L'Australie offre l'asile climatique aux citoyens de Tuvalu
AFP•10/11/2023
Un traité "fondateur": Canberra a annoncé vendredi offrir progressivement l'asile climatique aux quelque 11.000 citoyens de Tuvalu, petit ensemble d'îles du Pacifique grignoté par la montée des eaux et menacé de disparition.
Deux de ses neuf récifs coralliens ont déjà été engloutis et ce n'est qu'une question de temps -- moins d'un siècle -- avant que l'intégralité de son territoire ne devienne inhabitable, selon des experts.
Vendredi, le Premier ministre australien Anthony Albanese et son homologue de Tuvalu Kausea Natano ont ainsi dévoilé les termes d'un pacte qui doit permettre aux citoyens de l'archipel de se réfugier en Australie pour "y vivre, y étudier et y travailler".
Afin d'éviter toute "fuite des cerveaux" trop dommageable, le nombre d'entrées sera limité dans un premier temps à 280 par an.
M. Natano a salué une "lueur d'espoir" pour sa nation, l'une des plus menacées par les effets du changement climatique.
Jane McAdam, experte en droit des réfugiés, parle elle d'un texte "fondateur". "C'est le premier accord qui s'attaque spécifiquement à la mobilité climatique", affirme à l'AFP cette professeure à l'Université de Nouvelle-Galles du Sud.
"La plupart des gens ne veulent pas quitter leur maison, ils ont des liens ancestraux très forts avec leur terre et la mer, mais cela leur offre une sécurité", dit-elle.
Le texte doit encore être ratifié par les deux parties pour entrer en vigueur.
Les Tuvalais réfugiés en Australie auront notamment accès au système éducatif, de santé, à des aides financières et familiales, précise le traité.
Aussi, l'Australie s'est engagée à mobiliser 16 millions de dollars australiens (9,5 millions d'euros) pour consolider les côtes de Tuvalu qui s'érodent et récupérer les terres submergées.
Le texte déplore cependant que le passage à l'action soit si tardif, les conséquences du réchauffement climatique étant déjà palpables.
"En même temps, nous croyons que le peuple de Tuvalu mérite d'avoir le choix de vivre, étudier et travailler ailleurs, alors que le changement climatique empire", ont déclaré les deux dirigeants dans un communiqué conjoint.
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