par chakiroul » 23 janv. 2018, 16:32
Raminagrobis a écrit : ↑23 janv. 2018, 10:32
Je pensais surtout aux agressions, j'ai une jeune collègue qui a renoncé à venir en vélo parce qu'elle a à traverser un quartier
difficile comme on dit et avait droit à chaque fois aux insultes/menaces des passants (sale blanche, kouffar, colon, etc). Même si il lui est jamais rien arrivé ça l'inquiétait.
Il m'est arrivé un truc qui ressemble quand j'étais jeune, en passant dans une rue, un gus a fait mine de passer un bâton dans la roue de mon vélo.
Sans paroles mais assez clair "t'as rien à foutre ici". C'était à une époque où circuler à vélo relevait de la guérilla urbaine, et dans cette rue-là, le cumul de 2 handicaps : être cycliste, et être une femme.
Ce n'est plus tout à fait un problème de vélo, mais un peu quand même. C'est Frédéric Héran qui résume cela dans son livre "le retour de la bicyclette". Les classes populaires ont eu accès tardivement à la bagnole, et du coup maintenant ne veulent plus la lâcher. Le vélo est raillé comme un truc de "bobos". Pourtant on voit un nombre certain de petits vieux de toutes couleurs, qui circulent sur des vieux vélos des années 80, parce qu'ils ont gardé des habitudes de l'époque où le vélo était le moyen de transport du pauvre.
Là où les difficultés de ta jeune collègue sont en lien avec la politique cyclable, c'est s'il y a un déficit d'intégration du vélo là où les pistes cyclables passent.
La Fubicy a mis en place un très intéressant programme pour aider au développement du vélo dans les parcs de logements sociaux.
https://www.fub.fr/alveole
Une excellente initiative me semble-t-il, qui combine lutte contre la précarité énergétique, réappropriation culturelle (on a perdu la culture vélo) et développement de l'autonomie (faire soi-même les petites réparations au lieu de mettre le vélo dans la bagnole pour l'emmener chez Decathlon...).
Ce réinvestissement culturel du vélo par les classes populaires est susceptible, je le crois, de faire changer le regard des jeunes mâles qui ont le cul dans leur bagnole.
[quote=Raminagrobis post_id=2265532 time=1516699972 user_id=1187]
Je pensais surtout aux agressions, j'ai une jeune collègue qui a renoncé à venir en vélo parce qu'elle a à traverser un quartier [i]difficile[/i] comme on dit et avait droit à chaque fois aux insultes/menaces des passants (sale blanche, kouffar, colon, etc). Même si il lui est jamais rien arrivé ça l'inquiétait.
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Il m'est arrivé un truc qui ressemble quand j'étais jeune, en passant dans une rue, un gus a fait mine de passer un bâton dans la roue de mon vélo.
Sans paroles mais assez clair "t'as rien à foutre ici". C'était à une époque où circuler à vélo relevait de la guérilla urbaine, et dans cette rue-là, le cumul de 2 handicaps : être cycliste, et être une femme.
Ce n'est plus tout à fait un problème de vélo, mais un peu quand même. C'est Frédéric Héran qui résume cela dans son livre "le retour de la bicyclette". Les classes populaires ont eu accès tardivement à la bagnole, et du coup maintenant ne veulent plus la lâcher. Le vélo est raillé comme un truc de "bobos". Pourtant on voit un nombre certain de petits vieux de toutes couleurs, qui circulent sur des vieux vélos des années 80, parce qu'ils ont gardé des habitudes de l'époque où le vélo était le moyen de transport du pauvre.
Là où les difficultés de ta jeune collègue sont en lien avec la politique cyclable, c'est s'il y a un déficit d'intégration du vélo là où les pistes cyclables passent.
La Fubicy a mis en place un très intéressant programme pour aider au développement du vélo dans les parcs de logements sociaux.
https://www.fub.fr/alveole
Une excellente initiative me semble-t-il, qui combine lutte contre la précarité énergétique, réappropriation culturelle (on a perdu la culture vélo) et développement de l'autonomie (faire soi-même les petites réparations au lieu de mettre le vélo dans la bagnole pour l'emmener chez Decathlon...).
Ce réinvestissement culturel du vélo par les classes populaires est susceptible, je le crois, de faire changer le regard des jeunes mâles qui ont le cul dans leur bagnole.