par Clarkie » 21 janv. 2013, 18:20
sceptique a écrit :Herv12 a écrit :J'ai quelques doutes sur la rentabilité d'un tel projet, surtout si on souhaite l'utiliser pour stocker de l'éolien.
C'est exactement le fond du problème. Il s'agit de très lourds investissements. Si on doit les amortir en augmentant d'autant le MWh d'éolien, le prix devient exorbitant. Comme d'ailleurs toutes les solutions de stockage d'énergie. Cela doit d'ailleurs être la raison pour laquelle ce genre d'installations existe essentiellement sur le papier.
Je ne vois vraiment pas sur quelles données vous vous basez pour balancer ces affirmations.
Les STEP sont utilisées depuis plus de cinquante ans. Il y a
5 Gw de STEP en France, 32 Gw en Europe et 130 Gw dans le monde. C'est environ 5% de la puissance moyenne. Elles sont très utiles pour trois raisons. Premièrement, le stockage de l'énergie excédentaire produite pendant les creux de demande, problème qui n'est pas réservé à l'énergie éolienne. Deuxièmement, la possibilité de faire appel à une puissance importante pendant les pointes de consommations. Troisièmement, le temps de réaction pour mettre cette énergie en ligne est imbattable, même par des centrales fossiles.
Le désavantage des STEP, c'est l'impact géographique. Avec ce projet en mer, on s'affranchit de ce problème. De plus la station serait toute proche du lieu de production de l'électricité et cela a donc tout son sens,
surtout avec de l'éolien
Quant au coût, 900 millions € pour 300 MW, cela fait 3000 € / kw ce qui est un chiffre similaire au coût des équivalents terrestres. L'intérêt évidemment c'est de calculer le coût de l'énergie produite et pas de la puissance installée. Là, ça devient intéressant puisque le prix du MWh éolien est en train de chuter - économies d'échelle, progrès technique, concurrence et est en passe de devenir l'énergie la plus intéressante. C'est déjà le cas si on tient compte des externalités.
De plus, on sait que le prix - et non le coût - de l'électricité varie fortement en fonction de la demande. On a vu les derniers mois que l'électricité éolienne était vendue à un prix négatif à certaines périodes. Les opérateurs ont donc un intérêt financier qui s'ajoute à l'intérêt technique à stocker cette énergie. Ce genre de projet a donc
encore plus de sens avec de l'éolien.
Je ne vois pas pourquoi on aurait réussi à construire des Gw de STEP pendant des dizaines d'années pour stocker l'énergie excédentaire et pour provisionner les pics de demande et tout d'un coup, cela deviendrait trop cher ou impossible parce que l'énergie viendrait de l'éolien !
D'ailleurs, les projets se multiplient comme par exemple au Maroc :
Le coût d’investissement global du projet (1000 MW éolien + 520 MW hydro + réseau électrique moyenne et basse tension pour alimenter 86 000 foyers isolés) s’élève à 1600 millions d’euros. A titre comparatif, une centrale thermosolaire de 1000 MW, technologie qui était très mise en avant par la Fondation Desertec avant le retrait de Siemens et de Bosch, cela coûte aujourd'hui 4500 millions d’euros.
.
Etant donné la richesse des vents au Maroc (et sur l’ensemble du Sahara),
le prix de revient du kWh éolien n'est que de 3 à 5 centimes.
Le surcoût du stockage STEP, permettant de délivrer de l’électricité à n’importe quel moment de la journée,
est de moins de 2 centimes par kWh éolien selon François Lempérière, ex-Président du Comité Français des Grands Barrages (CFGB). Le prix de revient du kWh éolien hydro-assisté est donc inférieur à 5 + 2 = 7 centimes. Soit beaucoup moins que les 10,5 centimes du kWh nucléaire nouvelle génération (EPR) ou que les 16 centimes du kWh thermosolaire. L'hydro-éolien permet à tous d'accèder à une électricité à la fois vraiment durable et bon marché.
http://objectifterre.over-blog.org/arti ... 96687.html
Voici un autre calcul du même genre qui me paraît un peu optimiste mais qui a le mérite d'exister :
Quel est le coût du kWh éolien modulable à souhait grâce aux STEP marines ?
Jusqu'à présent, sur le présent blog, j'ai systématiquement sur-estimé les capacités de puissance flexibles nécessaires pour assister les énergies renouvelables variables.
Prenons une région qui a besoin d'une puissance électrique moyenne de 10 GW (elle est de 60 GW en France). Si l'on retient un facteur de capacité éolien de 23%, il nous faut alors 43,5 GW d'éolien ( = surface de 4350 km2 = rectangle de 43,5 km x 100 km, si l'on prend une densité de 10 MW/km2. A noter que les espaces entre les éoliennes restent bien entendu disponibles pour les activités agricoles) pour répondre à la demande moyenne de 10 GW.
Si l'on raisonne à l'échelle d'une éolienne, puis qu'on généralise le raisonnement à l'ensemble des 43,5 GW éolien, alors on arrive à la conclusion qu'il faut disposer d'une puissance flexible de 43,5 GW (par exemple des STEP) pour gèrer ces 43,5 GW d'éolien. Mais ce raisonnement est erroné. En effet, les éoliennes ne tournent jamais au maximum (ou au minimum) toutes en même temps. On a en réalité jamais une puissance délivrée de 0 ou de 43.5 GW. Dans le monde réel, à l'échelle de l'ensemble des 43.5 GW d'éoliennes réparties sur l'ensemble d'un territoire (plus le territoire est grand, meilleur est l'effet de lissage), on oscille la plupart du temps à proximité de 10 GW de puissance délivrée, avec parfois (rarement) des baisses autour de 5 GW, et d'autres fois (rarement) des hausses autour de 15 GW.
Cela signifie que ce n'est pas 43.5 GW de puissance flexible (STEP) qu'il faut installer pour gèrer 60 GW d'éolien, mais 10 GW. Ces 10 GW de STEP permettent de répondre à la demande qui est précisément de 10 GW, ceci y compris quand la production de l'ensemble des 43,5 GW d'éoliennes est nulle, ce qui arrivent presque jamais dans le monde réel. Cela change considérablement l'équation financière !
Le coût de production du watt éolien terrestre est inférieur à 1,5 euro. Le coût du watt STEP marine (par exemple sur le littoral de Haute Normandie) est de 1 euro. Le coût d'investissement d'un projet portant sur 43.5 GW d'éolien assisté par 10 GW de STEP est de 65,25 + 10 = 75,25 milliards d'euros.
L'assistance STEP n'augmente que de 15% le montant de l'investissement.
Le coût de production du kWh éolien, lorsque que le facteur de capacité moyen est de 23%, est de l'ordre de 6,5 centimes. L'assistance STEP conduit à un renchérissement d'environ 15%, c'est à dire d'environ 1 centime.
Le kWh éolien modulable à souhait passe donc à 7,5 centimes. Pour mémoire, le kWh EPR est à 8,2 centimes.
http://objectifterre.over-blog.org/arti ... 22694.html
Il y a plein d'exemples d'installations mis en avant sur ce site et ce ne sont pas uniquement des projets sur papier.
[quote="sceptique"][quote="Herv12"]J'ai quelques doutes sur la rentabilité d'un tel projet, surtout si on souhaite l'utiliser pour stocker de l'éolien.[/quote]
C'est exactement le fond du problème. Il s'agit de très lourds investissements. Si on doit les amortir en augmentant d'autant le MWh d'éolien, le prix devient exorbitant. Comme d'ailleurs toutes les solutions de stockage d'énergie. Cela doit d'ailleurs être la raison pour laquelle ce genre d'installations existe essentiellement sur le papier.[/quote]
Je ne vois vraiment pas sur quelles données vous vous basez pour balancer ces affirmations.
Les STEP sont utilisées depuis plus de cinquante ans. Il y a [color=#FF0000]5 Gw de STEP en France, 32 Gw en Europe et 130 Gw dans le monde[/color]. C'est environ 5% de la puissance moyenne. Elles sont très utiles pour trois raisons. Premièrement, le stockage de l'énergie excédentaire produite pendant les creux de demande, problème qui n'est pas réservé à l'énergie éolienne. Deuxièmement, la possibilité de faire appel à une puissance importante pendant les pointes de consommations. Troisièmement, le temps de réaction pour mettre cette énergie en ligne est imbattable, même par des centrales fossiles.
Le désavantage des STEP, c'est l'impact géographique. Avec ce projet en mer, on s'affranchit de ce problème. De plus la station serait toute proche du lieu de production de l'électricité et cela a donc tout son sens, [b]surtout avec de l'éolien[/b]
Quant au coût, 900 millions € pour 300 MW, cela fait 3000 € / kw ce qui est un chiffre similaire au coût des équivalents terrestres. L'intérêt évidemment c'est de calculer le coût de l'énergie produite et pas de la puissance installée. Là, ça devient intéressant puisque le prix du MWh éolien est en train de chuter - économies d'échelle, progrès technique, concurrence et est en passe de devenir l'énergie la plus intéressante. C'est déjà le cas si on tient compte des externalités.
De plus, on sait que le prix - et non le coût - de l'électricité varie fortement en fonction de la demande. On a vu les derniers mois que l'électricité éolienne était vendue à un prix négatif à certaines périodes. Les opérateurs ont donc un intérêt financier qui s'ajoute à l'intérêt technique à stocker cette énergie. Ce genre de projet a donc [b]encore plus de sens avec de l'éolien[/b].
[b]Je ne vois pas pourquoi on aurait réussi à construire des Gw de STEP pendant des dizaines d'années pour stocker l'énergie excédentaire et pour provisionner les pics de demande et tout d'un coup, cela deviendrait trop cher ou impossible parce que l'énergie viendrait de l'éolien ![/b]
D'ailleurs, les projets se multiplient comme par exemple au Maroc :
[quote]Le coût d’investissement global du projet (1000 MW éolien + 520 MW hydro + réseau électrique moyenne et basse tension pour alimenter 86 000 foyers isolés) s’élève à 1600 millions d’euros. A titre comparatif, une centrale thermosolaire de 1000 MW, technologie qui était très mise en avant par la Fondation Desertec avant le retrait de Siemens et de Bosch, cela coûte aujourd'hui 4500 millions d’euros.
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Etant donné la richesse des vents au Maroc (et sur l’ensemble du Sahara), [b]le prix de revient du kWh éolien n'est que de [color=#FF0000]3 à 5 centimes[/color][/b]. [b]Le surcoût du stockage STEP[/b], permettant de délivrer de l’électricité à n’importe quel moment de la journée, [b]est de moins de [color=#FF0000]2 centimes par kWh[/color] éolien[/b] selon François Lempérière, ex-Président du Comité Français des Grands Barrages (CFGB). Le prix de revient du kWh éolien hydro-assisté est donc inférieur à 5 + 2 = 7 centimes. Soit beaucoup moins que les 10,5 centimes du kWh nucléaire nouvelle génération (EPR) ou que les 16 centimes du kWh thermosolaire. L'hydro-éolien permet à tous d'accèder à une électricité à la fois vraiment durable et bon marché.
[url]http://objectifterre.over-blog.org/article-le-maroc-va-devenir-le-champion-du-monde-de-la-synergie-hydro-eolienne-113496687.html[/url][/quote]
Voici un autre calcul du même genre qui me paraît un peu optimiste mais qui a le mérite d'exister :
[quote][size=150]Quel est le coût du kWh éolien modulable à souhait grâce aux STEP marines ?[/size]
Jusqu'à présent, sur le présent blog, j'ai systématiquement sur-estimé les capacités de puissance flexibles nécessaires pour assister les énergies renouvelables variables.
Prenons une région qui a besoin d'une puissance électrique moyenne de 10 GW (elle est de 60 GW en France). Si l'on retient un facteur de capacité éolien de 23%, il nous faut alors 43,5 GW d'éolien ( = surface de 4350 km2 = rectangle de 43,5 km x 100 km, si l'on prend une densité de 10 MW/km2. A noter que les espaces entre les éoliennes restent bien entendu disponibles pour les activités agricoles) pour répondre à la demande moyenne de 10 GW.
Si l'on raisonne à l'échelle d'une éolienne, puis qu'on généralise le raisonnement à l'ensemble des 43,5 GW éolien, alors on arrive à la conclusion qu'il faut disposer d'une puissance flexible de 43,5 GW (par exemple des STEP) pour gèrer ces 43,5 GW d'éolien. Mais ce raisonnement est erroné. En effet, les éoliennes ne tournent jamais au maximum (ou au minimum) toutes en même temps. On a en réalité jamais une puissance délivrée de 0 ou de 43.5 GW. Dans le monde réel, à l'échelle de l'ensemble des 43.5 GW d'éoliennes réparties sur l'ensemble d'un territoire (plus le territoire est grand, meilleur est l'effet de lissage), on oscille la plupart du temps à proximité de 10 GW de puissance délivrée, avec parfois (rarement) des baisses autour de 5 GW, et d'autres fois (rarement) des hausses autour de 15 GW.
Cela signifie que ce n'est pas 43.5 GW de puissance flexible (STEP) qu'il faut installer pour gèrer 60 GW d'éolien, mais 10 GW. Ces 10 GW de STEP permettent de répondre à la demande qui est précisément de 10 GW, ceci y compris quand la production de l'ensemble des 43,5 GW d'éoliennes est nulle, ce qui arrivent presque jamais dans le monde réel. Cela change considérablement l'équation financière !
Le coût de production du watt éolien terrestre est inférieur à 1,5 euro. Le coût du watt STEP marine (par exemple sur le littoral de Haute Normandie) est de 1 euro. Le coût d'investissement d'un projet portant sur 43.5 GW d'éolien assisté par 10 GW de STEP est de 65,25 + 10 = 75,25 milliards d'euros. [b]L'assistance STEP n'augmente que de 15% le montant de l'investissement.[/b]
Le coût de production du kWh éolien, lorsque que le facteur de capacité moyen est de 23%, est de l'ordre de 6,5 centimes. L'assistance STEP conduit à un renchérissement d'environ 15%, c'est à dire d'environ 1 centime. [b]Le kWh éolien modulable à souhait passe donc à 7,5 centimes. Pour mémoire, le kWh EPR est à 8,2 centimes.[/b]
[url]http://objectifterre.over-blog.org/article-quel-est-le-cout-du-kwh-eolien-modulable-a-souhait-grace-aux-step-marines-88822694.html[/url][/quote]
Il y a plein d'exemples d'installations mis en avant sur ce site et ce ne sont pas uniquement des projets sur papier.