Merci Energy_isere pour cette excellente trouvaille.
Le Congrès des Etats-Unis a voté une loi qui va obliger les constructeurs à produire des voitures plus sobres. C'est une gigantesque farce qui ridiculise l'Amérique, pendant que l'Europe arbore le costume de leader écologique.
C'est assez curieux de présenter les choses de cette façon : personne ne cherche à ridiculiser l'autre, mais chacun cherche à survivre le mieux possible d'ici 2020, en fonction de ses choix, de sa culture et des opportunités.
35 miles par gallon, qui font en litre aux cent de chez nous : 6,72 l/100 km. Donc en 2020, dans 13 ans (!), la voiture américaine moyenne ne devra pas consommer plus de 6,72 l/100 km. [/color]
Il me semble que c'est pratiquement 50 % de l'existant : moins 50 en 12 ans, je ne serais pas étonné que ce soit proche de ce que les constructeurs européens ont fait entre 1980 et aujourd'hui, soit 27 ans. C'est donc loin d'être ridicule.
Les partisans du projet disent que c'est une véritable révolution, pendant que les constructeurs américains expliquent qu'il va falloir repenser tous leurs plans produits, que cela va nécessiter des investissements colossaux, et que la prix des voitures va augmenter de par les technologies super sophistiquées dont il va falloir les doter.
Comportement typique de la culture industrialo-politique américaine, en français ça veut dire "D'accord, mais filez-nous des subventions fédérales pour le faire !" Standard, pas de surprise.
aujourd'hui déjà, une Peugeot 308 1.6 VTI 120 ch (photos) est au-delà de la moyenne américaine de 2020...
C'est exactement de cela que les Etatsuniens ont peur : livrer leur marché aux constructeurs européens et japonais, à l'heure où les principaux constructeurs US vont très mal. Ils sont incapables, en un an ou même en cinq, d'accoucher d'une gamme complète de véhicules peu polluants comme les nôtres ; non pas par incapacité intellectuelle ou culturelle, mais simplement pour une question de temps : personne ne sait faire ça. Donc oui, il faut protéger l'industrie (et les emplois) étatsuniens pendant cette période : comment pourrait-il en être autrement ? Que ferions-nous à leur place ? Souvenons-nous que 2007 a vu Toyota prendre la première place mondiale, et Ford annoncer des ennuis financiers presque définitifs.
On peut même s'interroger sur le caractère équitable de ces pénalités, par rapport au coût d'un crédit de CO2 dans l'industrie, ou à la complaisance dont jouit le transport aérien...
Très bonne remarque. On se rend compte en effet que la Réforme Energétique du 21e siècle (RE21) va provoquer des remous considérables, qui devront battre en brèche les sacro-saints principes de la libre concurrence, dont l'image était déjà bien ébréchée.
Ce sont ces amendes qui font se hérisser les constructeurs allemands, qui fabriquent les plus grosses voitures du continent (donc les plus énergivores), et qui expliquent que la proposition aboutirait à les pénaliser, face aux constructeurs français et italiens aux modèles plus petits. Une négociation va s'ensuivre, nous apprécierions qu'il y soit ajouté une incitation aux voitures zéro pollution (électriques ou fonctionnant à l'hydrogène), par exemple en les comptabilisant 2 fois.
On note que même Moteur-Nature confond voitures électriques, zéro pollution et hydrogène, comme la pédagogie est difficile !
Mais d'ores et déjà, l'européen peut s'enorgueillir que tant son industrie, sa législation et ses politiciens soient considérablement plus progressistes que leurs équivalents américains.
S'enorgueillir ?
L'européen aura à faire face à un choc tout aussi violent, qui est l'abandon progressif de la voiture à moteur à combustion interne. Nous avons déjà fait des économies de consommation considérables : nous n'avons donc plus beaucoup de marge de ce côté-là ; nous serons donc contraints, plus vite que les Etatsuniens, de nous confronter à la véritable révolution du 21e siècle : j'attendrais un peu avant de m'enorgueillir de quoi que ce soit.