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Commerce du fer : la Chine met la pression sur le géant minier australien BHP

D’après Bloomberg, la Chine aurait suspendu ses achats de fer en dollars auprès de l’australien BHP. Le coup de pression, qui a lieu en pleine négociation entre Pékin et l’entreprise minière sur des livraisons futures, inquiète les autorités. Et pour cause, le commerce du métal entre BHP et la Chine pèse pour près de 5 % des exportations australiennes.
Julien Gouesmat

le 02/10/25 latribune.fr

Sidérurgie : Bruxelles veut réduire les quotas d'importation d'acier et augmenter les droits de douane
La Commission européenne veut proposer de réduire de moitié ses quotas d’importation d’acier et taxer à 50% les volumes qui les dépassent. Ces mesures interviennent après un premier durcissement en avril. Elles ont été présentées mercredi 1er octobre aux représentants de l’industrie, qui demandent de longue date des mesures de protection face aux surcapacités mondiales.

REUTERS 01 octobre 2025


Des rouleaux d'acier en provenance de Chine après leur déchargement au port de Valparaiso, au Chili. /Photo prise le 10 juillet 2025/REUTERS/Rodrigo Garrido/Photo d'archives

Bruxelles va relever ses barrières douanières sur l’acier. La Commission européenne va proposer de réduire de près de moitié ses quotas d'importation de ce métal, et d'augmenter les droits de douane sur les volumes dépassant ces quotas pour les fixer à un niveau de 50%, a déclaré à Reuters mercredi 1er octobre une source informée du projet. Ce niveau les rendrait identiques aux taxes douanières imposées par les Etats-Unis et le Canada.

Ces mesures ont été présentées par Stéphane Séjourné, vice-président exécutif pour la stratégie industrielle de la Commission, aux associations professionnelles du secteur. Elles font partie d'un nouvel ensemble de garanties apportées au secteur de l'acier dont l'annonce officielle est prévue le 7 octobre, alors que les mesures de l'Union européenne (UE) actuellement en vigueur expireront le 30 juin 2026. Les Vingt-Sept avaient déjà durci leurs quotas d'importation d'acier de 15% à compter du 1er avril 2025.

Limiter les surcapacités mondiales

L'UE et ses alliés occidentaux tentent de limiter les surcapacités qui, selon l'OCDE, atteindront 721 millions de tonnes en 2027, notamment en raison des subventions accordées aux usines chinoises. La Commission étudie en parallèle les tendances du marché en vue d'éventuelles mesures de sauvegarde pour l'aluminium, ainsi que de possibles droits à l'exportation sur la ferraille.

Au printemps, le président américain Donald Trump a ainsi porté à 50% les droits de douane appliqués par les Etats-Unis sur les importations d'acier et d'aluminium étrangers. Après un accord commercial global conclu avec les Etats-Unis fin juillet, l'UE a indiqué qu'elle travaillerait étroitement avec Washington dans le cadre d'une «alliance sur les métaux» afin de protéger leurs productions respectives de la concurrence chinoise. Les sidérurgistes européens sont à ce stade toujours soumis à des droits de douane de 50% sur leurs exportations vers les États-Unis.

Le commissaire européen au Commerce Maros Sefcovic a rencontré le représentant américain au commerce Jamieson Greer en Asie au début du mois de septembre afin de relancer les discussions. Des sources européennes ont précédemment déclaré à Reuters que les nouvelles mesures de sauvegarde serviraient de point de départ à des négociations détaillées avec Washington.

Vale receives operating license for key iron ore project

Reuters | September 11, 2025

Brazilian miner Vale said on Thursday it has received an operating license for activities related to the so-called Serra Sul +20 Mtpy project, which it expects to “significantly increase” its iron ore production capacity once completed.

In a securities filing, the company said that the project is in line with its planned schedule, adding that commissioning is expected to begin in the second half of 2026.

The operating license was issued by Brazilian environmental agency Ibama. The project involves expanding the annual capacity of the S11D mine-plant by 20 million metric tons, and has investments estimated at $2.8 billion, Vale said.

Fortescue sticks to green iron in long-term vision

Reuters | August 25, 2025

Australia’s Fortescue reported its smallest full-year profit in six years, in line with analyst estimates, on Tuesday and lowered its dividend payout while reaffirming its commitment to its green division after refocusing its growth strategy.


The world’s fourth-largest iron ore miner logged its lowest profit and dividend since before the Covid-19 pandemic, in line with its rivals, as prices of the key steel-making ingredient fell and as the industry holds on to cash for growth.

Fortescue has pivoted away from some of its most ambitious green hydrogen plans as it looks to quell investor concerns about overspending and has refocused on its core iron ore business. The miner’s shares fell 2.1%.

A trial production plant for “green iron”, using hydrogen instead of coal to initially produce 1,500 tonnes to meet demand from its China-based steel customers, will now start from 2026 rather than an earlier forecast of this year.

“The vision is quite clear,” said Dino Otranto, the metals division CEO. “You’ve got a customer who wants a greener product. In Australia we’re blessed with a lot of iron ore and we are blessed with a lot of free sun and wind.”

Fortescue’s iron ore exports include as much as 40% of waste that could be eliminated by shipping green iron instead, Otranto said.

“As soon as you turn that (iron ore) into green metal you unconstrain your shipping and logistics facilities,” he said. “That’s the long term vision.” Otranto added that common power infrastructure investment needed to be a priority to lower power costs.

“We are seeing aggressive moves by Saudi Arabia to get into this space. I think we have a unique opportunity now to get into it and that could pass us by,” he added.

Rio Tinto and BHP have both played down Australia’s prospects of developing a “green iron” sector that would help decarbonize the steel industry, saying the country lacks the economic incentives to do so.

Dividend payouts

Fortescue said attributable net profit after tax came in at $3.37 billion for the year ended June 30, down from $5.68 billion a year ago. That compares with the average analysts’ estimate of $3.43 billion, according to data compiled by LSEG.

Fortescue has pushed hard into green hydrogen in recent years. But last month it called time on two projects in Arizona and Australia citing a customer base that was under developed.

Its new CEO of green energy and growth Gus Pichot, however, reaffirmed Fortescue’s commitment to green energy and green hydrogen in particular.

The Perth-based miner declared a final dividend of A$0.60 per share, bringing its full-year dividend to A$1.10 apiece.

Its dividend payout ratio, at 65% of profits, matched fiscal year 2023, which was the lowest payout since 2018.

Congo : ZIOC lance un plan bas carbone pour son minerai de fer Zanaga

Agence Ecofin 12 aout 2025

Le secteur sidérurgique fait partie des filières industrielles les plus polluantes, avec environ 7 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre par an. Une situation que les producteurs de fer cherchent à inverser pour profiter des opportunités offertes par la transition énergétique.

Zanaga Iron Ore Company (ZIOC) a annoncé, lundi 11 août, son intention de réviser le plan de développement de son projet de minerai de fer Zanaga en République du Congo. Cette initiative qui devrait notamment entraîner une mise à jour de l’investissement initial de 1,9 milliard USD (environ 1073 milliards FCFA) prévu survient alors que la société prévoit désormais de produire un concentré de minerai destiné à la production de boulettes de fer bas carbone à partir de cette future mine.

ZIOC a lancé plus tôt cette année une série de tests métallurgiques qui ont, indique-t-elle, confirmé la capacité de Zanaga à assurer une telle production. Il s’agit d’un concentré de fer hautement enrichi pour le DRI (Direct Reduced Iron), un procédé consistant à produire du fer métallique à faible émission et prisé pour la production d’acier vert. Avec le nouveau plan annoncé, ZIOC entend optimiser la stratégie d’exploitation et les paramètres économiques de Zanaga.

De premiers ajustements ont déjà été confirmés en ce sens, avec une hausse de 37 % de la valeur actuelle nette (VAN). Parallèlement, la société a annoncé une légère amélioration du taux de rentabilité interne (TRI) à 26,7 %, contre un taux de 26,2 % prévu dans la version révisée de l'étude de préfaisabilité publiée en avril 2024. Enfin, le coût d’exploitation est passé de 31,5 USD la tonne à 27 USD la tonne désormais.

Ces mises à jour reposent en partie sur la prime de prix plus élevée que ZIOC espère obtenir avec le fer de qualité DRI de Zanaga. Bien que le DRI ne représente aujourd’hui qu’environ 7 % des matières premières métalliques utilisées dans la production d’acier, ce segment devrait croître avec la transition énergétique. Il constitue en effet l’un des leviers clés de la stratégie de décarbonation de l’industrie sidérurgique, responsable d’environ 7 % des émissions mondiales annuelles de gaz à effet de serre.

Sur cette base, la société d’analyse CRU Research prévoit que le « DRI deviendra l’un des produits de base à la croissance la plus rapide dans la chaîne de valeur de l’acier ». Une tendance sur laquelle ZIOC compte ainsi surfer, misant sur la « capacité du projet Zanaga à produire une spécification améliorée pour répondre au secteur croissant du DRI à faibles émissions », selon son PDG Martin Knauth.

Pour l’heure, aucun calendrier n’a été annoncé pour la publication du nouveau plan de développement en cours d’élaboration. Cela devrait toutefois intervenir après la mise à jour du coût initial du projet ainsi que des coûts d’exploitation associés d’ici fin 2025. Rappelons que Zanaga devrait produire 12 millions de tonnes de minerai de fer par an dès sa première phase d’exploitation, avant d’atteindre à terme 30 millions de tonnes.

En Suède, l'église historique de Kiruna déménage sur des roulettes

AFP •19/08/2025

La magnifique église en bois rouge de Kiruna, dans le nord de la Suède, a commencé mardi matin sa migration vers son nouvel emplacement, étape symbolique du déménagement de la ville pour permettre l'expansion d'une mine de fer.

Chargée sur un convoi spécial - des poutres et deux rangées de remorques, Kiruna Kyrka, église luthérienne inaugurée en 1912 et considérée comme l'un des plus beaux bâtiments de Suède, se déplace très lentement - entre 500 mètres et 1 km/h depuis 06h00 GMT.

Son voyage a d'abord été béni par l'évêque Åsa Nyström et la prêtre Lena Tjärnberg, curé de Kiruna.

Après un chemin d'environ 5 km, l'église doit atteindre sa destination mercredi au terme d'une opération logistique d'envergure, sous les regards de plus de 10.000 personnes attendues, en plus des 18.000 habitants de la ville, massées derrière des barrières de sécurité sous un ciel bleu.

Le roi Carl XVI Gustaf sera parmi les spectateurs suivant le déplacement.

Avec trente caméras installées le long du parcours, la télévision suédoise SVT retransmet en direct tout le trajet dans cette version de téléscargot.

Tout le centre-ville de Kiruna est en cours de relocalisation en raison de l'exploitation d'un immense gisement de minerai de fer par le groupe LKAB.
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NRW wins contract from Rio Tinto for Brockman Syncline 1 mine development
The contract is scheduled to commence immediately with a peak workforce of over 300 people and is valued at circa $167m.

Swagath Bandhakavi 3rd Jul 2025

We are pleased to announce that NRW Civil & Mining has been awarded a contract by Rio Tinto for work at its Brockman Syncline 1 mine development, located within the Brockman Mine Hub in the Pilbara region of Western Australia.

Under the contract NRW will be responsible for the construction of earthworks, roadworks and drainage associated with the primary crusher, overland conveyor and non-process infrastructure, together with construction of haul roads, access roads and concrete structures.

The scope includes drill and blast along with supply and construction of the mechanically stabilised earth ROM wall, two precast concrete overpass tunnels and in-situ concrete foundations for the primary crusher.

The contract is scheduled to commence immediately with a peak workforce of over 300 people and is valued at circa $167 million.

Rio Tinto and Hancock to develop Hope Downs 2 project with $1.6bn investment
The development of the project includes mining operations at the Hope Downs 2 and Bedded Hilltop deposits, having obtained all necessary approvals from both state and federal governments.

Swagath Bandhakavi 24th Jun 2025

Rio Tinto and Hancock Prospecting have announced a joint investment of $1.6bn to advance the Hope Downs 2 iron ore project in the Pilbara region of Western Australia.

The project development involves mining the Hope Downs 2 and Bedded Hilltop deposits, with all required approvals from state and federal governments now secured.

Hope Downs 2 will establish two above-water-table iron ore pits, collectively offering an annual production capacity of 31 million tonnes, ensuring continued output from the Hope Downs joint venture.

Rio Tinto has collaborated with the Nyiyaparli, Banjima, and Ngarlawangga Peoples alongside government entities to responsibly manage heritage and environmental considerations for the project.

Hope Downs 2 forms part of a 50:50 joint venture between Rio Tinto and Hancock Prospecting, which was initiated in 2006, drawing on a partnership history dating back to the early 1960s. The venture has previously seen successful operations at Hope Downs 1, which began production in 2007, and Hope Downs 4, which delivered its first ore in 2013.

Rio Tinto iron ore chief executive Simon Trott said: “Approval of Hope Downs 2 is a key milestone for Rio Tinto, as we invest in the next generation of iron ore mines in the Pilbara.

“These projects are part of our strategy to continue investing in Australian iron ore and to sustain Pilbara production for decades to come, supporting jobs, local businesses and the state and national economies.

“The Pilbara has been critical to global steel supply for more than 60 years, and we are committed to ensuring it remains so well into the future.”

The capital outlay for the Hope Downs 2 iron ore project is accounted for within Rio Tinto’s replacement capital framework. The development plan includes constructing new infrastructure precincts, railway crossings, haul roads, and adjusting a 6km segment of the Great Northern Highway.

Ore from the new sites will be processed at Hope Downs 1 facilities, with first production anticipated in 2027. The construction phase is expected to generate over 950 jobs, while ongoing operations will sustain approximately 1,000 full-time roles within Greater Hope Downs.

In addition to mining activities, the proposal encompasses a strategic realignment of part of the Great Northern Highway to facilitate mineral access. Located near Newman, on traditional lands of the Nyiyaparli, Ngarlawangga, and Banjima Peoples, Hope Downs 2 will be integrated into Rio Tinto’s portfolio of replacement projects aimed at supporting long-term commitments in the Pilbara.

Between 2025 and 2027, Rio Tinto plans to allocate over $13bn towards new mines, plant installations, and equipment enhancements within its Pilbara iron ore division. This initiative aligns with ongoing efforts to maintain system capacity between 345 to 360 million tonnes per annum, supported by a pre-feasibility study on Rhodes Ridge, an undeveloped iron ore deposit in the Pilbara region.

Column: China’s iron ore imports rise even as steel struggles

Reuters | June 20, 2025 | 5:58 am Markets China Iron Ore

China’s iron ore imports are on track in June for their strongest month this year, showing a resilience that isn’t being mirrored in the sluggish steel sector.

China, which buys about 75% of global seaborne iron ore, is expected to import almost 110 million metric tons of the key steel raw material, according to commodity analysts LSEG and Kpler.
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For the first five months of the year steel production has slipped 1.7% to 431.63 million tons.

It may also continue to decline in coming months, with the state-backed China Iron and Steel Association saying last week that output is expected to decline 4% this year from 2024.
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Nippon Steel finalise son rachat de US Steel, sous étroit contrôle du gouvernement américain

AFP •19/06/2025

Iron ore price nears 2-month low on Trump’s tariff hike plan, weak China data

Reuters | June 3, 2025

Iron ore futures fell to their lowest in nearly two months on Tuesday due to demand fears sparked by President Donald Trump’s plan to double tariffs on steel imports and on weak factory data in top consumer China.

The most-traded September iron ore contract on China’s Dalian Commodity Exchange (DCE) ended daytime trade 1.14% lower at 695.5 yuan ($96.69) a metric ton.
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Rio Tinto opens $2bn Western Range iron ore mine in Australia
The project involved construction of a primary crusher and an 18km conveyor system connected to the existing Paraburdoo processing facility.

June 6, 2025

Rio Tinto, in partnership with China Baowu Group, has officially inaugurated the Western Range iron ore mine in the Pilbara, Western Australia.

The Western Range mine, with a production capacity of up to 25 million tonnes per annum (mtpa) of iron ore, represents a $2bn joint venture between Rio Tinto (54%) and Baowu (46%).

The project, which was completed on time and within budget, is set to sustain the Paraburdoo mining hub for approximately 20 years.

The mine’s infrastructure includes a primary crusher and an 18km conveyor system that connects to the existing Paraburdoo processing plant.

Rio Tinto said the strategic development not only secures jobs for more than 880 residential and FIFO (fly-in, fly-out) employees but also reinforces the economic stability of Paraburdoo town through continued royalties and taxes.

The Western Range mine is pioneering in its approach to cultural preservation, being Rio Tinto’s first project to implement a co-designed Social, Cultural and Heritage Management Plan with the Yinhawangka traditional owners.

This plan, established in 2022, ensures the protection of significant cultural and heritage values in the area.

The mine’s operations commenced with the processing of the first ore through the Western Range system in late March this year.

In September 2022, Rio Tinto and Baowu also agreed to enter into an iron ore sales agreement at market prices, covering a total of up to 126.5 million tonnes of iron ore over approximately 13 years.

Rio Tinto CEO Jakob Stausholm said: “Opening Western Range is an important step in Rio Tinto’s extension plans in the Pilbara and ensures the longevity of one of our oldest mining hubs, Paraburdoo, which began operating in 1972.

“I am particularly proud of the work we have done with the Yinhawangka People to develop Western Range, and we will continue to work closely together. Partnering with Baowu ensures our biggest customer directly benefits with a consistent, dedicated supply of Rio Tinto’s world-leading Pilbara Blend iron ore.”

Furthermore, Rio Tinto and the Puutu Kunti Kurrama and Pinikura (PKKP) Aboriginal Corporation have entered into a co-management agreement that sets a precedent for heritage and social engagement in the mining sector.

This agreement covers all of Rio Tinto’s iron ore operations on PKKP lands and grants the traditional owners a stronger voice in managing their territories, with a focus on safeguarding cultural heritage and the environment.

La Chine fausse le marché mondial de l'acier, selon un rapport de l'OCDE

RFI le : 29/05/2025 Par : Marie-Pierre Olphand

Le monde ne manque pas d’acier, il croule même sous les excédents, c’est ce que pointe le rapport annuel de l’OCDE, une organisation économique qui regroupe essentiellement les pays occidentaux, rapport qui vient de sortir cette semaine.


Ce qui explique la surproduction d’acier, ce sont essentiellement les subventions octroyées par certains États. Plusieurs gouvernements ont mis en place des politiques de soutien à leur industrie sidérurgique, c’est le cas dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) et dans les pays d’Asie du Sud-Est, mais un pays fait plus que les autres : la Chine. Les subventions de Pékin sont dix fois supérieures à celles des pays de l'OCDE. Ce soutien se matérialise par des emprunts en dessous des taux du marché, des prix de l’énergie subventionnés ou encore un traitement fiscal préférentiel. Une pratique qui « fausse » le marché mondial, selon l’OCDE.

Grâce à son acier subventionné, la Chine prend de plus en plus de part de marché : les exportations d’acier chinois ont plus que doublé depuis 2020, pour atteindre un record de 118 millions de tonnes en 2024.

Ce tsunami d’acier a fait chuter les prix. Après leur pic en 2021, ils sont tombés au plus bas depuis près de dix ans. Des prix bas qui profitent naturellement aux utilisateurs d’acier du secteur de la construction ou de l'automobile, mais pas aux fabricants d’acier.

Des fabricants d'acier qui ne sont plus rentables

Les industriels voient leur rentabilité se rapprocher de leurs plus bas niveaux historiques, selon l’OCDE : l’allemand ThyssenKrupp a annoncé la suppression de milliers emplois, le géant US Steel, désormais relégué aux 24e rang des aciéristes mondiaux, est contraint de se marier avec le japonais Nippon Steel, numéro 4 du secteur. Quant à ArcelorMittal, le géant mondial prévoit de licencier environ 600 personnes dans le nord de la France.

Face aux difficultés et à la grogne des producteurs d’acier dont l'activité souffre de la concurrence asiatique, de plus en plus de pays ont lancé des enquêtes anti-dumping. Leur nombre a été multiplié par cinq en deux ans. Rien qu’en 2024, 81 ont été lancées – contre 16 précédentes –, un tiers visait des producteurs chinois.

La consommation ne suit pas

Elle est variable selon les régions, stable, voire en déclin dans les pays occidentaux, mais elle diminue en Chine. Au niveau mondial, le solde est à peine positif, les besoins en acier n’augmentent même pas de 1 % par an. D’où les excédents d’acier, qui risquent de s’aggraver puisque de nouvelles usines vont entrer en service.

Dans les deux années qui viennent, les capacités de production devraient bondir de plus de 6 %, selon les projections de l’OCDE, ce qui annonce des dizaines de millions de tonnes d'acier en plus sur le marché. Des nouveaux investissements situés majoritairement en Asie et surtout en Inde et en Chine.

Impact sur la décarbonation du secteur

La fabrication d’acier est responsable de 8 % des émissions mondiales de CO2. Mais les investissements pour décarboner la filière sont difficilement tenables dans le contexte actuel de prix. Fin 2024, ArcelorMittal a suspendu son projet d'investissement dans la décarbonation de ses hauts fourneaux de Dunkerque, en raison de la non-compétitivité de l'acier produit en Europe.

En parallèle, 40 % des nouvelles capacités qui doivent entrer en production ne seront pas bas-carbone et même « à forte intensité d’émission », pointe l’OCDE.