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Au Royaume-Uni, les habitants du Norfolk seuls face à l’érosion du littoral
Les côtes de ce comté anglais donnant sur la mer du Nord sont particulièrement exposées à un phénomène d’érosion accélérée. Dans plusieurs villages, des habitants ont commencé à perdre leur maison. Mais presque aucune aide publique n’est déployée par les autorités.

Par Cécile Ducourtieux (Hemsby [Royaume-Uni], envoyée spéciale) 1er juin 2024

Ce mercredi 29 mai, en pleine semaine de vacances scolaires au Royaume-Uni, les familles avec serviettes et pique-nique convergent vers la plage, bien décidées à profiter du soleil. Les enfants sont excités, l’air sent les frites et les confiseries à Hemsby, village côtier dans l’est du Norfolk, une station balnéaire modeste mais populaire, réputée pour son sable blond. Pour autant, au Lacon Arms, le pub qui fait face à la plage, l’atmosphère est grave : les membres de l’organisation locale Save Hemsby Coastline (« sauvons la côte de Hemsby ») s’y sont rassemblés pour raconter leur détresse. Kevin Jordan, Simon Measures, Lesley Terriss, Ian et Jackie Brennan, et Lorna Bevan, la patronne du pub, font bonne figure, mais souvent l’angoisse pointe et les larmes ne sont pas loin.

L’érosion accélérée sur cette portion est de l’Angleterre a bouleversé leur existence. Le Royaume-Uni fait partie des pays européens enregistrant la plus forte érosion : 28 % des côtes anglaises et galloises se rétractent de plus de 10 centimètres par an (selon une étude du Marine Climate Change Impacts Partnership publiée en 2020). Dans le Norfolk, le retrait des terres est encore plus accentué, « en partie parce que la côte est constituée de dunes de sable ou de falaises “molles” – de la craie surmontée d’argile mêlée à des couches de cailloux – et qu’elle fait face à la mer du Nord, avec de puissants courants accentuant le déplacement des sédiments », explique Jessica Johnson, professeure de géophysique à l’université d’East Anglia, à Norwich.


Destruction de maisons le long de la route côtière à Hemsby, village dans l’est du Norfolk, en Angleterre, le 9 décembre 2023.

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Vidéo. Les impressionnantes images de l’érosion du littoral en Gironde

Par Edouard Ampuy Publié le 22/04/2024

Au fil des années, les tempêtes hivernales et les grandes marées n’ont pas épargné le trait de côte. Sur toute l’étendue du littoral néo-aquitain, le paysage se transforme et les stratégies de lutte contre l’érosion se développent

Les images satellites prises au-dessus de la commune de Soulac-sur-Mer en Gironde entre 2009 et 2021 témoignent de la forte érosion du littoral néo-aquitain.

Un recul de la côte provoqué par la succession des tempêtes hivernales et des grandes marées. Selon un rapport de la Cour des comptes publié en mars, 20 % du littoral métropolitain est concerné par l’érosion marine. La Nouvelle-Aquitaine est en première ligne, avec la Gironde qui est le département le plus touché par l’érosion côtière, selon les données du Cerema.

La Corniche basque : vers la fin d’une route mythique ?

Article de Par Lisa Etcheberry 29 mai 2024 lepoint

Le risque d'érosion du littoral est sous-estimé en Loire-Atlantique et en Vendée

De Morgane Guiomard 28 mai 2024 Par France Bleu Loire Océan

Les risques liés à l'érosion côtière sont sous-estimés par les collectivités en Loire-Atlantique et en Vendée. La chambre régionale des comptes Pays-de-la-Loire publie ce mardi 28 mai un rapport sur la gestion du trait de côte. Les efforts des mairies et communautés de communes, comme le fait de végétaliser les dunes à Saint-Michel-Chef-Chef par exemple, ne sont clairement pas suffisants.

On construit là où le risque d'érosion existe

Les collectivités n'anticipent pas assez l'érosion du littoral. La preuve, des permis de construire sont délivrés à des endroits qui seront probablement grignotés par la mer d'ici cent ans. Ces autorisations sont délivrées car les zones concernées par le recul du trait de côte sont minimisées. Et ce, parce qu'il y a une contradiction entre ce qui est prévu sur le papier et ce qui arrivera en réalité. Les plans locaux d'urbanisme s'appuient sur le plan de prévention des risques littoraux de l'Etat. Mais ces prévisions sont "trop optimistes car elles ne prennent pas en compte l'augmentation du niveau de la mer lié au réchauffement climatique", explique Luc Héritier, président de la Chambre régionale des comptes Pays-de-la-Loire.

Les collectivités n'anticipent pas assez

La Chambre régionale des comptes estime que plus de 1.000 bâtiments seront menacés par l'érosion d'ici un siècle en Loire-Atlantique et en Vendée. Pourtant, la plupart des communes et communautés de communes ne sont pas en capacité d'estimer la valeur économique de ces bâtiments menacés.
La Chambre régionale des comptes insiste aussi sur l'importance de mener une stratégie locale pour améliorer la gestion du trait de côte. "Nous pensons que c'est aux intercommunalités de s'en charger" développe Luc Héritier. Aujourd'hui, c'est au bon vouloir des agglomérations et, dans les faits, elles sont très peu à le faire. Parmi les bonnes élèves, il y a Pornic Agglo Pays de Retz, Vendée Grand Littoral et Cap Atlantique avec le Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, la mobilité et l'aménagement).
Le président de Cap Atlantique, Nicolas Criaud, explique la démarche : "Sur nos 15 communes, on en a 11 sur le littoral et 98 kilomètres de côte donc c'est un sujet prégnant". La communauté de communes développe donc une stratégie pour anticiper la gestion du trait de côte mais son président alerte : "Clairement, les collectivités n'auront pas les moyens de porter et de financer les actions à mettre en place ensuite." C'est d'ailleurs un point soulevé par de nombreux élus.

Préparer les dépenses de gestion du trait de côte

Quand l'érosion du littoral sera trop problématique, ça va coincer financièrement. Les travaux menés actuellement ne représentent pas encore un budget trop important pour les collectivités. Mais ça sera le cas quand il faudra démolir les bâtiments trop proches de la mer et les reconstruire plus loin. Ce qui est d'ailleurs déjà en train de poser question pour les immeubles des Becs et des Mouettes à Saint-Hilaire-de-Riez en Vendée.
Mais qui va payer ces travaux dans les années à venir ? "On ne sait pas. Les conditions financières de prise en charge du risque d’érosion côtière sont aujourd’hui toujours incertaines" précise Luc Héritier, le président de la Chambre régionale des Comptes. Raison pour laquelle, un Comité national du trait de côte a été lancé en mars 2023 pour y remédier et trouver un modèle de financement.

En France, l'érosion côtière s'accélère, déjà 500 communes bientôt inhabitables

05/04/2024

L’érosion va condamner des milliers de bâtiments en France

Alors que la France métropolitaine a déjà perdu près de 3 000 hectares de littoral entre 1960 et 2010, combien de maisons vont encore en faire les frais ? Des dizaines voire des centaines de milliers, à en croire un rapport non publié du Cerema dont Le Monde a publié les conclusions le 19 mars.

Dans ce rapport, le Cerema s’intéresse aux conséquences du recul du trait de côte sur le bâti à trois échéances : 2028, 2050 et 2100. En 2028, les dégâts devraient être relativement limités. Un millier de bâtiments devraient être affectés, parmi lesquels 528 logements répartis dans 300 bâtiments (dont la moitié sont des résidences secondaires). Valeur de ces biens : 167 millions d’euros. En 2050 et 2100, les chiffres s’envolent. Au mitan du siècle, 5 200 logements, d’une valeur globale de 1 milliard d’euros, pourraient être rattrapés par l’eau.

126 communes classées comme particulièrement exposées

Ce nombre pourrait s’élever à 450 000 en 2100, pour une valeur estimée à 86 milliards d’euros. Pourraient aussi disparaître 53 100 locaux d’activité d’une valeur de 7 500 milliards d’euros, parmi lesquels de nombreux hôtels et campings, 1 765 kilomètres de route et 243 kilomètres de voies ferrées.

Face à ces pertes qui s’annoncent vertigineuses, que faire ? Ajouter des ouvrages de protection, déplacer les habitants ? Ces questions commencent enfin à être abordées par les pouvoirs publics. En 2022, 126 communes ont été classées comme particulièrement exposées au recul du trait de côte. Le 28 février dernier, le Comité national du trait de côte s’est réuni pour réfléchir au financement de la lutte contre l’érosion et au soutien à apporter aux propriétaires.

Un rapport de l’inspection générale de l’environnement et du développement durable publié le 8 mars aborde lui aussi l’épineuse question du financement, en appelant à « favoriser la responsabilisation des propriétaires des biens menacés » et à « identifier des recettes supplémentaires ».

phyvette a écrit : ↑

14 mars 2024, 04:10

Oui mais, avec la montée des eaux, l'érosion côtière est plus rapide.
https://www.adaptation-changement-clima ... en%20recul.

Nous Picards on s'en tamponne autant que toi ma vache, en Picardie, c'est la terre qui gagne du terrain sur l’océan.

Carthagène des Indes, joyau colombien menacé par la montée des eaux
AFP•13/03/2024



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Lutte contre l'érosion côtière : la Cour des comptes propose la création d'un mécanisme de financement

BOURSORAMA AVEC MEDIA SERVICES•12/03/2024

La connaissance des constructions et activités menacées par l'érosion côtière reste "parcellaire" et les conséquences du phénomène sont "insuffisamment prises en compte dans les politiques d'aménagement du territoire", relève la Cour des comptes ce mardi 12 mars qui pointe "un effort d'adaptation encore limité des territoires littoraux".


L'érosion côtière grignote 20% des côtes françaises. Contre ce phénomène, la lutte doit "sortir de la logique d'expérimentation" pour améliorer la connaissance du risque et planifier les relocalisations de logements et d'activités menacés, selon la Cour des comptes ce mardi 12 mars, qui propose la création d'un mécanisme de financement.

La France est particulièrement vulnérable au recul du trait de côte, limite entre la terre et la mer, qui se déplace sous l'effet de phénomènes naturels (houle, vent, etc.) et des interventions humaines, rappelle la Cour dans son rapport annuel. Sur la façade atlantique, l’érosion côtière peut atteindre des niveaux "parmi les plus importants d’Europe". Mais le phénomène reste méconnu dans le contexte du changement climatique qui en aggrave les effets, en raison notamment de l'élévation du niveau de la mer.

La connaissance des constructions et activités menacées reste également "parcellaire" et les conséquences du phénomène sont "insuffisamment prises en compte dans les politiques d'aménagement du territoire", relèvent les auteurs qui pointent "un effort d'adaptation encore limité des territoires littoraux". Or l'érosion peut conduire à menacer de submersion marine les zones basses situées à l’arrière des côtes. Si les dépenses annuelles de l’État dans ce domaine sont passées de 14 millions d'euros en 2021 à 48,2 millions en 2023, les coûts futurs sont "fondamentalement incertains".

"Il est temps de sortir de la logique d’expérimentation"
Selon une extrapolation d'estimations réalisées en Nouvelle-Aquitaine, il est "vraisemblable que la valeur des logements, bâtiments et équipements menacés soit (...) de l’ordre de dizaines de milliards d’euros d’ici 2050", soulignent les auteurs. "Plus de dix années après qu’a été affichée, au niveau national, une préférence pour les alternatives à la défense contre la mer, il est temps de sortir de la logique d’expérimentation (...) pour donner toute leur place aux solutions de gestion souple et pour planifier les recompositions spatiales nécessaires", préconisent-ils. Cela passe notamment par un diagnostic du risque sur l'ensemble des territoires menacés "opposable aux autorisations d'urbanisme" et qui tienne compte de l'élévation prévisible du niveau de la mer.

Le rapport réclame aussi l'établissement d'objectifs et d'indicateurs de suivi dans le cadre de la prochaine stratégie nationale de gestion du trait de côte créée en 2012 pour anticiper les évolutions du littoral, et la mise en place d'un dispositif de financement de la gestion publique du trait de côte "instituant une solidarité financière entre territoires littoraux et comprenant un reste à charge pour chaque collectivité (...) financé sur ses ressources". Les auteurs proposent notamment la création d'un "fonds de solidarité côtière (...) alimenté par le produit d’une augmentation de la taxe communale additionnelle aux droits de mutation à titre onéreux" ou d'un prélèvement sur les recettes de fonctionnement des communes et intercommunalités côtières.

États-Unis : l’affaissement des sols sur la côte Est menace des millions de personnes

Depuis plusieurs années, la côte Est des États-Unis subit un affaissement des sols. Des millions d’habitants et de propriétés sont aujourd’hui menacés par ce problème grandissant qui gagne du terrain chaque année.

LEÏLA SÉNÉCHALle 09/01/2024 géo

Sur la côte Est des États-Unis, les gratte-ciel hauts et imposants dominent le paysage urbain. Depuis plusieurs années, ces constructions exercent une pression considérable sur les fondations des villes côtières. Une réalité inquiétante qui se traduit par un phénomène de subsidence, où le sol se comprime lentement au fil du temps. Des chercheurs ont mené une étude de suivi publiée dans la revue PNAS Nexus, et relayée par Ars Technica, pour expliquer les causes de ce problème complexe.

5 millions de personnes menacées par l’affaissement du sol à New York

Les chiffres sont affolants pour les chercheurs puisque 74 000 kilomètres carrés de la côte est des États-Unis subiraient un affaissement allant jusqu’à deux millimètres par an. Pire encore, 3700 kilomètres carrés de cette côte seraient exposés à un affaissement de plus de cinq millimètres par an, soit un enfoncement plus significatif que l’élévation du niveau de la mer, représentant actuellement quatre millimètres par an.

Résultat ? Dans des villes comme Virginia Beach, 451.000 personnes et 177.000 propriétés sont menacées, un chiffre qui grimpe à 5 millions de personnes et 1,8 million de propriétés à risque, dans la ville de New York.

La densité des gratte-ciel dans ces zones urbaines est devenue une caractéristique emblématique de la côte Est américaine. Les villes comme New York, Boston et Miami ont connu une croissance exponentielle au cours des dernières décennies, entraînant une augmentation significative du nombre de gratte-ciel. Les constructions massives et en hauteur exercent une énorme pression sur les sols, ce qui provoque, à terme, un affaissement considérable.

De plus, l'utilisation intensive de ressources souterraines, comme l'eau, contribue au problème. Les villes côtières ont souvent des besoins en eau importants pour leur population dense, ainsi que pour les activités industrielles et commerciales.

L'extraction excessive des eaux souterraines épuise les aquifères et provoque un affaissement du sol. Cela peut également être aggravé par l'impact des changements climatiques, qui entraînent une hausse du niveau de la mer et des inondations plus fréquentes.

“Il existe des processus qui sont parfois même cycliques. Par exemple en été, vous pompez beaucoup plus d'eau, ce qui fait que les terres s'affaissent rapidement en peu de temps. De vastes zones s'affaissent en dessous d'un seuil qui conduit l'eau à inonder une vaste zone”, a expliqué Manoochehr Shirzaei, expert en sécurité environnementale chez Virginia Tech et co-auteur de l'article.

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« Le Royaume-Uni possède l'une des côtes qui s'érode le plus rapidement en Europe », note Komali Kantamaneni, une spécialiste de la vulnérabilité côtière à l'université du Central Lancashire. Parmi les zones à risque figure la côte du Norfolk, qui perd à elle seule entre 0,4 et 2 mètres par an, mais aussi le Lincolnshire et le Yorkshire, plus au nord, et le Hampshire, au sud de l'Angleterre. « Dans ces régions, certaines sections du front de mer vont s'effondrer dans l'eau à un horizon de 20 ou 30 ans », relève-t-elle. Quelque 17 % des côtes britanniques, soit 2900 kilomètres, sont menacées par l'érosion.

100 000 maisons englouties d'ici 2080
Parmi les infrastructures à risque figurent des habitations mais aussi des routes, des lignes de chemin de fer, des usines de traitement des eaux, des terres agricoles et même - comme sur les îles Orkney, au nord de l'Ecosse - des sites néolithiques. Le Comité sur le changement climatique, qui conseille le gouvernement, a estimé que 100 000 maisons auront été englouties par les flots d'ici 2080.
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