[Chiffres] Surveillons les prévisions de l'AIE (Agence OCDE)

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Re: [Chiffres] Surveillons les prévisions de l'AIE (Agence OCDE)

par GillesH38 » il y a 58 minutes

tita a écrit :
Aujourd’hui, 20:31
Ben, si tu prends un prix de pétrole de base pour calculer l'évolution de l'offre et de la demande (donc prix qui ne varie pas), tu arrives forcément à des valeurs d'offre et de demande différentes...

D'après ce que j'ai lu, c'est ce qu'ils font pour la demande. (page 17)
Additionally, expectations of future oil prices are paramount for demand estimates,
with forecasts sensitive to both the absolute price level and intertemporal price
changes. Estimates are based on the ICE Brent forward price curve (rising from
USD 64/bbl in 2026 to USD 67/bbl in 2030).
Pour l'offre, ça semble différent, plus lié aux investissements prévus. Mais ils font des hypothèses sur le prix pour déterminer certaines offres:
The Q1 2025 Dallas Federal Reserve
Energy Survey recently noted that for operators in its region (primarily the Permian
and Eagle Ford), existing wells need an average of USD 41/bbl to cover operating
expenses and USD 65/bbl to profitably drill new wells.
J'ai souligné le fait que dans leur pdf, je voyais des valeurs différentes. Mais après, c'est comme dit Energy_Isere, de toute façon tout le monde s'attend à ce que l'OPEP joue ce rôle de "swing producer", et donc fasse varier sa production pour maintenir un certain prix.

Parce que voilà, le marché du pétrole contient un cartel, ce qui modifie la dynamique de l'offre-demande.

Après, chacun en pense ce qu'il veut au fond de tout ça. Mais c'est pas ce qu'on pense qui va influencer le marché, et de toute façon on sait que ces estimations servent d'indicateurs, pas de boule de cristal du marché. Seuls les chiffres réels comptent.
j'avoue que je ne suis pas sur de comprendre ce qu'ils font là.

Parce que le prix et la demande ne sont pas indépendants, mais justement la relation entre eux est fixée par la condition offre = demande.

Si tu n'imposes pas cette condition, je ne vois pas comment ils peuvent fixer le prix et la demande. Faire l'hypothèse d'un prix pour lequel l'offre n'équilibre pas la demande n'a aucun sens, puisque c'est justement cette condition qui fixe le prix.

Re: [Chiffres] Surveillons les prévisions de l'AIE (Agence OCDE)

par tita » Aujourd’hui, 20:31

Ben, si tu prends un prix de pétrole de base pour calculer l'évolution de l'offre et de la demande (donc prix qui ne varie pas), tu arrives forcément à des valeurs d'offre et de demande différentes...

D'après ce que j'ai lu, c'est ce qu'ils font pour la demande. (page 17)
Additionally, expectations of future oil prices are paramount for demand estimates,
with forecasts sensitive to both the absolute price level and intertemporal price
changes. Estimates are based on the ICE Brent forward price curve (rising from
USD 64/bbl in 2026 to USD 67/bbl in 2030).
Pour l'offre, ça semble différent, plus lié aux investissements prévus. Mais ils font des hypothèses sur le prix pour déterminer certaines offres:
The Q1 2025 Dallas Federal Reserve
Energy Survey recently noted that for operators in its region (primarily the Permian
and Eagle Ford), existing wells need an average of USD 41/bbl to cover operating
expenses and USD 65/bbl to profitably drill new wells.
J'ai souligné le fait que dans leur pdf, je voyais des valeurs différentes. Mais après, c'est comme dit Energy_Isere, de toute façon tout le monde s'attend à ce que l'OPEP joue ce rôle de "swing producer", et donc fasse varier sa production pour maintenir un certain prix.

Parce que voilà, le marché du pétrole contient un cartel, ce qui modifie la dynamique de l'offre-demande.

Après, chacun en pense ce qu'il veut au fond de tout ça. Mais c'est pas ce qu'on pense qui va influencer le marché, et de toute façon on sait que ces estimations servent d'indicateurs, pas de boule de cristal du marché. Seuls les chiffres réels comptent.

Re: [Chiffres] Surveillons les prévisions de l'AIE (Agence OCDE)

par GillesH38 » Aujourd’hui, 19:13

ben oui justement : pour moi, l'offre et la demande dans la théorie sont des courbes en fonction du prix . Ce ne sont pas des nombres, ce sont des fonctions du prix. Ca ne veut donc rien dire que "l"offre est supérieure (ou inférieure) à la demande" dans cette théorie, l'offre est supérieure à la demande au-dessus du prix d'équilibre et inférieure au-dessous. Le prix d'équilibre correspond à l'égalité entre les deux (évidemment c'est la théorie à l'ordre zéro car il y a des ajustements continuels et le point réel tourne autour du point d'équilibre, qui n'est pas toujours réalisé instantanément).

Mais dans le contexte où tu dis
En gros, la demande serait sur un plateau quasiment à partir de 2027... L'offre serait aussi plus élevée que la demande dans leur prévisions.
il me semble évident que "la demande" veut dire la consommation réelle et donc "l'offre" la production réelle. Sinon je ne vois pas quel sens ça a de leur donner une valeur numérique.

Re: [Chiffres] Surveillons les prévisions de l'AIE (Agence OCDE)

par tita » Aujourd’hui, 19:00

GillesH38 a écrit :
Aujourd’hui, 17:53
ah ben je pensais que tu le savais puisque tu affirmais que c'était différent de la production et de la consommation... comment tu sais que c'est différent si tu ne connais pas la définition ?
Non, j'essaie juste de t'expliquer une notion économique de base. Je connais le principe de l'offre et la demande qui sont des notions de marché et ont des variations en fonction du prix. Ce qui fait que ça n'a rien de choquant d'avoir des valeurs différentes vu que c'est le prix qui va les faire se coïncider.

Par contre, la production et la consommation sont des notions physiques, et là tu as forcément une adéquation entre la quantité produite et la quantité consommée (le stockage faisant office de tampon).

J'ai l'impression que c'est assez basique en fait comme notions, les courbes offre-demande sont enseignées au bac je crois... Mais bon, avec l'âge, on oublie des trucs.

Re: [Chiffres] Surveillons les prévisions de l'AIE (Agence OCDE)

par GillesH38 » Aujourd’hui, 17:53

ah ben je pensais que tu le savais puisque tu affirmais que c'était différent de la production et de la consommation... comment tu sais que c'est différent si tu ne connais pas la définition ?

j'ai cherché "offer" dans le rapport de l'AIE, j'ai trouvé quatre occurrences qui n''ont rien à voir avec une définition de l'offre. En revanche la dernière dit
Nevertheless, such optimisation may offer short-term relief to refiners if demand for refinery grade propylene is sufficient to absorb additional output.
dans l'expression " demand for refinery grade propylene is sufficient to absorb additional output." (la demande pour du propylène de qualité raffinage (?) est suffisante pour absorber la production supplémentaire", je comprends que "demand" correspond bien à la consommation réelle, sinon je ne vois pas le sens de la phrase.

Donc sauf élément contraire, je continue à penser que offre = production et demande = consommation (la différence jouant sur la variation en plus ou en moins des stocks , mais s'annulant en moyenne sur le long terme). Mais si tu as trouvé des éléments disant le contraire ailleurs, je suis preneur.

Re: [Chiffres] Surveillons les prévisions de l'AIE (Agence OCDE)

par tita » Aujourd’hui, 17:45

GillesH38 a écrit :
Aujourd’hui, 16:43
tita a écrit :
Aujourd’hui, 16:05
L'offre et la demande ne sont pas équivalents à la production et la consommation.
du coup tu les calcules comment ?
Avec un boulier?

Sinon, ben si ça t'intéresse de savoir, lit leur rapport:

https://iea.blob.core.windows.net/asset ... il2025.pdf

Re: [Chiffres] Surveillons les prévisions de l'AIE (Agence OCDE)

par GillesH38 » Aujourd’hui, 16:43

tita a écrit :
Aujourd’hui, 16:05
L'offre et la demande ne sont pas équivalents à la production et la consommation.
du coup tu les calcules comment ?

Re: [Chiffres] Surveillons les prévisions de l'AIE (Agence OCDE)

par tita » Aujourd’hui, 16:05

L'offre et la demande ne sont pas équivalents à la production et la consommation.

Mais en effet, offre et demande sont liés par le prix. Perso, quand je lis un tel décalage, je traduis ça par "le prix va devoir descendre pour que l'offre et la demande s'ajustent" pour correspondre à la production/consommation. C'est d'ailleurs ce à quoi on s'attend dans une perspective de "peak demand", telle que c'est présenté actuellement.

Mais ça reste de la spéculation, personne n'a de boule de cristal capable de dire avec exactitude l'état de l'offre et de la demande dans les années à venir. Y'a qu'à voir la manière dont les "experts" de l'ASPO se sont plantés. Outre les évènements de type "cygnes noirs" (covid, crise économique) qui peuvent se produire et font chuter la demande, il peut aussi y avoir des surprises sur l'offre.

Re: [Chiffres] Surveillons les prévisions de l'AIE (Agence OCDE)

par GillesH38 » Aujourd’hui, 14:07

energy_isere a écrit :
Aujourd’hui, 09:36
GillesH38 a écrit :
Aujourd’hui, 08:04
....
En gros, la demande serait sur un plateau quasiment à partir de 2027... L'offre serait aussi plus élevée que la demande dans leur prévisions.
qu'est ce qu'on ferait du surplus alors ?
ben il y aura pas de ''surplus''. L' Arabie Saoudite pompera moins (elle le fait déjà) , les pétrolier US du shale oil fracturerons moins car les prix ne seront plus assez haut, les champs ante saliféres du Brésil ralentirons la production etc ......
Rien qui ne soit déjà connu ou réalisé par le passé.
ah ben alors l'offre ne sera pas supérieure à la demande (la capacité de production peut etre, mais ce n'est pas la production).

Re: [Chiffres] Surveillons les prévisions de l'AIE (Agence OCDE)

par energy_isere » Aujourd’hui, 09:36

GillesH38 a écrit :
Aujourd’hui, 08:04
....
En gros, la demande serait sur un plateau quasiment à partir de 2027... L'offre serait aussi plus élevée que la demande dans leur prévisions.
qu'est ce qu'on ferait du surplus alors ?
ben il y aura pas de ''surplus''. L' Arabie Saoudite pompera moins (elle le fait déjà) , les pétrolier US du shale oil fracturerons moins car les prix ne seront plus assez haut, les champs ante saliféres du Brésil ralentirons la production etc ......
Rien qui ne soit déjà connu ou réalisé par le passé.

Re: [Chiffres] Surveillons les prévisions de l'AIE (Agence OCDE)

par GillesH38 » Aujourd’hui, 08:04

tita a écrit :
Aujourd’hui, 07:56
Dans le détail des prédictions de la demande:
2025: 103.8 Mb/j
2026: 104.5 Mb/j
2027: 105.1 Mb/j
2028: 105.4 Mb/j
2029: 105.6 Mb/j
2030: 105-5 Mb/j

En gros, la demande serait sur un plateau quasiment à partir de 2027... L'offre serait aussi plus élevée que la demande dans leur prévisions.
qu'est ce qu'on ferait du surplus alors ?

Re: [Chiffres] Surveillons les prévisions de l'AIE (Agence OCDE)

par tita » Aujourd’hui, 07:56

Dans le détail des prédictions de la demande:
2025: 103.8 Mb/j
2026: 104.5 Mb/j
2027: 105.1 Mb/j
2028: 105.4 Mb/j
2029: 105.6 Mb/j
2030: 105-5 Mb/j

En gros, la demande serait sur un plateau quasiment à partir de 2027... L'offre serait aussi plus élevée que la demande dans leur prévisions. Tout ça se trouve dans leur rapport annuel consultable ici:
https://iea.blob.core.windows.net/asset ... il2025.pdf

Il faudra y revenir d'ici 3 ans pour voir si leurs prévisions tiennent la route.

Re: [Chiffres] Surveillons les prévisions de l'AIE (Agence OCDE)

par energy_isere » Hier, 02:01

AIE : La consommation mondiale de pétrole devrait légèrement baisser en 2030, une première depuis le Covid

AFP •17/06/2025

La consommation mondiale de pétrole devrait connaître "une légère baisse" en 2030, premier signe de déclin de cette énergie fossile responsable du changement climatique depuis 2020, année hors norme du Covid, a indiqué mardi l'Agence internationale de l'énergie (AIE) dans un rapport.

L'agence de l'énergie de l'OCDE estime que la demande mondiale d'or noir atteindra un pic d'ici la fin de la décennie, selon de nouvelles prévisions, dans la ligne de ses précédentes projections de 2023 et 2024.

La consommation pétrolière devrait ainsi légèrement reculer en 2030, à environ 105,5 millions de barils par jour, après avoir atteint un plus haut l'année précédente (105,57 mb/j).

Malgré le climato-scepticisme ambiant et l'appel de Trump à "forer à tout va", "un pic de la demande mondiale de pétrole est toujours à l'horizon", a assuré l'AIE.

Aux Etats-Unis, premier consommateur mondial de pétrole, cette baisse devrait intervenir dès 2026, et en 2028 en Chine, le 2e consommateur.

La demande au Moyen-Orient atteindra également son pic en 2027, avant de décliner l'année suivante. L'Arabie saoudite enregistrera "la plus forte baisse de la demande de pétrole de tous les pays" en termes absolus jusqu'en 2030, car le royaume remplacera le pétrole brut par le gaz et les énergies renouvelables pour produire de l'électricité, selon l'AIE.

Aux yeux de l'agence, ce déclin de la demande mondiale s'explique par une croissance économique atone, les tensions commerciales, l'essor des voitures électriques et l'abandon progressif du pétrole pour produire de l'énergie.

"Avec l'intensification des tensions géopolitiques et l'incertitude croissante" sur le plan économique, les marchés pétroliers font désormais face à des "changements structurels", commente le rapport en soulignant que la dynamique des 15 dernières années portée par la demande chinoise et la production américaine, 1er contributeur à la croissance de l'offre pétrolière hors Opep, commence à "s'estomper".

Si, pour l'heure, "le conflit entre Israël et l'Iran attire l'attention sur les risques immédiats en matière de sécurité énergétique, les nouvelles perspectives à moyen terme de l'AIE prévoient que l'offre mondiale de pétrole augmentera bien plus rapidement que la demande dans les années à venir", affirme le rapport.

Sans surprise, les prévisions de l'AIE sont toujours en décalage avec celles de l'Opep, l'organisation des pays exportateurs de pétrole qui avait évoqué en septembre 2024 la sortie des énergies fossiles comme un "fantasme".

"La demande de pétrole atteint de nouveaux records chaque année", a insisté le secrétaire général de l'Opep lundi Haitham Al-Ghais lors de la conférence Énergie Asie à Kuala Lumpur, en Malaisie, en affirmant que "la théorie" du pic pétrolier "s'est avérée fausse encore et encore".

Lundi, l'Opep a estimé que la demande mondiale de pétrole augmenterait de 1,3 million de barils par jour en 2025 comme en 2026.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... aeaf14e307

Re: [Chiffres] Surveillons les prévisions de l'AIE (Agence OCDE)

par energy_isere » 05 juin 2025, 08:46

Energie: 3.300 milliards d'investissements en 2025, Chine et énergies propres en tête, selon l'AIE

Connaissance des Énergies avec AFP le 05 juin 2025

Les investissements dans l'énergie devraient s'élever à 3.300 milliards de dollars en 2025 en dépit des incertitudes économiques, la Chine consolidant sa place de premier investisseur mondial tandis que les énergies "propres" devraient capter deux fois plus de capitaux que les fossiles, selon un rapport de l'AIE publié jeudi.

"Au milieu des incertitudes géopolitiques et économiques qui obscurcissent les perspectives du monde de l'énergie, nous voyons la sécurité énergétique émerger comme un moteur clé de la croissance des investissements mondiaux cette année", y déclare le directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

"Aujourd'hui, la Chine est de loin le plus grand investisseur énergétique mondial, dépensant deux fois plus pour l'énergie que l'Union européenne - et presque autant que l'UE et les Etats-Unis réunis", ajoute-t-il en rappelant qu'en 2015, elle dépassait à peine les USA en la matière.

Les investissements dans les énergies renouvelables et nucléaire, le stockage et les carburants à faibles émissions mais aussi dans l'efficacité énergétique et l'électrification devraient atteindre un record de 2.200 milliards de dollars, selon l'AIE.

"Les tendances d'investissement actuelles montrent clairement qu'une nouvelle ère de l'électricité approche", souligne l'AIE: les investissements dans ce secteur devraient être environ 50% plus élevés que le montant total consacré au pétrole, au gaz naturel et au charbon.

Il y a dix ans, les investissements dans les fossiles étaient 30% plus élevés que ceux dans la production et les réseaux d'électricité, rappelle-t-elle.

Le pétrole, le gaz naturel et le charbon devraient ainsi représenter 1.100 milliards de dollars, avec une concentration des dépenses dans l'exploration pétrolière et gazière au Moyen-Orient.

L'AIE estime que la baisse des prix du pétrole et de la demande devraient entraîner le premier recul des investissements dans le secteur depuis le Covid en 2020, en raison principalement d'une forte diminution des dépenses dans le pétrole de schiste aux Etats-Unis.

A contrario, les investissements dans de nouvelles installations de gaz naturel liquéfié (GNL) vont fortement croitre. "Entre 2026 et 2028, le marché mondial du GNL devrait connaître sa plus grande croissance de capacité de tous les temps", estime l'AIE.

Selon l'Agence, les investissements dans le solaire devraient atteindre 450 milliards de dollars en 2025 dans le monde, ce qui le place sur la première marche, tandis que ceux fléchés vers l'énergie nucléaire devraient s'élever à environ 75 milliards de dollars, en hausse de 50% au cours des cinq dernières années.

L'AIE s'inquiète toutefois du fait que les investissements dans les réseaux électriques (câbles, pylônes...), actuellement de 400 milliards de dollars par an, "ne parviennent pas à suivre le rythme des dépenses de production et d'électrification", ce qui constitue un "signe inquiétant pour la sécurité électrique".

Il faudrait que les investissements dans les réseaux augmentent pour atteindre la parité avec les dépenses de production d'ici le début des années 2030, mais "cela est freiné par des procédures de permis longues et des chaînes d'approvisionnement tendues pour les transformateurs et les câbles".

Enfin, la forte croissance de la demande d'électricité profite aussi au charbon, principalement en Chine et en Inde. En 2024, la Chine a lancé la construction de près de 100 gigawatts (GW) de nouvelles centrales électriques au charbon, portant les approbations mondiales de centrales au charbon à leur niveau le plus élevé depuis 2015, souligne l'AIE.
https://www.connaissancedesenergies.org ... e-250605-0

Re: [Chiffres] Surveillons les prévisions de l'AIE (Agence OCDE)

par energy_isere » 25 avr. 2025, 01:47

Washington secoue le sommet sur l'énergie en fustigeant les politiques anti-fossiles

AFP •24/04/2025

Les Etats-Unis ont fustigé jeudi les politiques hostiles aux énergies fossiles, les qualifiant de "néfastes et dangereuses", au premier jour du sommet de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) sur la sécurité énergétique, à Londres, s'opposant fermement aux pays qui veulent tourner la page.

"Certains veulent réglementer toutes les formes d'énergie, sauf les soi-disant renouvelables, jusqu'à leur disparition complète, au nom de la neutralité carbone. Nous nous opposons à ces politiques néfastes et dangereuses", a déclaré Tommy Joyce, secrétaire adjoint par intérim à l'Energie pour les affaires internationales.

Une critique à peine voilée de l'administration Trump sur l'AIE, devenue boussole de la transition énergétique: en 2021, cette agence née en 1974 après le premier choc pétrolier avait ulcéré les pétroliers en affirmant qu'il fallait renoncer immédiatement à tout nouveau projet hydrocarbure face au réchauffement climatique.

Les représentants d'une soixantaine de pays et d'une cinquantaine d'entreprises ont planché jeudi sur l'avenir de la sécurité énergétique, au moment où la planète est secouée par les conflits en Ukraine et au Proche-Orient, les droits de douane américains, ainsi que le climato-scepticisme du président Donald Trump.

La Chine, l'Arabie saoudite ou la Russie ne sont pas représentées, tandis que les Etats-Unis n'ont envoyé que des secrétaires d'Etat adjoints par intérim à ce sommet de deux jours co-présidé par le Royaume-Uni.

- "Nous faire chanter" -

La matinée a été marquée par le discours plus modéré qu'à l'accoutumée du directeur exécutif de l'AIE, Fatih Birol, chantre de la transition énergétique, qui a présenté le pétrole et le gaz comme "des éléments clés (du) mix énergétique".

"Ils le resteront dans les années à venir", a-t-il ajouté, sans évoquer les prévisions de son agence, qui annonçait en 2023 un pic de la demande d'énergies fossiles avant 2030.

Il a aussi souligné que l'essor des énergies bas carbone faisait naître "un nouveau défi": l'approvisionnement en métaux critiques indispensable à la transition énergétique, mais qui se trouvent principalement en Chine.

Plus de 40 ans après le premier choc pétrolier, "ces dernières années nous ont montré que la sécurité énergétique ne doit pas être considérée comme acquise", a-t-il poursuivi.

"L'Europe ne doit plus jamais être dans une position où la Russie pense pouvoir nous faire chanter avec de l'énergie", a renchéri le Premier ministre britannique Keir Starmer.

Les robinets de gaz russe se sont progressivement fermés après l'invasion de l'Ukraine en 2022. L'Europe a depuis diversifié ses approvisionnements mais est devenue très dépendante du gaz liquéfié acheminé par bateau de Russie, son deuxième fournisseur après les Etats-Unis.

- "Fantasme" -

Pour l'Europe, l'indépendance passe par les "énergies propres et produites localement", a souligné la présidente de la Commission européenne Ursula van der Leyen qui présentera le 6 mai "une feuille de route, assortie de mesures concrètes visant à mettre fin progressivement" aux importations de carburants fossiles russes.

Face aux menaces persistantes, Fatih Birol a préconisé trois "règles d'or": la "diversification" des sources d'énergie, la "prévisibilité" des politiques et la "coopération" entre Etats.

Les investissements dans l'énergie sont le plus souvent gigantesques et pensés à long terme. Or, "si les politiques ne sont pas prévisibles", elles créent "de l'incertitude" et donc "un problème majeur pour les investisseurs", a-t-il souligné.

Fatih Birol et le ministère britannique de l'Energie Ed Miliband ont aussi appelé à jouer la carte du "multilatéralisme", au moment où Donald Trump entend se retirer des Etats-Unis de l'Accord de Paris et de plusieurs instances de l'ONU.

De manière inattendue, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait salué mercredi la tenue du sommet, jugeant "positif de voir l'AIE se recentrer sur la sécurité énergétique", son "objectif fondamental".

Car le cartel, qui avait qualifié la sortie des énergies fossiles de "fantasme", reproche à cette agence de l'OCDE, qui réunit les pays développés, de promouvoir des scénarios de neutralité carbone "irréalistes".
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... a64e84c5d6

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