En France, les hydroliennes dans les starting-blocks
Les industriels français se disent « prêts » : après avoir regagné le soutien de l’État, le secteur de l’hydrolien compte faire descendre bientôt dans les fonds maritimes de Normandie le parc hydrolien le plus puissant d’Europe, destiné à tirer de l’électricité des courants marins.
Le marin avec AFP. le 10/07/2024
Le projet Flowatt prévoit l'installation de sept hydroliennes dans le raz Blanchart. | FLOWATT
Alors que les besoins électriques vont aller croissant, la France a acté l’an dernier le retour de son appui à cette énergie, réduit après une faillite dans le secteur en 2018. Il faut repartir sur la bataille de l’hydrolien , avait lancé Emmanuel Macron en novembre à Nantes, en évoquant le parc Flowatt au large du Cotentin, en Normandie, doté d’une aide de 65 millions d’euros dans le cadre du plan France 2030.
Ce projet-pilote, composé de sept hydroliennes pour une capacité de 17,5 mégawatts (MW) – de quoi alimenter 20 000 personnes en électricité – a reçu fin 2023 son autorisation préfectorale et n’a fait l’objet d’aucun recours en justice. Il ouvre la voie à de futurs sites commerciaux bien plus importants, espère la filière.
À terme, nous visons un parc commercial de 250 MW , puis 500 MW supplémentaires avant 2030, soit au moins autant qu’un parc éolien en mer, explique Guillaume Gréau, directeur des opérations du groupe cherbourgeois Hydroquest, qui porte le projet Flowatt avec le producteur d’énergies renouvelables Qair.
Premières turbines en 2025
Posé sur le sol marin par 35 mètres de fond, le site tirera son énergie du très puissant courant du raz Blanchard, au large de La Hague. Après deux ans de test en démonstrateur à Paimpol-Bréhat, en Bretagne, Hydroquest est prêt à lancer le chantier des premières turbines en 2025 : sept structures d’acier tripodes hautes de 21 mètres et lestées de fonte, aux pales en matériau composite, bien plus courtes et plus lentes que des éoliennes.
L’hydrolien est bien accepté car les machines sont sous l’eau , fait valoir Guillaume Gréau. Seule émerge une sous-station électrique, plateforme reliant les engins pour acheminer le courant à terre. Il souligne aussi la prédictibilité de cette énergie basée sur les marées, donc la Lune, et un peu la gravitation terrestre . Et le courant ne fait une pause qu’à chaque cycle de six heures, ajoute-t-il.
Concorde politique
Au plan mondial, le secteur évoque un gisement de 100 gigawatts (GW), autant que 60 centrales à charbon. En potentiel, la France est considérée comme le 2e pays européen, après le Royaume-Uni, avec 5 GW.
Plusieurs projets, plus ou moins avancés, y sont en cours : dans le raz Blanchard, à la pointe du Cotentin, où un autre projet-pilote, NH1 de Normandie hydroliennes, annonce 12 MW, mais aussi en Bretagne, dans le passage du Fromveur, près d’Ouessant. Fin juin, la région a présenté une étude montrant un gisement dans le raz de Sein ou encore, moins puissant cependant, au large de Bréhat.
Alors que les besoins électriques vont aller croissant, la France a acté l’an dernier le retour de son appui à cette énergie, réduit après une faillite dans le secteur en 2018. Il faut repartir sur la bataille de l’hydrolien , avait lancé Emmanuel Macron en novembre à Nantes, en évoquant le parc Flowatt au large du Cotentin, en Normandie, doté d’une aide de 65 millions d’euros dans le cadre du plan France 2030.
Ce projet-pilote, composé de sept hydroliennes pour une capacité de 17,5 mégawatts (MW) – de quoi alimenter 20 000 personnes en électricité – a reçu fin 2023 son autorisation préfectorale et n’a fait l’objet d’aucun recours en justice. Il ouvre la voie à de futurs sites commerciaux bien plus importants, espère la filière.
À terme, nous visons un parc commercial de 250 MW , puis 500 MW supplémentaires avant 2030, soit au moins autant qu’un parc éolien en mer, explique Guillaume Gréau, directeur des opérations du groupe cherbourgeois Hydroquest, qui porte le projet Flowatt avec le producteur d’énergies renouvelables Qair.
Premières turbines en 2025
Posé sur le sol marin par 35 mètres de fond, le site tirera son énergie du très puissant courant du raz Blanchard, au large de La Hague. Après deux ans de test en démonstrateur à Paimpol-Bréhat, en Bretagne, Hydroquest est prêt à lancer le chantier des premières turbines en 2025 : sept structures d’acier tripodes hautes de 21 mètres et lestées de fonte, aux pales en matériau composite, bien plus courtes et plus lentes que des éoliennes.
L’hydrolien est bien accepté car les machines sont sous l’eau , fait valoir Guillaume Gréau. Seule émerge une sous-station électrique, plateforme reliant les engins pour acheminer le courant à terre. Il souligne aussi la prédictibilité de cette énergie basée sur les marées, donc la Lune, et un peu la gravitation terrestre . Et le courant ne fait une pause qu’à chaque cycle de six heures, ajoute-t-il.
Concorde politique
Au plan mondial, le secteur évoque un gisement de 100 gigawatts (GW), autant que 60 centrales à charbon. En potentiel, la France est considérée comme le 2e pays européen, après le Royaume-Uni, avec 5 GW.
Plusieurs projets, plus ou moins avancés, y sont en cours : dans le raz Blanchard, à la pointe du Cotentin, où un autre projet-pilote, NH1 de Normandie hydroliennes, annonce 12 MW, mais aussi en Bretagne, dans le passage du Fromveur, près d’Ouessant. Fin juin, la région a présenté une étude montrant un gisement dans le raz de Sein ou encore, moins puissant cependant, au large de Bréhat.
Selon l’association professionnelle Ocean energy Europe (OEE), une dizaine d’entreprises ont des projets mûrs en Europe, de l’Angleterre et jusqu’aux îles Féroé. Mais la Chine a également un programme et les États-Unis font des appels du pied aux développeurs européens , signale Valentin Dupont, d’OEE, qui regroupe plus de 120 acteurs.
Planification en attente
Le Royaume-Uni a pris de l’avance, avec l’allocation depuis 2021 par l’État de tarifs d’achat de l’électricité de plusieurs projets. En France, on aura besoin de 2 GW de projets attribués d’ici à 2030 pour garantir une compétitivité , estime Marc Lafosse, pour le Syndicat des énergies renouvelables (Ser), selon qui les prix vont baisser. On sera sous 100 euros/MWh au premier gigawatt dans l’eau , voire moins de 80 (l’éolien offshore étant à 45-60), prévoit-il.
Alors les industriels attendent la nouvelle planification énergétique de la France, qui doit fixer un objectif par énergie mais a déjà un an de retard. Et ils espèrent de premiers appels d’offres commerciaux.