L’Inde veut augmenter sa flotte de 1 000 navires pour réduire les dépenses liées à ses échanges
Le gouvernement indien a annoncé sa volonté de créer une nouvelle entreprise de transport maritime pour augmenter sa flotte de navires et ainsi améliorer la rentabilité de ses importations et exportations.
L’Inde est propriétaire 1 275 navires commerciaux, dont 70 % sous pavillon national. Ici, le « Desh Shobha », un pétrolier de la Shipping corporation of India, la compagnie maritime d’État. | TONY HOGWOOD/MARINETRAFFIC
Publié le 07/06/20 Le marin
Deux membres du gouvernement indien ont affirmé à Reuters, sous couvert d’anonymat, que le pays prévoyait de créer une nouvelle compagnie maritime et d’augmenter sa flotte de 1 000 navires dans les dix prochaines années.
Le premier ministre indien Narendra Modi, qui a remporté un troisième mandat, mène une politique d’investissements massifs dans l’industrie avec l’objectif d’augmenter les revenus commerciaux du pays et devenir une nation développée d’ici à 2047.
Or, la flotte maritime indienne n’a pas suivi le rythme de l’essor des échanges commerciaux, notamment des importations de produits énergétiques et des exportations de produits pétroliers raffinés. L’Inde est propriétaire 1 275 navires commerciaux, dont 70 % sous pavillon national, soit un total de 40,6 millions de tonnes de port en lourd selon les derniers chiffres de l’Onu. Un nombre bien insuffisant pour ses besoins actuels et surtout futurs.
Réduire le coût du transport maritime
Sur l’exercice 2019-2020, les entreprises indiennes ont déboursé un total de 85 milliards de dollars américains pour assurer le transport de leurs importations et exportations, dont 75 milliards pour l’utilisation de navires étrangers. En 2047, cela représentera 400 milliards de dollars , estime l’un des deux membres du gouvernement indien, cité par Reuters. Dans le cadre de son développement commercial, l’Inde ambitionne de réduire ces dépenses d’un tiers et de moins dépendre des autres pays pour assurer ses échanges maritimes.
Selon les informations confidentielles récoltées par Reuters, les ministères indiens du Pétrole et du Transport maritime ont convenu que toutes les compagnies pétrolières publiques et la société en projet travailleraient ensemble.
Implication de la Shipping corporation of India
La future société sera basée dans un centre financier situé dans l’État du Gujarat, à l’ouest de Modi, qui vise à concurrencer des pôles comme Singapour, en offrant des incitations fiscales et un environnement réglementaire plus rationalisé.
L’entreprise sera détenue par des sociétés publiques des secteurs du pétrole, du gaz et des engrais ainsi que par la société d’État Shipping corporation of India (SCI) et des entreprises étrangères. Elle bénéficiera de l’expertise de la SCI dans l’acquisition et la propriété de pétroliers, les opérations et d’autres domaines du transport maritime , a ajouté la source.
Elle tirerait des capitaux d’amorçage d’un fonds de développement maritime d’environ 300 milliards de roupies (3,6 milliards de dollars) que le gouvernement envisage de créer en partenariat avec les principales autorités portuaires, a indiqué la première source à Reuters.
Des accords d’affrètement de 15 ans
Afin d’obtenir des prêts à long terme et à faible coût pour financer la construction navale, les deux ministères souhaitent que les partenaires publiques signent des accords d’affrètement de 15 ans avec la nouvelle entreprise. Cela représente un changement par rapport à la pratique actuelle consistant à réserver des navires au cas par cas ou signer des contrats d’un ou deux ans.
En échange, les entreprises publiques pourront également devenir parties prenantes de la nouvelle entité et ainsi propriétaires de navires, a détaillé le membre du gouvernement. Le plan est de consolider la demande de transport de marchandises provenant d’autres ministères, principalement les cargaisons d’énergie et d’engrais. »
Les ministères indiens du Pétrole et du Transport maritime n’ont pour l’heure rien confirmé.