par energy_isere » 07 juin 2025, 13:00
Le Gabon veut transformer son manganèse d’ici 2029 : la Comilog à l’avant-garde
Agence Ecofin 02 juin 2025
Deuxième producteur mondial de manganèse, le Gabon prévoit d’interdire les exportations du minerai brut, dès janvier 2029. Cette décision, qui vise à stimuler la transformation locale des matières premières, peut s’appuyer sur le socle industriel déjà mis en place par l’un des leaders du secteur.
À l’issue du Conseil des ministres du 30 mai, le gouvernement gabonais a décidé d’interdire les exportations de manganèse brut à compter du 1er janvier 2029. Présentée comme une « orientation souveraine irréversible », cette mesure impose aux opérateurs d’investir dans la transformation locale du minerai dans un délai de trois ans. Si cette décision a surpris par sa soudaineté, elle peut être inscrite dans une dynamique déjà amorcée à Moanda par le leader du secteur, Comilog (filiale du français Eramet).
Le Gabon a produit 10,4 millions de tonnes de manganèse en 2022, selon les chiffres les plus récents rapportés par l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). Cette production a été assurée à plus de 70 % par Comilog, aux côtés du chinois CICMHZ et de Nouvelle Gabon Mining (NGM), société codétenue par l’État gabonais. Pour l’heure, ces deux dernières entreprises n’ont pas officiellement réagi à la décision du gouvernement.
« Eramet reconnaît l’ambition portée par les autorités gabonaises et […] restera attentif à la mise en œuvre de cette orientation politique et travaillera de manière collaborative à identifier de nouvelles opportunités contribuant au développement économique du Gabon sur le long terme, tout en assurant la durabilité de ses activités minières et métallurgiques », a indiqué la compagnie française dans un communiqué publié ce lundi 2 juin.
La mention de ses activités métallurgiques par Eramet n’est pas anodine. Depuis plusieurs années, la compagnie française a engagé une démarche stratégique de valorisation locale du manganèse extrait à Moanda. À travers sa « laverie d’enrichissement », Comilog élève déjà la teneur du minerai de 30 % en moyenne à plus de 46 %. Une partie de ce concentré est ensuite acheminée vers deux installations industrielles. Il s’agit du Complexe Industriel de Moanda (CIM), en exploitation depuis 2000, et du Complexe Métallurgique de Moanda (CMM), mis en service courant 2020.
Ces deux installations produisent respectivement du minerai enrichi, destiné à la fabrication de ferromanganèse, et de l’oxyde de manganèse (MnO), utilisé dans les fertilisants, les piles ou encore les procédés de soudure. Ces initiatives montrent que le Gabon dispose déjà d’un socle industriel sur lequel s’appuyer pour atteindre les objectifs fixés à l’horizon 2029, même si la majorité du manganèse extrait est encore exportée sans valeur ajoutée au niveau local.
Il faudra voir dans quelle mesure les deux autres opérateurs emboîteront le pas à la Comilog, d’autant plus que Nouvelle Gabon Mining s’est engagée dans un projet similaire de transformation locale. Elle prévoit de développer à Franceville un complexe métallurgique de ferroalliages destiné à produire du ferromanganèse et du silicomanganèse. Pour la première phase, une capacité annuelle de 39 000 tonnes de ferromanganèse et 94 000 tonnes de silicomanganèse est annoncée. Aucune date n’a en revanche été donnée pour la mise en service.
Reste à savoir si le Gabon pourra surmonter certains défis structurels qui freinent l’industrialisation, à commencer par le déficit énergétique. En 2023, la capacité installée du réseau électrique national s’élevait à 704 MW, pour une demande estimée à 1039 MW, rappelle le média EcoMatin. Si l’interdiction des exportations brutes peut favoriser la création de valeur locale, sa réussite dépendra autant de la mobilisation des opérateurs que de la capacité de l’État à garantir un environnement industriel compétitif, notamment en matière d’énergie et d’infrastructures.
https://www.agenceecofin.com/actualites ... vant-garde
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Agence Ecofin 02 juin 2025
Deuxième producteur mondial de manganèse, [color=#FF0000]le Gabon prévoit d’interdire les exportations du minerai brut, dès janvier 2029.[/color] Cette décision, qui vise à stimuler la transformation locale des matières premières, peut s’appuyer sur le socle industriel déjà mis en place par l’un des leaders du secteur.
À l’issue du Conseil des ministres du 30 mai, le gouvernement gabonais a décidé d’interdire les exportations de manganèse brut à compter du 1er janvier 2029. Présentée comme une « orientation souveraine irréversible », cette mesure impose aux opérateurs d’investir dans la transformation locale du minerai dans un délai de trois ans. Si cette décision a surpris par sa soudaineté, elle peut être inscrite dans une dynamique déjà amorcée à Moanda par le leader du secteur, Comilog (filiale du français Eramet).
Le Gabon a produit 10,4 millions de tonnes de manganèse en 2022, selon les chiffres les plus récents rapportés par l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). Cette production a été assurée à plus de 70 % par Comilog, aux côtés du chinois CICMHZ et de Nouvelle Gabon Mining (NGM), société codétenue par l’État gabonais. Pour l’heure, ces deux dernières entreprises n’ont pas officiellement réagi à la décision du gouvernement.
« Eramet reconnaît l’ambition portée par les autorités gabonaises et […] restera attentif à la mise en œuvre de cette orientation politique et travaillera de manière collaborative à identifier de nouvelles opportunités contribuant au développement économique du Gabon sur le long terme, tout en assurant la durabilité de ses activités minières et métallurgiques », a indiqué la compagnie française dans un communiqué publié ce lundi 2 juin.
La mention de ses activités métallurgiques par Eramet n’est pas anodine. Depuis plusieurs années, la compagnie française a engagé une démarche stratégique de valorisation locale du manganèse extrait à Moanda. À travers sa « laverie d’enrichissement », Comilog élève déjà la teneur du minerai de 30 % en moyenne à plus de 46 %. Une partie de ce concentré est ensuite acheminée vers deux installations industrielles. Il s’agit du Complexe Industriel de Moanda (CIM), en exploitation depuis 2000, et du Complexe Métallurgique de Moanda (CMM), mis en service courant 2020.
Ces deux installations produisent respectivement du minerai enrichi, destiné à la fabrication de ferromanganèse, et de l’oxyde de manganèse (MnO), utilisé dans les fertilisants, les piles ou encore les procédés de soudure. Ces initiatives montrent que le Gabon dispose déjà d’un socle industriel sur lequel s’appuyer pour atteindre les objectifs fixés à l’horizon 2029, même si la majorité du manganèse extrait est encore exportée sans valeur ajoutée au niveau local.
Il faudra voir dans quelle mesure les deux autres opérateurs emboîteront le pas à la Comilog, d’autant plus que Nouvelle Gabon Mining s’est engagée dans un projet similaire de transformation locale. Elle prévoit de développer à Franceville un complexe métallurgique de ferroalliages destiné à produire du ferromanganèse et du silicomanganèse. Pour la première phase, une capacité annuelle de 39 000 tonnes de ferromanganèse et 94 000 tonnes de silicomanganèse est annoncée. Aucune date n’a en revanche été donnée pour la mise en service.
Reste à savoir si le Gabon pourra surmonter certains défis structurels qui freinent l’industrialisation, à commencer par le déficit énergétique. En 2023, la capacité installée du réseau électrique national s’élevait à 704 MW, pour une demande estimée à 1039 MW, rappelle le média EcoMatin. Si l’interdiction des exportations brutes peut favoriser la création de valeur locale, sa réussite dépendra autant de la mobilisation des opérateurs que de la capacité de l’État à garantir un environnement industriel compétitif, notamment en matière d’énergie et d’infrastructures.
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