Pourquoi le bio est-il si cher ?

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par Perchou » 13 juin 2006, 22:03

Il se trouve que je travaille, en ce moment, dans le monde semencier (soja, luzerne, tournesol et maïs en particulier). Par honnêteté, je dois, apporter quelques rectificatifs à la citation de Jean Pierre Berland. Il est sans conteste un bon chercheur mais il n'est pas paysan et ça se voit.
Vous semez environ 15 kilogramme à l’hectare. Un quintal de semences « hybrides » de maïs coûte plus de 1.000 euros, alors que le quintal de maïs grain tourne autour de 9 euros.
.

Les quantités semées par hectares sont très variables. Le chiffre de 15 Kg est donc totalement arbitraire. En particulier si on choisit le maïs qui se sème assez dense et a un poids de mille grain (PMG) assez élevé.

En semences, le rendement du maïs (très aléatoire) varie de 20 à 40 qx voire plus. Or, je peux vous assurer que le producteur de maïs ne touche pas 20 000 à 40 000 euros même si on prend en compte la production de semences de prébase qui servent à être croisées pour obtenir la semence de consommation.
Je ne crois pas qu’il y ait de désaccord sur ces chiffres.
Et je n'y travaille que depuis deux mois...

A titre de comparaison, un blé ou une orge (variété stabilisée pure) comporte 4 étapes de cultures avant d'être commercialisées. Et cela n'augmente pas son prix, au contraire. EX :

Année G1 : Je sème 150 KG de blé d'une variété X sur 1 ha. En comptant un rendement pas terrible (année sèche, sans irrigation), j'obtiens 50 qx de semences.

Année G2 : Je sème mes 50 qx sur 33 ha. Chaque hectare produit 50 qx. Donc production totale = 1650 qx.

Année G3 : Je sème mes 1650 qx sur 1 100 ha, toujours avec un rendement de 50 qx/ ha. Je produis donc 55 000 qx.

Année G4 : dernière étape, je sème mes 55 000 qx de blé sur 36 666 ha et avec mon rendement de 50 qx/ ha, j'obtiens 1 833 300 qx de semences permettant d'emblaver 1 222 200 ha. En considérant que la conservation n'est pas toujours optimale pour tous les lots et que certaines parcelles peuvent rencontrer des incidents de culture, même en enlevant 10 ou 20 %, on arriverai à emblaver 1 million d'hectares.

C'est ,entre autres, pour cette raison que les semenciers ne tiennent pas spécialement à avoir des centaines de variétés à leur catalogue.

Bon je me suis un peu égaré mais ces considérations ne remettent en aucun vas en cause le raisonnement de JP Berlan. En ressemant sa semence, on fait toujours l'économie de la marge de celui qui vous l'aurait vendue tout en fermant les vannes à dollars de Monsanto, Limagrain et autres protecteurs de l'humanité.

Par contre :
Ce type d’agriculture (bio-intensive) peut générer de deux à six fois plus de productivité, par unité de terre, que l’agriculture commerciale
Cette petite phrase mériterait un complément car toute seule elle est mensongère. En maraîchage vivrier, effectivement on peut avoir un meilleur rendement (à quel prix d'ailleurs ?).

Mais pour des céréales, si l'on veut produire plus d'énergie alimentaire qu'on n'en dépense pour la produire, il est impossible de multiplier par 6 le rendement d'un blé par exemple. Quand on regarde l'agriculture conventionnelle, elle a réussi à éliminer les facteurs limitants dans les cultures pour exprimer le maximum du potentiel génétique des variétés. Les variétés ont elle même été améliorées grâce au soutien des produits phyto. Par exemple, une plante moins résistante à un parasite (mais traitée) pourra consacrer plus d'énergie à remplir son épi que celle qui doit résister à ce parasite. Un blé sur lequel on met un raccourciseur et génétiquement moins haut dépense moins d'énergie pour monter et plus pour fleurir et remplir son grain.

Quant à la surface cultivée, elle est intégralement couverte. On ne peut donc pas augmenter la densité à l'hectare. Donc où son les marges de progrès ? Dans le nombre de récoltes annuelles ? Le climat ne le permet pas. Avec des buttes ? On augmente alors la surface mais pas forcément le rendement (et encore moins la productivité).

Ces gains de rendement peuvent être obtenu de façon expérimentale et sans objectif pragmatique. Mais il est illusoire de croire que l'agriculture bio intensive est la solution en remplacement de la conventionnelle en l'état actuel des choses. Sauf si tout le monde auto produit son alimentation et passe son temps à ça. Je suis un fervent défenseur de l'agriculture biologique mais il faut être réaliste, dans notre système, et de façon globale, les rendements sont moins bon. Ca c'est la réalité.

par mahiahi » 10 juin 2006, 12:45

La stérilité provient aussi du croisement entre espèces voisines mais différentes : essayez de faire se reproduire des mulets ou des bardots pour rire ; de même, ce qu'on appelle "hybrides F1" ou, de façon plus véhémente, "hybride dégénératif" n'est jamais qu'un hybride cumulant 2 avantages (au moins) de ses lignées parentales "pures" et dont les descendants (hybrides d'hybrides ou F2) montrent une redistribution des caractères génétiques (allèles)

au passage, j'apprécie l'ironie de voir les mêmes défendre le "métissage" des races humaines et s'insurger contre ces hybridations "contre nature" ;-)

Pour le brevetage, on a aussi des hybrides 100% "bio" brevetables : le problème est l'expropriation de leur base de travail des récoltants par les grandes firmes, qui ne sont jamais que la représentation agricole de la puissance financière (ailleurs représentées par les "majors" des maisons de disque, les "grands" éditeurs de logiciels, les multinationales, etc.)

par GillesH38 » 10 juin 2006, 11:24

C'est tres clair, et c'est hallucinant de penser qu'il faille l'expliquer a des agriculteurs. Meme moi, je sais que certains arbres (comme les noisetiers ou les amandiers) doivent etre fécondés entre especes différentes pour produire.

Si le fait de ne pas pouvoir replanter les semences ne vient que de la consanguinité, ca me parait tres simple a comprendre, pourquoi les agriculteurs ne le savent-ils pas? :shock:

par Basti1 » 10 juin 2006, 10:59

Bien, c'est très clair... ;)

par Lansing » 10 juin 2006, 10:05

Merci fabinoo, j'ai enfin pigé le mécanisme. ;)

par fabinoo » 10 juin 2006, 09:34

http://infos.samizdat.net/article417.html
Lettre ouverte aux agriculteurs progressistes qui s’apprêtent à semer du maïs transgénique
Par Jean-Pierre Berland

Les semences conventionnelles de « variétés hybrides » de maïs coûtent environ 150 euros/ha. Les semences transgéniques coûtent sans doute plus cher à moins que, comme Innovateur chargé d’ouvrir la voie au Progrès, vous ne bénéficiiez de conditions spéciales qui, de toute façon, ne dureront pas. Bref, le coût des semences à l’hectare représente l’équivalent de 15 à 18 voire même dans certains cas, 20 quintaux de production. Vous semez environ 15 kilogramme à l’hectare. Un quintal de semences « hybrides » de maïs coûte plus de 1.000 euros, alors que le quintal de maïs grain tourne autour de 9 euros.

Un quintal de semences de maïs « hybride » vaut donc 100 fois plus cher qu’un quintal de maïs grain. Si vous pouviez semer le grain récolté, vous économiseriez environ 150 euros par hectare. Ce serait autant de bénéfice en plus pour vous. Sur une centaine d’hectares, cela représente 15 000 euros. Je ne crois pas qu’il y ait de désaccord sur ces chiffres.

Évidemment, ce n’est pas de gaîté de coeur que vous dépensez une somme aussi considérable - sans doute votre premier poste de dépenses. Vous renouvelez chaque année vos semences auprès de « semenciers » tels que Monsanto, DuPont (Pionner), Syngenta ou Bayer - tous fabricants d’agrotoxiques - et de « coopératives » comme Limagrain, Euralis et autres. Ces « coopératives » pratiquent en France les mêmes prix exorbitants que leurs concurrents agrotoxiques. En Amérique du Nord, elles pratiquent - comme leurs concurrents - des prix trois fois moins cher, pour les mêmes « variétés » ! Sans doute pour mieux servir vos intérêts dans la concurrence internationale.

Bref, vous renouvelez vos semences chaque année parce que vous n’avez pas le choix. C’est, vous a expliqué le Généticien, à cause de la pingrerie de la Nature : il existe chez le maïs un phénomène, « l’hétérosis », toujours inexpliqué et peut-être même inexplicable, dont les mystères inaccessibles au commun des mortels et donc à vous même, ne peuvent être scrutés que par ce Docte. Améliorer le maïs, vous a-t-on affirmé, exige de mettre en oeuvre ce phénomène mystérieux qui, hélas, vous interdit de semer le grain récolté.

Vous avez donc cru cette fable que pour améliorer un organisme vivant, il faut l’empêcher de se reproduire dans votre champ ! Je vous rassure : tout le monde le croit. J’y ai cru moi-même pendant longtemps. Pour croire, il suffit de renoncer à comprendre par soi-même. Des décennies de propagande scientifique ont imposé cette superstition. Pourtant, les paysans américains de la fin des années 1930 avaient fait preuve de lucidité en surnommant « maïs-mule » ces « variétés hybrides » révolutionnaires, qu’ils ne pouvaient ressemer à la différence des variétés cultivées jusque-là. Mais leurs enfants agriculteurs, passés par les écoles d’agriculture, férus de progrès, éclairés par les lumières de la Génétique, comme sans doute vous-même, ont rejeté comme obscurantiste le bon sens biologique de leurs parents paysans.

Pourtant ! Qui peut-être assez crédule, à part le Généticien et autres scientifiques, enfermés dans leur carcan disciplinaire et coupés de la vie pour croire cette énormité qu’améliorer un être vivant exigerait, en quelque sorte, de le stériliser ? Et Terminator ne révèle-t-il pas avec éclat que cette stérilité est l’objectif de tout sélectionneur/semencier ? Pour créer une nouvelle source de profit, ne faut-il pas séparer ce que la Vie confond, la production réservée à l’agriculteur et la reproduction confiée au semencier agrotoxique ?

Je fais l’hypothèse qu’un agriculteur moderne comme vous cherche à maximiser ses propres bénéfices. Par contre, si ce sont ceux des marchands de semences, d’agrotoxiques ou des coopératives que vous voulez maximiser à vos dépens, ce qui suit ne vous concerne pas.

Trois méthodes peuvent vous permettre de faire vos semences et d’améliorer vos marges.

Une remarque préalable : vous pouvez accepter une baisse de rendement d’au moins quinze quintaux/ha si vous faites vos propres semences. Ces quinze quintaux supplémentaires que vous devez produire pour payer les semences « hybrides » vous coûtent en réalité plus cher en irrigation, en engrais, en agrotoxiques que ce qu’ils vous rapportent. Ils contribuent aussi au mauvais état de santé de vos sols. Mais peu d’agriculteurs se rendent compte du coût de ces quintaux supplémentaires qu’il est économiquement profitable de ne pas les produire.

La première consiste à faire des « hybrides doubles » - ce que les semenciers faisaient il y a une vingtaine d’années. Vous prenez des « hybrides » de même précocité et de firmes différentes. Vous semez dans un champ de « l’hybride A » des rangées des « hybrides » B, C, D. Vous castrez les rangées B, C, D et vous les récoltez séparément. Elles fourniront la semence de l’année suivante. Vous pouvez ainsi déterminer la meilleure combinaison (AxB, AxC, AxD, etc.) pour votre exploitation.

Une deuxième solution est de semer en mélange plusieurs « hybrides » de même précocité et de firmes différentes pour faire une variété dite synthétique. Ensuite, pour faire vos semences, vous sélectionnez chaque année dans la descendance de cette variété des épis moyens, sains, denses, sur des plantes indemnes de maladies et bien enracinées. Cette solution a l’avantage de ne pas demander de castration. La baisse de rendement sera sans doute supérieure à celle consistant à faire des « hybrides doubles. » Mais encore une fois, même si vous perdez 15 quintaux/ha, vous êtes gagnant.

La troisième est tout simplement de trouver des variétés de maïs traditionnelles que vous pourrez ressemer sans craindre de chute de rendement pour peu que vous fassiez un peu de sélection. Il semble qu’il en existe qui ont un rendement excellent mais je ne sais pas si ces variétés sont adaptées à votre région et votre exploitation. Plusieurs groupes de paysans travaillent déjà en France à sélectionner de telles variétés.

Ces essais peuvent ou plutôt devraient être faits avec vos voisins de façon à partager vos expériences. Ce renforcement des liens de voisinage, de coopération, de partage entre agriculteurs est bien nécessaire au moment où la mondialisation menace d’ensevelir ce qui reste du monde rural et où les relations humaines dans les campagnes se dégradent. Savez-vous que Monsanto invite les agriculteurs d’Amérique du Nord à dénoncer, anonymement bien entendu, leurs voisins « pirates » - ceux qu’ils soupçonnent de cultiver des « variétés » transgéniques sans payer la redevance ?

Ne comptez évidemment pas sur les conseillers agricoles ni sur vos coopératives pour vous aider. Ils sont là pour vous vendre des semences et des agrotoxiques, pas pour vous permettre de préserver votre avenir.

Un dernier point : vous avez pu observer que j’ai mis’hybride’et’variété hybride’entre guillemets. Le terme’variété’dit bien ce qu’il veut dire : selon le dictionnaire, « le caractère de ce qui est varié ; contraire de l’uniformité ; diversité. » Or ce que vous cultivez sous le nom de « variété hybride » de maïs est constitué de plantes qui sont toutes les mêmes du point de vue génétique. C’est donc précisément le contraire d’une variété ( !) et le terme qu’il faudrait utiliser est celui de clone. Vous cultivez donc des clones.

Ces clones sont-ils « hybrides » ? L’adjectif « hybride » qualifie-t-il sans ambiguïté la plante de maïs que vous semez ? Non, cette plante est tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Le sélectionneur a simplement extrait des variétés cultivées par les paysans des plantes de maïs, dont il a fait des copies (des clones) lorsqu’il tombait par hasard sur une plante supérieure à la moyenne des plantes de la variété. Elle n’est donc ni plus ni moins « hybride » que n’importe quelle plante de maïs d’une variété.

Le terme « variété hybride » est donc une double tromperie. Il faudrait parler de « clone captif » ou « propriétaire » puisque, comme vous le savez, ces derniers appartiennent au sélectionneur et ne peuvent se reproduire dans le champ du paysan. C’est l’intérêt des « semenciers » d’entretenir la confusion en parlant de « variétés hybrides. » Avec la « vigueur hybride », « l’hétérosis » et autres falbalas soi-disant scientifiques, ils détournent votre attention de la réalité de ces clones captifs dont ils vous vendent les semences cent fois plus cher que ce qu’elles coûteraient si vous pouviez, comme vos parents, semer le grain récolté.

Et surtout, ne croyez pas une seule seconde que les « hybrides accroissent le rendement » et donc vos bénéfices, comme on vous le répète. Non, les clones captifs accroissent les profits des semenciers à vos dépens. C’est le travail de sélection qui permet d’accroître le rendement. On pouvait améliorer le maïs en continuant à sélectionner des variétés, mais cela n’intéresse pas les semenciers puisque l’agriculteur aurait pu en ressemer le grain.

En réalité, que se passe-t-il ? Si vous faites de la consanguinité chez les mammifères (des organismes à fécondation croisée, qui ont donc un papa et une maman différents), vous savez qu’il se produit une dépression consanguine. Un éleveur qui ferait de la consanguinité dans son troupeau devrait rapidement le mettre à la casse. Eh bien ! Le maïs est comme un mammifère. C’est une plante à fécondation croisée (une plante de maïs a, en général, un papa et une maman différents) et la consanguinité se traduit par une baisse de la vigueur de la plante. Ceci avait été observé et décrit par Darwin dès 1868.

Qu’a fait le sélectionneur au nom de cette théorie fumeuse de l’hétérosis inventée de toute pièce par le Généticien ? Les variétés paysannes cultivées par vos parents étaient constituées de plantes différentes. Ils pouvaient en ressemer le grain sans craindre la consanguinité. Ce que le sélectionneur doit à tout prix empêcher. Il a donc extrait au hasard des clones des variétés paysannes de maïs cultivées par vos parents. Comment ?

Il fait d’abord au hasard 6 générations d’autofécondation pour obtenir des « lignées pures. » Croisées deux à deux, ces lignées pures donnent des plantes de maïs ordinaires dont la caractéristique n’est pas d’être « hybride », mais de pouvoir être copiées (clonées) à volonté puisqu’on en connaît les parents « lignées pures. » Le sélectionneur teste ces clones pour sélectionner le meilleur et remplacer ces variétés. Il vous en vend les semences. Vous semez ces clones dans vos champs. On vous serine les bobards du Généticien sur l’hétérosis. Vous les croyez. Et pour faire bonne mesure, on vous fait admirer l’uniformité de ces clones dans vos champs si « propres » grâce à l’atrazine et autres poisons. C’est beau, ces plantes uniformes, comme militarisées, poussant dans un désert ! Finie, la diversité de la Nature !

Et vous avez été aveuglé au point de ne pas voir la réalité sous vos yeux : au moment de la fécondation, les plantes du clone se fécondent bien les unes les autres, mais comme elles sont génétiquement identiques ou presque, c’est comme si vous faisiez une autofécondation. Vos clones merveilleux d’uniformité sont des machines à autoféconder le maïs, donc à le détruire. Vous ne pouvez plus semer le grain récolté.

En résumé, le Généticien, le semencier et ses techniciens détournent votre attention à coups de « vigueur hybride » et autres « hétérosis » pendant qu’ils mettent en oeuvre dans votre champ, à votre insu et sous vos yeux admiratifs, une autofécondation, c’est-à-dire la forme la plus violente de consanguinité (chez les mammifères, vous ne pouvez pas faire mieux (ou pire) que des croisements père-fille, mère-fils ou frère-soeur). Vous détruisez votre maïs dans votre champ. Et en prime, vous admirez la destruction dont vous êtes victime !

La sélection de variétés de maïs (le « maïs population ») permettrait pourtant d’aussi bons résultats agronomiques sans vous obliger à racheter votre semence chaque année. Quant à la sésamie ou à la pyrale, les bonnes pratiques agricoles (rotations, lutte biologique...) en viennent à bout sans aller chercher des semences de clones transgéniques encore plus chères.

Qu’au nom de ce même Progrès, les fabricants d’agrotoxiques, les « coopératives », l’État, la FNSEA, l’Inra vous poussent dans cette même voie ruineuse avec le maïs et les autres plantes transgéniques ne devrait pas vous étonner. Ces chimères génétiques - les soi disant Ogm - ont cette remarquable caractéristique d’être brevetées, ce qui met légalement fin à la pratique fondatrice de l’agriculture, semer le grain récolté.

Il est vrai que les êtres vivants commettent un crime intolérable, celui de se reproduire et de se multiplier gratuitement dans le champ du paysan. Un crime que notre société punit par la mort. Ce que font Terminator, le brevet, les « hybrides », les Gurts et autres dispositifs de même type.

Plutôt que le héros du Progrès que vous croyez être, si vous en étiez le dindon ?

Avec mes salutations cordiales,

Jean-Pierre Berlan, Directeur de Recherche Inra

par Tiennel » 26 mai 2006, 13:44

Geispe a écrit : je connais un peu puisque travaillant dans le milieu (mais côté relax : épicier bio - je gagne presque autant sur un kg de carottes que l'agriculteur qui l'a produit, en le passant d'une main à l'autre)
Dans le bio comme dans l'industriel, c'est le système de distribution qui coûte cher, pas la production :-D

par Huile de Roche » 18 mai 2006, 11:48

effectivement c'est intéressant.

C'est ce que je dis depuis toujours, on nous a répété pendant des années que l'agro-chimie permettait de meilleurs rendements et ça à fini par rentrer dans le crâne... maintenant pour faire machine arrière ça va être dure... quoi que avec la disparition du pétrole... (30 ans selon BP)... ça va certainement changer la donne... vive le pic.. vive la fin du pétrole... nos arrières arrières grand parents auront connu l'avènement de la voiture... nous connaitront la fin du pétrole. C'est tout de même extraordinaire... mais en attendant ça va faire mal...

par toto » 18 mai 2006, 03:47

Interessant!
Mais que fait notre ministre de l'agriculture?
Ne peut-il pas intervenir? ou ne veut-il pas.

par Huile de Roche » 17 mai 2006, 22:59

Voilà tout y est

et ce n'est pas moi qui le dit c'est un directeur de recherche à l'INRA


"Lettre ouverte aux agriculteurs progressistes qui s’ apprêtent à semer du maïs transgénique, par Jean-Pierre Berlan.

http://www.kokopelli.asso.fr/actu/new_n ... id_news=71

Les semences conventionnelles de “variétés hybrides” de maïs coûtent environ 150 euros/ha. Les semences transgéniques coûtent sans doute plus cher à moins que, comme Innovateur chargé d’ouvrir la voie au Progrès, vous ne bénéficiiez de conditions spéciales qui, de toute façon, ne dureront pas. Bref, le coût des semences à l’hectare représente l’équivalent de 15 à 18 voire même dans certains cas, 20 quintaux de production. Vous semez environ 15 kilogramme à l’hectare. Un quintal de semences “hybrides” de maïs coûte plus de 1.000 euros, alors que le quintal de maïs grain tourne autour de 9 euros.

Un quintal de semences de maïs “hybride” vaut donc 100 fois plus cher qu’un quintal de maïs grain. Si vous pouviez semer le grain récolté, vous économiseriez environ 150 euros par hectare. Ce serait autant de bénéfice en plus pour vous. Sur une centaine d’hectares, cela représente 15 000 euros. Je ne crois pas qu’il y ait de désaccord sur ces chiffres.

Évidemment, ce n’est pas de gaîté de coeur que vous dépensez une somme aussi considérable - sans doute votre premier poste de dépenses. Vous renouvelez chaque année vos semences auprès de “semenciers” tels que Monsanto, DuPont (Pionner), Syngenta ou Bayer - tous fabricants d’agrotoxiques - et de « coopératives » comme Limagrain, Euralis et autres. Ces « coopératives » pratiquent en France les mêmes prix exorbitants que leurs concurrents agrotoxiques. En Amérique du Nord, elles pratiquent - comme leurs concurrents - des prix trois fois moins cher, pour les mêmes « variétés » ! Sans doute pour mieux servir vos intérêts dans la concurrence internationale.

Bref, vous renouvelez vos semences chaque année parce que vous n’avez pas le choix. C’est, vous a expliqué le Généticien, à cause de la pingrerie de la Nature : il existe chez le maïs un phénomène, « l’hétérosis », toujours inexpliqué et peut-être même inexplicable, dont les mystères inaccessibles au commun des mortels et donc à vous même, ne peuvent être scrutés que par ce Docte. Améliorer le maïs, vous a-t-on affirmé, exige de mettre en oeuvre ce phénomène mystérieux qui, hélas, vous interdit de semer le grain récolté.

Vous avez donc cru cette fable que pour améliorer un organisme vivant, il faut l’empêcher de se reproduire dans votre champ ! Je vous rassure : tout le monde le croit. J’y ai cru moi-même pendant longtemps. Pour croire, il suffit de renoncer à comprendre par soi-même. Des décennies de propagande scientifique ont imposé cette superstition. Pourtant, les paysans américains de la fin des années 1930 avaient fait preuve de lucidité en surnommant “maïs-mule” ces “variétés hybrides” révolutionnaires, qu’ils ne pouvaient ressemer à la différence des variétés cultivées jusque-là. Mais leurs enfants agriculteurs, passés par les écoles d’agriculture, férus de progrès, éclairés par les lumières de la Génétique, comme sans doute vous-même, ont rejeté comme obscurantiste le bon sens biologique de leurs parents paysans.


Pourtant ! Qui peut-être assez crédule, à part le Généticien et autres scientifiques, enfermés dans leur carcan disciplinaire et coupés de la vie pour croire cette énormité qu’améliorer un être vivant exigerait, en quelque sorte, de le stériliser ? Et Terminator ne révèle-t-il pas avec éclat que cette stérilité est l’objectif de tout sélectionneur/semencier ? Pour créer une nouvelle source de profit, ne faut-il pas séparer ce que la Vie confond, la production réservée à l’agriculteur et la reproduction confiée au semencier agrotoxique ?

Je fais l’hypothèse qu’un agriculteur moderne comme vous cherche à maximiser ses propres bénéfices. Par contre, si ce sont ceux des marchands de semences, d’agrotoxiques ou des coopératives que vous voulez maximiser à vos dépens, ce qui suit ne vous concerne pas.

Trois méthodes peuvent vous permettre de faire vos semences et d’améliorer vos marges.

Une remarque préalable : vous pouvez accepter une baisse de rendement d’au moins quinze quintaux/ha si vous faites vos propres semences. Ces quinze quintaux supplémentaires que vous devez produire pour payer les semences “hybrides” vous coûtent en réalité plus cher en irrigation, en engrais, en agrotoxiques que ce qu’ils vous rapportent. Ils contribuent aussi au mauvais état de santé de vos sols. Mais peu d’agriculteurs se rendent compte du coût de ces quintaux supplémentaires qu’il est économiquement profitable de ne pas les produire.

La première consiste à faire des “hybrides doubles” - ce que les semenciers faisaient il y a une vingtaine d’années. Vous prenez des “hybrides” de même précocité et de firmes différentes. Vous semez dans un champ de “l’hybride A” des rangées des “hybrides” B, C, D. Vous castrez les rangées B, C, D et vous les récoltez séparément. Elles fourniront la semence de l’année suivante. Vous pouvez ainsi déterminer la meilleure combinaison (AxB, AxC, AxD, etc.) pour votre exploitation.

Une deuxième solution est de semer en mélange plusieurs “hybrides” de même précocité et de firmes différentes pour faire une variété dite synthétique. Ensuite, pour faire vos semences, vous sélectionnez chaque année dans la descendance de cette variété des épis moyens, sains, denses, sur des plantes indemnes de maladies et bien enracinées. Cette solution a l’avantage de ne pas demander de castration. La baisse de rendement sera sans doute supérieure à celle consistant à faire des “hybrides doubles”. Mais encore une fois, même si vous perdez 15 quintaux/ha, vous êtes gagnant.

La troisième est tout simplement de trouver des variétés de maïs traditionnelles que vous pourrez ressemer sans craindre de chute de rendement pour peu que vous fassiez un peu de sélection. Il semble qu’il en existe qui ont un rendement excellent mais je ne sais pas si ces variétés sont adaptées à votre région et votre exploitation. Plusieurs groupes de paysans travaillent déjà en France à sélectionner de telles variétés.

Ces essais peuvent ou plutôt devraient être faits avec vos voisins de façon à partager vos expériences. Ce renforcement des liens de voisinage, de coopération, de partage entre agriculteurs est bien nécessaire au moment où la mondialisation menace d’ensevelir ce qui reste du monde rural et où les relations humaines dans les campagnes se dégradent. Savez-vous que Monsanto invite les agriculteurs d’Amérique du Nord à dénoncer, anonymement bien entendu, leurs voisins “pirates” - ceux qu’ils soupçonnent de cultiver des “variétés” transgéniques sans payer la redevance ?

Ne comptez évidemment pas sur les conseillers agricoles ni sur vos coopératives pour vous aider. Ils sont là pour vous vendre des semences et des agrotoxiques, pas pour vous permettre de préserver votre avenir.


Un dernier point : vous avez pu observer que j’ai mis ‘hybride’ et ‘variété hybride’ entre guillemets. Le terme ‘variété’ dit bien ce qu’il veut dire : selon le dictionnaire, “le caractère de ce qui est varié ; contraire de l’uniformité ; diversité”. Or ce que vous cultivez sous le nom de “variété hybride” de maïs est constitué de plantes qui sont toutes les mêmes du point de vue génétique. C’est donc précisément le contraire d’une variété ( !) et le terme qu’il faudrait utiliser est celui de clone. Vous cultivez donc des clones.

Ces clones sont-ils “hybrides” ? L’adjectif “hybride” qualifie-t-il sans ambiguïté la plante de maïs que vous semez ? Non, cette plante est tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Le sélectionneur a simplement extrait des variétés cultivées par les paysans des plantes de maïs, dont il a fait des copies (des clones) lorsqu’il tombait par hasard sur une plante supérieure à la moyenne des plantes de la variété. Elle n’est donc ni plus ni moins “hybride” que n’importe quelle plante de maïs d’une variété.

Le terme “variété hybride” est donc une double tromperie. Il faudrait parler de “clone captif” ou “propriétaire” puisque, comme vous le savez, ces derniers appartiennent au sélectionneur et ne peuvent se reproduire dans le champ du paysan. C’est l’intérêt des “semenciers” d’entretenir la confusion en parlant de “variétés hybrides”. Avec la “vigueur hybride”, “l’hétérosis” et autres falbalas soi-disant scientifiques, ils détournent votre attention de la réalité de ces clones captifs dont ils vous vendent les semences cent fois plus cher que ce qu’elles coûteraient si vous pouviez, comme vos parents, semer le grain récolté.

Et surtout, ne croyez pas une seule seconde que les “hybrides accroissent le rendement” et donc vos bénéfices, comme on vous le répète. Non, les clones captifs accroissent les profits des semenciers à vos dépens. C’est le travail de sélection qui permet d’accroître le rendement. On pouvait améliorer le maïs en continuant à sélectionner des variétés, mais cela n’intéresse pas les semenciers puisque l’agriculteur aurait pu en ressemer le grain.


En réalité, que se passe-t-il ? Si vous faites de la consanguinité chez les mammifères (des organismes à fécondation croisée, qui ont donc un papa et une maman différents), vous savez qu’il se produit une dépression consanguine. Un éleveur qui ferait de la consanguinité dans son troupeau devrait rapidement le mettre à la casse. Eh bien ! Le maïs est comme un mammifère. C’est une plante à fécondation croisée (une plante de maïs a, en général, un papa et une maman différents) et la consanguinité se traduit par une baisse de la vigueur de la plante. Ceci avait été observé et décrit par Darwin dès 1868.

Qu’a fait le sélectionneur au nom de cette théorie fumeuse de l’hétérosis inventée de toute pièce par le Généticien ? Les variétés paysannes cultivées par vos parents étaient constituées de plantes différentes. Ils pouvaient en ressemer le grain sans craindre la consanguinité. Ce que le sélectionneur doit à tout prix empêcher. Il a donc extrait au hasard des clones des variétés paysannes de maïs cultivées par vos parents. Comment ?

Il fait d’abord au hasard 6 générations d’autofécondation pour obtenir des « lignées pures ». Croisées deux à deux, ces lignées pures donnent des plantes de maïs ordinaires dont la caractéristique n’est pas d’être « hybride », mais de pouvoir être copiées (clonées) à volonté puisqu’on en connaît les parents « lignées pures ». Le sélectionneur teste ces clones pour sélectionner le meilleur et remplacer ces variétés. Il vous en vend les semences. Vous semez ces clones dans vos champs. On vous serine les bobards du Généticien sur l’hétérosis. Vous les croyez. Et pour faire bonne mesure, on vous fait admirer l’uniformité de ces clones dans vos champs si « propres » grâce à l’atrazine et autres poisons. C’est beau, ces plantes uniformes, comme militarisées, poussant dans un désert ! Finie, la diversité de la Nature !

Et vous avez été aveuglé au point de ne pas voir la réalité sous vos yeux : au moment de la fécondation, les plantes du clone se fécondent bien les unes les autres, mais comme elles sont génétiquement identiques ou presque, c’est comme si vous faisiez une autofécondation. Vos clones merveilleux d’uniformité sont des machines à autoféconder le maïs, donc à le détruire. Vous ne pouvez plus semer le grain récolté.

En résumé, le Généticien, le semencier et ses techniciens détournent votre attention à coups de “vigueur hybride” et autres « hétérosis » pendant qu’ils mettent en oeuvre dans votre champ, à votre insu et sous vos yeux admiratifs, une autofécondation, c’est-à-dire la forme la plus violente de consanguinité (chez les mammifères, vous ne pouvez pas faire mieux (ou pire) que des croisements père-fille, mère-fils ou frère-soeur). Vous détruisez votre maïs dans votre champ. Et en prime, vous admirez la destruction dont vous êtes victime !

La sélection de variétés de maïs (le « maïs population ») permettrait pourtant d’aussi bons résultats agronomiques sans vous obliger à racheter votre semence chaque année. Quant à la sésamie ou à la pyrale, les bonnes pratiques agricoles (rotations, lutte biologique...) en viennent à bout sans aller chercher des semences de clones transgéniques encore plus chères.

Qu’au nom de ce même Progrès, les fabricants d’agrotoxiques, les « coopératives », l’État, la FNSEA, l’Inra vous poussent dans cette même voie ruineuse avec le maïs et les autres plantes transgéniques ne devrait pas vous étonner. Ces chimères génétiques - les soi disant Ogm - ont cette remarquable caractéristique d’être brevetées, ce qui met légalement fin à la pratique fondatrice de l’agriculture, semer le grain récolté.

Il est vrai que les êtres vivants commettent un crime intolérable, celui de se reproduire et de se multiplier gratuitement dans le champ du paysan. Un crime que notre société punit par la mort. Ce que font Terminator, le brevet, les “hybrides”, les Gurts et autres dispositifs de même type.

Plutôt que le héros du Progrès que vous croyez être, si vous en étiez le dindon ?

Avec mes salutations cordiales,

Jean-Pierre Berlan, Directeur de Recherche Inra.
jpe.berlan@wanadoo.fr... "

par Huile de Roche » 10 mai 2006, 17:24

ajouter à cela

"Ce type d’agriculture (bio-intensive) peut générer de deux à six fois plus de productivité, par unité de terre, que l’agriculture commerciale tout en consommant de 67 à 88 % moins d’eau par kilo de nourriture produite que l’agriculture conventionnelle."

Dans ce cas particulier le coût humain est amorti par la productivité, qui nous a été longtemps rabachée à coût de marketting forcé comme inférieure à celle de l'agro-chimie... ce qui est un énorme mensonge, longuement répété pour le bien-être des multinationales.

L'agriculture bio-intensive est la solution

A savoir que le bio d'aujourd'hui n'est pas encore produit à l'aide de la méthode bio-intensive...

Kokopelli saura mieux vous répondre que moi à ce sujet ...

http://www.kokopelli.asso.fr/

Association Kokopelli en France
Oasis. 131 impasse des Palmiers
30100 Alès

Tél : 04 66 30 64 91 ou 04 66 30 00 55
Fax : 04 66 30 61 21

Pour les commandes : kokopelli.semences@wanadoo.fr
Pour contacter Dominique : dominique@kokopelli.asso.fr

Kokopelli En Belgique
Terre potagère - Semences de Kokopelli
Isabelle et Roland Devaux
rue Fontena, 1 B-5374 Maffe(Havelange)
Email : kokopelli.be@kokopelli.asso.fr
Tél/Fax : 086.323172

par GillesH38 » 10 mai 2006, 14:51

Vu comme ça, on se demande bien pourquoi on est passé à l'agriculture industrielle !

la réponse est selon moi fondamentale à comprendre : ce qui coûte réellement, ce n'est pas l'énergie, ni la matière première, c'est le travail humain.

EN payant n'importe quel produit, et le pétrole comme un autre, vous payez en fait l'ensemble des acteurs humains qui ont participé à son élaboration.

L'agriculture industrielle n'est PAS économe en énergie, c'est sûr, elle est économe en travail humain, parce que le pétrole est uné énergie fantastiquement peu chère à produire. Il est beaucoup plus économe d'utiliser 1kJ de pétrole qui aura nécessité 0,01kJ de travail humain à extraire que de faire produire ce 1 kJ par un homme : c'est pour ça que les énergies fossiles ont rendu l'esclavage inutile : il avait le pire défaut pour un capitaliste , il était devenu économiquement inintéressant. D'où également la chute de la population paysanne à quelques % de la population.

Ainsi, l'agriculture bio est plus chère parce qu'elle remplace une partie du travail dévolu aux intrants, peu chers, par du travail humain. Et encore une petite partie parce qu'elle reste une agriculture mécanisée !

par Huile de Roche » 10 mai 2006, 11:36

J vais donc recentrer le sujet sur le coût du bio

Je cite page 25 du livre de Kokopelli.

"Réflexions sur la productivité

Des études ont démontré que les systèmes d'agriculture traditionnelle sont de loin les plus productifs et efficaces que l'agriculture moderne chimique lorsque toutes les récoltes et tous les intrants agricoles sont convertis en unités d'énergie et lorsque le ration est analysé. C'est une conclusion partagée par toute les études qui ont été consacrées à la détermination des niveaux d'énergie en comparant les différents systèmes agricoles, quelle que soit la nature de leurs diverses approches.

Il a été prétendu que les rendements augmentaient de 200 à 300% grâce aux techniques d'agriculture moderne. Par contre, qu eles intrants aient augmenté, de façon concomitante, de 1000% et plus, est rarement évoqué.

Avec les pratiques modernes, pour accroitre les récoltes de riz d'un niveau de 8%, il est nécessaire d'appliquer un accroissement en intrant de 43%. Dans le cas du blé, un accroissement de rendement de 6% nécessite un accroissement d'intrants de 266% (Pretty. 1995:62).

Dans la méthode bio-intensive promue par John Jeavons, "la consommation en énergie, exprimée en kilocalories d'inrant, est le centième (1%) de celle utilisée par l'agriculture productiviste" (Jeavons. 1979).


Dans un système de polyculture, 5 unités d'intrants sont utilisés pour produire 100 unités de nourriture, ce qui représente un ratio de productivité de 20. Dans la monoculture industrielle, 300 unités d'intrants sont nécessaires pour produire 100 unités de nourriture, ce qui représente un ratio de productivité de 0.33. (Vandana Shiva. 1996:17). Un système de polyculture est donc 60 fois plus producti qu'un monoculture à "haut rendement"

La facture cachée

L'échec total de l'agriculture chimique d'être à la hauteur de ses ambitions de haute productivité et de récoltes surabondantes est couronnée par le problème de son effet dévastateur sur l'environnement.

L'agriculture chimique, qui dépend si lourdement des énergies fossiles, produit, comme le fait remarquer Fukuoka, des récoltes cultivées à partir de pétrole plutôt que de sol. Une agriculture réellement écologique, par contre, est fondée sur l'utilisation des hydrates de carbone (matière organique) plutôt que sur l'utilisation des hydro-carbures. (pétrole).

Ce recours massif au pétrole, durant toutes les phases, (production de fertilisants, transport, irrigation, culture et récolte mécanisées) avec tous les problèmes affèrents de réserves limitées et de fluctuations des cours, a généré la croyance que ce pourrait être le talon d'Achille de l'agricture chimique. En fait, les points faibles surabondent." etc... etc...

par Agecanonichou » 09 mai 2006, 11:44

A noter que les vrais agriculteurs bio travaillent avec le moins d'entrants possibles : tout est produit sur la ferme.

J'ai rencontré un agriculteur qui élève des boeufs en bio après avoir été longtemps en conventionnel et avoir été complétement asphixié par le Crédit Agricole. A part quelques engrais issus d'algues séchées, il n'achète strictement rien ... et s'en sort très bien.

Concernant la commercialisation, j'ai l'exemple de très bons copains qui font du pain (à partir du blé de la ferme). Ils vendent leur pain, mais aussi les légumes d'autres producteurs, de la viande d'un autre, des confitures d'un troisème et ainsi de suite, sans faire de marge. Les autres producteurs font de même en vendant leur pain. Personne n'a vraiment fait les comptes mais ils sont tous contents !

C'est un système qui marche bien et qui satisfait tout le monde...

PS : Marrant de voir comment un sujet dérive. On part sur le coût de la bio et on parle plus de semences que d'autres choses... Mais c'est toujours aussi passionnant !

par Huile de Roche » 08 mai 2006, 21:16

Tout à fait

C'est pourquoi Kokopelli élabore des méthodes de culture biointensive qui dépassent de loin l'agro chimique, cela demande juste un peu plus de travail mais vite récompensé.

Je cite - http://www.kokopelli.asso.fr/actu/new_n ... id_news=12

"Voici ce qui est magnifique avec la micro-agriculture durable et Biointensive : en réinsufflant la vie dans le sol, nous avons été capables d’élaborer l’équivalent de 500 ans de sol en l’espace de huit années et demies, quant à sa structure de carbone humifère, selon une Maîtrise tenue à l’Université de Californie à Berkeley, dans la section des sciences des sols. En nous focalisant sur la création d’un sol riche, nous avons développé la capacité de générer des productivités très élevées (de type Révolution Verte) avec une fraction seulement des intrants. Ce type d’agriculture peut générer de deux à six fois plus de productivité, par unité de terre, que l’agriculture commerciale tout en consommant de 67 à 88 % moins d’eau par kilo de nourriture produite que l’agriculture conventionnelle. Cela veut dire concrètement que la micro-agriculture durable et Biointensive utilise de 6 à 8 fois moins d’eau que l’agriculture conventionnelle. Récemment, la Californie a subi une sécheresse de sept ans. Si l’on avait eu recours à ce type d’agriculture depuis déjà un certain nombre d’années, il n’y aurait pas eu du tout de sécheresse car une “année normale d’eau” aurait duré de 6 à 8 années. "

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