par energy_isere » 17 févr. 2024, 11:13
Le titane russe toujours irremplaçable
RFI le : 28/06/2023 Par : Marie-Pierre Olphand
L’année dernière, l’industrie aéronautique avait dit sa volonté de repenser son approvisionnement en titane pour moins dépendre de la Russie qui fournit 40 % du marché mondial du titane de qualité aéronautique, qui entre dans la composition des fuselages, trains d’atterrissage ou encore des moteurs. Mais un an plus tard, les intentions ont du mal à se concrétiser.
Contrairement à toute attente, l’entreprise russe de production de titane tourne à plein régime. Elle n’a en fait jamais cessé de produire et d’exporter. Tout au plus les flux ont été ralentis par des problèmes logistiques et des difficultés de paiement. Mais aujourd’hui, le carnet de commandes de VSMPO-AVISMA, c’est son nom, est rempli de demandes chinoises, européennes et russes.
Les constructeurs font des stocks
La reprise de l’activité dans le secteur aéronautique depuis plusieurs mois a dopé les besoins. Mais l’Europe de l’Ouest achète aussi pour faire des stocks, explique un expert : l’industrie anticipe peut-être un approvisionnement en Russie qui pourrait devenir plus en plus difficile, pour des raisons politiques, mais aussi techniques : l’usine russe pourrait en effet être confrontée à des problèmes de maintenance, assure un de nos interlocuteurs, car une partie de ses pièces provient de fournisseurs européens ou américains, plus très enclins à commercer avec la Russie.
VSMPO a déjà dû s’adapter à une matière première qui n’est plus la même : l’entreprise se fournissait en Ukraine avant la guerre, où elle achetait du rutile et de l’ilménite, deux minerais entrant dans la composition du titane. Depuis, l’entreprise achète plus en Sierra Leone, au Kenya et au Mozambique. Mais malgré les contraintes qui s’imposent à elle, l’entreprise russe est toujours leader dans le secteur du titane de qualité aéronautique et vend un métal toujours très compétitif à des acheteurs qui peinent à diversifier leur approvisionnement. Le PDG de Safran confiait récemment au Financial Times qu’il continuerait à s’approvisionner en titane russe tant que cela serait autorisé.
Tension sur le prix des déchets de titane
Se fournir ailleurs qu’en Russie est en effet plus coûteux pour l’industrie aéronautique. La demande actuelle a fait grimper les prix, et notamment ceux des déchets de titane : un signal révélateur de tensions, car, « quand les constructeurs craignent de ne pas trouver de titane sous forme de métal, ils se rabattent sur les déchets à recycler », explique un de nos interlocuteurs. Vendus entre 2 et 4 dollars le kilo en temps normal, les déchets de titane ont atteint 12 dollars le kilo en début d’année.
https://www.rfi.fr/fr/podcasts/chroniqu ... %C3%A7able
et dans cet interessant article
https://disclose.ngo/fr/article/ukraine ... erre-russe on apprend que
''Entre le 24 février 2022, date de début du conflit, et le 14 mars 2023, Airbus a acheté pour 22,8 millions de dollars de titane russe''
et
'' le groupe Safran, dont l’État français est actionnaire. Entre février 2022 et mars 2023, le fabricant d’armes et de moteurs d’avion a importé pour 25 millions de dollars de titane russe.''
[quote] [b][size=120]Le titane russe toujours irremplaçable[/size][/b]
RFI le : 28/06/2023 Par : Marie-Pierre Olphand
L’année dernière, l’industrie aéronautique avait dit sa volonté de repenser son approvisionnement en titane pour moins dépendre de la Russie qui fournit 40 % du marché mondial du titane de qualité aéronautique, qui entre dans la composition des fuselages, trains d’atterrissage ou encore des moteurs. Mais un an plus tard, les intentions ont du mal à se concrétiser.
Contrairement à toute attente, l’entreprise russe de production de titane tourne à plein régime. Elle n’a en fait jamais cessé de produire et d’exporter. Tout au plus les flux ont été ralentis par des problèmes logistiques et des difficultés de paiement. Mais aujourd’hui, le carnet de commandes de VSMPO-AVISMA, c’est son nom, est rempli de demandes chinoises, européennes et russes.
[b]Les constructeurs font des stocks[/b]
La reprise de l’activité dans le secteur aéronautique depuis plusieurs mois a dopé les besoins. Mais l’Europe de l’Ouest achète aussi pour faire des stocks, explique un expert : l’industrie anticipe peut-être un approvisionnement en Russie qui pourrait devenir plus en plus difficile, pour des raisons politiques, mais aussi techniques : l’usine russe pourrait en effet être confrontée à des problèmes de maintenance, assure un de nos interlocuteurs, car une partie de ses pièces provient de fournisseurs européens ou américains, plus très enclins à commercer avec la Russie.
VSMPO a déjà dû s’adapter à une matière première qui n’est plus la même : l’entreprise se fournissait en Ukraine avant la guerre, où elle achetait du rutile et de l’ilménite, deux minerais entrant dans la composition du titane. Depuis, l’entreprise achète plus en Sierra Leone, au Kenya et au Mozambique. Mais malgré les contraintes qui s’imposent à elle, l’entreprise russe est toujours leader dans le secteur du titane de qualité aéronautique et vend un métal toujours très compétitif à des acheteurs qui peinent à diversifier leur approvisionnement. Le PDG de Safran confiait récemment au Financial Times qu’il continuerait à s’approvisionner en titane russe tant que cela serait autorisé.
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Tension sur le prix des déchets de titane[/b]
Se fournir ailleurs qu’en Russie est en effet plus coûteux pour l’industrie aéronautique. La demande actuelle a fait grimper les prix, et notamment ceux des déchets de titane : un signal révélateur de tensions, car, « quand les constructeurs craignent de ne pas trouver de titane sous forme de métal, ils se rabattent sur les déchets à recycler », explique un de nos interlocuteurs. Vendus entre 2 et 4 dollars le kilo en temps normal, les déchets de titane ont atteint 12 dollars le kilo en début d’année.
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https://www.rfi.fr/fr/podcasts/chronique-des-mati%C3%A8res-premi%C3%A8res/20230627-le-titane-russe-toujours-irrempla%C3%A7able
et dans cet interessant article https://disclose.ngo/fr/article/ukraine-airbus-et-safran-participent-indirectement-a-leffort-de-guerre-russe on apprend que
''Entre le 24 février 2022, date de début du conflit, et le 14 mars 2023, Airbus a acheté pour 22,8 millions de dollars de titane russe''
et
'' le groupe Safran, dont l’État français est actionnaire. Entre février 2022 et mars 2023, le fabricant d’armes et de moteurs d’avion a importé pour 25 millions de dollars de titane russe.''