Ronald Wright - Chronique des jours à venir

[Tiennel]

Le temps du lecteur bouscule celui de l'auteur : ce qui, aux yeux d'un George Orwell ou d'un Pierre Boulle, se situe encore dans le futur donne souvent au lecteur l'inconfortable impression de faire partie du présent. L'excursion de Ronald Wright dans un monde à venir que l'on découvre transformé par les folies de l'espèce humaine - réchauffement de la planète, extinctions d'espèces, altérations génétiques - semble dangereusement actuelle. Rien dans cette histoire ne paraît insensé ni impossible : connaissant les étés de plus en plus chauds du nouveau millénaire, les modifications climatiques, les orages meurtriers, la fonte des glaces de l'Arctique, le lecteur se sent désagréablement chez lui dans le sombre et pessimiste paysage de Wright.

Ronald Wright est l'auteur de la fin du progrès ?
J'en ai eu connaissance par le Canard Enchaîné de cette semaine, mais je ne l'ai pas (encore) lu.

Pour ceux qui ont envie de broyer du noir pendant les vacances, en attendant le dernier tome d'Harry POtter ?

[Birdy]

Je viens de m'enfiler "Homo Disparitus" et "Chronique des jours à venir", l'un à la suite de l'autre pour rester dans l'ambiance. Autant le dire tout de go, j'ai adoré ! L'un explique comment la terre évoluerait suite à la disparition de l'homme. Avec un peu d'imagination, on considère que tous les hommes n'ont pas tout à fait disparus, mais que le résultat est +/- le même. Et "Chronique des jours à venir" décrit alors très bien, de façon romancée, ce qu'il advint 500 ans après. Pour être complet, il faut regarder "Les fils de l'homme" et vous aurez l'illustration du genre d'évènements politiques qui détruisent la société aux alentours de 2030-2040 (retour en force du fascisme au Royaume-Uni dans les cas de "Les fils de l'homme" et de "Chroniques des jours à venir").

Avec un peu d'imagination pour combler quelques étapes entre les trois oeuvres, voilà donc un trio relativement cohérent et résolument passionnant

[Tiennel]

Pour les fondus de survivalisme, il y a quelques passages intéressants sur "comment survivre seul dans un monde climatiquement réchauffé".

L'ambiance générale du roman est assez proche de cette couverture des Temps Incertains de Mézières et Christin. Contrairement à la couverture de la traduction française, Big Ben est toujours debout dans le texte.



Le fait que Wright soit un archéologue donne un certain crédit à sa vision de ce qui reste d'une civilisation après une division par mille de sa population.

Dans sa conclusion, il rejoint les plus pessimistes de ce forum : le RC nous ramènera au mieux à une sorte de Moyen-Age, mais du fait du PO passé entretemps, nous n'aurons plus les fossiles pour relancer une Nouvelle Révolution Industrielle.

Le roman fait la part belle à la vache folle, "peur civilisationnelle" très en vogue à l'époque où ce roman fut écrit (1999) : une partie notable de l'effacement de la population lui est imputée, et on peut aujourd'hui discuter l'impact réel de la MCJ, même si certains annoncent des temps d'incubation de l'ordre de 50 ans ! A cette vitesse-là, les générations ont le temps de se reproduire.

D'un autre côté, il est démesurément optimiste quant au nucléaire civil et militaire. Alors...

[Birdy]

La vache folle est un prétexte, ça aurait pu être la stérilité suite aux polluants chimiques ou un virus quelconque ce ne sont pas les hypothèses crédibles qui manquent.

L'utilisation des OGM et ses conséquences sont assez inattendus

[sceptique]

Maladie_de_Creutzfeldt-Jacob, même si certains annoncent des temps d'incubation de l'ordre de 50 ans ! A cette vitesse-là, les générations ont le temps de se reproduire.

Allons, encore un petit effort de 20 ans : Dans l'espèce humaine, la vie est une maladie mortelle, sexuellement transmissible (et oui !), dont la durée d'incubation est à peu près de 70-80 ans (plus particulièrement dans les pays développés).