonomie est conçue pour permettre l'obtention de financements à des conditions favorables.

Pour Thierry Breton, "inclure le nucléaire dans la taxonomie est donc crucial pour permettre à la filière d'attirer tous les capitaux dont elle aura besoin".

"La transition écologique entraînera une révolution industrielle d'une ampleur inédite. Ainsi qu'une course aux capitaux entre les diverses sources énergétiques - les énergies renouvelables devront par exemple à elles seules mobiliser 65 milliards d'euros d'investissements par an. Et il faudra ajouter à cela 45 milliards d'investissements annuels pour se doter d'infrastructures de réseaux supplémentaires", a-t-il estimé.

Alors que 26% de l'électricité produite dans l'UE est aujourd'hui d'origine atomique, il estime que "le nucléaire représentera au moins 15% de l'ensemble (du mix énergétique) en 2050".

Le sujet fait l'objet de vifs débats entre les Vingt-Sept, une dizaine de pays --France en tête-- faisant la promotion active du nucléaire face à des Etats très réticents à l'atome civil, comme l'Allemagne ou l'Autriche.

La Commission a envoyé sa proposition de texte, débattue depuis des mois et encore provisoire, aux Etats membres le 31 décembre.

Le texte fixe des conditions, notamment une limitation dans le temps: pour la construction de nouvelles centrales atomiques, les projets devront ainsi avoir obtenu un permis de construire avant 2045.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ton-220109

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Message par energy_isere » 20 janv. 2022, 09:01

UE: les 27 déterminés à verdir leurs importations, divisés sur l'énergie

AFPle 20 janv. 2022

Les ministres de l'Environnement de l'UE discutent à partir de jeudi à Amiens des priorités climatiques françaises --taxe carbone aux frontières, lutte contre la déforestation importée--mais restent divisés sur une réforme du marché de l'électricité malgré la flambée des prix de l'énergie.

Réunis autour de la ministre française de la Transition écologique Barbara Pompili, les représentants des Vingt-Sept aborderont pendant deux jours plusieurs textes de l'ambitieux plan climat présenté mi-juillet par Bruxelles pour sabrer de 55% d'ici 2030 les émissions carbone de l'UE par rapport à 1990.

Une seconde réunion dans cette ville du nord de la France rassemblera les ministres de l'Energie vendredi et samedi.

Si Emmanuel Macron fait de l'environnement un marqueur de la présidence française de l'UE, débutée en janvier, aucun accord n'est attendu à Amiens mais Paris entend "faire avancer au maximum" d'ici juin les négociations en cours.

La France veut notamment accélérer l'établissement d'un "mécanisme d'ajustement carbone aux frontières" de l'UE proposé par Bruxelles et désormais discuté par les Etats et les eurodéputés.

L'objectif est de taxer certaines importations (acier, aluminium, ciment, engrais, électricité) au prix du marché carbone européen, selon les émissions liées à leur production.

"C'est la puissance du marché européen: si vous voulez y entrer, vous devez respecter les mêmes règles", a déclaré Barbara Pompili mercredi sur Sud-Radio.

- Identifier "les enjeux politiques"-

Pour ne pas enfreindre les principes de l'Organisation mondiale du Commerce, la Commission propose parallèlement de supprimer les quotas d'émissions gratuits jusqu'ici alloués aux industriels européens pour leur permettre d'affronter la concurrence de pays tiers... au risque de renchérir les coûts de production en Europe, s'alarment nombre d'Etats et d'eurodéputés.

"Espagne, Portugal, Pologne et Autriche réclament le maintien des quotas gratuits. Et (la taxe carbone) pose des questions compliquées: qui collecte l'argent? où va-t-il?", souligne un diplomate européen.

Paris entend construire un consensus entre les Vingt-Sept, base de futures négociations avec le Parlement européen. "La difficulté n'est plus sur le principe, mais sur le timing de décroissance des quotas gratuits", veut croire l'entourage de Mme Pompili, sur ce texte dépendant des ministres de l'Economie mais touchant étroitement aux dossiers environnementaux.

Autre projet phare d'Emmanuel Macron: l'élaboration d'un instrument de lutte contre la "déforestation importée", pour éviter que les importations européennes de bois, d'huile de palme ou de soja ne contribuent au défrichage de forêts.

Les discussions sur un texte soumis par la Commission mi-novembre commencent juste parmi les Etats comme au Parlement. Le tour de table d'Amiens permettra d'"avoir une vision claire des enjeux politiques" et futurs noeuds des négociations, souligne-t-on au ministère de la Transition écologique.

Alors que les ONG espèrent un durcissement du texte initial, regrettant qu'il ne s'applique pas à certains produits (maïs, caoutchouc...) ni à d'autres écosystèmes menacés (zones humides, savanes...), Paris n'exclut pas un élargissement.

-"Acceptabilité sociale"-

Les ministres devraient par ailleurs réitérer leurs réticences sur le projet d'étendre le marché carbone européen: après les industriels et énergéticiens, les fournisseurs de carburant routier et de fioul domestique pourraient être contraints d'acheter des "quotas d'émissions" dès 2025... au risque de répercuter le surcoût sur les consommateurs.

Cette proposition controversée de la Commission est dénoncée vigoureusement par une partie des Etats, inquiets de l'impact pour les ménages précaires en dépit d'un possible "fonds solidaire" européen.

"La France a exprimé ses vives inquiétudes sur l'acceptabilité sociale (...) On a connu les +gilets jaunes+, on sait que la transition doit prendre en compte les intérêts des populations et des différents États", plaide l'entourage de Mme Pompili, assurant chercher "un compromis".

Ce projet, qui sera défendu à Amiens par le vice-président de la Commission Frans Timmermans, apparaît cependant fragilisé par l'actuelle flambée des prix du gaz, qui dominera les discussions des ministres de l'Energie.

Alors que les cours de l'électricité sur le marché de gros européen s'alignent mécaniquement sur ceux du gaz, Paris réclame un "découplage" et la réforme d'un mécanisme jugé "obsolète" qui diluerait l'effet des coûts bas du nucléaire.

Or, de fortes divergences persistent: une dizaine d'Etats, Allemagne en tête, s'opposent farouchement à toute réforme du marché de l'électricité, expliquant la crise par des "facteurs mondiaux" conjoncturels, tandis que Pologne et Hongrie accusent le prix du CO2 et les règles environnementales de renchérir les coûts de l'énergie.
https://www.connaissancedesenergies.org ... gie-220120

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Message par energy_isere » 23 janv. 2022, 14:44

UE/marché carbone étendu aux carburants et au chauffage: les 27 jaugent l'impact attendu

AFPparue le 22 janv. 2022

Les Vingt-Sept examinent "les façons de rendre supportable et acceptable socialement" le projet controversé de Bruxelles visant à renchérir le prix des carburants et du fioul de chauffage dans l'UE, tout en évaluant son efficacité, a indiqué la France à l'issue d'une réunion des ministres européens terminée samedi.

Pour sabrer davantage les émissions de CO2 de l'UE, la Commission européenne avait proposé mi-juillet d'étendre le marché carbone existant: après les industriels et énergéticiens, les fournisseurs de carburant routier et de fioul domestique pourraient être eux aussi contraints d'acheter des "quotas d'émissions" dès 2025.

Une majorité d'Etats membres, qui doivent désormais examiner le texte, avaient aussitôt exprimé leur vive opposition, s'inquiétant du probable surcoût répercuté sur les entreprises et les ménages les plus fragiles, en dépit du "fonds social" prévu par Bruxelles.

Réunis à Amiens (nord de la France) entre jeudi et samedi, les ministres européens de l'Environnement et de l'Energie ont eu des "échanges très riches" et "constructifs", et "pas simplement des prises de position de posture", a déclaré la ministre française de la Transition écologique Barbara Pompili à l'issue de la rencontre.

"Nous nous sommes demandés si c'était l'outil le plus efficace, le bon levier" pour réduire les émissions carbone, par rapport par exemple à des "mesures réglementaires" pour imposer aux entreprises des seuils maximaux d'émissions, a-t-elle expliqué.

Alors que le dispositif "suscite de nombreuses expressions d'inquiétude", les ministres se sont penchés sur "l'impact prévisible pour les ménages, notamment les plus modestes" et ont réfléchi "aux outils qu'on peut mettre en place pour que cette mise en place éventuelle d'un (second marché carbone) puisse être supportable et acceptable socialement, et par tous les pays", a insisté Barbara Pompili.

"On n'est pas encore arrivé à faire se rejoindre tous les points de vue, mais clairement cette discussion a été utile", a-t-elle conclu.

Les Etats doivent s'accorder sur le projet de Bruxelles, avant des négociations avec les eurodéputés.

Pascal Canfin (Renew, libéraux), président de la commission Environnement au Parlement européen et proche du président français Emmanuel Macron, est farouchement hostile à la proposition, redoutant "un effet +gilet jaunes+ européen".

"Nous pensons que ce marché carbone est un outil efficace pour atteindre nos objectifs de décarbonation. Et si les Etats n'en veulent pas, il faut le remplacer par des mesures alternatives" pour sabrer les émissions dans les transports routiers et les bâtiments, a cependant prévenu à Amiens, le commissaire à l'Environnement Virginijus Sinkevicius.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ndu-220122

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Re: Politique(s) européenne(s) de l'énergie.

Message par energy_isere » 29 janv. 2022, 19:51

dans l'article qui suit lire Electricité d'origine renouvelable au lieu de Energie renouvelable. :roll:
L’ensemble de l’UE, sauf la France, dépasse l’objectif fixé pour 2020 en matière d’énergies renouvelables
La part de la consommation finale brute d’énergie provenant de sources renouvelables a atteint 22 % en 2020 dans l’UE, soit 2 % de plus que l’objectif fixé. La France manque son objectif de 4 points.

JANVIER 28, 2022 PILAR SÁNCHEZ MOLINA

Les États membres de l’Union européenne ont globalement atteint leurs objectifs concernant la part des énergies renouvelables dans la consommation totale d’énergie d’ici 2020, selon les données finales publiées par l’office européen des statistiques Eurostat. L’UE a atteint une part de 22,1 % de sa consommation finale brute d’énergie provenant de sources renouvelables en 2020, soit deux points de plus que son objectif de 20 %.

Un seul pays n’a pas atteint l’objectif national, fixé en tenant compte du point de départ de chaque pays il y a plus de dix ans et de ses capacités : pour la France, cet objectif était de 23 %, et sa part était aujourd’hui de 19,1 %. L’Espagne se situe à 1,2 point au-dessus de son objectif de 20 %. L’Allemagne, avec 19,3 %, est à une point au-dessus de son objectif de 18%.

Image

Avec plus de la moitié d’énergie provenant de sources renouvelables dans sa consommation finale brute d’énergie, la Suède (60 %) est de loin l’État membre de l’UE dont la part sera la plus élevée en 2020 (elle avait également l’objectif le plus élevé de 49 %), devant la Finlande (44 %) et la Lettonie (42 %). À l’autre extrême, c’est à Malte (11%) que la part des énergies renouvelables est la plus faible, suivie du Luxembourg (12%) et de la Belgique (13%).

A noter que certains États membres ont recouru à des transferts statistiques pour s’y conformer : les transferts statistiques sont des accords entre États membres visant à transférer une certaine quantité d’énergie provenant de sources renouvelables d’un État membre à un autre. Les régimes de soutien conjoint constituent également un autre type de mécanisme de coopération reconnu par la directive.

Le solaire est la source d’énergie qui connaît la croissance la plus rapide
La croissance de l’électricité produite à partir de sources d’énergie renouvelables au cours de la période 2009-2019 reflète en grande partie l’expansion de trois sources d’énergie renouvelables dans l’UE, principalement l’éolien, mais aussi le solaire et les biocarburants solides (y compris les déchets renouvelables). En 2020, les sources d’énergie renouvelables représentaient 37,5 % de la consommation brute d’électricité dans l’UE, contre 34,1 % en 2019.

L’énergie éolienne et l’énergie hydraulique ont représenté plus des deux tiers de l’électricité totale produite à partir de sources renouvelables (36 % et 3 %, respectivement). Le tiers restant de l’électricité produite provient de l’énergie solaire (14%), des biocarburants solides (8%) et d’autres énergies renouvelables (8%). L’énergie solaire est la source qui connaît la plus forte croissance : en 2008, elle représentait 1 %. La croissance de l’électricité d’origine solaire a donc été spectaculaire, passant de seulement 7,4 TWh en 2008 à 144,2 TWh en 2020.

Parmi les États membres de l’UE, plus de 70 % de l’électricité consommée en 2020 a été produite à partir de sources renouvelables en Autriche (78,2 %) et en Suède (74,5 %). La consommation d’électricité provenant de sources renouvelables était également élevée au Danemark (65,3%), au Portugal (58%) et en Lettonie (53,4%), représentant plus de la moitié de l’électricité consommée.

À l’autre extrémité de l’échelle, la part de l’électricité produite à partir de sources renouvelables était de 15% ou moins à Malte (9,5%), en Hongrie (11,9%), à Chypre (12,0%), au Luxembourg (13,9%) et en République tchèque (14,8%). La Norvège et l’Islande ont produit plus d’électricité à partir de sources renouvelables qu’ils n’en ont consommé en 2020, ce qui se traduit par une part supérieure à 100 %.
https://www.pv-magazine.fr/2022/01/28/l ... uvelables/

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Re: Politique(s) européenne(s) de l'énergie.

Message par Jeudi » 29 janv. 2022, 20:24

energy_isere a écrit :
29 janv. 2022, 19:51
dans l'article qui suit lire Electricité d'origine renouvelable au lieu de Energie renouvelable. :roll:
Le rapport contient aussi des chiffres sur la part des renouvelables dans le chauffage/climatisation (23% en 2020, 12% en 2004) ainsi que dans le transport (10% en 2020, 1-2% en 2004).
Quand rien dans l’univers ne te contredit, ça veut dire que tu n’écoutes pas.

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