par GillesH38 » 23 nov. 2008, 08:31
Je ne crois pas qu'il y aie un fil qui soit consacré explicitement à une question qui me parait pourtant centrale : en quoi la crise financière actuelle est-elle liée à la tension sur l'approvisionnement pétrolier de ces dernières années? cette question a été débattue au cours de différents autres fils mais sauf erreur pas fait l'objet d'un fil propre (si je me trompe, y a qu'a fusionner....). On pourrait signaler ici les articles qui traitent explicitement de ce point, et les discuter.
En gros, je distingue deux types de positions :
position A : il y a bien eu un petit probleme d'approvisionnement , mais pas encore de pic, donc rien de grave. Le prix a été du essentiellement à la spéculation. Mais à coté, les banques ont fait n'importe quoi, ce qui a fini par provoquer une grosse crise financière. Qui a donc diminué la demande et donc "par hasard" rendu la consommation a nouveau compatible avec la production , et fait chuter le prix du baril. Ca pourrait meme avoir causé un pic anticipé, mais presque de manière accidentelle. Sauf erreur, c'est un peu ce que defend(ent?) (les?) Aerobar(s?).
position B : le pic conventionnel est passé depuis 2005, et a causé une augmentation énorme du coût marginal pour produire un baril supplémentaire , puisqu'on doit en plus lutter contre la dépletion du pétrole bon marché. Un certain nombre de mécanismes financiers avaient été mis en place pour masquer le ralentissement de l'économie "réelle" (en particulier la stagnation du pouvoir d'achat des particuliers) par des opérations financières plus ou moins virtuelles, mais le système n'etait pas viable en l'absence de croissance réelle. La flambée du baril, bien due essentiellement aux fondamentaux (la spéculation ne faisant que s'en emparer et l'amplifier) a donné le coup de grace au système qui s'est brutalement écroulé, en redégonflant la demande (là on est tous d'accord). Mais globalement; macroéconomiquement, ce sont bien les limites des ressources qui ont conduit à la situation actuelle, qui n'aurait pas eu cette gravité sans elles.
Je pense plutot vers l'explication B, mais bon on peut en discuter. Je signale juste une contribution de Gail l'actuaire
sur TOD en ce sens, qui argumente également que les modèles classiques de croissance économique ne prennent jamais en compte l'effet de l'augmentation du coût des ressources physiques : ils raisonnent comme si la ressource etait toujours disponible et que seule la productivité et les mécanismes financiers jouaient (c'est l'essence meme du terraplatisme...). Il argumente bien que la crise est en fait le mécanisme qui assure la diminution de la demande nécessaire en cas de restriction des ressources, meme si ça parait caché par la complexité des circuits financiers qui "masquent" l'origine réelle de cette crise.
Je ne crois pas qu'il y aie un fil qui soit consacré explicitement à une question qui me parait pourtant centrale : en quoi la crise financière actuelle est-elle liée à la tension sur l'approvisionnement pétrolier de ces dernières années? cette question a été débattue au cours de différents autres fils mais sauf erreur pas fait l'objet d'un fil propre (si je me trompe, y a qu'a fusionner....). On pourrait signaler ici les articles qui traitent explicitement de ce point, et les discuter.
En gros, je distingue deux types de positions :
position A : il y a bien eu un petit probleme d'approvisionnement , mais pas encore de pic, donc rien de grave. Le prix a été du essentiellement à la spéculation. Mais à coté, les banques ont fait n'importe quoi, ce qui a fini par provoquer une grosse crise financière. Qui a donc diminué la demande et donc "par hasard" rendu la consommation a nouveau compatible avec la production , et fait chuter le prix du baril. Ca pourrait meme avoir causé un pic anticipé, mais presque de manière accidentelle. Sauf erreur, c'est un peu ce que defend(ent?) (les?) Aerobar(s?).
position B : le pic conventionnel est passé depuis 2005, et a causé une augmentation énorme du coût marginal pour produire un baril supplémentaire , puisqu'on doit en plus lutter contre la dépletion du pétrole bon marché. Un certain nombre de mécanismes financiers avaient été mis en place pour masquer le ralentissement de l'économie "réelle" (en particulier la stagnation du pouvoir d'achat des particuliers) par des opérations financières plus ou moins virtuelles, mais le système n'etait pas viable en l'absence de croissance réelle. La flambée du baril, bien due essentiellement aux fondamentaux (la spéculation ne faisant que s'en emparer et l'amplifier) a donné le coup de grace au système qui s'est brutalement écroulé, en redégonflant la demande (là on est tous d'accord). Mais globalement; macroéconomiquement, ce sont bien les limites des ressources qui ont conduit à la situation actuelle, qui n'aurait pas eu cette gravité sans elles.
Je pense plutot vers l'explication B, mais bon on peut en discuter. Je signale juste une contribution de Gail l'actuaire [url=http://www.theoildrum.com/node/4770#more]sur TOD[/url] en ce sens, qui argumente également que les modèles classiques de croissance économique ne prennent jamais en compte l'effet de l'augmentation du coût des ressources physiques : ils raisonnent comme si la ressource etait toujours disponible et que seule la productivité et les mécanismes financiers jouaient (c'est l'essence meme du terraplatisme...). Il argumente bien que la crise est en fait le mécanisme qui assure la diminution de la demande nécessaire en cas de restriction des ressources, meme si ça parait caché par la complexité des circuits financiers qui "masquent" l'origine réelle de cette crise.