L'industrie agricole française.

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Re: L'industrie agricole française.

par energy_isere » Aujourd’hui, 10:07

Ce fruit surprenant envisagé par certains vignerons pour se diversifier

Lefigaro 27 avril 2024

Dans le Gard, à Bagnols sur Cèze, le viticulteur Thomas Saleilles s'est lancé dans l'aventure de la grenade en 2010. Soucieux de ne pas dépendre que de la vigne, il a choisi très tôt de s'orienter vers la culture de cet arbre méditerranéen, plutôt commun dans le sud de la France, résistant aux conditions climatiques extrêmes et peu sensible aux maladies. Aujourd'hui, il cultive quelque 12 000 plants de grenadiers bios sur 14 hectares de terres, qui lui assurent 70% de ses revenus. Parmi les 70 variétés de grenadiers qu'il expérimente sur son domaine, Thomas Saleilles en multiplie et vend sept d'entre elles au sein de sa pépinière La Grenattitude. «Je suis pépiniériste, producteur de grenades et transformateur avec des variétés comme la Provence, la Wonderful, l'Acco, l'Hermione, la Seedless et la Fleshman», explique-t-il. Outre la vente de plants de grenadiers qu'il propose, Thomas Saleilles produit également 50 000 litres de jus de grenade chaque année qu'il vend sur son domaine, écoule via la coopérative Uni-Vert et par correspondance sur son site internet. «On a une grosse unité de transformation spécialisée dans le jus de grenade avec des outils spécifiques pour enlever la peau et ne presser que les arilles, ces baies que l'on trouve à l'intérieur et qui contiennent un pépin plus ou moins dur, duquel on peut extraire une huile, très recherchée en cosmétique», détaille le producteur. Le cuir de la grenade, sa peau, riche en antioxydants, offre également des débouchés dans l'univers de la cosmétique, des compléments alimentaires, et il peut, de façon plus anecdotique, être employé pour les teintures végétales.

La grenade, une production complémentaire au raisin ?

Face aux débouchés de la grenade et à ses relatives contraintes de production, la filière grenade a commencé à se structurer dès 2020. Fondé en février 2023, le Syndicat France Grenade s'emploie donc à promouvoir la grenade sous toutes ses formes. Il travaille en collaboration avec le réseau Bio de Provence-Alpes-Côte d'Azur qui accompagne les producteurs sur de multiples fronts : de la mise en place des itinéraires techniques dans les vergers à la commercialisation des produits. «Le grenadier, c'est une variété que l'on retrouve de façon endémique et depuis des siècles dans les jardins. Face au réchauffement climatique, il est intéressant ; il résiste aux grosses chaleurs et au gel, et ses fruits sont récoltés en octobre et novembre, ce qui est compatible avec le calendrier viticole. De plus, les viticulteurs peuvent mutualiser leur main-d’œuvre pour la récolte et employer leurs pressoirs, en les adaptant, pour presser les grenades», précise Enora Jacob, animatrice à Bio de Paca.

Les bémols de la culture du grenadier

En Occitanie, le vigneron Philippe Bardou, qui cultive 54 hectares de vignes dans son Domaine Val des Bruyères, a planté ses premiers grenadiers en 2016. Après quelques aléas climatiques sur sa production, il envisage ses premiers débouchés cette année pour la vente en primeurs de fruits de bons calibres. «Si tout est bon dans la grenade, il faut tout de même savoir qu'il faut attendre 5 ans avant que l'arbre ne donne des fruits en grandes quantités. Et il lui faut aussi de l'eau au moment du développement de la grenade afin que les baies grossissent bien, car la peau n'est pas élastique. Enfin, je pense qu'il est également important de bien mixer les variétés de grenadiers sur son exploitation afin de pouvoir obtenir des jus équilibrés en sucre et en acidité», conseille-t-il. Pour Enora Jacob, le marché de la grenade, s'il permet une diversification intéressante des cultures, n'est pas non plus un eldorado. «Les fruits et jus d'importation prennent déjà une grande place sur le marché français, qui est soumis à des coûts de production élevés. C'est en structurant la filière française de la grenade et en l'aidant à trouver toute sa place que l'on aidera les producteurs à tirer leur épingle du jeu», termine-t-elle.
https://www.msn.com/fr-fr/Lifestyle/Lif ... 0#comments

Re: L'industrie agricole française.

par mobar » Hier, 18:59

https://avis-vin.lefigaro.fr/economie-d ... ial-de-vin
La France devrait, selon de premières estimations, redevenir en 2023 le premier producteur mondial de vin devant l'Italie.

C'est une performance «symbolique». La France est en passe de redevenir en 2023 le premier producteur mondial de vin devant l'Italie. Ce retour sur la première marche est principalement lié à une récolte moins abondante en Italie, a estimé lundi auprès de l'AFP un spécialiste du secteur. La production viticole française «s'élèverait (cette année) à 46 millions d'hectolitres, soit un niveau comparable à celui de 2022 et supérieur de 3% à la moyenne 2018-2022», a indiqué vendredi le service statistique du ministère français de l'Agriculture, Agreste, en se basant sur des estimations établies au 1er octobre.

La production italienne devrait de son côté tomber à environ 43 millions d'hectolitres, contre 50 millions l'année précédente, a signalé le 2 octobre la principale organisation agricole italienne, Coldiretti, dans un communiqué. «C'est un événement notable car c'est symbolique», a souligné auprès de l'AFP Jean-Marie Cardebat, spécialiste de l'économie du vin à l'Université de Bordeaux. Depuis 2007, mis à part en 2011 et 2014, l'Italie garde en effet la place de premier producteur de vin au monde, selon les chiffres de l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV).
https://www.lemonde.fr/economie/article ... _3234.html
Les volumes de vin écoulés sur la planète ont connu une nouvelle évaporation en 2023. La consommation mondiale a, en effet, décru de 2,6 % sur un an, pour atteindre 221 millions d'hectolitres, selon les données publiées, jeudi 25 avril, par l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV).
L’épicentre du phénomène est à chercher en Chine, où la consommation s’est réduite de 2 millions d’hectolitres par an depuis 2018. La décélération a été encore plus brutale en 2023, puisque les volumes ont plongé de 24,9 %, à 6,8 millions d’hectolitres. La Chine se situe désormais en neuvième position dans le classement des Etats les plus avides de vin. Il y a six ans, elle occupait le cinquième rang.
Les chinois ont baissé leur consommation de vin, bilan des courses : la viticulture mondiale est en crise!
Pour une fois que ce n'est pas la faute au réchauffement climatique, on va pas se plaindre! :lol: :lol:

Re: L'industrie agricole française.

par phyvette » Hier, 12:19

La production mondiale de vin a chuté de 10% en 2023 et atteint son plus bas niveau depuis 1961

Cette dégringolade, qui va de pair avec une baisse continue de la consommation, est la conséquence directe de "conditions environnementales extrêmes", selon l'Organisation internationale du vin.
https://www.francetvinfo.fr/culture/cui ... 08217.html

Re: L'industrie agricole française.

par energy_isere » 23 avr. 2024, 22:00

A Saint-Emilion en Gironde, des bougies pour protéger les vignes du gel

AFP VIDEO •23/04/2024

Les gelées blanches sont chaque année redoutées par les vignerons du Bordelais. Cette année, ils sont particulièrement prudents et allument la nuit des bougies pour réchauffer leurs vignes.
https://www.boursorama.com/videos/actua ... be2fd95b34

Re: L'industrie agricole française.

par supert » 14 avr. 2024, 15:54

Moi je préfère que 40 000 poules la ferme plutôt qu'une ferme de 40 000 poules.


Supert qui passe sans trépasser

Re: L'industrie agricole française.

par energy_isere » 13 avr. 2024, 15:16

Yvelines : la justice interdit la création d'une ferme de 40.000 poules
La Cour administrative d'appel de Versailles met un coup d'arrêt à la création d'une immense ferme de 40.000 poules pondeuses à Gressey dans les Yvelines. Elle justifie sa décision en raison de l'existence de risques environnementaux.

le 12 avr. 2024 lesechos
https://www.lesechos.fr/pme-regions/ile ... es-2088664

Re: L'industrie agricole française.

par energy_isere » 10 avr. 2024, 22:24

Le géant des huiles Avril vante sa "résilience" en dépit d'un net recul des ventes

BOURSORAMA AVEC AFP•10/04/2024

Le groupe agroalimentaire Avril, géant français des huiles et producteur d'agrocarburant, a vu ses ventes refluer et son bénéfice net chuter de 82% en 2023, mais a salué mercredi "des résultats financiers solides" dans un "contexte mondial difficile".

Ce reflux n'est pas une surprise: après une année de performances record en 2022, le groupe avait annoncé des perspectives moins bonnes avec une baisse du carnet de commandes dès le premier trimestre 2023.

Connu du grand public pour ses marques Lesieur et Puget, Avril a insisté sur "la résilience de son modèle", avec la poursuite de ses investissements et un nouveau plan stratégique, lors d'une conférence de presse mercredi à Paris.

Le groupe, également actif dans les agrocarburants (Saipol) et l'alimentation des animaux d'élevage (Sanders), a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 7,9 milliards d'euros, en net recul de 13% par rapport à 2022.

Son bénéfice net est tombé à 39 millions d'euros et sa marge nette s'est inscrite à 0,5% (contre 2,4% en 2022).

Le directeur général du groupe, Jean-Philippe Puig, a relativisé ces chiffres, mettant en avant le modèle particulier d'Avril qui "ne verse aucun dividende": un résultat net, même faible, vient gonfler les capitaux propres.

M. Puig explique le repli du chiffre d'affaires "à la fois par une baisse du prix du pétrole - et donc de l'énergie - et des matières premières agricoles".

"On vend beaucoup plus d'énergie qu'on n'en achète. On fait du biodiesel (Oléo100), donc quand le prix de l'énergie baisse, le chiffre d'affaires baisse, c'est très mécanique", a-t-il détaillé.

Dans un contexte de fort ralentissement économique en Europe, M. Puig estime qu'Avril "réalise une solide performance" avec un excédent brut d'exploitation (Ebitda) de 341 millions d'euros. En baisse de 41,5% sur un an, ce résultat est toutefois la "troisième meilleure performance" de l'histoire du groupe né en 1983, a-t-il souligné.

En 2022, les résultats étaient portés par "l'explosion du prix des matières premières" et la "peur de manquer (d'huile, d'énergie...)", a noté le directeur financier du groupe, Aymeric Mongeaud.

En 2023, taux d'intérêts et inflation sont montés et "on a vu une forte baisse de la demande, avec moins de volumes sur les activités offrant les plus grands taux de marge, mais nous n'avons perdu aucune part de marché", a-t-il dit.

Deux domaines en particulier ont souffert: l'oléochimie, pénalisée par la baisse des achats des clients industriels du groupe, et la grande consommation, avec un mauvais bilan pour les huiles, dont Lesieur en France.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... e42bc0f89c

Re: L'industrie agricole française.

par supert » 27 mars 2024, 13:57

Ma mémoire croit se souvenir que certaines maisons champenoises achetaient des hectares en Angleterre. Pas pour y faire du mouton.


Supert qui a mal au Reims

Re: L'industrie agricole française.

par GillesH38 » 27 mars 2024, 13:47

phyvette a écrit :
27 mars 2024, 13:21
Des scientifiques prédisent la disparition des vignobles des côtes et des plaines du sud de la France, de l’Espagne, de l’Italie, de la Grèce et de la Californie si le réchauffement climatique dépasse 2°C. Des vins de qualité seront produits en Belgique, aux Pays-Bas, et même au Danemark.
https://www.vitisphere.com/actualite-10 ... iecle.html
le titre ne correspond pas tout à fait au contenu (qui est celui que j'ai entendu sur France Inter ce matin)
risquent de perdre leur aptitude à produire du vin de qualité à des rendements économiquement soutenables
ils craignent plus pour la qualité que la disparition proprement dite des vignobles.

Après vu ce qu'on arrive à faire boire au chinois comme "bon vin français", je me demande si c'est un vrai problème :lol:

Re: L'industrie agricole française.

par phyvette » 27 mars 2024, 13:21

Des scientifiques prédisent la disparition des vignobles des côtes et des plaines du sud de la France, de l’Espagne, de l’Italie, de la Grèce et de la Californie si le réchauffement climatique dépasse 2°C. Des vins de qualité seront produits en Belgique, aux Pays-Bas, et même au Danemark.
https://www.vitisphere.com/actualite-10 ... iecle.html


“Il y a une viticulture très prospère qui est en train de s’installer en Angleterre, aux Pays-Bas aussi où on commence à planter des vignes. J’ai goûté également récemment un vin polonais qui n’était pas mal du tout. Des opportunités vont aussi apparaître dans le nord de la France et aussi en Bretagne et en Normandie”,
https://rmc.bfmtv.com/actualites/scienc ... 70239.html

Re: L'industrie agricole française.

par energy_isere » 04 mars 2024, 08:29

merci pour la vidéo. J'avais jamais vu le pistachier. Il ya donc des males et des femelles.

Re: L'industrie agricole française.

par Silenius » 04 mars 2024, 03:22

kercoz a écrit :
03 mars 2024, 17:15
energy_isere a écrit :
03 mars 2024, 14:47

Mais ceux qui irriguent leurs pistachiers le font « dans des limites raisonnables. On s’est fixé une barrière aux alentours de 1.000 m3/hectare, ce qui correspond à peu près à ce qui est pratiqué dans la viticulture.
Pas glop !
Vive l'irrigation !
https://www.youtube.com/watch?v=O2JRQHj0ASw

Re: L'industrie agricole française.

par kercoz » 03 mars 2024, 17:15

energy_isere a écrit :
03 mars 2024, 14:47

Mais ceux qui irriguent leurs pistachiers le font « dans des limites raisonnables. On s’est fixé une barrière aux alentours de 1.000 m3/hectare, ce qui correspond à peu près à ce qui est pratiqué dans la viticulture.
Pas glop !

Re: L'industrie agricole française.

par energy_isere » 03 mars 2024, 14:47

Pyrénées-Orientales : Résistante à la sécheresse, la pistache est le nouvel eldorado des agriculteurs
La culture de ce fruit sec, star de l’apéritif, séduit de plus en plus de producteurs, confrontés à des aléas climatiques de plus en plus contraignants


Nicolas Bonzom Publié le 03/03/2024 20minutes.fr

Et si la culture du futur, c’était la pistache ? Dans les Pyrénées-Orientales, une douzaine d’agriculteurs ont parié sur ce fruit sec, qui n’a presque pas besoin d’eau pour se développer. Une aubaine, dans ce département en proie à une sécheresse historique : en 2023, il n’est tombé que 252 millimètres de précipitations, deux fois moins que d’ordinaire. L’année dernière, dans la vallée de l’Agly, le climat était si aride, que des arboriculteurs ont vu leur verger mourir.

Dans ce département qui paie un lourd tribut au changement climatique, la pistache pourrait-elle un nouvel eldorado ? C’est le défi que s’est lancé Avenir Productions agricoles résilientes méditerranéennes (Aparm). Cette association, composée de producteurs, de propriétaires et de collectivités locales, tente de dénicher des cultures résilientes, et moins gourmandes en eau. Mais aussi capables de pousser dans des friches, abandonnées par les agriculteurs, et en proie à des incendies.

Les pistachiers, résistants qu’il fasse chaud… ou froid
En 2021, quand cette structure a misé sur la pistache, ce n’était pas tant la sécheresse qui inquiétait les paysans, mais les épisodes de gel tardif. Et ça encore, la star de l’apéritif s’en balance. « Certaines variétés de pistachiers ont une floraison un peu tardive », confie Myriam Levalois-Bazer, experte agricole et coordinatrice de l’association. Ils fleurissent, en effet, « fin avril, début mai », quand les épisodes de grand froid qui ravagent les cultures sévissent plutôt au milieu du mois d’avril.


C’est un élu du coin, Jacques Bayona (MoDem), maire de Saint-Paul-de-Fenouillet, qui a remarqué que les pistachiers étaient particulièrement résistants aux aléas du climat. « J’en avais planté 66 », se souvient cet ancien viticulteur. « C’était en 2021, l’année où il a gelé au mois d’avril. Il a fait – 6°C. Tous mes arbres, autour, ont gelé. Sauf les pistachiers, alors que les bourgeons étaient déjà bien développés. »

Des pistachiers poussent… dans la garrigue catalane

Alertée par le maire de Saint-Paul-de-Fenouillet, la coordinatrice d’Aparm s’est alors lancée dans de vastes recherches, pour en savoir plus sur cette culture si résiliente, qu’il fasse froid ou chaud. « Je me suis rendu compte qu’on avait des pistachiers sauvages, sur le pourtour méditerranéen », confie-t-elle. Notamment dans les Pyrénées-Orientales, où la pistache pousse partout, dans la garrigue. La preuve que ce fruit sec n’a aucun mal, avec le climat catalan.

L’association n’a pas tardé à proclamer la bonne nouvelle, auprès des agriculteurs du coin. Près de deux ans plus tard, une douzaine ont craqué pour la pistache. C’est le cas de Marguerite Bonzoms, une viticultrice et arboricultrice installée à Calce, au cœur de la vallée de l’Agly. Avec le soutien d’Aparm, dont elle est la vice-présidente, elle a planté au mois de janvier 50 ares de pistachiers, sur son domaine.

Car Marguerite Bonzoms constate, dépitée, à quel point la sécheresse bousille à petit feu ses cultures. « Les vignes, on ne sait même pas si on va parvenir à récolter quelque chose, confie l’agricultrice catalane. Les serments font 20 centimètres, certaines souches meurent… C’est une catastrophe. Cette année, j’ai eu 70 % de pertes », sur sa production viticole. « La pluie, on a l’impression qu’elle nous évite. A tel point que j’ai enlevé l’application Météo, sur mon téléphone ! »

Des pistaches oui, mais pas pour l'apéritif

Alors les pistaches, c’est un espoir, pour les générations futures. Car ses pistachiers, Marguerite Bonzoms n’a quasiment pas besoin de les arroser, et n’a prévu aucune irrigation pour ces nouvelles plantations.

« Je ne vois pas pourquoi des pistachiers pousseraient en Syrie ou en Iran sans irrigation, et pas chez nous », détaille-t-il. Lorsqu’elle les a plantés, l’agricultrice a mis « 15 litres à chaque arbre », puis à nouveau quinze jours après. Et s’il ne pleut pas, « on arrosera, une fois de plus ». Et c’est tout. Ensuite, les faibles pluies qui tombent sur les Pyrénées-Orientales devraient leur suffire. Sans une goutte d’eau supplémentaire.

Mais il y a peu de chance que les pistaches produites sans irrigation soient dévorées à l’apéritif. Car c’est l’irrigation qui permet à la pistache de grossir davantage que la coque, et de s’ouvrir, pour lui donner la forme de celles que l’on picore, à l’heure du jaune. Ici, sans un arrosage abondant, la pistache sera toujours de qualité, mais va rester dans sa coque, sera plutôt destinée à la pâtisserie et à la gastronomie. « Car pour l’ouvrir, il faut la casser, comme une amande. Si à l’apéritif, s’il vous faut un casse-noisettes ou un marteau, ce n’est pas très fun ! »

Une culture testée en Provence depuis 2018

La pistache, ce n’est cependant pas tout à fait nouveau en France. En 2018, dans le Vaucluse, l’association Pistache en Provence avait relancé cette culture, disparue il y a un siècle. Mais dans le Sud-Est, si certains agriculteurs ont choisi, comme leurs camarades catalans, de pas irriguer leurs pistachiers, d’autres, en revanche, les arrosent régulièrement.

« Ceux qui peuvent et qui veulent irriguer leurs pistachiers le font, et ceux qui ne peuvent pas ou qui ne veulent pas ne le font pas, les deux modèles coexistent », indique Benoit Dufaÿ, coordinateur technique du syndicat France Pistache, créé dans le sillon de l’association Pistache en Provence, qui a relancé cette culture il y a six ans.

Mais ceux qui irriguent leurs pistachiers le font « dans des limites raisonnables. On s’est fixé une barrière aux alentours de 1.000 m3/hectare, ce qui correspond à peu près à ce qui est pratiqué dans la viticulture. Mais ce sera toujours une irrigation bien moins importante que les autres cultures. » Ces plantations, en Provence, sont toujours étudiées de très près, pour tenter de définir quel est le modèle le plus productif, le plus rentable économiquement, ou le plus adapté au climat. Mais une chose est sûre : dans le Midi, la pistache est la culture du futur.
https://www.20minutes.fr/planete/secher ... riculteurs

Re: L'industrie agricole française.

par energy_isere » 03 mars 2024, 14:47

Pyrénées-Orientales : Résistante à la sécheresse, la pistache est le nouvel eldorado des agriculteurs
La culture de ce fruit sec, star de l’apéritif, séduit de plus en plus de producteurs, confrontés à des aléas climatiques de plus en plus contraignants

Nicolas Bonzom Publié le 03/03/2024 20minutes.fr

Et si la culture du futur, c’était la pistache ? Dans les Pyrénées-Orientales, une douzaine d’agriculteurs ont parié sur ce fruit sec, qui n’a presque pas besoin d’eau pour se développer. Une aubaine, dans ce département en proie à une sécheresse historique : en 2023, il n’est tombé que 252 millimètres de précipitations, deux fois moins que d’ordinaire. L’année dernière, dans la vallée de l’Agly, le climat était si aride, que des arboriculteurs ont vu leur verger mourir.

Dans ce département qui paie un lourd tribut au changement climatique, la pistache pourrait-elle un nouvel eldorado ? C’est le défi que s’est lancé Avenir Productions agricoles résilientes méditerranéennes (Aparm). Cette association, composée de producteurs, de propriétaires et de collectivités locales, tente de dénicher des cultures résilientes, et moins gourmandes en eau. Mais aussi capables de pousser dans des friches, abandonnées par les agriculteurs, et en proie à des incendies.

Les pistachiers, résistants qu’il fasse chaud… ou froid
En 2021, quand cette structure a misé sur la pistache, ce n’était pas tant la sécheresse qui inquiétait les paysans, mais les épisodes de gel tardif. Et ça encore, la star de l’apéritif s’en balance. « Certaines variétés de pistachiers ont une floraison un peu tardive », confie Myriam Levalois-Bazer, experte agricole et coordinatrice de l’association. Ils fleurissent, en effet, « fin avril, début mai », quand les épisodes de grand froid qui ravagent les cultures sévissent plutôt au milieu du mois d’avril.


C’est un élu du coin, Jacques Bayona (MoDem), maire de Saint-Paul-de-Fenouillet, qui a remarqué que les pistachiers étaient particulièrement résistants aux aléas du climat. « J’en avais planté 66 », se souvient cet ancien viticulteur. « C’était en 2021, l’année où il a gelé au mois d’avril. Il a fait – 6°C. Tous mes arbres, autour, ont gelé. Sauf les pistachiers, alors que les bourgeons étaient déjà bien développés. »

Des pistachiers poussent… dans la garrigue catalane

Alertée par le maire de Saint-Paul-de-Fenouillet, la coordinatrice d’Aparm s’est alors lancée dans de vastes recherches, pour en savoir plus sur cette culture si résiliente, qu’il fasse froid ou chaud. « Je me suis rendu compte qu’on avait des pistachiers sauvages, sur le pourtour méditerranéen », confie-t-elle. Notamment dans les Pyrénées-Orientales, où la pistache pousse partout, dans la garrigue. La preuve que ce fruit sec n’a aucun mal, avec le climat catalan.

L’association n’a pas tardé à proclamer la bonne nouvelle, auprès des agriculteurs du coin. Près de deux ans plus tard, une douzaine ont craqué pour la pistache. C’est le cas de Marguerite Bonzoms, une viticultrice et arboricultrice installée à Calce, au cœur de la vallée de l’Agly. Avec le soutien d’Aparm, dont elle est la vice-présidente, elle a planté au mois de janvier 50 ares de pistachiers, sur son domaine.

Car Marguerite Bonzoms constate, dépitée, à quel point la sécheresse bousille à petit feu ses cultures. « Les vignes, on ne sait même pas si on va parvenir à récolter quelque chose, confie l’agricultrice catalane. Les serments font 20 centimètres, certaines souches meurent… C’est une catastrophe. Cette année, j’ai eu 70 % de pertes », sur sa production viticole. « La pluie, on a l’impression qu’elle nous évite. A tel point que j’ai enlevé l’application Météo, sur mon téléphone ! »

Des pistaches oui, mais pas pour l'apéritif

Alors les pistaches, c’est un espoir, pour les générations futures. Car ses pistachiers, Marguerite Bonzoms n’a quasiment pas besoin de les arroser, et n’a prévu aucune irrigation pour ces nouvelles plantations.

« Je ne vois pas pourquoi des pistachiers pousseraient en Syrie ou en Iran sans irrigation, et pas chez nous », détaille-t-il. Lorsqu’elle les a plantés, l’agricultrice a mis « 15 litres à chaque arbre », puis à nouveau quinze jours après. Et s’il ne pleut pas, « on arrosera, une fois de plus ». Et c’est tout. Ensuite, les faibles pluies qui tombent sur les Pyrénées-Orientales devraient leur suffire. Sans une goutte d’eau supplémentaire.

Mais il y a peu de chance que les pistaches produites sans irrigation soient dévorées à l’apéritif. Car c’est l’irrigation qui permet à la pistache de grossir davantage que la coque, et de s’ouvrir, pour lui donner la forme de celles que l’on picore, à l’heure du jaune. Ici, sans un arrosage abondant, la pistache sera toujours de qualité, mais va rester dans sa coque, sera plutôt destinée à la pâtisserie et à la gastronomie. « Car pour l’ouvrir, il faut la casser, comme une amande. Si à l’apéritif, s’il vous faut un casse-noisettes ou un marteau, ce n’est pas très fun ! »

Une culture testée en Provence depuis 2018

La pistache, ce n’est cependant pas tout à fait nouveau en France. En 2018, dans le Vaucluse, l’association Pistache en Provence avait relancé cette culture, disparue il y a un siècle. Mais dans le Sud-Est, si certains agriculteurs ont choisi, comme leurs camarades catalans, de pas irriguer leurs pistachiers, d’autres, en revanche, les arrosent régulièrement.

« Ceux qui peuvent et qui veulent irriguer leurs pistachiers le font, et ceux qui ne peuvent pas ou qui ne veulent pas ne le font pas, les deux modèles coexistent », indique Benoit Dufaÿ, coordinateur technique du syndicat France Pistache, créé dans le sillon de l’association Pistache en Provence, qui a relancé cette culture il y a six ans.

Mais ceux qui irriguent leurs pistachiers le font « dans des limites raisonnables. On s’est fixé une barrière aux alentours de 1.000 m3/hectare, ce qui correspond à peu près à ce qui est pratiqué dans la viticulture. Mais ce sera toujours une irrigation bien moins importante que les autres cultures. » Ces plantations, en Provence, sont toujours étudiées de très près, pour tenter de définir quel est le modèle le plus productif, le plus rentable économiquement, ou le plus adapté au climat. Mais une chose est sûre : dans le Midi, la pistache est la culture du futur.
https://www.20minutes.fr/planete/secher ... riculteurs

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