par Theothrace » 07 déc. 2009, 19:16
Copenhague: Ryad tente d'affaiblir les négociations avec le "Climategate"
COPENHAGUE - L'Arabie saoudite, premier exportateur de pétrole, a tenté lundi d'ébranler les négociations sur le climat à l'ouverture du sommet de Copenhague, réclamant une enquête internationale sur le "Climategate", scandale concernant des climatologues accusés de manipuler les données.
Alors que les délégués de 193 pays sont désormais réunis jusqu'au 18 décembre pour négocier un accord ambitieux afin de limiter le réchauffement, le délégué saoudien Mohammed al-Sabban a jugé que "la confiance avait été sérieusement affectée" par cette affaire, réclamant "une enquête internationale et indépendante".
"Surtout, a-t-il insisté en assemblée plénière, que nous sommes face à la conclusion d'un accord qui touchera toutes les économies du monde et leur imposera des sacrifices".
Ces scientifiques, associés aux travaux du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), se sont ainsi trouvés suspects d'avoir masqué des données contredisant le réchauffement planétaire, alors qu'ils sont mandatés par l'ONU pour éclairer les décisions des politiques en matière de lutte contre les dérèglements du climat.
Visé, le président du GIEC Rajendra Pachauri a dénoncé lundi durant la cérémonie d'ouverture une "tentative de discréditer" ses scientifiques. Tout en espérant, devant l'AFP, "que les gens bien informés savent que le 4è rapport du GIEC (publié en 2007) est complètement objectif et solide dans ses affirmations".
Ce rapport prévoit une hausse des températures pouvant aller jusqu'à +6,1°C en 2100.
Pour le climatologue belge Jean-Pascal van Ypersele, vice-président du GIEC et professeur à l'Université catholique de Louvain, en Belgique, la réaction saoudienne n'est "pas une surprise".
"Chacun ici anticipait que l'Arabie saoudite et les pays pétroliers se serviraient de cet argument. Les stratégies des milieux pétroliers sont inépuisables, mais j'ai du mal à imaginer que ça revienne dans la négociation ces deux prochaines semaines", assure-t-il.
"C'était surtout fait pour miner la confiance. Mais c'est un combat d'arrière-garde".
M. van Ypersele rappelle que, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), un accord fort pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ferait perdre 4 milliards de dollars aux Saoudiens d'ici à 2030 en limitant le recours aux énergies fossiles comme le pétrole, unique rente du royaume.
Copenhague: Ryad tente d'affaiblir les négociations avec le "Climategate"
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COPENHAGUE - L'Arabie saoudite, premier exportateur de pétrole, a tenté lundi d'ébranler les négociations sur le climat à l'ouverture du sommet de Copenhague, réclamant une enquête internationale sur le "Climategate", scandale concernant des climatologues accusés de manipuler les données.
Alors que les délégués de 193 pays sont désormais réunis jusqu'au 18 décembre pour négocier un accord ambitieux afin de limiter le réchauffement, le délégué saoudien Mohammed al-Sabban a jugé que "la confiance avait été sérieusement affectée" par cette affaire, réclamant[b] "une enquête internationale et indépendante".[/b]
"Surtout, a-t-il insisté en assemblée plénière, que nous sommes face à la conclusion d'un accord qui touchera toutes les économies du monde et leur imposera des sacrifices".
Ces scientifiques, associés aux travaux du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), se sont ainsi trouvés suspects d'avoir masqué des données contredisant le réchauffement planétaire, alors qu'ils sont mandatés par l'ONU pour éclairer les décisions des politiques en matière de lutte contre les dérèglements du climat.
Visé, le président du GIEC Rajendra Pachauri a dénoncé lundi durant la cérémonie d'ouverture une "tentative de discréditer" ses scientifiques. Tout en espérant, devant l'AFP, "que les gens bien informés savent que le 4è rapport du GIEC (publié en 2007) est complètement objectif et solide dans ses affirmations".
Ce rapport prévoit une hausse des températures pouvant aller jusqu'à +6,1°C en 2100.
Pour le climatologue belge Jean-Pascal van Ypersele, vice-président du GIEC et professeur à l'Université catholique de Louvain, en Belgique, la réaction saoudienne n'est "pas une surprise".
"Chacun ici anticipait que l'Arabie saoudite et les pays pétroliers se serviraient de cet argument. Les stratégies des milieux pétroliers sont inépuisables, mais j'ai du mal à imaginer que ça revienne dans la négociation ces deux prochaines semaines", assure-t-il.
"C'était surtout fait pour miner la confiance. Mais c'est un combat d'arrière-garde".
[b]M. van Ypersele rappelle que, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), un accord fort pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ferait perdre 4 milliards de dollars aux Saoudiens d'ici à 2030 en limitant le recours aux énergies fossiles comme le pétrole, unique rente du royaume.[/b][/quote]