par phyvette » 22 juin 2012, 00:12
Lors de sa présentation des résultats des travaux du Shift sur les scénarios énergétiques, Jean-Marc Jancovici a rappelé les liens très forts qui unissent la consommation d’énergie et l’activité économique : un scénario est un outil pour faire le tri entre les évolutions économiques physiquement possibles à l’avenir et celles qui ne le sont pas.
Jean-Marc Daniel a, quant à lui, donné un éclairage historique et géopolitique de la gestion de la rareté des ressources. Il s’est présenté comme un prospectiviste, celui qui lance l’alerte et encourage l’action avant que la catastrophe n’ait lieu. En somme, « quand l’annonce du prospectiviste ne se réalise pas, c’est qu’il a bien fait son travail ». Plusieurs penseurs de la théorie économique ont été evoqués, notamment Marx pour qui le travail semblait échapper à la première loi de la thermodynamique : en produisant la plus-value, l’ouvrier fournit un travail d’une valeur supérieure à celle de la nourriture qu’il lui faut pour reconstituer ses forces. Jean-Marc Daniel s’est surtout attardé sur « l’espoir des physiocrates » de récupérer l’énergie du soleil pour répondre aux besoins des sociétés face à la rareté des ressources. Ce à quoi Jean-Marc Jancovici a répondu en rappelant que la hausse historique de la productivité du travail a été obtenue par la démultiplication du travail humain par l’énergie fossile concentrée. Aussi, le pendant de cette solution serait d’accepter des baisses de productivité du travail (baisse du nombre d’objets et de valeur que l’on peut produire avec une heure de travail humain). Il a enfin rappelé que la gestion de la rareté était avant tout la question de la gestion de la rente et de son accaparement au profit d’une petite caste.
Olivier Delbard a abordé la question des scénarios par le prisme des parties prenantes et de l’acceptabilité sociale. Si les scénarios fournissent des outils à la prise de décision politique, il importe de sortir du dogme de la croissance et de « permettre par le débat une appropriation citoyenne des décisions politiques pour éviter les dérives possibles de la société technicienne » sur l’environnement et l’énergie. Prendre en compte l’acceptabilité sociale est fondamental pour éloigner le spectre de l’autoritarisme. Le travail d’Olivier Delbard consiste en une typologie fine des acteurs de ce débat, afin de comprendre « la bataille des perspectives » qui l’anime. Enfin, il a rappelé la complexité de « l’équation » du sujet énergie, qui doit être évalué sous trois dimensions : sociale, économique, environnementale.
Lien
[quote]Lors de sa présentation des résultats des travaux du Shift sur les scénarios énergétiques, Jean-Marc Jancovici a rappelé les liens très forts qui unissent la consommation d’énergie et l’activité économique : un scénario est un outil pour faire le tri entre les évolutions économiques physiquement possibles à l’avenir et celles qui ne le sont pas.
Jean-Marc Daniel a, quant à lui, donné un éclairage historique et géopolitique de la gestion de la rareté des ressources. Il s’est présenté comme un prospectiviste, celui qui lance l’alerte et encourage l’action avant que la catastrophe n’ait lieu. En somme, « quand l’annonce du prospectiviste ne se réalise pas, c’est qu’il a bien fait son travail ». Plusieurs penseurs de la théorie économique ont été evoqués, notamment Marx pour qui le travail semblait échapper à la première loi de la thermodynamique : en produisant la plus-value, l’ouvrier fournit un travail d’une valeur supérieure à celle de la nourriture qu’il lui faut pour reconstituer ses forces. Jean-Marc Daniel s’est surtout attardé sur « l’espoir des physiocrates » de récupérer l’énergie du soleil pour répondre aux besoins des sociétés face à la rareté des ressources. Ce à quoi Jean-Marc Jancovici a répondu en rappelant que la hausse historique de la productivité du travail a été obtenue par la démultiplication du travail humain par l’énergie fossile concentrée. Aussi, le pendant de cette solution serait d’accepter des baisses de productivité du travail (baisse du nombre d’objets et de valeur que l’on peut produire avec une heure de travail humain). Il a enfin rappelé que la gestion de la rareté était avant tout la question de la gestion de la rente et de son accaparement au profit d’une petite caste.
Olivier Delbard a abordé la question des scénarios par le prisme des parties prenantes et de l’acceptabilité sociale. Si les scénarios fournissent des outils à la prise de décision politique, il importe de sortir du dogme de la croissance et de « permettre par le débat une appropriation citoyenne des décisions politiques pour éviter les dérives possibles de la société technicienne » sur l’environnement et l’énergie. Prendre en compte l’acceptabilité sociale est fondamental pour éloigner le spectre de l’autoritarisme. Le travail d’Olivier Delbard consiste en une typologie fine des acteurs de ce débat, afin de comprendre « la bataille des perspectives » qui l’anime. Enfin, il a rappelé la complexité de « l’équation » du sujet énergie, qui doit être évalué sous trois dimensions : sociale, économique, environnementale. [/quote]
[url=http://theshiftproject.org/cet-article/energie-economie-et-societe-etaient-au-programme-de-la-conference-debat-du-shift-et-escp]Lien[/url]