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Panne de confiance et overdose d’hybrides : le marché automobile français dévisse
Les Français ont choisi leur camp : alors que le marché s’effondre (- 7,9 % sur six mois), l’hybride triomphe avec plus de 50 % des ventes, laissant le 100 % électrique à 17 %.

Par Olivier Ubertalli Publié le 01/07/2025 lepoint.fr

Le marché automobile français continue de tousser en ce début d'année 2025. Avec seulement 842 203 immatriculations sur les six premiers mois, soit une chute de 7,9 % par rapport à 2024, il s'enfonce dans une crise qui semble interminable.

« Une course de lenteur », selon Xavier Horent, directeur général de Mobilians, qui, dans une publication sur le réseau LinkedIn, dit voir la ligne d'arrivée 2025 « reculer peut-être à 1,6 million de véhicules neufs, en retrait de 27 % par rapport à 2019 », année où le marché avait atteint les 2,2 millions d'unités.

L'électrique boudé

Si le gouvernement français et Bruxelles poussent pour une électrification totale du parc automobile, avec l'interdiction de la vente de moteurs thermiques à partir de 2035, les Français semblent avoir d'autres projets. Ils se demandent si l'échéance de 2035 tiendra, alors que la Commission européenne a assoupli les règles et qu'en France, les ZFE ont été supprimées.

Seules 17,6 % des ventes concernent des véhicules 100 % électriques au premier semestre. En revanche, l'hybride (rechargeable ou non) caracole en tête avec 50,5 % des immatriculations, détaille la plateforme automobile dans un communiqué. « La part des 100 % électrique stagne, sauf sur les sociétés qui montent en régime », analyse Xavier Horent, qui pointe « les ménages plaçant en pole position les hybrides ».

Renault accélère, Stellantis cale

Dans ce contexte morose, tous les constructeurs ne sont pas logés à la même enseigne. Le groupe Renault réalise une belle performance avec une progression de 2,2 % de ses immatriculations sur le semestre, porté notamment par le succès de la Clio (6,7 % du marché) et la bonne tenue de Dacia (+ 1,1 %), dont les succès du Sandero et de Duster se poursuivent. À l'inverse, Stellantis, dont l'Italien Antonio Filosa vient de prendre le volant, voit ses ventes déraper de 11,9 %, malgré la Peugeot 208 (4,7 % du marché), avec des chutes spectaculaires pour certaines marques comme DS (- 25 %), Opel (- 32,5 %) et Fiat (- 52,5 %).

L'Europe dans le mur ?

« On manque de tout : de confiance, d'aspiration, de stabilité, de prévisibilité, et donc de volumes », résume Xavier Horent sur LinkedIn. Les particuliers, pourtant dotés d'une épargne record, désertent le marché du neuf. Une situation qui inquiète les professionnels, avec des « usines dangereusement au ralenti » et une « contagion à des sous-traitants et distributeurs fragilisés ».

Face à cette situation préoccupante, certains s'interrogent sur la pertinence de la stratégie européenne. « Au milieu de sa sieste stratégique, une Europe sans airbags risque de se disqualifier de la F1 mondiale », alerte Xavier Horent, qui craint de voir le Vieux Continent terminer « ses essais dans le mur » avec « 10 % de parts de marché pour la Chine en 2030 ».

Pour redémarrer ce marché en panne, il faudra sans doute plus qu'un simple « coup de pouce » gouvernemental. Selon Xavier Horent, « pour gagner une course, il faut savoir tenir un volant et accélérer au bon moment. Peu d'espoir avec les roues crevées et des écuries démotivées ».

Nouvelle dégringolade pour les ventes de voitures neuves en mai
Le marché des voitures neuves « s'enfonce dans la crise » en France, avec un repli des immatriculations de voitures neuves de 12% en mai, par rapport au mois de mai 2024, selon les chiffres publiés dimanche par la Plateforme automobile (PFA).

latribune.fr le 01/06/25

Un coup d'accélérateur sur la pédale de marche arrière. En mai 2025, 123.919 voitures particulières ont été immatriculées en France, un repli de 12,3%, plus important que celui constaté le mois dernier (-5,64%). Selon les chiffres publiés dimanche par la Plateforme automobile (PFA), aucun constructeur n'échappe à la vague, qui touche aussi bien les voitures essence que les modèles électriques, tandis que le marché de l'occasion reste stable.

« Chaque mois qui passe depuis le début de l'année, le marché s'enfonce un peu plus dans la crise. C'est le cinquième mois consécutif de baisse (...). Sur les cinq premiers mois de l'année, le marché est lui-même en baisse de 8% par rapport à 2024 et de quasiment 30% par rapport à 2019, en période pré-Covid », a commenté auprès de l'AFP Nicolas Le Bigot, directeur général par intérim de la PFA.
La part des voitures électriques stagne

Ce repli continue d'affecter Stellantis (-10,1%) avec 34.441 voitures particulières immatriculées, freiné par Fiat et Opel. Renault affiche les mêmes volumes et limite son recul (-7%), alors que Toyota est en net repli (-25%). Le numéro trois, Volkswagen, creuse son recul à près de 12%.

Les immatriculations de Tesla poursuivent leur chute en France, avec une baisse de 67% en mai (avec 721 véhicules) par rapport au même mois de 2024. En pleine modernisation de sa gamme mais potentiellement freiné aussi par l'image de son patron Elon Musk, le constructeur américain de voitures électriques accuse un repli de près de 50% depuis le début de l'année 2025.

D'une manière générale, la part des voitures électriques « stagne autour de 18% sur les cinq premiers mois de l'année » : dans un marché restreint, cela signifie que « les ventes de véhicules électriques sont en baisse, d'environ 7% en 2025 par rapport à 2024 », a relevé Nicolas Le Bigot. Un désintérêt des Français notamment à mettre sur le compte « d'une accumulation des malus pour les véhicules anciens et polluants, associée à un manque de soutien du gouvernement »qui a cette année « divisé par trois les enveloppes budgétaires pour accorder des bonus pour les véhicules électriques. » Et ce alors même que les constructeurs « font le job », en proposant de nouveaux modèles, comme la nouvelle version électrique de la R5 chez Renault ou de l'ë-C3 chez Citroën.

Mais ces mauvais chiffres sont d'abord liés à « un marasme économique général », dans le contexte incertain de « la guerre commerciale menée par les Etats-Unis », ajoute Nicolas Le Bigot soulignant également la morosité économique en France, avec une confiance des ménages « à un niveau historiquement bas » en mai.

mobar a écrit : ↑

03 janv. 2025, 03:23

Ne t inquiète pas, il y en a qui croient des conneries encore pires que celle la

Silenius a écrit : ↑

02 janv. 2025, 23:36

une part croissante est syphonnee par le social.

tout s explique simplement