Barrick lance en Zambie un projet de cuivre à 2 milliards $
Agence Ecofin 03 oct 2024
La Zambie vise une production de 3 millions de tonnes de cuivre en 2031. Pour y arriver, la compagnie compte sur les nouveaux investissements annoncés ces dernières années par les canadiens First Quantum et Barrick Gold, le chinois CNMC ou le groupe Vedanta du milliardaire indien Anil Agarwal.
En Zambie, le président Hakainde Hichilema (photo) a officiellement lancé mercredi 2 octobre le projet d’agrandissement de la mine de cuivre Lumwana. Cet investissement de 2 milliards de dollars annoncé par Barrick Gold soutient les efforts du gouvernement visant à atteindre une production annuelle de 3 millions de tonnes de cuivre en 2031, contre 700 000 tonnes en 2023.
Concrètement, Barrick prévoit de presque doubler le débit de l’usine, de 27 millions de tonnes de minerais par an actuellement à 52 millions de tonnes une fois les travaux achevés. Cela permettra de doubler la production annuelle de cuivre à 240 000 tonnes sur la durée de vie de la mine. Une étude de faisabilité attendue d’ici la fin de l’année fournira davantage de détails sur le projet.
Élu en 2021, le président Hichilema a su apaiser les relations entre les investisseurs miniers et le gouvernement, permettant de débloquer plusieurs milliards de dollars d’investissements dans le cuivre. C’est en effet le manque de nouveaux investissements dans le secteur cuprifère qui a conduit la Zambie à enregistrer une baisse de sa production de cuivre depuis 2021, jusqu’au creux historique enregistré l’année dernière.
L’arrivée de nouveaux acteurs, à l’instar de la société émiratie International Resources Holdings, ainsi que les investissements débloqués par les compagnies déjà présentes, comme les canadiens Barrick et First Quantum, permettent d’espérer une amélioration de la situation. D’ici 2027, la Zambie vise ainsi une hausse de 40 % de la production de cuivre, afin d’atteindre le cap d’un million de tonnes.
Notons que le projet d’agrandissement de la mine Lumwana devrait aussi créer 550 emplois supplémentaires au cours des cinq prochaines années, et 2500 de plus dans le secteur de la construction jusqu’en 2028.
« Nous prévoyons également de construire des infrastructures essentielles, notamment une piste d’atterrissage et un parc de fournisseurs industriels. Cela permettra aux principaux fournisseurs de s’établir dans la région, créant ainsi un pôle économique qui alimentera la croissance et le développement dans l’ensemble de la région », a ajouté Mark Bristow, PDG de Barrick.
Pour atteindre ces différents objectifs, les autorités doivent néanmoins veiller à un climat des affaires propice à la poursuite des investissements annoncés. Ces dernières semaines, la Chambre des Mines s’est inquiétée de différentes réformes prévues par les autorités et qui risquent de « réduire à néant tout le travail accompli depuis 2021 ». Pour le moment, les deux parties privilégient la voie de la discussion en vue de trouver un terrain d’entente.