Le tunnel ferroviaire Lyon-Turin

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Re: Le tunnel ferroviaire Lyon-Turin

par supert » Hier, 13:08

Faire de l'écologie avec de gros travaux destructeurs, c'est trop intelligent pour moi. Sans compter que si l'on facilite des déplacements, on les multiplie.

Si l'écologie trouve que des avions Lyon-Turin (ou des camions) c'est pas bien, alors qu'elle baisse le nombre d'avions Lyon-Turin plutôt que d'augmenter les destructions et le transport.

C'est impressionnant comment nos grands penseurs raisonnables sont incapables de comprendre qu'une société humaine est dynamique et non pas figée. Dans leur éther, ils croient que si 100 tonnes passe le tunnel, alors il y aura 100 tonnes de moins par avion. Faut-il être bête !

A noter que c'est ce même "raisonnement" qui a échoué avec la Russie. Mais continuons, on ne change pas un raisonnement qui perd...


Supertomate

Re: Le tunnel ferroviaire Lyon-Turin

par energy_isere » Hier, 12:19

alain2908 a écrit :
Hier, 11:40
comme si il n'existait pas de ligne Aérienne Lyon-turin...
:roll:

Le projet vise à transférer une grande partie du trafic de camions (actuellement sur les routes alpines) vers le rail, réduisant congestion et pollution.

Soutenir la transition écologique En favorisant le rail plutôt que la route, il contribue à diminuer les émissions de CO₂ et à rendre le transport transalpin plus durable.

Re: Le tunnel ferroviaire Lyon-Turin

par alain2908 » Hier, 11:40

comme si il n'existait pas de ligne Aérienne Lyon-turin...

Re: Le tunnel ferroviaire Lyon-Turin

par energy_isere » Hier, 10:42

LGV Lyon-Turin : la gestion des roches excavées reste un casse-tête

Emma RODOT Publié le 18/11/25

La société TELT, en charge du creusement du tunnel ferroviaire Lyon-Turin, vient d'inaugurer son centre de recyclage des terres excavées. Si la moitié des 24 millions de tonnes de roches extraites en France devrait être réutilisée, leur gestion nécessite de nouvelles pratiques opérationnelles.

Que deviendront les millions de mètres cubes de roches extraites du chantier du tunnel Lyon-Turin dans les dix prochaines années ? C'est la question à laquelle doit répondre la société TELT (Tunnel euralpin Lyon-Turin), l'opérateur public de ce projet de tunnel ferroviaire, le plus long au monde avec 57 km entre la France et l'Italie (pour un total de 164 km de galeries). L'ouvrage, annoncé pour 2033, est en cours de construction sous les Alpes. À ce jour, plus d'un quart des galeries ont été creusées.

Ce mois d'octobre, la société franco-italienne a inauguré la station de recyclage des roches excavées, opérée par un consortium emmené par Eurovia (Vinci), SATM Grand Travaux (Vicat) et Spie Batignolles avec des sociétés gérantes de carrières françaises, représentant un marché de 800 millions d'euros. Son objectif : trier les 24 millions de tonnes de matières excavées du tunnel côté français (sur 37 millions de tonnes au total sur les deux pays) dans les dix prochaines années et tenter d'en réutiliser au moins la moitié dans le cadre du projet.

Ainsi, environ 8 millions de tonnes devraient permettre de fabriquer des granulats, utilisés pour construire les voussoirs et les éléments en béton du futur ouvrage. 4 millions de tonnes iront également fournir du ballast pour les infrastructures ferroviaires de la vallée de la Maurienne.

De l'autre côté, une dizaine de tonnes seront évacuées vers des centres de stockage de la région être stockées comme des déchets inertes. Mais sur ce total, il restera 4 millions de tonnes de matériaux excédentaires, qui seront envoyés en train et en camions vers des sites extérieurs au projet.

Traverser plusieurs couches géologiques

Les quantités de matériaux seront immenses dans les prochaines années. Alors que le premier tunnelier est entré en service courant septembre, accélérant peu à peu le rythme de creusement, le pic des travaux est attendu pour la fin de l'année 2027. Jusqu'à 20.000 tonnes de roches seront extraites chaque jour sur les deux principaux points de chantier français. Un moment critique que TELT essaye d'anticiper, malgré des inconnues.

Le principal défi consiste à anticiper les types couches géologiques. Car malgré de nombreux sondages et carottages réalisés dans les années 1980, puis dans les années 2000, les ingénieurs ne connaissent pas avec exactitude la composition des roches. Chaque jour, un géologue alpin vient donc analyser visuellement le front de taille, dans la montagne : du calcaire, du quartz, des grès... « Il s’agit d'une étape de “préclassement” », expose Pascal Schriqui, rattaché à la direction construction de Telt, en charge de la gestion du chantier de gestion et de valorisation des matériaux d'excavation en France.

« Nous faisons la compilation entre l’analyse du géologue alpin chaque jour sur le front de taille, et les prévisions sur 30 ou 50 mètres grâce à des sondages. Plus ces matériaux seront caractérisés tôt, plus nous aurons une chance d’optimiser leur valorisation ».

20.000 tonnes de roches par jour au pic du chantier

Ce travail permet ensuite de diriger les roches vers le centre de tri d'Illaz. « Ce type d'usine a déjà été expérimenté dans le projet du tunnel de base du Saint-Gothard (Suisse, 57,1 km, inauguré en 2016), quasiment dans les mêmes configurations », ajoute Pascal Schriqui.

« Nous avons profité de l'expérience de l'entreprise suisse Marty - et le choix de ce groupement d'entreprises qui nous accompagnent - afin d'avoir la certitude que nous aurons des produits de qualité en sortie d'usine et dans le délai imparti. »
Mais à la différence du Saint-Gothard, les matériaux extraits du Lyon-Turin sont très variables. « On découvre la géologie exacte de la montagne au fur et à mesure de l'avancement du tunnel. Il y a des zones mixtes, avec plusieurs qualités de roches qui se mélangent. Dans ce cas, on doit reclasser ces lots en déchets, car nous ne savons pas les traiter avec ces débits ». Ces matières doivent donc être stockées.

« Cela cristallise les griefs sur le projet »

Ces déchets interrogent beaucoup la population, entre leur entreposage volumineux et leur répartition vers des carrières parfois sous tension. TELT reconnaît que la gestion des terres « cristallise la plupart des griefs sur le projet », car « il s'agit de la partie visible du chantier ».

L'opérateur franco-italien indique qu'une dizaine de sites « exutoires » sont disponibles dans la région, accessibles par camion ou par train. « Nous ne venons pas substituer totalement les capacités d'un site, qui sont bien supérieures aux besoins de TELT. Nos matériaux contribuent à améliorer leur remise en état et ainsi restituer ces sites à l'agriculture », soutient encore Pascal Schriqui.

Dans les prochaines années, d'autres chantiers pourraient également chercher des exutoires. Cela pourrait être le cas du CERN pour son futur collisionneur de particules, un projet d'anneau scientifique enterré d'une circonférence de 91km entre la France et la Suisse.

Un statut de « site unique » entre la France et l'Italie

Ce projet transfrontalier a également été confronté à un problème : les matières françaises traversant la frontière italienne étaient jusqu'alors considérées comme des déchets, même si elles étaient encore valorisables, et inversement.
Après plusieurs années de lobbying, « nous avons obtenu la validation de la notion de site unique et d'un protocole : lorsque nos matériaux franchissent la frontière, ils ne prennent plus automatiquement le statut de déchet, dans la mesure où ils sont utilisés dans l'ouvrage », explique Pascal Schriqui. « C'est une victoire, car cela va permettre de limiter le recours à un certain volume de matériaux extérieurs, mais aussi la mise en dépôts définitive de matériaux. »
Des granulats seront ainsi envoyés de l'Italie vers la France, déficitaire. Des matériaux de remblai vont quant à eux faire le chemin inverse. Au final, près de 1,5 million de tonnes de matériaux sera échangé entre les deux Etats européens.
https://www.latribune.fr/article/transp ... casse-tete

Re: Le tunnel ferroviaire Lyon-Turin

par energy_isere » 22 déc. 2024, 15:12

Vidéo sur le projet Lyon Turin sur la chaine Megastructure :

Paris & Milan linked by the Longest Railway Tunnel in the World! vidéo 11 mn https://www.youtube.com/watch?v=3b-ypj0SZ6Q

Mega Structures
460 abonnés
1 804 vues 20 déc. 2024
At 57.5 kilometers, the Mont d’Ambin Base Tunnel will be the longest rail tunnel in the world, overtaking the Gotthard Base Tunnel in Switzerland

One of Europe’s most ambitious construction projects is racing toward completion, and it is set to change the landscape of travel and trade.

In just a few years, this peaceful valley will host a state-of-the-art high-speed railway as part of the Trans-European Transport Network, but there's a massive challenge standing in the way: the towering Alps Mountain Range. Engineers are digging deeper than ever before to conquer this natural barrier.

It has been designed to carry both high-speed passenger trains and freight, making travel faster and more sustainable. Trains will cruise through the tunnel at up to 220 km/h for passengers and 100 km/h for freight.
This engineering marvel comes with far-reaching impacts.

So, how exactly do you build a train line through the middle of the Alps? We’ll tell you all about it and more in this video.

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Re: Le tunnel ferroviaire Lyon-Turin

par energy_isere » 09 sept. 2024, 12:55

En Savoie, les travaux de connexion du tunnel Lyon-Turin avec la ligne nouvelle sont en cours

À Saint-Jean de Maurienne (Savoie), les travaux d'aménagement de l'interconnexion entre le futur tunnel ferroviaire Lyon-Turin et la ligne nouvelle dédiée sont en cours. À sa mise en service en 2033, l'infrastructure permettra aussi de desservir l'usine d'aluminium Trimet.

Marc Fressoz 09 septembre 2024

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L'usine d'aluminium Trimet sera raccordée à la ligne nouvelle construite des alentours de Lyon jusqu'à Saint-Jean de Maurienne.

Difficile en arrivant à Saint-Jean-de-Maurienne en Savoie, d’imaginer le rapport entre le vaste chantier s’étalant comme un large trait et le creusement du futur tunnel franco-italien de 57 km du Lyon-Turin. «Nous préparons ici l’interconnexion pour raccorder côté français la ligne nouvelle au réseau ferroviaire historique, explique Sébastien Fournier, responsable de la maîtrise d’ouvrage à SNCF Réseau, donneur d’ordre qui a confié à Eiffage plus de 200 millions d’euros de travaux de génie civil. L’enjeu principal est de réaliser une rampe de 4 km en limitant la pente maximale à 12,5‰.» S’élançant du fond la vallée, la voie surélevée de plusieurs mètres franchira l’Arc, un torrent souvent sujet à des crues, avant de filer sous la montagne jusqu’en Italie.
...abonnés
https://www.usinenouvelle.com/article/e ... s.N2218147

Re: Le tunnel ferroviaire Lyon-Turin

par energy_isere » 03 mai 2024, 14:10

Un ingénieur meurt sur le chantier du tunnel du Lyon-Turin en Savoie

Article de M.L. 3 mai 2024 BFM
........................
https://www.msn.com/fr-fr/actualite/fra ... 6edb&ei=12

Re: Le tunnel ferroviaire Lyon-Turin

par tita » 05 août 2023, 20:28

Une vidéo que je trouvais intéressante à propos de ce projet:

https://www.youtube.com/watch?v=UO1pWA6u-jg

Y'a une idée intéressante, pourquoi on cherche absolument à réaliser des liaisons rapides entre les grandes métropoles, alors qu'il y aurait beaucoup à faire dans les liaisons régionales?

Re: Le tunnel ferroviaire Lyon-Turin

par tita » 19 juin 2023, 22:24

Glycogène a écrit :
19 juin 2023, 21:33
tita a écrit :
18 juin 2023, 09:40
Peut-être accepte-t-on plus volontiers ce genre de projets en Suisse parce qu'on a déjà un réseau ferroviaire très dense.
C'est surtout parce que vous interdisez le transit à travers la Suisse en camion sur route !
Ca fait beaucoup moins de camions sur les routes, et l'obligation du ferroutage garantit des recettes pour rembourser le coût de construction du tunnel.
Ce qui n'est pas du tout prévu pour le tunnel Lyon-Turin !
De plus, la mise en service du tunnel de base du Saint Gothard prend des parts de marché dans le marché du transport vers l'Italie.
En 1992, on n'avait pas encore introduit la RPLP. C'est en 1998 que ça a été accepté. On n'oblige pas directement les camions à prendre le rail, on les taxe. Et ce sont ces taxes qui ont financé le développement du rail.

Parce qu'en fait, nos autoroutes ne sont pas privatisées. Les revenus générés par les taxes sur les routes peuvent aussi servir à financer le rail. En France, ça va surtout dans les autoroutes et les entreprises qui les gèrent...

Re: Le tunnel ferroviaire Lyon-Turin

par Glycogène » 19 juin 2023, 21:33

tita a écrit :
18 juin 2023, 09:40
Peut-être accepte-t-on plus volontiers ce genre de projets en Suisse parce qu'on a déjà un réseau ferroviaire très dense.
C'est surtout parce que vous interdisez le transit à travers la Suisse en camion sur route !
Ca fait beaucoup moins de camions sur les routes, et l'obligation du ferroutage garantit des recettes pour rembourser le coût de construction du tunnel.
Ce qui n'est pas du tout prévu pour le tunnel Lyon-Turin !
De plus, la mise en service du tunnel de base du Saint Gothard prend des parts de marché dans le marché du transport vers l'Italie.

Re: Le tunnel ferroviaire Lyon-Turin

par tita » 18 juin 2023, 09:40

Marrant comme ce projet est très similaire au tunnel de base du St-Gothard (achevé en 2016).

Tout comme le tunnel de Fréjus, un tunnel du St-Gothard existait depuis le 19ème siècles. Les deux ayants détenus le record du tunnel le plus long. Situés à ~1000m d'altitude. Faire un tunnel plus long et à une altitude plus basse permet de réduire le dénivelé.

Mais on n'a pas eu de manifestations contre le projet. En 1992, on avait accepté la loi sur les NLFA (Nouvelles Liaisons Ferroviaires Alpines), et en 1994 une initiative citoyenne avait même encore confirmé de donner la priorité à ces projets.

En moyenne, y'a 67'000 tonnes de marchandises qui transitent par ce tunnel de base. C'est surtout la réduction du transport routier qui a été importante.

Peut-être accepte-t-on plus volontiers ce genre de projets en Suisse parce qu'on a déjà un réseau ferroviaire très dense.

Re: Le tunnel ferroviaire Lyon-Turin

par kercoz » 18 juin 2023, 00:17

https://www.mediapart.fr/journal/ecolog ... au-potable

((((((((((((((Écosystèmes et pollution Enquête
Lyon-Turin : les travaux bravent l’interdiction de creuser sur 16 sites d’eau potable

Le projet de tunnel ferroviaire à travers les Alpes impacte des zones de protection de sources d’eau potable, d’après des informations de Mediapart. Il est pourtant interdit, dans ces périmètres, de creuser ou d’utiliser des explosifs. « C’est illégal », clament les opposants, tandis que le gouvernement et le constructeur assurent respecter la loi.

Jade Lindgaard et Simon Toupet )))))))))))))

Re: Le tunnel ferroviaire Lyon-Turin

par energy_isere » 17 juin 2023, 10:36

Lyon-Turin: les opposants déterminés à manifester malgré l'interdiction
AFP•17/06/2023
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 786bd71207

Re: Le tunnel ferroviaire Lyon-Turin

par energy_isere » 16 juin 2023, 09:19

Le chantier de la ligne ferroviaire Lyon-Turin: une longue bataille

AFP•16/06/2023

Le projet de ligne ferroviaire grande vitesse Lyon-Turin divise depuis son lancement il y a plus de 30 ans sur impulsion de l'Union européenne qui a déjà injecté des centaines de millions d'euros dans ce chantier colossal, comprenant un tunnel en construction et des voies d'accès encore en discussion.

Le Lyon-Turin, qu'est-ce que c'est ?

Cette ligne à grande vitesse de 270 km doit à terme relier Lyon et Turin, avec 70% des voies en France et 30% en Italie. Le projet comprend un tunnel de 57,5 km traversant les Alpes entre Saint-Jean-de-Maurienne et Suse - soit 45 km creusés en France et 12,5 km en Italie.

Pourquoi un tel projet?

L'objectif est d'augmenter le frêt ferroviaire, avec une circulation à double sens dans le tunnel et des voies dédiées des deux côtés des Alpes.

La nouvelle ligne "permettra de délester les routes alpines d'un million de poids lourds et de réduire chaque année les émissions de gaz à effet de serre d'environ un million de tonnes d'équivalent CO2", soit "l'équivalent produit par une ville de 300.000 habitants", selon les données de la société franco-italienne Telt, en charge du tunnel.

L'idée est aussi de favoriser le développement économique régional et de raccourcir le temps de trajet pour les passagers en mettant Turin à 1H47 de Lyon en train (contre 3H47 actuellement, arrêts compris) et Milan à 4H30 de Paris (contre environ 7 heures aujourd'hui, arrêts compris).

Où en est-on des travaux?

Le nouveau tunnel représente au total 162 km de galeries - au double tronçon de 57,5 km s'ajoutant accès intermédiaires, voies de service et de communication. A date, 32,9 km ont été creusés, selon Telt. Mise en service prévue en 2032.

Les voies sont encore au stade de projet. Rome a acté en fin d'année dernière la programmation de 750 millions d'euros pour relier Turin au tunnel.

Côté français, le gouvernement n'a toujours pas arrêté le tracé des 150 kilomètres entre Lyon et Saint-Jean-de-Maurienne, mais semble favorable au tracé le plus coûteux, prévoyant de creuser des tunnels sous les montagnes et non d'utiliser les vallées existantes.

Combien ça coûte?

L'estimation du coût global du projet est passée de 12 milliards d'euros en 2002 à 26,1 milliards d'euros, selon la cour des comptes à Paris en 2012.

Le coût du seul tunnel a été réévalué de 5,2 à 9,6 milliards d'euros, soit une hausse de 85%, dans un rapport de la cour des comptes européenne publié en 2020. Un chiffrage confirmé par Telt.

Pour les voies d'accès, les investissements côté français sont estimés "à environ 10 milliards d'euros (valeur 2020 hors inflation)", selon l'entourage du ministre des Transports. En juillet 2022, le président de l'Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFIT France) Jean Castex avait pour sa part avancé le chiffre de 15 milliards d'euros.

Qui est pour?

Bruxelles juge le projet "essentiel", souhaite le "terminer au plus vite" et "penser cet investissement globalement", avec des "lignes d'accès modernes" aux deux sorties du tunnel.

En Italie, le Lyon-Turin est soutenu par la plupart des forces politiques, hors le Mouvement 5 étoiles (M5S, eurosceptique). Le chef de la Ligue (extrême droite) Matteo Salvini, vice-Premier ministre et ministre des Transports, pousse Paris à passer en pleine vapeur.

En France, le projet, soutenu par le gouvernement et la région Auvergne-Rhône-Alpes, pâtit des discussions sur le tracé et le financement des travaux.

Le monde économique pousse activement pour l'infrastructure au nom du développement. Le patronat italien avait fait état en 2019 de "50.000 emplois" liés de son côté des Alpes.

Qui est contre ?

Les associations pro-environnement n'ont cessé de contester le chantier depuis son lancement en 1992, avec notamment de grandes mobilisations en Italie dans les années 2000. En 2018-2019, de grandes manifestations réunissent tour à tour à Turin les pour et les contre.

Le M5S, qui y voit un gaspillage d'argent public, avait freiné le projet à l'époque où il participait à la coalition gouvernementale (2017-2019); sa voix porte moins depuis qu'il a rejoint l'opposition. Une analyse demandée sous son impulsion par le ministère italien des Transports avait conclu en 2019 à "une rentabilité très négative" de la ligne, avec des coûts supérieurs de 7 milliards d'euros à ses bénéfices d'ici à 2059.

En France, de nombreux militants écologistes, avec en tête les maires de Lyon et Grenoble, Gregory Doucet et Eric Piolle, y sont hostiles. Quelque 150 élus Verts et Insoumis ont signé fin 2022 une tribune préconisant une montée en puissance de la ligne ferroviaire existante, sous-exploitée selon eux. Des députés insoumis et écologistes se mobilisent aussi contre le coût "démesuré" du projet et sa nocivité pour l'environnement.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 57ccc80669

Image

Re: Le tunnel ferroviaire Lyon-Turin

par energy_isere » 15 juin 2023, 23:51

Tensions autour du projet de ligne ferroviaire Lyon-Turin

AFP•15/06/2023

Chantier "éminemment écologique" ou projet "mégalo et détraqué" ? La tension monte autour du projet controversé de ligne ferroviaire Lyon-Turin, avant une grande mobilisation prévue samedi par ses opposants en vallée de Maurienne et interdite par la préfecture pour "risques de débordements".

"Il y a des craintes quant à la sécurité des forces de l'ordre et des pompiers", a déclaré le préfet de Savoie François Ravier jeudi lors d'un point presse à Chambéry, précisant que "2.000 gendarmes et policiers" allaient être déployés dans cette vallée frontalière de l'Italie, célèbre pour ses stations de ski.

La manifestation, annoncée de longue date par une dizaine d'organisations dont les Soulèvements de la Terre et les No-Tav italiens, entend dénoncer les impacts écologiques, notamment sur la ressource en eau, de ce chantier "ferroviaire titanesque, impliquant le forage de 260 km de galeries à travers les massifs alpins".

Soutenue par l'Union européenne, cette nouvelle ligne grande vitesse doit à terme relier Lyon et Turin, avec 70% des voies en France et 30% en Italie, avec un tunnel de 57,5 km traversant les Alpes entre Saint-Jean-de-Maurienne et Suse - soit 45 km creusés en France et 12,5 km en Italie, pour un coût évalué à plus de 26 milliards d'euros.

Décidés à manifester, les opposants ont décidé de contester le décret d'interdiction par des recours et maintenu l'appel à manifester. "Les motifs du préfet sont fallacieux, nous ne sommes pas des terroristes", a réagi Marc Pascal, référent EELV de Savoie.

"Nous continuons d'appeler à une manifestation familiale, festive, non violente, pacifique", a-t-il lancé.

"Les associations locales ont déposé un référé contre l'arrêté" auprès du tribunal administratif de Grenoble, a indiqué de son côté Brigitte Finas, du bureau national d'Attac. "Il y a un déni de démocratie", a-t-elle estimé.

Selon les opposants, les travaux, en cours mais encore loin d'être achevés, risquent de "détruire la montagne pour les intérêts économiques de quelques-uns, au détriment du vivant". Des élus comme le maire EELV de Grenoble Eric Piolle et la députée LFI Mathilde Panot ont annoncé leur venue samedi en vallée de Maurienne.

- "Intrusions" -

Le préfet a justifié son arrêté d'interdiction par un défaut d'information des organisateurs sur le nombre de manifestants attendu et sur les parcours. Selon lui, ils pourraient être "entre 3.000 et 4.000", avec "notamment des personnes venant de régions extérieures et sans doute de pays étrangers frontaliers, notamment l'Italie et la Suisse".

En outre, "on nous a signalé la présence d'éléments radicaux, entre 300 et 500", a-t-il ajouté citant des évaluations du ministère de l'Intérieur.

"Considérant la volonté affichée par certains de mettre fin aux travaux, nous craignons des intrusions et des dégradations sur les chantiers", a-t-il dit en conseillant aux habitants "de ne pas venir sur les lieux de la manifestation".

L'arrêté préfectoral, publié peu après le point presse, proscrit "la tenue de tout rassemblement festif à caractère musical (...) autres que ceux légalement déclarés ou autorisés (...) sur l'ensemble du territoire du département de la Savoie, à compter du vendredi 16 juin 2023 à 20h00 jusqu’au lundi 19 juin 2023 à 8h00".

La vente de mortiers d'artifice, carburants au détail, produits chimiques et d'artifices est d'ores et déjà interdite, selon la préfecture.

Jeudi matin, une manifestation de soutien au projet avait en revanche été autorisée, rassemblant environ 200 personnes, dont des élus devant la gare de Saint-Jean-de-Maurienne.

"Le Lyon-Turin, ce n'est plus un projet, c'est déjà une réalité dans notre territoire, dans nos aménagements", a estimé le maire (sans étiquette) de la ville, Philippe Rollet.

"Le Lyon-Turin est éminemment écologique", a renchéri Émilie Bonnivard, députée (LR) de Savoie en allusion à la baisse attendue du trafic routier et des émissions de CO2.

"La montagne n’est pas un gruyère", s'insurge jeudi dans un communiqué l'association Mountain Wilderness, en déplorant que les Alpes "souffrent déjà (...) du réchauffement climatique".
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... cd9ae94997

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