Les mensonges du chauffage électrique

Discussions traitant des diverses sources d'énergie ainsi que de leur efficacité.

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Message par nopasaran » 27 janv. 2006, 21:44

L’électricité pollue plus en hiver

Comme il nécessite des centrales d’appoint, le chauffage électrique génère du CO2

Contrairement à une idée reçue, l’électricité rejette du gaz carbonique. Même en France, où le nucléaire et les barrages, réputés sans gaz à effet de serre, fournissent 90 % de l’électricité. Alors qu’Areva fait campagne pour vanter les mérites de l’atome, expliquant qu’il émet moins de gaz carbonique que les éoliennes, une étude de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) remet les pendules à l’heure. L’Ademe tente de démontrer que toutes les applications de l’électricité ne sont pas égales quand on tente de maîtriser l’effet de serre pour freiner le réchauffement climatique. Avec un paramètre en ligne de mire, le caractère saisonnier des usages.

- Rejets.
Pour produire son électricité, EDF s’appuie sur un parc disponible toute l’année : le nucléaire, les barrages, et un zeste d’éolien. Autant d’énergies peu émettrices de CO2. Mais pour répondre à la demande aux périodes de pointe, principalement l’hiver ­ même si l’essor de la climatisation dope la consommation l’été ­, EDF dispose aussi d’un parc de centrales au charbon, au fuel et au gaz, qui, elles, émettent du gaz carbonique. Pour cette raison, l’électricité consommée l’hiver génère plus de carbone que celle utilisée aux périodes creuses. Un peu comme les fraises dont la « pollution » en CO2 dépend de la période de consommation : celles importées l’hiver poussent en serre chauffée, et voyagent beaucoup plus que les gariguettes du printemps.

« La difficulté avec l’électricité, c’est que, quand on utilise un appareil électrique, on ne sait pas si le kWh est produit par une centrale nucléaire, une éolienne ou une centrale thermique », explique Claude Nahon, responsable développement durable d’EDF qui a travaillé sur la méthodologie avec l’Ademe. Et, si le nucléaire est proche du zéro rejet de gaz carbonique, les centrales à charbon en émettent 900 grammes par kilowattheure d’électricité produite ; celles au gaz naturel en rejettent 400 grammes par kWh. Ces centrales sont principalement sollicitées en hiver, pour amortir la forte demande, liée principalement au chauffage, et, dans une moindre mesure, à l’éclairage. Ce qui logiquement fait du chauffage électrique le champion des usages de l’électricité quand on mesure le carbone rejeté. « On utilise le chauffage l’hiver, donc on sollicite plus de centrales (thermique ou nucléaire) à cette période », confirme Claude Nahon. Ainsi, un radiateur d’un kilowatt génère chaque heure 180 grammes de gaz carbonique dans l’atmosphère (180 g/kWh), l’équivalent de ce que crache une grosse berline pendant un kilomètre. C’est bien évidemment moins que le chauffage au gaz (230 g de CO2/kWh), au fioul (300 g/kWh) ou au charbon (395 g/kWh), qui concerne encore 100 000 foyers en France. Mais c’est beaucoup plus qu’une chaudière à bois (1) ou un réseau de chaleur urbaine alimenté par géothermie, dont les rejets sont nuls.

- Second au classement des usages de l’électricité, l’éclairage.
Qu’il soit domestique, urbain, industriel ou tertiaire, il génère 100 grammes de CO2 par kWh consommé. Les usages résidentiels (cuisson, lavage et produits bruns) induisent 60 g/kWh, et les autres usages de base, dont les variations ne suivent pas le rythme des saisons, à peine 40 g/kWh.

- Economies.
Le tableau de l’Ademe peut-il aider à mieux choisir ses équipements ? Pour le particulier, pas sûr. « A peine 1 % des consommateurs choisissent leur chauffage en fonction des gaz à effet de serre qu’il émet, prévient Jean-Pierre Tabet, de l’Ademe. Quand on a mis des étiquettes énergétiques sur les frigos, cela permettait de faire des économies d’énergie, et donc d’argent, mais ce n’est pas pour autant devenu le critère de choix numéro 1 pour les gens. Pour le CO2, c’est encore pire. » En revanche, les collectivités locales, ou les organismes publics soucieux de rester dans les clous fixés par le « plan climat », peuvent s’en inspirer dans leurs décisions pour ajouter aux économies d’énergie le paramètre des rejets de carbone.

(1) Le CO2 dû à la combustion du bois a été pompé dans l’atmosphère lors de la croissance de l’arbre. Il est donc neutre pour l’effet de serre.

Liberation. Par Laure NOUALHAT, samedi 07 mai 2005

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Message par Schlumpf » 27 janv. 2006, 22:01

content de te revoir nopasaran ! J'ai epluché le thread "les mensonges du chauffage électrique" pour en faire un résumé sur le wiki et j'ai eu l'impression que tu ne participais plus aux débats depuis quelque temps. Je pense que l'article que tu viens de poster est une sorte de conclusion sur la question: le chauffage électrique génère certes moins de CO2 que d'autres, mais son rendement n'est pas fameux. Peut-être que l' Allemagne, la Suisse et le Danemark n'avait pas tout à fait tord en l'interdisant ? Qu'en penses tu ?

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Message par greenchris » 28 janv. 2006, 11:38

nopasaran a écrit :
greenchris a écrit : On est pas là pour faire des approximations grossières.
Il s'agit forcément d'approximation. C'est un choix méthodologique que de coller tous le CO2 sur le chauffage électrique en hiver. En réalité qu'en tu allumes un radiateur électrique, tu ne peut pas savoir si l'électricité vient à ce moment-là d'une centrale nucléaire ou d'une centrale thermique. Même EDF ne peut pas le savoir à mon avis ... Il s'agit de répartitions statistiques du au choix méthodologiques faits. Et un choix méthodologiques peut toujours se discuter, ce n'est pas une vérité mathématique.
greenchris a écrit : Mais je te retourne la demande Th, quel est le problème dans l'étude de l'ADEME-EDF-RTE ?, encore une fois, ce n'est pas une étude d'une association de joyeux lurrons écolo-baba-cool !!
Tu lui fait dire plus de choses qu'elle n'en dit en réalité. Il faudrait avoir l'évaluation par l'ADEME avec la même méthode du chauffage au gaz pour comparer réellement. A mon avis l'ADEME ayant tendance à donner des taux assez élevé de CO2, tu aurais au moins 30% de plus pour le chauffage au gaz. Le chauffage au fioul étant encore moins bien que le gaz , le chauffage électrique n'est pas si mauvais que ça.

A noter que le chauffage au gaz utilise des pompes électriques pour faire circuler l'eau de chauffage. La consommation de ces pompes est loin d'être négligeage.
Quand Je parle d'approximations grossières, c'est Jancovici qui le dit lui même pour son étude.
Pour l'origine de l'électricité, bien sùr que RTE sait à tout moment d'où provient toute l'électricité Française, c'est son travail à plein temps, gérér les demandes et les offres.
Donc il connait le contenu en CO2 de l'électricité à tout moment, ou du moins il est capable de le calculer en regardant quelle centrale fourni combien de KW.
Pour les chiffres, tu cites L'ADEME qui donne des chiffres trop haut, tu oublie EDF et la RTE, tu crois qu'EDF aurait laissé dire n'imorte quoi, moi, je n'y crois pas.

Pour les valeurs des chauffages des particuliers, je cherche toujours des chiffres venant d'études sérieuses. Jancovici dit http://www.manicore.com/documentation/c ... rique.html
Un kWh émis par un radiateur de chauffage central au fioul, avec une installation de chauffage possédant un rendement de 60% environ (les chaudières vendues aujourd'hui ont un rendement nominal de 80% minimum, mais ce rendement n'est pas atteint dans les situations courantes d'utilisation, le parc contient encore des chaudières anciennes, une partie de la chaleur part dans la tuyauterie en cave, etc.) "contient" environ 140 grammes équivalent carbone
Qui a raison ??

Quand au circulateur des chaudières, ils consomment beaucoup et le contenu de cette électricité en CO2 est le même que pour le chauffage électricité, c'est dit dans l'étude.
Sur ma chaudière à bois je vais voir pour en mettre un à basse consommation (5w)
http://www.grundfos.com/web/homeFR.nsf/ ... F3004DCDDE
Le charbon et le gaz prendront sa place (temporairement).
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Message par greenchris » 28 janv. 2006, 12:01

nopasaran a écrit :L’électricité pollue plus en hiver

Comme il nécessite des centrales d’appoint, le chauffage électrique génère du CO2

Contrairement à une idée reçue, l’électricité rejette du gaz carbonique. Même en France, où le nucléaire et les barrages, réputés sans gaz à effet de serre, fournissent 90 % de l’électricité. Alors qu’Areva fait campagne pour vanter les mérites de l’atome, expliquant qu’il émet moins de gaz carbonique que les éoliennes, une étude de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) remet les pendules à l’heure. L’Ademe tente de démontrer que toutes les applications de l’électricité ne sont pas égales quand on tente de maîtriser l’effet de serre pour freiner le réchauffement climatique. Avec un paramètre en ligne de mire, le caractère saisonnier des usages.

- Rejets.
Pour produire son électricité, EDF s’appuie sur un parc disponible toute l’année : le nucléaire, les barrages, et un zeste d’éolien. Autant d’énergies peu émettrices de CO2. Mais pour répondre à la demande aux périodes de pointe, principalement l’hiver ­ même si l’essor de la climatisation dope la consommation l’été ­, EDF dispose aussi d’un parc de centrales au charbon, au fuel et au gaz, qui, elles, émettent du gaz carbonique. Pour cette raison, l’électricité consommée l’hiver génère plus de carbone que celle utilisée aux périodes creuses. Un peu comme les fraises dont la « pollution » en CO2 dépend de la période de consommation : celles importées l’hiver poussent en serre chauffée, et voyagent beaucoup plus que les gariguettes du printemps.

« La difficulté avec l’électricité, c’est que, quand on utilise un appareil électrique, on ne sait pas si le kWh est produit par une centrale nucléaire, une éolienne ou une centrale thermique », explique Claude Nahon, responsable développement durable d’EDF qui a travaillé sur la méthodologie avec l’Ademe. Et, si le nucléaire est proche du zéro rejet de gaz carbonique, les centrales à charbon en émettent 900 grammes par kilowattheure d’électricité produite ; celles au gaz naturel en rejettent 400 grammes par kWh. Ces centrales sont principalement sollicitées en hiver, pour amortir la forte demande, liée principalement au chauffage, et, dans une moindre mesure, à l’éclairage. Ce qui logiquement fait du chauffage électrique le champion des usages de l’électricité quand on mesure le carbone rejeté. « On utilise le chauffage l’hiver, donc on sollicite plus de centrales (thermique ou nucléaire) à cette période », confirme Claude Nahon. Ainsi, un radiateur d’un kilowatt génère chaque heure 180 grammes de gaz carbonique dans l’atmosphère (180 g/kWh), l’équivalent de ce que crache une grosse berline pendant un kilomètre. C’est bien évidemment moins que le chauffage au gaz (230 g de CO2/kWh), au fioul (300 g/kWh) ou au charbon (395 g/kWh), qui concerne encore 100 000 foyers en France. Mais c’est beaucoup plus qu’une chaudière à bois (1) ou un réseau de chaleur urbaine alimenté par géothermie, dont les rejets sont nuls.

- Second au classement des usages de l’électricité, l’éclairage.
Qu’il soit domestique, urbain, industriel ou tertiaire, il génère 100 grammes de CO2 par kWh consommé. Les usages résidentiels (cuisson, lavage et produits bruns) induisent 60 g/kWh, et les autres usages de base, dont les variations ne suivent pas le rythme des saisons, à peine 40 g/kWh.

- Economies.
Le tableau de l’Ademe peut-il aider à mieux choisir ses équipements ? Pour le particulier, pas sûr. « A peine 1 % des consommateurs choisissent leur chauffage en fonction des gaz à effet de serre qu’il émet, prévient Jean-Pierre Tabet, de l’Ademe. Quand on a mis des étiquettes énergétiques sur les frigos, cela permettait de faire des économies d’énergie, et donc d’argent, mais ce n’est pas pour autant devenu le critère de choix numéro 1 pour les gens. Pour le CO2, c’est encore pire. » En revanche, les collectivités locales, ou les organismes publics soucieux de rester dans les clous fixés par le « plan climat », peuvent s’en inspirer dans leurs décisions pour ajouter aux économies d’énergie le paramètre des rejets de carbone.

(1) Le CO2 dû à la combustion du bois a été pompé dans l’atmosphère lors de la croissance de l’arbre. Il est donc neutre pour l’effet de serre.

Liberation. Par Laure NOUALHAT, samedi 07 mai 2005
Dans ton post d'avant, tu mettait en cause les chiffres en disant qu'ils avaient été surévalués par l'ademe, ici, un responsable d'EDF ne les remet pas en cause (donc il les valide)

Ensuite, on ne parle que d'EDF, or je le répète pour la troisiemme fois, EDF n'est pas le seul fournisseur d'électricité en France, Les centrales qui génèrent énormément de CO2 l'hiver appartiennent aussi à des groupes privés comme la SNET avec ces centrales aux charbon et au gaz.

Quand à la remise en cause de l'etiquette énergie, il y avait la personne qui a travailler dessus à l'ADEME qui montrait bien son efficacité pour faire passer le sommet de courbe des ventes de D à B, il disait que pour continuer, il aurait fallu refaire une nouvelle échelle plus contraignante, mais que les industriels avaient refusés et on est ainsi arrivé avec les A+ et A++ que l'on a actuellement qui sont, de son avis et du mien, beaucoup moins efficaces pour faire baisser la consommation moyenne des appareils électroménagers (psychologiquement, quand j'achète un A, c'est déja très bien).
Le graphique de l'action de l'étiquette énergie est là :
http://e2phy.in2p3.fr/2001/lebot.doc
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Message par nopasaran » 28 janv. 2006, 20:00

greenchris a écrit : Dans ton post d'avant, tu mettait en cause les chiffres en disant qu'ils avaient été surévalués par l'ademe, ici, un responsable d'EDF ne les remet pas en cause (donc il les valide)
J'ai jamais dit que les chiffres de l'ADEME été surévalués. J'ai dit qu'ils utilisaient surement des méthodologies différentes que celle d'EDF sur son site (vu que les chiffres ne correspondent visiblement pas). L'important c'est de faire des comparaisons avec des chiffres issues de la MEME méthode. Car dans ce domaine comme dans d'autres c'est très facile de faire dire aux chiffres ce que l'on veut si on prend aucune précaution. Même avec la meilleure volonté du monde le chauffage électrique dans les conditions actuelles en France produit moins de CO2 que le chauffage au gaz.

Concernant la consommation des pompes électriques elle est compté dans le chauffage électrique alors qu'elles devrait l'être sur le chauffage au gaz pour être logique ...

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Message par nopasaran » 28 janv. 2006, 20:39

greenchris a écrit : Pour l'origine de l'électricité, bien sùr que RTE sait à tout moment d'où provient toute l'électricité Française, c'est son travail à plein temps, gérér les demandes et les offres.
Donc il connait le contenu en CO2 de l'électricité à tout moment, ou du moins il est capable de le calculer en regardant quelle centrale fourni combien de KW.
Il ne s'agit pas de l'origine de l'électricité qui bien sur est connu d'EDF mais de l'usage qui en ai fait pour répartir le CO2 entre le chauffage, l'éclairage, l'électroménager, l'industrie etc ... tous les usages possibles de l'électricité. Ce n'est pas connu directement. C'est ici qu'il y a forcément des approximations et des choix méthodologiques fait pour attribuer les pics de productions à tel usage et pas à tel autre.

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Message par greenchris » 28 janv. 2006, 20:54

Je le répète pour la quatriemme fois :shock: , si les chiffres d'EDF sont si bas en matière de CO2 sur leur site, c'est parceque EDF n'est pas le seul fournisseur d'électricité en France.
Il ne s'agit pas d'un problème de méthode, quand tu ne regardes que les chiffres d'EDF, tu n'as pas 100% des producteurs français, c'est tout.
Et les plus polluants en CO2 ne sont pas chez EDF.

Ensuite tu mélanges EDF et la RTE, ce sont maintenant deux entités différentes, EDF est un fournisseur parmi d'autres et RTE gère toute les productions et demandes électriques de France (hors réseau privé bien sùr).

Les chiffres de CO2 ne dépendent pas de la volonté de qui que ce soit mais viennent d'études sérieuses sur le sujet.
J'attend toujours des études concordantes sur les emmissions de CO2 du chauffage au gaz. entre les 230g CO2/kwh que tu cites et les 100 à 125 g cités par Jancovici, il y un rapport deux !!!

Quand à se plaindre d'un circulateur de 100W face au chauffage électrique d'au moins 4000W, je trouve cela limite.
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Message par nopasaran » 28 janv. 2006, 22:40

Schlumpf a écrit :Je pense que l'article que tu viens de poster est une sorte de conclusion sur la question: le chauffage électrique génère certes moins de CO2 que d'autres, mais son rendement n'est pas fameux.
J'était effectivement assez content d'avoir trouvé cet article, car il résume bien la situation sur le chauffage électrique avec les chiffres qui nous manquait pour comparer :-D
Schlumpf a écrit : Peut-être que l' Allemagne, la Suisse et le Danemark n'avait pas tout à fait tord en l'interdisant ? Qu'en penses tu ?
Il y a qu'au Danemark qu'il est réllement interdit. En Suisse, il est soumit à autorisation. Il faut prouver que l'on ne peut pas faire autremement... Il est interdit de publicité en Belgique.

Pour l'énergie fossile qui produit du CO2, c'est sur qui vaut mieux la bruler directement dans sa chaudière que de passer par l'intermédiaire électrique qui produira toujours beaucoup plus de CO2 (vu les mauvais rendement de conversion). Quant l'électricité produit peu de CO2 comme en France, le problème est un peu différent.

Il faut aussi penser à l'avenir quand les énergies fossiles seront très chères tous le monde ne pourra pas se chauffer au bois (les forêts n'y suffiraient pas). Les pompes à chaleur sont aussi une forme de chauffage électrique avec un bien meilleur rendement que le chauffage éléctrique traditionnel. Et l'énergie la moins chère c'est celle que l'on dépense pas, il y a encore de grands progès à faire dans l'isolation des maisons.

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Message par nopasaran » 28 janv. 2006, 22:50

greenchris a écrit :Je le répète pour la quatriemme fois :shock: , si les chiffres d'EDF sont si bas en matière de CO2 sur leur site, c'est parceque EDF n'est pas le seul fournisseur d'électricité en France.
Qu'elle la part des autres ? elle doit très faible car EDF était un monopole jusqu'à très récemment.
greenchris a écrit : Ensuite tu mélanges EDF et la RTE, ce sont maintenant deux entités différentes, EDF est un fournisseur parmi d'autres et RTE gère toute les productions et demandes électriques de France (hors réseau privé bien sùr).
Tu pinailles :-x RTE est une création très récente et en plus une filiale à 100% de EDF.
greenchris a écrit : Les chiffres de CO2 ne dépendent pas de la volonté de qui que ce soit mais viennent d'études sérieuses sur le sujet.
J'attend toujours des études concordantes sur les emmissions de CO2 du chauffage au gaz. entre les 230g CO2/kwh que tu cites et les 100 à 125 g cités par Jancovici, il y un rapport deux !!!
Parce qu'il (Jancovici) doit utiliser des études plus anciennes avec une méthodologie différentes. Ce que je me tue à t'expliquer ...

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Message par greenchris » 28 janv. 2006, 23:05

nopasaran a écrit :
greenchris a écrit :Je le répète pour la quatriemme fois :shock: , si les chiffres d'EDF sont si bas en matière de CO2 sur leur site, c'est parceque EDF n'est pas le seul fournisseur d'électricité en France.
Qu'elle la part des autres ? elle doit très faible car EDF était un monopole jusqu'à très récemment.
Elle est faible en MW, mais énorme en CO2, c'est ce qui fait toute la différence entre les chiffres d'EDF seuls et ceux de l'étude ADEME-RTE-EDF.

La différence est d'autant plus importante que ce sont surtout des centrales à flammes qui emettent 500 à 900 g CO2/Kwh.
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Message par greenchris » 28 janv. 2006, 23:09

nopasaran a écrit :
Parce qu'il (Jancovici) doit utiliser des études plus anciennes avec une méthodologie différentes. Ce que je me tue à t'expliquer ...
OK, mais quelle est la bonne méthode ?

Parceque dans un cas le chauffage électrique est bien pire que le gaz et pas dans l'autre. C'est quand même important comme problème, si on est pas capable d'avoir des données fiables, il ne sert à rien de discuter.
Je pense que ces données existent, notamment dans les base de données des ACV. Je vais contacter mon prof d'ACV, il pourra peut-être nous aider.
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Message par th » 29 janv. 2006, 18:19

greenchris a écrit : Parceque dans un cas le chauffage électrique est bien pire que le gaz et pas dans l'autre.
Dans les 2 étude les rapports de production de CO2 sont similaires:.

EDF : nuke 180 g/kWh gaz 230 fioul 300 g/kWh
Jancovici : Nuke 80 gaz 125 fioul 160

La difference de valeur absolue doit s'expliquer par des hypotheses de convertions différentes.
Il n'en reste pas moins que quel que soit l'analyse le nuke produit moins de CO2 que le gaz ou le fioul.
On peut argumenter qu'il vaudrait mieux ne pas depenser autant d'energie pour le chauffage mais c'est une autre histoire.

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Message par greenchris » 31 janv. 2006, 09:26

Jancovici m'a répondu :
Bonjour

Mon calcul grossier était une borne supérieure (en équivalent carbone). Le calcul de l'Ademe découle de conventions plus "précises" (et c'est de l'équivalent CO2, soit 3,67 fois l'équivalent carbone).

Bien cordialement

Jean-Marc Jancovici
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Message par sceptique » 31 janv. 2006, 12:34

Essayons d'etre d'accord :
C : 12 grammes par mole
O : 16 grammes par mole
N : 14 grammes par mole
H : 1 gramme par mole
CO2 : 12 + 2 * 16 = 44
CH4 : 12 + 4 * 1 = 16
air : 1/4 de N2 et 3/4 de O2 donc 29 g par mole
par exemple 44 g de CO2 contient 12 g de Carbone (rapport 44/12 = 3.67 de Jancovici)
densité de l'air 1.3 kg par m3 (1 bar et 20°C)
densité du CH4 : 16/29 de celle de l'air soit 1.3 * 16 / 29 = 0.72 kg par m3
quantité d'énergie contenue dans 1 m3 de CH4 (à 1 bar et 20°C) : 10 kWh
CH4 + 4 O2 -> C02 + 2 H2O (un CH4 donne donc un CO2 : rapport 44/16 = 2.75)

1 kWh fourni par du CH4 -> 0.1 m3 CH4 -> 72 g CH4 -> 72 * 2.75 ~ 200 g CO2

rendement chaudière 90 % : 200 / 0.9 = 220 g CO2 par kWh (59 g de Carbone)
rendement chaudière 80 % : 200 / 0.8 = 250 g CO2 par kWh (68 g de Carbone)
rendement chaudière 60 % : 200 / 0.6 = 330 g CO2 par kWh (89 g de Carbone)

Pour la production d'électricité dans des centrales à CH4 avec un excellent rendement de 50% (c'est vraiment le maxi) on arrive aux 400 g indiqué plus haut. Mais 40% me semble plus raisonnable soit 500 g CO2 par kwH électricité (le reste soit 60% récupérable en chaleur si cogénération). Il faut aussi tenir compte des pertes en ligne soit 10%.

Maintenant, si on prend du fuel la proportion de carbone augmente donc le rejet en CO2 est plus important, de l'ordre de 30% comme indiqué plus haut. (je peux détaillé le calcul mais bof ...)

Meme sans calcul, on sent bien qu'il est idiot de fabriquer de l'électricité uniquement avec du gaz pour se chauffer (rendement 0.4 * 0.9 = 36% au mieux). Autant mettre ce gaz directement dans la chaudière (rendement 90% et meme 100%). Cas des Suisses, danois ...

Si l'électricité est produite à 90% par du nucléaire et 10% du gaz, l'avantage est au chauffage électrique. Sauf si on attribue exclusivement les 10% de gaz au chauffage électrique. Mais si on supprimait le chauffage électrique il y aurait toujours des pointes l'hiver vers 19h (éclairage, cuisine, télévision, ...) nécessitant des centrales au gaz d'appoint. Je me contente donc d'afficher des chiffres (le reste étant une question d'opinion ...)

1 kWh électricité (gaz) -> 500 g CO2
1 kWh (90% nucléaire et 10% gaz) -> 500 * 0.1 = 50 g CO2

donc 1 kWh de chauffage électrique est qq part entre 50 et 500 à comparer aux 200-220 d'une chaudière à gaz. A chacun de choisir : pro ou anti-nucléaire. Personnellement, j'étais contre au début en 1970, maintenant je considère cela comme un pis aller, c'est moins grave que le réchauffement climatique. A terme (30-50-100 ans ?) il faudra se passer et du nucléaire et des énergies fossiles, mais en premier des fossiles, progressivement.

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Message par sceptique » 31 janv. 2006, 12:59

en faisant un gros effort d'isolation, avec un chauffage solaire d'appoint et une ventilation bien conçue (arrivée d'air dans le sous sol par un "puits canadien" pré réchauffé à 4-5 °C et/ou récupération de la chaleur de l'air vicié par échangeur) le chauffage peut être fourni en France par le bois. Je précise : l'excédent naturel annuel sans ratiboiser les forets ! Les ordres de grandeur sont bons (je prépare une étude détaillée la dessus). Cela demandera cependant plusieurs dizaines d'années.

En attendant, les pompes à chaleur, dont on parle trop peu, sont une alternative. C'est le principe du frigo : avec un moteur électrique on extrait des joules d'une source froide (intérieur du frigo ou extérieur de la maison) que l'on disperse dans une source chaude (grille arrière du frigo ou intérieur de la maison). Pour un kWh d'électricité on récupère 3 à 4 kWh de chauffage ! :-P Cela permet donc de diviser la conso par 3 ou 4.

Dans ces conditions le chauffage électrique au nucléaire avec pompe à chaleur est la solution (en France) en attendant des habitations mieux conçues chauffées au bois.

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