par energy_isere » 22 oct. 2022, 01:08
Électricité : Bercy revoit le plafond de l’Arenh, un geste en faveur d’EDF
LE POINT•21/10/2022
Bercy aurait tranché ces jours-ci, face à l'état catastrophique des finances d'EDF. Alors que le prix de l'électricité sur le marché de gros reste accroché aux sommets, le dispositif qui a permis de soulager cette année fournisseurs alternatifs et entreprises ne devrait pas être reconduit : le plafond de l'Arenh, rehaussé en 2022 à 120 TWh, retomberait à 100 TWh en 2023, « compte tenu des contraintes qui entourent la montée en capital d'EDF et des contraintes budgétaires » de l'électricien, confie une source proche du dossier.
En France, les fournisseurs alternatifs et leurs clients sont en partie protégés de l'explosion des prix grâce à l'Arenh, un dispositif mis en place en 2011 et qui contraint EDF à vendre 100 TWh de production du parc nucléaire historique (soit un tiers de la production d'EDF aujourd'hui) au prix très compétitif de 42 euros/MWh, hors marché. En février dernier, le gouvernement décidait de relever ce plafond à 120 TWh, pour permettre aux concurrents d'EDF, étranglés par la flambée des prix de l'énergie liés à ceux du gaz, de résister, tout en augmentant le prix de vente de cette seule portion à 46,50 euros le MWh.
En juin, la Commission de régulation de l'énergie conseillait de pérenniser la mesure, pour limiter la hausse des tarifs – une solution défendue également par la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, déterminée depuis l'été à augmenter le tarif de l'Arenh, et en contrepartie à en fixer le plafond à 120 TWh en 2023, puis à 135 TWh en 2024 et 2025, dernière année d'existence du dispositif. « L'Arenh n'est pas un système satisfaisant pour EDF, mais c'est celui dont on dispose pour protéger les consommateurs », avait alors plaidé Agnès Pannier-Runacher… Pour protéger surtout les entreprises, qui ont jusqu'au 15 novembre pour réserver des volumes d'électricité nucléaire à prix réduit. « Si on ne met pas en œuvre des mesures massives pour assurer un minimum d'amortissement du choc de prix qui interviendra en début d'année pour les entreprises, on va au-devant de très graves difficultés économiques », redoute l'entourage de la ministre.
Mais EDF, déjà plombé par une dette record qui pourrait atteindre 60 milliards d'euros fin 2022, dénonce un dispositif qui lui coûte une fortune depuis des années, grevant sa capacité d'investissement et limitant sa capacité à redresser ses finances en vendant ces précieux TWh à prix d'or. Le nouveau patron de l'entreprise renationalisée, Luc Rémond, qui aura la lourde tâche de lancer le renouvellement du parc, éviterait d'entamer son mandat avec un boulet au pied si le plafond retombe à 100 TWh en 2023.
https://www.lepoint.fr/economie/electri ... or=CS3-192
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LE POINT•21/10/2022
Bercy aurait tranché ces jours-ci, face à l'état catastrophique des finances d'EDF. Alors que le prix de l'électricité sur le marché de gros reste accroché aux sommets, le dispositif qui a permis de soulager cette année fournisseurs alternatifs et entreprises ne devrait pas être reconduit : le plafond de l'Arenh, rehaussé en 2022 à 120 TWh, retomberait à 100 TWh en 2023, « compte tenu des contraintes qui entourent la montée en capital d'EDF et des contraintes budgétaires » de l'électricien, confie une source proche du dossier.
En France, les fournisseurs alternatifs et leurs clients sont en partie protégés de l'explosion des prix grâce à l'Arenh, un dispositif mis en place en 2011 et qui contraint EDF à vendre 100 TWh de production du parc nucléaire historique (soit un tiers de la production d'EDF aujourd'hui) au prix très compétitif de 42 euros/MWh, hors marché. En février dernier, le gouvernement décidait de relever ce plafond à 120 TWh, pour permettre aux concurrents d'EDF, étranglés par la flambée des prix de l'énergie liés à ceux du gaz, de résister, tout en augmentant le prix de vente de cette seule portion à 46,50 euros le MWh.
En juin, la Commission de régulation de l'énergie conseillait de pérenniser la mesure, pour limiter la hausse des tarifs – une solution défendue également par la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, déterminée depuis l'été à augmenter le tarif de l'Arenh, et en contrepartie à en fixer le plafond à 120 TWh en 2023, puis à 135 TWh en 2024 et 2025, dernière année d'existence du dispositif. « L'Arenh n'est pas un système satisfaisant pour EDF, mais c'est celui dont on dispose pour protéger les consommateurs », avait alors plaidé Agnès Pannier-Runacher… Pour protéger surtout les entreprises, qui ont jusqu'au 15 novembre pour réserver des volumes d'électricité nucléaire à prix réduit. « Si on ne met pas en œuvre des mesures massives pour assurer un minimum d'amortissement du choc de prix qui interviendra en début d'année pour les entreprises, on va au-devant de très graves difficultés économiques », redoute l'entourage de la ministre.
Mais EDF, déjà plombé par une dette record qui pourrait atteindre 60 milliards d'euros fin 2022, dénonce un dispositif qui lui coûte une fortune depuis des années, grevant sa capacité d'investissement et limitant sa capacité à redresser ses finances en vendant ces précieux TWh à prix d'or. Le nouveau patron de l'entreprise renationalisée, Luc Rémond, qui aura la lourde tâche de lancer le renouvellement du parc, éviterait d'entamer son mandat avec un boulet au pied si le plafond retombe à 100 TWh en 2023.
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