par genevrier » 20 déc. 2009, 09:13
Pourtant la position de Kercoz tient à peu prés la route: oui il y avait plus de convivialité "naturelle"(par opposition à la journée des voisins) jusqu'aux années soixante.
C'est en tous cas ce que j'ai cru pendant longtemps, il faut dire que je suis tombé dedans tout petit, natif d'un petit village à 90 % de petits agriculteurs.
Les gens se connaissaient tous, ils se parlaient tous les jours, pas de vol (on pouvait laisser sa mob n'importe où, elle y était toujours le soir) pas de violence, du vin mais pas ou peu d'alcoolisme, etc...
Bien sur il votaient tous (presque) à droite.
Mais au fil des ans, je me suis aperçu que c'était plus compliqué que ça, sans sêtre cynique pour autant.
- Derrière la bonhommie de façade se cache une rigidité morale extrème, avec tout un tas de codes non écrits, mais respectés par tous, pèle-mèle:
- Une hierarchie non institutionelle, mais stricte basée essentiellement sur la richesse, les hectares en gros. Et si à la messe, ou à la fête du village tout le monde semble être ensemble, la frontière est pourtant toujours présente, invisible mais solide.On se cotoie sans se mélanger.
- Le pouvoirs des curés: mêmes les rares communistes se mariaient à l'église et faisaient bénir leurs enfants. Les moeurs étaient strictes: dans les années 70, donc pas trés vieux, j'ai vu une jeune fille enceinte sans être mariée, se faire tout simplement chasser de la maison par ses parents rouges de honte ( pas honteux de chasser leur fille, mais qu'elle ait couché sans être mariée!) et un jeune homme, en classe terminale d'un lycée public, se faire convoquer par le directeur car il avait mis une jeune fille enceinte.
- Les gens se parlaient régulièrement mais ils étaient quasiment tous fachés entre-eux.
-Les gens étaient tous fachés entre-eux, mais ils se parlaient régulièrement
(choisissez la phrase qui vous convient le mieux)
"le quand dira-t-on"
Les fenêtres qui nous guettent.
La valeur du travail. Honte à celui qui ne travaillait pas, ou mal.
Pas de 35 h, plutôt six jours pleins par semaine. Pas de congés bien sur. Une retraite tardive et menue.
Un grand respect pour les employés de la SNCF, car "ils ont une bonne retraite, eux". D'ailleurs le rève de tout paysan est de voir ses enfants fonctionnaire.
Dans les années 60 a commencé l'exode rural, bien sur ils étaient attirés pas les HLM (avec chauffage central mon gars!) et le poulet aux hormones comme dans la chanson de Ferrat, mais je suis persuadé qu'il y avait autre chose, non dite en général, car on veut pas faire de la peine à ses parents, mais il y avait aussi, pour beaucoup d'entre eux, la volonté de fuir cette athmosphère pesante des villages, la messe du dimanche, la voisine-commère d'en face, l'esprit boutiquier des hectares etc ...
Aillleurs il y avait un salaire qui tombait tous les mois, mais aussi Elvis presley, les boites de nuit, la fête, la consommation, pas de curé, et pouvoir rien faire tout une journée sans entendre les sarcasmes de la voisine.
Voila en gros mon point de vue, Kercoz.
Je suis peut-être pas trés doué pour l'exprimer, car il faut naviguer entre une réalité que vous évoquez (plus de convivialité formelle) et pour laquelle j'ai un peu de nostalgie et une face plus sombre, moins agréable.
Pourtant la position de Kercoz tient à peu prés la route: oui il y avait plus de convivialité "naturelle"(par opposition à la journée des voisins) jusqu'aux années soixante.
C'est en tous cas ce que j'ai cru pendant longtemps, il faut dire que je suis tombé dedans tout petit, natif d'un petit village à 90 % de petits agriculteurs.
Les gens se connaissaient tous, ils se parlaient tous les jours, pas de vol (on pouvait laisser sa mob n'importe où, elle y était toujours le soir) pas de violence, du vin mais pas ou peu d'alcoolisme, etc...
Bien sur il votaient tous (presque) à droite.
Mais au fil des ans, je me suis aperçu que c'était plus compliqué que ça, sans sêtre cynique pour autant.
- Derrière la bonhommie de façade se cache une rigidité morale extrème, avec tout un tas de codes non écrits, mais respectés par tous, pèle-mèle:
- Une hierarchie non institutionelle, mais stricte basée essentiellement sur la richesse, les hectares en gros. Et si à la messe, ou à la fête du village tout le monde semble être ensemble, la frontière est pourtant toujours présente, invisible mais solide.On se cotoie sans se mélanger.
- Le pouvoirs des curés: mêmes les rares communistes se mariaient à l'église et faisaient bénir leurs enfants. Les moeurs étaient strictes: dans les années 70, donc pas trés vieux, j'ai vu une jeune fille enceinte sans être mariée, se faire tout simplement chasser de la maison par ses parents rouges de honte ( pas honteux de chasser leur fille, mais qu'elle ait couché sans être mariée!) et un jeune homme, en classe terminale d'un lycée public, se faire convoquer par le directeur car il avait mis une jeune fille enceinte.
- Les gens se parlaient régulièrement mais ils étaient quasiment tous fachés entre-eux.
-Les gens étaient tous fachés entre-eux, mais ils se parlaient régulièrement
(choisissez la phrase qui vous convient le mieux)
"le quand dira-t-on"
Les fenêtres qui nous guettent.
La valeur du travail. Honte à celui qui ne travaillait pas, ou mal.
Pas de 35 h, plutôt six jours pleins par semaine. Pas de congés bien sur. Une retraite tardive et menue.
Un grand respect pour les employés de la SNCF, car "ils ont une bonne retraite, eux". D'ailleurs le rève de tout paysan est de voir ses enfants fonctionnaire.
Dans les années 60 a commencé l'exode rural, bien sur ils étaient attirés pas les HLM (avec chauffage central mon gars!) et le poulet aux hormones comme dans la chanson de Ferrat, mais je suis persuadé qu'il y avait autre chose, non dite en général, car on veut pas faire de la peine à ses parents, mais il y avait aussi, pour beaucoup d'entre eux, la volonté de fuir cette athmosphère pesante des villages, la messe du dimanche, la voisine-commère d'en face, l'esprit boutiquier des hectares etc ...
Aillleurs il y avait un salaire qui tombait tous les mois, mais aussi Elvis presley, les boites de nuit, la fête, la consommation, pas de curé, et pouvoir rien faire tout une journée sans entendre les sarcasmes de la voisine.
Voila en gros mon point de vue, Kercoz.
Je suis peut-être pas trés doué pour l'exprimer, car il faut naviguer entre une réalité que vous évoquez (plus de convivialité formelle) et pour laquelle j'ai un peu de nostalgie et une face plus sombre, moins agréable.