par Goupil666 » 16 mai 2013, 14:33
Le Temps du 15.5.2013 a écrit :
Une «réaction en chaîne» liée au pétrole «de schiste» américain est à l’œuvre selon l’agence de l’énergie. Ces cinq prochaines années, les Etats-Unis fourniront deux tiers du brut additionnel.
Attirant un nombre record de compagnies pétrolières, les enchères organisées jusqu’à mercredi soir par Brazilia sur des dizaines de permis d’exploration «offshore» – principalement au large de l’Amazonie – laissent espérer la mise au jour de réserves pétrolières importantes. Ces ressources pourraient venir accompagner le relais de la révolution du pétrole de «roche-mère» – ou de «schiste» – mis au jour aux Etats-Unis il y a six ans. Et amplifieront un phénomène en passe de provoquer une «réaction en chaîne» mondiale, à en croire les propos tenus mardi par la directrice générale de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Maria van der Hoeven. Effet domino qui va bouleverser la façon dont le brut sera «transporté, stocké et raffiné»; et ce, même si l’AIE ne s’attend pas à ce que Washington en autorise l’exportation.
Dans les cinq prochaines années, le redémarrage de la production américaine aura un «impact aussi important que l’envolée des besoins chinois ces quinze dernières années», affirme le rapport sur ses perspectives à moyen terme publié hier par l’AIE. Traditionnellement inquiète quant aux approvisionnements des pays industrialisés – dont elle est la «voix» en matière d’énergie – l’agence s’attend à un équilibre entre les besoins et les approvisionnements plus «confortable». Et jette à terre le péril d’un «pic» de production.
Selon ses experts, l’Amérique du Nord va voir sa production quotidienne augmenter de 3,9 millions de barils – près de 30% – d’ici à 2018, assurant à elle seule les deux tiers des nouvelles sources d’approvisionnement hors de la zone de contrôle de l’OPEP. Dominé par l’Arabie saoudite, ce cartel qui continue de régner sur le monde pétrolier – il fournit 37 millions de barils chaque jour, plus du tiers des besoins mondiaux – verra sa production journalière ne progresser que de 1,7 million de barils sur la période. Il y a un an encore, l’AIE voyait les deux blocs contribuer de manière similaire à son expansion.
Le «changement de paradigme» lié à la révolution énergétique américaine n’est pas seulement dû «à la taille des volumes produits», prévient l’agence basée à Paris. C’est tout autant «la qualité du pétrole extrait» – léger et facile à raffiner – et le fait que ce «boom se déroule au cœur de l’une des économies les plus industrialisées».
Surtout cet afflux survient au moment où la boulimie énergétique du Nouveau Monde semblait promettre une inexorable raréfaction. Les pays qualifiés d’émergents absorberont, dès cet été, davantage de pétrole que le monde dit «développé», note l’AIE. Cependant, des signes de ralentissement de la croissance des besoins sont déjà promis en Chine.
La seule conséquence qui intéresse la Suisse – la baisse des prix du pétrole liée à cette abondance – se fait attendre. L’AIE se refuse, «par principe», à se lancer dans des prévisions. Et le cours immédiat du baril reste, lui, toujours accroché au-dessus de la barre psychologique des 100 dollars sur le marché londonien. Les marchés à terme envoient cependant un message d’espoir: les acheteurs pouvant attendre 2017 pour être livrés obtiennent déjà un prix de 90 dollars.
Les effets de cette «réaction en chaîne» se feront ressentir jusque sur le négoce de brut – dont Genève est l’une des plaques tournantes. Le commerce pétrolier international «semble devoir se contracter ces cinq prochaines années, alors que les raffineries [américaines] vont se retrouver plus proches des puits», prévient l’AIE. Et les cargaisons du reste du globe se dirigeront toujours davantage vers l’Asie.
[quote="Le Temps du 15.5.2013"]
[b]Une «réaction en chaîne» liée au pétrole «de schiste» américain est à l’œuvre selon l’agence de l’énergie. Ces cinq prochaines années, les Etats-Unis fourniront deux tiers du brut additionnel.[/b]
Attirant un nombre record de compagnies pétrolières, les enchères organisées jusqu’à mercredi soir par Brazilia sur des dizaines de permis d’exploration «offshore» – principalement au large de l’Amazonie – laissent espérer la mise au jour de réserves pétrolières importantes. Ces ressources pourraient venir accompagner le relais de la révolution du pétrole de «roche-mère» – ou de «schiste» – mis au jour aux Etats-Unis il y a six ans. Et amplifieront un phénomène en passe de provoquer une «réaction en chaîne» mondiale, à en croire les propos tenus mardi par la directrice générale de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Maria van der Hoeven. Effet domino qui va bouleverser la façon dont le brut sera «transporté, stocké et raffiné»; et ce, même si l’AIE ne s’attend pas à ce que Washington en autorise l’exportation.
Dans les cinq prochaines années, le redémarrage de la production américaine aura un «impact aussi important que l’envolée des besoins chinois ces quinze dernières années», affirme le rapport sur ses perspectives à moyen terme publié hier par l’AIE. Traditionnellement inquiète quant aux approvisionnements des pays industrialisés – dont elle est la «voix» en matière d’énergie – l’agence s’attend à un équilibre entre les besoins et les approvisionnements plus «confortable». Et jette à terre le péril d’un «pic» de production.
Selon ses experts, l’Amérique du Nord va voir sa production quotidienne augmenter de 3,9 millions de barils – près de 30% – d’ici à 2018, assurant à elle seule les deux tiers des nouvelles sources d’approvisionnement hors de la zone de contrôle de l’OPEP. Dominé par l’Arabie saoudite, ce cartel qui continue de régner sur le monde pétrolier – il fournit 37 millions de barils chaque jour, plus du tiers des besoins mondiaux – verra sa production journalière ne progresser que de 1,7 million de barils sur la période. Il y a un an encore, l’AIE voyait les deux blocs contribuer de manière similaire à son expansion.
Le «changement de paradigme» lié à la révolution énergétique américaine n’est pas seulement dû «à la taille des volumes produits», prévient l’agence basée à Paris. C’est tout autant «la qualité du pétrole extrait» – léger et facile à raffiner – et le fait que ce «boom se déroule au cœur de l’une des économies les plus industrialisées».
Surtout cet afflux survient au moment où la boulimie énergétique du Nouveau Monde semblait promettre une inexorable raréfaction. Les pays qualifiés d’émergents absorberont, dès cet été, davantage de pétrole que le monde dit «développé», note l’AIE. Cependant, des signes de ralentissement de la croissance des besoins sont déjà promis en Chine.
La seule conséquence qui intéresse la Suisse – la baisse des prix du pétrole liée à cette abondance – se fait attendre. L’AIE se refuse, «par principe», à se lancer dans des prévisions. Et le cours immédiat du baril reste, lui, toujours accroché au-dessus de la barre psychologique des 100 dollars sur le marché londonien. Les marchés à terme envoient cependant un message d’espoir: les acheteurs pouvant attendre 2017 pour être livrés obtiennent déjà un prix de 90 dollars.
Les effets de cette «réaction en chaîne» se feront ressentir jusque sur le négoce de brut – dont Genève est l’une des plaques tournantes. Le commerce pétrolier international «semble devoir se contracter ces cinq prochaines années, alors que les raffineries [américaines] vont se retrouver plus proches des puits», prévient l’AIE. Et les cargaisons du reste du globe se dirigeront toujours davantage vers l’Asie.
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