Situation dans les DOM

Répondre


Cette question vous permet de vous prémunir contre les soumissions automatisées et intensives effectuées par des robots malveillants.
Émoticônes
:D :geek: :ugeek: :ghost: :wtf: :-D :) :-) :-( :-o :shock: :? 8-) :lol: :-x :-P :oops: :cry: :evil: :twisted: :roll: ;) ;-) :!: :?: :idea: :arrow: :-| :mrgreen: =D> #-o =P~ :^o [-X [-o< 8-[ [-( :-k ](*,) :-" O:) =; :-& :-({|= :-$ :-s \:D/ :-#
Plus d’émoticônes

Le BBCode est activé
La balise [img] est activée
La balise [flash] est activée
La balise [url] est activée
Les émoticônes sont activées

Relecture du sujet
   

Agrandir Relecture du sujet : Situation dans les DOM

Re: Situation dans les DOM

par mobar » Aujourd’hui, 18:45

Image

Re: Situation dans les DOM

par mobar » Aujourd’hui, 18:32

En 1774, James Cook découvre les terres qu’il dénommera Nouvelle-Calédonie. Dès 1840, les premiers évangélisateurs s’installent, protestants sur les îles Loyauté, catholiques sur la grande île, la Grande Terre, et découvrent. les premières populations locales, les Kanak, Mélanésiens originaires de l’Asie du Sud-Est, arrivées sur la Grande Terre et les îles Loyauté, dans l’océan Pacifique sud, il y a près de quatre mille ans. Depuis la prise de possession de la Nouvelle Calédonie au nom du gouvernement français en 1853, les Kanak sont maintenus en situation d’apartheid de fait dans un cadre colonial. Ils sont encore aujourd’hui porteurs d’une véritable civilisation communautaire originale organisée autour de la « coutume » faite de dons et de contre-dons, sans classes et sans Etat (« Une société sans prison, sans asile et sans orphelinat », disait l’un des acteurs du « réveil kanak », Nidoish Naisseline en 1969 ; « La civilisation kanak : une chance pour le socialisme », écrivait Jimmy Ounei en 1982) où les rapports humains et les formes de production en fonction des besoins de chacun sont liés à une philosophie qui exclut toute forme de domination, d’exploitation et d’oppression, avec des « chefs » que les fonctions de détenteur de la parole - « véritable bouche » de la tribu perçue globalement comme une personne, mais pour autant sans négation de l’individu -, et de dépositaire de la mémoire orale, ne situent pas au-dessus de la société et de ses règles.
https://lundi.am/Au-nom-de-la-memoire
Quelques faits et gestes coloniaux

— Relégation dans les premières « réserves » dès 1859. Aujourd’hui la population kanak de près de 100 000 individus est organisée en 337 tribus sur 184 réserves, appelées depuis 1998 « aires coutumières » - sur moins de 20 % de la superficie totale de Territoire - quand bien même nombreux sont ceux, surtout parmi les jeunes, qui ne vivent plus en tribu, mais dans les faubourgs de « Nouméa la Blanche », la capitale, ou dans les petites villes du Territoire ; mais ils restent rattachés coutumièrement à leur tribu d’origine. Dans la période contemporaine, les Kanak se sont mis à défendre leurs réserves devenues des sanctuaires de leur culture.
— Transformation du Territoire en colonie pénitentiaire en 1864. Le bagne, qui renforcera le colonat blanc avec l’installation d’anciens déportés, ne sera fermé qu’en 1924.
— Mise en place du statut de l’indigénat en 1887 comprenant impôt de capitation, travail forcé et interdiction de circuler (statut qui ne sera aboli qu’en 1946).
— Importation de populations japonaises pour travailler dans les mines de nickel en 1893.
— Développement d’une colonisation de peuplement agricole à partir de 1894.
— 1924 : arrivée d’immigrants tonkinois pour être employés dans les mines.
— Lors de l’Exposition coloniale en 1931 à Paris, des Kanak sont exposés en cage.
— Droit de vote généralisé à tous les Kanak instauré seulement en 1957.
— 1958 : Rock Pidjot (1907-1990) devient le premier élu kanak à un poste important, vice-président du Conseil de gouvernement du Territoire. Il deviendra député de 1964 à 1986, longtemps seule voix kanak à l’Assemblée nationale à Paris, passant de la revendication d’autonomie à celle de l’indépendance.
— De 1966 à 1996, la France procède à des essais nucléaires dans le Pacifique Sud en Polynésie, à Moruroa, et de ce fait tient à un statu quo de la présence française dans le Pacifique y compris en Nouvelle-Calédonie pour éviter tout « effet domino » dans ses colonies de la région.
— Perte de la majorité de la population du Territoire pour les Kanak à partir de 1963 du fait du « boom du nickel » et de l’importation de populations extérieures, importation mûrement réfléchie de façon à rendre les populations premières minoritaires dans leur propre pays - « Faire du Blanc » deviendra le mot d’ordre pour contrer le « réveil kanak » des années 68-69, comme le confirme une circulaire du Premier ministre Pierre Messmer en 1972.

Le dernier recensement de 2014 fait état d’une population totale du Territoire de 268 767 individus répartis en environ 39,1 % de Kanak, 27,1 % d’Européens (Caldoches - descendants de colons et/ou de déportés - et métropolitains), 10,3 % de Polynésiens (Wallisiens, Futuniens et Tahitiens), 1,4 % d’Indonésiens et 7,4 % « Calédoniens ».

La répartition de la population est totalement déséquilibrée, tout comme l’économie locale, avec un « Grand Nouméa » (Nouméa et communes limitrophes) ultramoderne, toujours véritable comptoir colonial, représentant les 2/3 de la population totale sur moins d’1/10e de la superficie du Territoire de la population, offrant un mode de vie californien aux Caldoches, aux Pieds-Noirs de l’ancienne Algérie française réinstallés en terre coloniale, aux fonctionnaires métropolitains expatriés et aux nombreux retraités récemment arrivés (attirés par la bonification de leurs pensions et les nombreux avantages fiscaux), entouré de faubourgs mélanésiens et polynésiens, et surtout de plus en plus de squats, quasi bidonvilles.

Par ailleurs près de 10 % de l’extraction mondiale annuelle de minerai de nickel proviennent de la Grande Terre, surnommée aussi le Caillou - qui renferme plus de 25 % des réserves mondiales - ce qui ne manque pas de susciter d’énormes enjeux internationaux pour le plus grand malheur du petit peuple kanak qui tient à préserver sa culture et sa façon d’être au monde ; le tout aggravé par le fait que la France, grande puissance maritime dans le Pacifique Sud, et l’Australie continuent à jouer le rôle de gendarmes de la région pour le monde occidental.

Re: Situation dans les DOM

par mobar » 17 mai 2024, 09:19

Re: Situation dans les DOM

par supert » 16 mai 2024, 15:12

Dialogue fabuleux entre deux personnes posées, censées, réfléchies et surtout, qui doutent !


Supert qui ne sais pas

Re: Situation dans les DOM

par mobar » 16 mai 2024, 07:26

Ce nest pas aux etrangers de dire ce que doit etre la politique d’un territoire, meme dans une vraie democratie comme Athenes les etrangers ne votaient pas

SI les kanaks veulent un regime autre que le gouvernement representatif etabli par le colonisateur, c’est tout a fait legitime au regard du droit international et de l’ONU

Quand au colonisateur, sur son territoire historique on lui reconnait aussi le droit de l’administrer comme il veut

Chacun chez soi fait ce qu’il juge bon, c’est la meilleure solution pour vivre en paix

Re: Situation dans les DOM

par GillesH38 » 16 mai 2024, 07:19

Ils n'en ont rien à foutre, mais comme par hasard les troubles éclatent quand l'économie va mal ...

Faudrait savoir d'ailleurs, tu dis qu'il n'y a pas de démocratie et qu'on est tous soumis aux banques, pourquoi on se révolte pas nous alors ?

Re: Situation dans les DOM

par mobar » 16 mai 2024, 07:15

Les kanaks n’ont pas decide d’exploiter le nickel, et ils n’ont rien a battre de la rentabilite economique des entreprises des colons, ils veulent juste decider eux memes de leur avenir sur leur territoire

Leurs problemes viennent des colons pas du rechauffement climatique ou de n’importe quelle invention des blancs

Les kanaks veulent etre maitre chez eux, c’est si difficile a comprendre? :shock: :shock:

Re: Situation dans les DOM

par GillesH38 » 16 mai 2024, 07:09

Comme par hasard, les troubles arrivent alors que l'économie calédonienne est en crise profonde, le nickel calédonien n''étant plus compétitif face au nickel de haute pureté requis en particulier pour les batteries.

Mais bon il y en a qui vont dire que tous les problèmes viennent du RC et que la décroissance ou la transition énergétique, ça ne pose aucun problème à personne ....

Re: Situation dans les DOM

par mobar » 16 mai 2024, 06:51

C’est valable partout, ca s’appelle le droit des peuples a l’autodetermination, la seule regle qui devrait constituer le droit international
Et l’autodetermination, c’est quant le peuple d’un territoire est le seul producteur du droit qui s’applique a son territoire

Re: Situation dans les DOM

par Silenius » 16 mai 2024, 06:39

mobar a écrit :
16 mai 2024, 06:35
L'état d'urgence décrété par l'état colonial est un abus de pouvoir, c'est aux kanaks de dire ce qui doit être l'urgence en kanaky

Le seul peuple légitime pour décider sur un territoire est le peuple natif de ce territoire, les colons et leurs descendants ne peuvent être considérés au mieux que comme des invités, au pire comme des envahisseurs, voire des criminels

Ce n'est pas aux invités, aux envahisseurs et aux criminels de dire le droit et de faire la loi sur un territoire ou ils ont été accueillis!
Et c'est valable aussi pour la metropole, bien sur !

Re: Situation dans les DOM

par mobar » 16 mai 2024, 06:35

L'état d'urgence décrété par l'état colonial est un abus de pouvoir, c'est aux kanaks de dire ce qui doit être l'urgence en kanaky

Le seul peuple légitime pour décider sur un territoire est le peuple natif de ce territoire, les colons et leurs descendants ne peuvent être considérés au mieux que comme des invités, au pire comme des envahisseurs, voire des criminels

Ce n'est pas aux invités, aux envahisseurs et aux criminels de dire le droit et de faire la loi sur un territoire ou ils ont été accueillis!

Re: Situation dans les DOM

par energy_isere » 16 mai 2024, 01:36

Nouvelle-Calédonie: l'état d'urgence entrera en vigueur "dès 20H00, heure de Paris"
AFP •15/05/2024
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 234a438a58

Re: Situation dans les DOM

par mobar » 15 mai 2024, 08:21

https://www.bfmtv.com/politique/direct- ... 50045.html
Émeutes en Nouvelle-Calédonie: une personne tuée par balle à Nouméa, des "centaines" de blessés
La logique de l'état colonial ressurgit, ah, le "en même temps" n'a pas fini de montrer ses limites! :-D

https://www.humanite.fr/politique/decol ... uvernement
Coup porté au processus de décolonisation

La réforme avait été proposée par Emmanuel Macron en juillet 2023. Près d’un an plus tard, lors du vote du sénat le 2 avril, les sénateurs ont approuvé à 233 voix contre 99 la loi, actant ainsi la modification de la structure électorale. Un coup porté au processus de décolonisation de l’archipel. Cette réforme revient sur l’accord de Nouméa du 5 mai 1998 qui limitait le droit de vote pour les élections provinciales ou les référendums sur l’archipel : seules les personnes ayant résidé en Nouvelle-Calédonie entre 1988 et 1998 et leurs enfants étaient autorisés à voter.

Mais le gouvernement argue de la tenue des trois référendums prévus par l’accord – dont le dernier, en 2021, a pourtant été boycotté par les indépendantistes, faute de conditions satisfaisantes au bon déroulement du scrutin -, pour justifier sa réforme. « En votant ce texte, vous ne ferez qu’une chose, rétablir la démocratie », a lancé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, à l’ouverture des débats sur le texte soutenu par les anti-indépendantistes du Caillou.
Sur le même thème

Ne sabordons pas le processus en Kanaky
La gauche et les indépendantistes font bloc

Les députés de la Gauche démocratique et républicaine (GDR-Nupes) ont appelé solennellement le gouvernement à retirer le texte, critiquant, dans un communiqué publié lundi 13 mai, une attitude « jusqu’au-boutiste ». « Cela fait maintenant des semaines que le gouvernement persiste dans sa démarche unilatérale de dégel du corps électoral » en dépit « des demandes par courrier du FLNKS de rencontres et de médiation, de manifestations sans précédent, des interpellations de plusieurs groupes parlementaires », soulignent-ils.

Une position partagée par les autres formations de gauche. Fustigeant un « calendrier à contretemps » et un « projet de loi qui divise plus qu’il ne rassemble » tout en reprochant au gouvernement de ne pas avoir su garantir la « neutralité » de l’État pourtant indispensable au processus, le député PS Arthur Delaporte a ainsi défendu une motion de rejet qui a recueilli 79 voix contre 174 voix. Tandis que les insoumis ont porté des amendements de suppressions de certains articles, l’écologiste Sabrina Sebaihi a, elle aussi, dénoncé un projet « dangereux » et proposé d’au moins « circonscrire l’ouverture du corps électoral aux natifs de Nouvelle-Calédonie » pour « permettre une transition plus juste et éviter que la situation ne dégénère. »
Sur le même thème

Kanaky-Nouvelle-Calédonie : pourquoi le dégel du corps électoral met le feu aux poudres

Déjà, lors du vote par le sénat de la loi constitutionnelle le 26 mars, le sénateur indépendantiste Robert Wienie Xowie, membre du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), avait dénoncé une « tentative de passage en force ». Selon lui, l’État français fait passer ses intérêts avant ceux du peuple kanak : à savoir garder l’archipel pour ses gisements de nickel et profiter de son emplacement stratégique face à la Chine et les États-Unis.

De leur côté, les élus du Congrès de la Nouvelle-Calédonie ont adopté lundi à la majorité une résolution demandant le retrait de ce projet de loi. Les indépendantistes du FLNKS ne sont pas contre toute ouverture du corps électoral, mais elle doit selon eux se décider dans le cadre d’un « consensus au sein d’un accord global », comprenant notamment les questions politiques et économiques, permettant de « tracer le chemin de la KNC vers la pleine souveraineté et son indépendance ».

Face à la montée des tensions, Emmanuel Macron a promis dimanche de ne pas convoquer le Congrès « dans la foulée » du vote de l’Assemblée pour ouvrir de nouvelles discussions. Mais elles porteraient donc sur un texte qui aurait été validé par le parlement… Loin, très loin des attentes du peuple kanak.

Re: Situation dans les DOM

par mobar » 14 mai 2024, 08:05

Le GIGN va se mettre e’ place a Noumea, couvre feu et emeutes en cours

Macron va enfin pouvoir engager des troupes au sol, probablement pour "favoriser le dialogue" comme il dit! :-D :wtf:
https://www.lemonde.fr/politique/articl ... 23449.html

Re: Situation dans les DOM

par energy_isere » 03 mai 2024, 10:43

Guyane française: un comité de l'ONU préoccupé par la construction d'une centrale électrique

AFP le 02 mai 2024

Un comité de l'ONU, saisi par des Amérindiens de Guyane, a fait part à la France de sa préoccupation face au projet de construction d'une centrale photovoltaïque dans ce département français d'outre-mer en Amérique du Sud.

Le projet de la Centrale électrique de l'Ouest guyanais (CEOG) est contesté depuis des années par les habitants de Prospérité (ou Atopo Wepe), village amérindien de l'ethnie kali'na situé à deux kilomètres du site. Ils jugent la centrale trop proche des habitations et demandent de lui trouver une autre implantation.

Dans une lettre adressée le 26 avril à la représentation de la France à Genève, que l'AFP a pu lire jeudi, le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale (Cerd) se dit "préoccupé" par le fait "qu'il n'y aurait pas eu de consultation ni de consentement libre, préalable et éclairé du peuple kali'na avant l'approbation du projet" et "par l'impact négatif" du projet sur leurs terres, ressources et mode de vie traditionnel".

Le comité, composé de 18 experts indépendants qui ne disposent d'aucun pouvoir de contrainte sur les Etats, se dit également préoccupé par "les allégations de recours excessif à la force par les forces de l'ordre, de détention, de poursuites judiciaires et de condamnations pénales à l'encontre de dirigeants et de membres du peuple kali'na".

La plainte avait été déposée à la demande du chef coutumier du village, Roland Sjabere, par l'Organisation des Nations autochtones de Guyane française (ONAG) avec le soutien du Service international pour les Droits de l'Homme (ISHR), une ONG basée à Genève.

"L'interpellation de la France par le Comité est une victoire pour le peuple kali'na et pour toutes les personnes qui nous ont apporté leur soutien dans notre lutte pour préserver nos terres et nos traditions", a réagi M. Sjabere, dans un communiqué d'ISHR.

- "atteinte aux droits des peuples autochtones" -

Dans sa lettre, le comité explique qu'il "craint que les allégations reçues pourraient constituer un manquement aux obligations" de la France vis-à-vis de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale et "une atteinte aux droits des peuples autochtones".

Le comité demande à la France de lui fournir des informations avant le 26 juin sur les allégations, en particulier sur les mesures prises pour "protéger les droits de l'homme du peuple Kali'na" ainsi que sur celles adoptées ou envisagées pour modifier l'emplacement ou suspendre le projet "jusqu'à ce que le consentement libre, préalable et éclairé soit obtenu des peuples autochtones affectés".

Interrogée par l'AFP, les autorités françaises ont affirmé qu'elles transmettraient "des éléments de réponse aux questions soulevées par le Comité dans les délais impartis".

Cette centrale photovoltaïque est censée, à terme, alimenter en électricité 10.000 foyers via une technologie de stockage de l'énergie fonctionnant à l'hydrogène.

Le projet, dont la genèse remonte à 2017, associe pour 170 millions d'euros le fonds d'investissement français Meridiam (à 60%), la Société anonyme de la raffinerie des Antilles (à 30%) et Hydrogène de France (à 10%).

Le village Prospérité a reçu le soutien de la Ligue des Droits de l'Homme, mais la centrale fait plutôt consensus parmi les élus locaux qui se sont majoritairement prononcés en sa faveur, la Guyane étant sujette à de fréquentes coupures d'électricité.
https://www.connaissancedesenergies.org ... e-240502-0

Haut