par Alter Egaux » 29 sept. 2006, 16:02
Cassandre a écrit :C'est ce que pensent beaucoup de gens : plus tu te fais chier au boulot, plus tu deviens taigneux quand il s'agit de ceux qui touchent du blé sans apparemment rien faire… comme si traîner ses guêtres de l'Anpe à l'Assedic, de référent RMI au Conseil Général, de la CAF à la Mairie, c'est le kif intégral… comme si le RMI c'était acquis sans tracas aucun !
Y'a une paperasse dingue pour ces s******ies, et avec un peu de chance, des litiges, des dossiers pas mis à jour, des heures d'attente dans des bureaux où les gens qui te reçoivent te regardent comme un cas social, avec un genre de charité dégueulasse au fond de l'œil, et te prennent de haut si t'as le malheur de râler qu'on te fait perdre ton temps, car c'est bien connu, t'as que ça à f… !
Dans déc, le rmi devrait être revalorisé, vu ce que tu décris : trouver du travail est un boulot en soi à temps plein (5 millions de chômeurs, 7 millions de travail pauvres). C’est dans combien de jour, le jour de votre révolution, que je me pointe en solidarité ?
Plus sérieusement, l'émission que j’ai donné juste plus haut parle justement de ce sujet : les rmistes qui ne cherchent pas à sens sortir sont une infime minorité (peut être quelques milliers), mais les idées reçues ont la vie longue, avec plusieurs objectifs :
1- Culpabiliser les chômeurs évite qu’ils se révoltent ou qu’ils manifestent (ce ferait désordre dans la rue, quelques millions tous les jours avec une durée illimitée, ben oui, ils n’ont pas de boulot et n’ont pas besoin de déclarer leurs jours de grève),
2- Faire croire aux salariés que c’est des gens qui dépendent de leur impôt (pratique pour baisser les impôts),
3- C’est un bouc émissaire facile : ils n’ont jamais le droit à la parole, votent très peu, n’ont pratiquement pas de syndicat (hors CGT chômeur à ma connaissance),…
4- Les chômeurs n’ont pas de représentant institutionnalisé (taper dessus via les médias ne fait prendre aucun risque : aucune contre offensive médiatique),...
5- etc...
Bref, les chômeurs, même s’ils sont en très grand nombre, n’ont aucun pouvoir. On peut tranquillement dire les pires choses sur eux, sans pour cela avoir un retour de bâtons, même électorale (quoique pour le 29 mai j’en ai vu beaucoup aller voter : j’étais accesseur, d'ou peut être le résultat).
Tout ceci participe à une marginalisation physique et psychologique des chômeurs, instrumentalisé par les médias et les politiques.
On les comprends lorsque l’on sait que Pompidou avait dit : «
si on dépasse 500 000 chômeurs, c’est la révolution ».
Je ne dirais pas qu’il s’est trompé, juste que l’Etat a acquis une maîtrise totale de la population, et en premier lieu une maîtrise des chômeurs.
En quoi ?
Les chômeurs et les précaires mettent une pression épouvantable sur les salariés, qui sauf exception sectorielle, ne la ramène pas.
[quote="Cassandre"]C'est ce que pensent beaucoup de gens : plus tu te fais chier au boulot, plus tu deviens taigneux quand il s'agit de ceux qui touchent du blé sans apparemment rien faire… comme si traîner ses guêtres de l'Anpe à l'Assedic, de référent RMI au Conseil Général, de la CAF à la Mairie, c'est le kif intégral… comme si le RMI c'était acquis sans tracas aucun !
Y'a une paperasse dingue pour ces s******ies, et avec un peu de chance, des litiges, des dossiers pas mis à jour, des heures d'attente dans des bureaux où les gens qui te reçoivent te regardent comme un cas social, avec un genre de charité dégueulasse au fond de l'œil, et te prennent de haut si t'as le malheur de râler qu'on te fait perdre ton temps, car c'est bien connu, t'as que ça à f… ![/quote]
Dans déc, le rmi devrait être revalorisé, vu ce que tu décris : trouver du travail est un boulot en soi à temps plein (5 millions de chômeurs, 7 millions de travail pauvres). C’est dans combien de jour, le jour de votre révolution, que je me pointe en solidarité ?
Plus sérieusement, l'émission que j’ai donné juste plus haut parle justement de ce sujet : les rmistes qui ne cherchent pas à sens sortir sont une infime minorité (peut être quelques milliers), mais les idées reçues ont la vie longue, avec plusieurs objectifs :
1- Culpabiliser les chômeurs évite qu’ils se révoltent ou qu’ils manifestent (ce ferait désordre dans la rue, quelques millions tous les jours avec une durée illimitée, ben oui, ils n’ont pas de boulot et n’ont pas besoin de déclarer leurs jours de grève),
2- Faire croire aux salariés que c’est des gens qui dépendent de leur impôt (pratique pour baisser les impôts),
3- C’est un bouc émissaire facile : ils n’ont jamais le droit à la parole, votent très peu, n’ont pratiquement pas de syndicat (hors CGT chômeur à ma connaissance),…
4- Les chômeurs n’ont pas de représentant institutionnalisé (taper dessus via les médias ne fait prendre aucun risque : aucune contre offensive médiatique),...
5- etc...
Bref, les chômeurs, même s’ils sont en très grand nombre, n’ont aucun pouvoir. On peut tranquillement dire les pires choses sur eux, sans pour cela avoir un retour de bâtons, même électorale (quoique pour le 29 mai j’en ai vu beaucoup aller voter : j’étais accesseur, d'ou peut être le résultat).
[b]Tout ceci participe à une marginalisation physique et psychologique des chômeurs, instrumentalisé par les médias et les politiques.[/b]
On les comprends lorsque l’on sait que Pompidou avait dit : « [b]si on dépasse 500 000 chômeurs, c’est la révolution [/b]».
Je ne dirais pas qu’il s’est trompé, juste que l’Etat a acquis une maîtrise totale de la population, et en premier lieu une maîtrise des chômeurs.
En quoi ?
Les chômeurs et les précaires mettent une pression épouvantable sur les salariés, qui sauf exception sectorielle, ne la ramène pas.